Tout commence le premier septembre de l'année 1977. Je m'appelle Alexia, plus connue sous le nom d'Alex, j'ai seize ans et encore toutes mes dents mais, là n'est pas vraiment le problème. Le problème, là, en fait, c'est ma mère !
- « ... et ne fais pas de bêtises, cette année ! Ne colore plus les cheveux des Serpentard en rose, ne met pas de pétards dans les potions, ne sors pas du dortoir en pleine nuit, et surtout ne te bats pas ! Je ne veux plus recevoir de lettres de ta directrice de maison, tu m'as compris ? »
Ma mère, elle délire complet ! Ca sert à quoi d'aller à Poudlard si ce n'est pour s'amuser ? Jusque là, j'arrivais à lui trouver des excuses plus ou moins potables mais, là, en vérité, je sature ! Je hausse les épaules, sans rien promettre et illumine mon visage d'un grand sourire innocent, avant de rétorquer à la dame un peu trop sérieuse qui me sert de mère :
- « Moi aussi, je t'aime, Maman ! »
Celle-ci lève les yeux au ciel, se demandant sincèrement si sa fille grandirait un jour. Elle semble abandonner l'idée et m'embrasse finalement sur la joue, m'étreignant rapidement au passage.
- « Oh, bonjour, madame Alters ! »
En entendant cette voix chaleureuse et reconnaissable parmi des milliers, je fais volte face, pouvant ainsi apercevoir une de mes meilleures amies. Waouh, elle a encore grandi pendant les vacances ... J'imagine que tout le monde a grandi, tout le monde sauf moi, bien entendu ! Déjà, je suis petite de nature alors, si en plus, tout le monde se met à pousser comme des géants, j'vais vraiment me sentir seule ! Bon, revenons à cette nouvelle arrivante, il s'agit de Lily Evans, une superbe rouquine, ma préfète préférée, sachant qu'à Gryffondor, il n'y a qu'elle. Sentant bien vite que les politesses seraient longues, je tourne les yeux vers la locomotive rouge écarlate qui attend les élèves, un train plus communément appelé le Poudlard Express. Mon regard est particulièrement attiré par la fenêtre du dernier compartiment. Je comprends bien vite ce qui a attiré mon attention. Deux paires de bras sortent et s'agitent hors du compartiment, dans notre direction. Je plisse les yeux, juste pour avoir une confirmation de mes pensées, et je constate que je pensais bien. Les deux paires de bras appartiennent à Melody Ellianger et à Alice Cooper, les deux filles qui complètent le quatuor d'inséparables que nous formons avec Lily. Alors que j'envisage de leur répondre d'un signe de main, j'entends le train siffler le départ. Je renonce donc au signe de la main et dépose un dernier baiser sur la joue légèrement maquillée de ma mère. J'attrape d'une main ma valise, incroyablement lourde et poursuit Lily, qui a déjà entamé un sprint, traînant elle aussi sa valise derrière elle.
Alors que le train s'ébranle, nous sautons à bord d'un pas vif et nerveux, soulagées d'avoir réussi à y pénétrer avant son départ. Je pose brutalement ma valise-boulet sur le sol boisé du train, juste histoire de souffler un peu et de ne pas mourir d'une crise cardiaque si jeune !
Alors que je pose ma main sur mon ventre pour soulager mon point de côté, je regarde Lily qui sourit comme si on venait tout juste d'avancer Noël.
- « Une nouvelle année commence ... »
Murmure t-elle, dans un soupir enthousiaste. Elle est incroyablement perspicace, Lily. Avec des raisonnements comme celui-ci, elle aurait eu sa place à Serdaigle !
Malgré mes pensées sarcastiques, je réponds à son sourire, sincèrement. Elle a, pourtant, raison. Que c'est bon d'être en route pour Poudl ...
- « Pardon ! »
Mon sourire disparaît en un seul instant, alors que je reconnais la voix de la personne que je hais depuis mon tout premier trajet dans le Poudlard Express. Aujourd'hui, c'est un peu le sixième anniversaire de notre première dispute et du début de notre haine réciproque. Allez, on répète tous après moi : Bon anniversaire, Alex ! En deux mots hideux, je dirais Sirius Black. Je soupire bruyamment avant de me retourner vers lui, énervée.
- « Black ! Quel plaisir pour moi de te retrouver et d'entendre cette voix si mélodieuse commencée déjà à me taper sur les nerfs ! Qu'est ce que tu veux ? »
Je souris d'un air ironique et exaspéré alors que mes yeux lancent déjà des éclairs dans toutes les directions. Je vois le visage de ce bellâtre, sur lequel un air charmeur avait déjà pris place, se dissoudre entièrement.
- « Je voulais juste passer alors ce n'était pas la peine pour toi de te mettre déjà à crier. Mais, sache bien que le plaisir de cette rencontre est partagé ! »
Je le hais, je le hais, je le hais ! Il m'énerve avec son air supérieur et ses groupies qui le suivent partout. D'ailleurs, je crois bien en avoir aperçu une juste derrière la porte de droite. Bref, là, ce qui m'énerve le plus, c'est que j'me suis complètement loupée. Il voulait seulement passer et moi, comme la plus idiote des idiotes, j'ai commencé déjà à le provoquer. D'habitude, c'est toujours lui qui commence, c'est une sorte de règle entre nous. Ca doit sans doute être l'enthousiasme de retrouver Poudlard qui m'a poussé à lui répondre comme ça. A présent que je suis rentrée dans la provocation, je ne peux plus me retirer et m'excuser, c'est trop tard pour moi ! Comme qui dirait, le chat est entré dans la cage aux lutins, à présent.
- « Oh, ça, c'est génial, tu ne peux savoir mais, ça emplie mon cœur de joie !
- Hey, Patmol, j'te cherchais ! Il faut absolument que tu voies ça ! »
Oh, non ! Et voila, l'autre bellâtre de Gryffondor qui arrive, James Potter. Avec Black, on dirait deux frères. Ils se ressemblent dans tous les sens du terme. J'ignore donc Sirius, qui n'a pas pu rétorquer à mon attaque, à mon plus grand bonheur, et lève des yeux désespérés vers Potter. C'est la kermesse ici ou quoi ? Potter semble alors remarquer notre présence, à moi et à Lily. Ces yeux noisette s'arrêtent d'ailleurs sur Lily, comme si il venait de voir la Sainte Vierge. Un sourire qu'il veut sans doute charmeur se dessine sur son visage et il prend la parole.
- « Oh, Lily Jolie ! Wouh, plus belle que jamais ... Ne penserais-tu pas, toi dont l'intelligence dépasse celle même de Rowena Serdaigle, que nous formerions le plus beau des couples que Poudlard n'est jamais vu, si tu acceptais de sortir avec moi ? »
Oula, ça chauffe, moi je dis. Lily ne va sûrement pas se laisser faire. Quel idiot ! Il l'énerve et après, c'est nous qui allons devoir supporter sa colère pendant tout le voyage ! Je me tourne brusquement vers Lily, essayant de prévoir sa réaction, chose habituellement assez impossible.
- « Justement, Potter, mon intelligence me déconseille fortement d'accepter toute sorte de propositions venant de toi ! A présent, tu m'excuseras mais, je n'ai pas envie de voir mon voyage gâché à cause de quelqu'un de ton espèce ! A la prochaine ! »
Bon, c'est fini ! Elle ne lui a pas collé de baffes, c'est déjà ça ! Ca veut sans doute dire qu'elle n'est pas si énervée ... Non, en fait, elle est super énervée, vu la force avec laquelle elle me prend le bras pour m'emmener dans le couloir du train. Je n'ai même pas le temps de prendre ma valise qu'elle m'entraîne déjà. Je me dégage de son étreinte et cours dans le sens inverse, retournant vers le hall, dans lequel Potter et Black sont toujours. J'attrape alors ma valise et plante mes yeux dans ceux de Potter.
- « T'es aussi lent d'esprit qu'un scroutt à pétard, toi ! On t'a répété toute l'année dernière que la rendre folle de colère ne la rendra pas amoureuse de toi ! Tu n'as toujours pas compris ? En plus maintenant, c'est moi qui vais devoir me coltiner sa colère contre toi pendant tout le voyage ! Merci bien ! »
Et paf ! Non, ça ne fait pas des chocapics, ça fait juste un effet étrange sur la tête de Potter ! Il n'a plus le même sourire et me regarde avec un air flou ! Si, si, flou, je peux vous l'assurer ! On dirait qu'il vient de sortir de la machine à laver ! Bref, j'ai pas que ça à faire de rester regarder sa tête de merlan frit pendant tout le voyage. Je me retourne et entreprend de traîner ma valise jusqu'au compartiment où Lily, Alice et Melody m'attendent sûrement ...
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Un ami, c'est quelqu'un qui vous connaît bien et qui vous aime quand même ! »