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TERRA INFERNUS :
Chasse Aux Mineurs.
By Minar
Résumé:
Sasuke et Naruto, deux amis d'enfance envoyés dans un établissement de réinsertion sociale pour mineurs se retrouveront confrontés à une réalité toute autre. Le centre de réhabilitation se révélera être en effet une véritable forteresse où sont exercés maltraitances, violences morales, sevrage, et abus de toutes sortes : une prison pour mineurs… Réussiront-ils à s'évader de cet enfer sur terre ? Qu'adviendra-t-il de leurs proches et amis ?
10 juin 2011, 08h14 du matin, Ville de Mansfield dans l'Illinois...
Après plusieurs jours de pluie, un soleil majestueux illumine enfin le ciel de la cité. Cela faisait en effet près de trois jours que les populations locales voyaient planer au-dessus de leurs têtes de monstrueux cumulo-nimbus et c'était donc avec une joie non mesurée que celles-ci se délectaient de la magnificence d'une voute azurée. L'asphalte encore humide était inondé par les milliers d'habitants qui se rendaient de bonne heure à leur travail une circulation peu fluide et d'effroyables bruits de klaxons résonnaient dans un concert cacophonique. Cerise sur le gâteau, une horrible odeur de carburant et de soufre flottait dans l'atmosphère mais ne semblait pas pour autant gêner les piétons qui paraissaient s'en être accommodés. Sur le bas côté d'une chaussée, deux individus vêtus de manteaux de moines sans manches surmontés d'un capuchon arpentent les rues de la ville sous les regards curieux, amusés et surtout étonnés des passants. Les nez pointant vers le sol et les mains profondément enfouies dans leurs poches, il est quasiment impossible de les identifier. Sans un mot, ils marchent droit devant eux ignorant les spéculations et les multiples regards interrogateurs qu'ils sentent les mitrailler. Après environ cinq cent mètres de ligne droite, ils prennent sur leur gauche à l'angle de la soixante quatorzième rue pour déboucher sur une allée, celle donnant sur la ''Metropolitan Bank of Mansfield''…
« Bon, tu es prêt, on peut encore laisser tomber si tu veux ? » demanda l'un des quidams.
- On ne va quand même pas se défiler maintenant, tu as pensé aux enfants ?
- Justement, si on se fait prendre sur ce coup là qu'est-ce qu'ils deviendront sans nous, ils n'ont que six et neuf ans…
- Oui mais si on n'y va pas, ils risquent de mourir de faim ils n'ont rien avalé depuis trois jours et s'ils tiennent encore sur leurs jambes c'est grâce au bout de pain qu'on leur a acheté avec une pièce que quelqu'un a jeté dans la fontaine à vœux !
-Je sais, on n'a pas vraiment le choix... Allons-y, il me tarde de rentrer avec pleins de cadeaux à leur offrir, répliqua l'un des individus se claquant les joues comme pour se donner du courage.
- Content que tu reprennes tes esprits ! Tu as ton arme ?
- Calibre neuf millimètres avec silencieux, mais pas de cartouche.
- Parfait, n'oublie pas qu'ici on change de noms, tu t'appelles Jack et moi Aaron Ok… ?
- ça va, j'ai retenu, je ne suis pas con non plus…
- Non mais c'était juste pour me rassurer !
- Alors c'est parti…
Les deux hommes drôlement costumés reprirent alors leur chemin vers la banque de Mansfield adoptant leur démarche toujours aussi particulière. A la vue de ces personnages peu conventionnellement accoutrés, le garde présent à l'entrée de l'établissement ne put s'empêcher d'être en alerte :
« Messieurs, vous désirez quelque chose ? » se hâta-t-il de leur demander.
- Oui, premièrement nous désirons que vous nous remettiez votre arme tout doucement sans faire de gestes brusques ou inutiles susceptibles de mettre en éveil les sens de ces très chers passants…, répondit l'un d'eux d'une voix extrêmement calme.
- Euh, pardon ? demanda le garde hilare qui croyait à une simple plaisanterie de la part de ses interlocuteurs.
- Monsieur l'agent je n'aime pas beaucoup me répéter, ne me forcez pas à employer la manière forte…
- Que… qu'est-ce que ? balbutia le vigile qui venait de remarquer un revolver soigneusement dirigé vers son bas-ventre.
- Exécutez-vous comme il l'a dit et tout ce passera bien monsieur l'agent ! lui ordonna le second mystérieux individu.
Le vigile remit son arme à feu d'une main tremblante à ses interlocuteurs et voulut leur céder le passage, mais il fut tout de suite interrompu par la main ferme du premier quidam…
« Maintenant écoute-moi bien. Tu vas faire exactement tout ce qu'on te dira et agir le plus naturellement possible on va rentrer tous les trois dans cette banque et tu nous présenteras aux caissières comme des neveux à toi venus du monastère de St Denis à la sortie de la ville. Si j'aperçois de ta part un signe ou geste particulier, je te loge une balle dans les parties et on gère l'émeute mon pote et moi comme on peut, me suis-je bien fait comprendre ? »
- Mais je…
-Il t'a posé une question alors répond ! soutint l'autre individu menaçant le garde de son arme.
- Ok, Ok je vais le faire, mais s'il vous plait ne blessez personne…
- ça, ca va dépendre de toi, allons-y maintenant !
Ils pénétrèrent alors dans l'établissement, les deux individus masqués dans le train du vigile. La quinzaine de clients ainsi que le personnel présents à l'intérieur de la banque furent tout de suite pris de panique à la vue de ces personnages à l'air énigmatique. Heureusement, le garde intervint ipso facto et calma les agitations naissantes reprenant sa respiration et après avoir arboré un sourire des plus forcés il se dirigea vers les réceptionnistes…
« Kurenai, Konan, Ayame, je vous présente mes neveux, ils s'appellent … euh… ?»
- Moi c'est Aaron et mon frère s'appelle Jack, interrompit l'un des faux moines.
- Tu ne nous avais pas dit que tu avais des neveux dans la ville Azuma, enchantée de vous rencontrer ! répondit la dénommée Ayame.
- Ah, c'est parce qu'ils sont arrivés il n'y a pas longtemps, ce sont des moines du monastère St Denis à la sortie de la ville, tu connais ?
- Bien sûr, le monastère du Père Mifune, comment va-t-il ?
- Il se porte à merveille Mademoiselle, lui répondit un des hommes toujours dissimulés derrière leurs manteaux.
- Vous savez, vous n'avez pas besoin de couvrir vos visages ici, allez, remontez vos capuches qu'on puisse les voir, leur demanda celle qui se faisait appeler Kurenai.
- Vous en êtes sûr, mademoiselle ?
- Mais oui, allez-y…
- Vous savez plutôt ce qu'on va faire... vous allez reculer tout doucement jusqu'au mur, vous asseoir tranquillement et ne plus bouger d'un centimètre jusqu'à ce qu'on vous en donne l'ordre…
- Euh, je crois que je n'ai pas bien compris, pouvez-vous vous répéter ? Ils sont vraiment bizarres tes neveux, Azuma…
- Euh, Kurenai…, ânonna le garde faisant remarquer à la caissière le pistolet dirigé vers elle.
- Surtout pas un cri ! Toutes les trois, mettez vos mains derrière la tête et si l'une d'entre vous a le malheur de déclencher l'alarme en utilisant ses jambes, je l'abats sur le champ !
- Messieurs, s'il vous plait calmez vous, pas de violence inu…
- La ferme, reculez maintenant !fulmina l'un des faux moines.
Les réceptionnistes s'exécutèrent sur le champ à l'entente de cette voix agacée. Les clients qui jusqu'à lors n'avaient pas remarqué les armes des deux individus furent tout de suite pris d'effroi en apercevant les caissières bras vers le ciel et marchant à reculons…
« Jack, verrouille la porte et occupe-toi des clients ! » ordonna le cambrioleur qui s'était fait appeler ''Aaron''.
- Tout de suite…
- Monsieur le vigile, Azuma si j'ai bien compris… Prenez le mètre de corde qui se trouve dans ma poche et attachez fermement les caissières.
Le garde se saisit de la corde et ligota les caissières ainsi que les clients qui se faisaient acheminer de l'autre côté de la baie vitrée par le dénommé ''Jack''.
« A vous maintenant, Monsieur Azuma ! »
- Pardon ?
- Retournez vous, je dois également vous ligoter….
Azuma se retourna à contrecœur et se vit aussitôt attacher et assis de force dans un recoin de la pièce.
« Bien, vous voyez, quand vous êtes coopératifs tout ce passe bien… !» s'exclama 'Aaron'.
- Alors, qui va se donner la peine de nous accompagner jusqu'au coffre-fort de la banque, Kurenai, Konan ou alors vous, Ayame ? demanda l'autre.
- Vous ne devriez pas faire ca, les prévînt la dénommée Konan.
- Ah, puisque c'est vous qui avez parlée la première, vous allez nous conduire gentiment jusqu'au coffre, lui dit ''Aaron''.
Il s'en alla la délier et la fit marcher jusqu'au coffre derrière l'établissement. ''Jack'', lui, resta surveiller tout le beau monde.
« Il y a des femmes, des enfants et des hommes âgés ici, vous pourriez au moins les laisser s'en aller… » supplia le gardien.
- Monsieur Azuma, ne soyez pas soulant et fermez là ou j'vous bâillonne OK ?
- De toute façon vous n'avez aucune chance de vous en tirer !
- Ne me poussez pas à bout, monsieur Azuma…
- il y a une chose que vous n'avez certainement pas prise en compte lorsque vous avez pénétré cette banque…
- Tout se passe comme sur des roulettes alors taisez-vous maintenant !... 'Aaron', t'en es où ?
- J'ai presque terminé, encore quelques secondes…, lui répondit-il pendant que Konan remplissait les poches profondes de sa gabardine de liasses de billets de banque.
« Je peux vous poser une question ? » requit celle-ci.
- Allez-y toujours…
- Si vous êtes venus cambrioler une banque, pourquoi n'avez-vous pas pris la peine d'apporter un sac pour y mettre votre butin ?
- Juste parce que nous n'allons pas prendre tout votre argent mademoiselle…
- Comment ? s'étonna la jeune réceptionniste complètement abasourdie.
- Vous m'avez bien compris mademoiselle bon je crois que ça suffira largement… Fermez le coffre et retournez vous assoir avec les autres. 'Aaron' retrouva 'Jack' en pleine discussion avec le vigile…
« Je crois que vous n'avez pas bien cerné la situation mes loulous, vous n'irez pas loin avec votre magot ! »
- Qu'est-ce qui te prend, toi ? Tu veux une balle dans les parties c'est ça ? intervint 'Aaron'.
« Je crois que ce qu'il veut dire c'est que la police va arriver dans moins de trois minutes et que vous n'aurez jamais le temps de vous enfuir. » lui répondit Kurenai.
- Comment ça, personne n'a déclenché l'alarme, si ?
- C'est impossible, j'étais avec eux tout le temps et je n'ai vu personne le faire ! assura 'Jack'
- Toutes les caméras de la banque sont reliées au commissariat central, vous êtes faits comme des rats, leur dit Ayame.
- Sasuke, on dégage, j'entends le bruit des sirènes qui se rapproche ! s'exclama 'Jack'.
Les deux individus sortirent en trombe de l'établissement alors que les premières voitures de police arrivaient déjà sur les lieux.
« Arrêtez- vous ou je tire ! » leur cria un officier de police qui se tenait un genou contre terre le doigt sur la gâchette les regardant s'enfuir.
Les cambrioleurs ne l'attendirent guère de cette oreille et accélérèrent le pas, se faufilant entre les voitures piétinant dans un embouteillage. Ils empruntèrent une ruelle étroite poursuivis cette fois par une vingtaine d'agents de police…
« J'espère vraiment que Gaara ne s'est pas trompé d'endroit ! » pensa fort entre deux enjambées l'un des cambrioleurs.
-Il sera là !
- Merde Sasuke, ils sont de plus en plus nombreux…
- Je t'avais pourtant dit de ne pas m'appeler comme ça pendant qu'on faisait le coup !
- Ouais bon, ça ne compte plus maintenant…
- Regarde, je crois que c'est Gaara là bas…, dit-il en fixant la silhouette de ce qui semblait être une voiture au bout de la ruelle.
- Génial, il a la voiture. J'entends déjà les effusions des petits lorsqu'on rentrera avec plein de cadeaux pour eux…, se réjouit l'un.
- Ne parle pas trop vite, on n'est pas encore sorti d'affaire…
- Quoi…
- Baisse-toi !
Les deux individus plongèrent alors d'un bond vers l'avant pour se retrouver dissimulés derrière une benne à ordures. Sasuke venait en effet d'éviter à son partenaire de recevoir plusieurs balles en plein dos…
« Naruto, fais plus attention voyons, tu veux te faire descendre ici ? »
- Désolé, c'est l'excitation…
- Encore cent mètre et on atteindra la chaussée, on accélère le pas, allez ...
Les cambrioleurs avalèrent le sentier esquivant miraculeusement les cartouches de plomb des agents de police. Comment pouvaient-ils tous faire pour les manquer à chaque fois ? C'était à se demander où et comment ces policiers avaient obtenus leurs diplômes. Nos deux voleurs, eux, s'en réjouissaient ouvertement. Il en était tel que l'on entendait des rires émaner de leur capuche chaque fois qu'une balle frappait à coté sans toutefois les atteindre. Parvenus au bout de la ruelle, ils sautèrent tous deux dans la Rolls Roy rouge qui les attendait portière ouverte et donnèrent le ''feu vert'' au conducteur, lequel démarra en trombe…
« Putain les gars, qu'est-ce qu'il s'est passé ? » leur demanda le chauffeur, un jeunot aux cheveux couleur turquoise et des yeux dissimulés derrière une paire de lunette de soleil.
- On a toute la police de Mansfield derrière le dos, Gaara. lui répondit Sasuke.
-Ah, c'est gentil de me le dire mais j'avais déjà remarqué. Il s'est passé quoi dans cette banque ?
- Les caméras de surveillance étaient reliées au commissariat central, on a complètement zappé le truc !
- Depuis quand vous êtes aussi négligents ?
- Je crois qu'on a un peu foncé sans réfléchir, l'enjeu était trop important pour qu'on prenne en compte ces détails…
- Peu importe, maintenant il va falloir qu'on sème ces voitures de police et pour tout vous dire, ce ne sera pas évident…
- Pourquoi tu dis ça ? lui demanda Naruto.
- Eh bien, regarde derrière !
Celui- ci s'exécuta et put apercevoir la horde de policiers lancée à leur poursuite…
« Fais chier. Y en a combien ? » fit-il, consterné.
- Une bonne douzaine au moins !
- Mais… mais accélères Gaara, ils nous rattrapent…
- Tu ne veux pas venir prendre le volant pendant que tu y es ? J'suis déjà à fond !
Une course poursuite effrénée s'engagea alors sur l'autoroute 44 mettant en scène près de la moitié des forces de police de la ville et les mystérieux voleurs. Très vite, les voitures de police rejoignirent les brigands et leur sommèrent de s'arrêter mais c'était sans compter sur la volonté et la ténacité de ces curieux malfaiteurs. Ceux-ci par l'intermédiaire de leur chauffeur prenaient un malin plaisir à se jouer des autorités malheureusement pour eux, ils allaient bientôt être victime des intempéries qu'avait subit la ville les jours précédents.
Ainsi, le dénommé Gaara au volant de la Rolls Royce rouge prise en chasse, tentant de prendre un virage très serré à la sortie de l'autoroute, perdit temporairement le contrôle du véhicule et heurta violemment une borgne de sécurité. Sous la brutalité du choc, la portière arrière gauche de la voiture de luxe s'arracha aussitôt, projetant le malheureux Naruto sur la chaussée sous le regard apeuré de son camarade Sasuke…
« Gaara, Gaara, Naruto est tombé ! » s'affola Sasuke.
- Quoi ?
- Naruto est tombé, Il faut qu'on aille le chercher !
- Ce serait une folie de s'arrêter ici, on se ferait tous choper…
- Mais on ne peut pas abandonner Naruto…
-…
Gaara n'arrivait plus à se décider. Que devait-il faire ? Arrêter la voiture et réduire à néant les espoirs de survie des ''enfants'', ou alors foncer droit devant et abandonner aux mains de la police l'un des seuls amis qu'il n'ait jamais eu ? Pour Sasuke en tout cas, l'interrogation suscitait une réponse claire et précise et sa décision, il l'avait déjà prise : d'un coup, il se vida les poches et déposa son contenu sur la banquette arrière du véhicule…
« Cet argent suffira amplement pour couvrir les besoins des petits… Roule jusqu'à la maison et ne t'arrête surtout pas en chemin, Gaara… » Ordonna Sasuke.
- Hey oh mais qu'est-ce que tu fais ?
- Je vais chercher Naruto, surtout dis à Hanabi et Junior et qu'on les adore…
- Mais…
Le Sabaku n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le dernier individu en manteau de moine sauta du véhicule pour atterrir durement sur le bitume humide. Ce dernier ne se soucia point de la douleur qu'il ressentit sur toute la moitié droite de son corps et accouru tout de suite vers son ami déjà entouré par certains passants.
« Naruto, Naruto ça va ? Répond-moi s'il te plait… » demanda–t-il avec insistance, l'air inquiet à son compère gisant sur la chaussée.
Après de nombreuses claques à lui administrées, Naruto recouvra peu à peu connaissance et découvrit par la même occasion son ami de toujours complètement en larmes et déboussolé…
« Sasuke ? Tu pleures ? »
- Naruto, t'es réveillé ?
- Non mais attends, tu pleurais ?
- La ferme et vient dans mes bras petit con ! dit Sasuke étreignant amicalement son partenaire.
Malheureusement, la joie du faux moine fut de courte durée car quelques secondes plus tard, les voitures de police également retardées par le virage glissant dont a été victime la Rolls Royce, finirent par les rejoindre…
« Messieurs, mettez vos mains derrière la tête et retournez-vous tout doucement… » leur dit un officier de police, braquant une arme vers ceux-ci.
Les forces de police maitrisèrent alors très facilement nos cambrioleurs, leur passèrent des menottes et leur dirent leurs droits :
« Vous avez le droit de garder le silence tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant les tribunaux. Vous avez le droit à un avocat. Si vous vous n'en avez pas les moyens, l'Etat vous en désignera un d'office… »
Ils furent embarqués dans une voiture de police et conduits jusqu'au commissariat central de Mansfield. Gaara, lui, avait continué son bonhomme de chemin. Il ne se le pardonnera jamais. Les ''enfants'' ne lui pardonneront jamais. Comment avait-il put abandonner ses amis, ses compagnons, ses frères d'armes ? Le seul point positif pour lui dans cette histoire était que les voitures de police avaient cessé de le suivre. Et pourtant, son âme n'en semblait pas plus enchantée. Il se sentait atrocement seul. Après avoir parcouru de nombreux kilomètres, la Rolls Royce du jeunot s'immobilisa devant une petite maison abandonnée dans le quartier malfamé de Clayton-Monterrey. Le Sabaku ne se sentit pas le courage de descendre de l'automobile. Il observait la maisonnette priant pour que l'un des petits n'en sorte pas et ne lui demande des explications. Il se débarrassa de ses lunettes de soleil et jeta un œil sur la banquette arrière contemplant les nombreuses liasses de dollars qu'avaient réussis à se procurer Sasuke et Naruto. S'il ne se trompait pas, il devient bel et bien y avoir l'équivalent de 40,000$ en espèce de quoi subvenir aux besoins des ''enfants'' pendant des jours, des mois, voire même des années. Il les rangea dans un sac qu'il sortit de la boite à gants et se décida enfin à sortir de sa voiture. Il s'avança vers l'habitation, la sacoche accrochée à l'épaule gauche, se posant mil et une questions. Parvenu jusqu'à la porte d'entrée, il pénétra l'enceinte de la demeure et fut tout de suite attaqué par de minuscules morceaux de pierres à lui lancés dans la pénombre de la pièce.
« Allez vous en », lui cria des voix innocentes qui semblaient apeurées.
- Hanabi, Junior, calmez-vous c'est moi, Gaara !
Les jets de pierres s'arrêtèrent aussitôt…
« Gaara ? » demanda une voix angélique de gamine.
- Oui, Hanabi ce n'est que moi, approchez, n'ayez pas peur…
Une petite fille d'environ neuf ans sortit alors de l'ombre tenant par le bras un garçonnet qui paraissait vraiment apeuré. Ils étaient vraiment mignons à croquer mais n'avaient pas beaucoup de points de ressemblance. En effet, si le petit garçon était blond avec des taches de rousseur et des yeux d'un rare azur, la fillette, elle, possédait une incroyable crinière foncée, des yeux de cristal et un visage beaucoup plus symétrique. Ils étaient vraiment dans un très mauvais état : leurs vêtements étaient déchirés et ils présentaient de nombreuses égratignures autant sur les épaules, les coudes que les genoux. Mais qui étaient donc ces deux angelots que la vie semblaient avoir déjà tant torturée ? Gaara s'était vu raconter leur histoire d'antan par ses deux amis.
Alors que Sasuke et Naruto n'avaient que douze ans et qu'ils erraient déjà dans les rues froides de Clayton-Monterrey à la recherche de quoi se mettre sous la dent…
« Les nuits sont de plus en plus froides Sasuke, si ca continu comme ca on va mourir d'une sodomie » s'exprima un jeune blondinet, Naruto.
- Pneumonie, on dit pneumonie Naruto, répondit le petit brun qui l'accompagnait.
- ouais bon, c'est la même chose…
- t'es incorrigible ! Si on allait plutôt fouiller les poubelles, peut-être que le dieu de la famine nous aura laissé quelque chose à gouter…
- hum, comme s'il existait un dieu de la famine…
- c'était de l'ironie Naruto !
- et c'est quoi ironie ?
- un mot du dictionnaire.
…
Ils entendirent du bruit près des poubelles du quartier et se dépêchèrent d'aller voir ce qu'il se passait. Des individus étaient-ils venus s'emparer de l'éventuel repas que leur avait laissé la providence ? Ils n'allaient point se laisser faire…
« Qui est là ? » cria Sasuke.
- c'est le dieu de la famine qui nous a laissé ce repas, alors allez vous-en ! soutint son compagnon.
- Naruto...
- quoi ? Ils auront peut-être peur si on dit que c'est un dieu qui nous l'a laissé.
- t'es un vrai malade !
« S'il vous plait monsieur, ne nous faites pas de mal » s'exprima alors une voix mal assurée de gamine.
Interloqués, Sasuke et Naruto s'approchèrent curieux de voir la personne qui les avait pour la première fois de leur vie appelée « Monsieur ». Ils découvrirent alors une petite fille aux yeux étrangement clairs à la mine déconfite tenant dans ses bras un nourrisson enveloppé dans de vieilles couvertures jaunâtres…
« Mais, mais qu'est-ce que vous faites là à une heure pareille ? » demanda Sasuke.
- ...
La fillette, beaucoup trop affolée ne put répondre à sa question. Elle avait vraiment l'air tétanisé et commençait à s'agiter dans tous les sens...
« Non, calme-toi, on ne va pas vous faire de mal, n'est-ce pas, Naruto ? »
- bien sûr que non, comment tu t'appelles, petite ?
- je, je m'appelle Hanabi.
- Hanabi, c'est un très joli prénom que tu as là. Et je peux savoir quel âge tu as ?
- J'ai quatre ans, monsieur.
« Naruto, tu sais vraiment bien y faire avec les enfants, tu me surprends là ! » remarqua Sasuke.
- ouais, je me débrouille pas mal !
- et ben, bonjour la modestie...
- ca va, on devrait plutôt s'inquiéter pour ces enfants. Cette fillette n'a que quatre ans et elle est seule dans la rue avec un bébé. D'ailleurs, Hanabi, comment il s'appelle ton frère ?
- je ne sais pas, monsieur.
- Comment ? Tu ne sais pas comment s'appelle ton frère, Hanabi ?
- ce n'est pas mon frère...
Le blondinet et le petit brun se dévisagèrent alors, complètement estomaqués.
« Euh, je ne comprends pas, qu'est-ce que tu fais là avec lui au beau milieu de la nuit s'il ne s'agit pas de ton frère ? »
- c'est ici que je l'ai trouvée, monsieur.
« Naruto, ca ne me dit rien de bon tout ça », lui dit Sasuke.
- moi non plus, mais il faut bien qu'on fasse quelque chose pour ces mômes !
- je sais bien mais...
- Sasuke, depuis quand c'est moi qui dois te raisonner ? Si on ne fait rien pour eux, ils risquent de mourir ici, surtout le petit…
- je veux bien les aider, mais on n'a aucune idée de ce qu'on doit faire on habite dans une vieille maison abandonnée et ce tout ce qu'on arrive à manger, on le vole...
- c'est vrai que ce n'est pas une vie saine pour ces enfants mais ..., on n'a qu'à les ramener ce soir à la maison et demain on réfléchira plus calmement. Pour le moment ils ont besoin de se réchauffer, je crois qu'il nous reste une bouteille de lait, ca pourrait aller pour ce soir...
- Ok, faisons comme cela ! conclut le jeune Sasuke.
- Génial… « Hanabi, donne-moi le petit s'il te plait, on va bien s'en occuper. »
- Ne lui faites pas de mal s'il vous plait monsieur, articula la petite fille avec peine alors que l'enfant passa entre les mains de Naruto.
- ne t'inquiète pas, vous êtes en sécurité avec nous, ajouta Sasuke aidant la fillette à se relever. Nous allons vous conduire jusqu'à chez nous.
Ils rentrèrent alors tous dans ''leur maison'' où Sasuke et Naruto purent s'occuper de ces pauvres enfants perdus. Après leur avoir donné du lait réchauffé au feu de bois, ils couchèrent les enfants dans une pièce qui ressemblait peu à une chambre. Ils enlevèrent ce qu'ils avaient comme vêtements pour qu'ils leur servent de couvertures et sortirent de l'habitation, sous moins deux degrés Celsius, juste en caleçon…
« Qu'est-ce qui a bien pu arriver à ces enfants ? » se demanda Naruto.
- je ne sais pas mais pour qu'un bébé d'à peine un an se retrouve abandonné près des poubelles sous un froid à en perdre ses écailles, quelque chose de vraiment grave. lui répondit son compagnon.
- et cette jeune fille...
- oui, je me demande bien comment elle s'est retrouvée là. S'ils ne sont pas frère et sœur ca voudrait dire qu'elle aussi a été abandonnée par sa famille...
- c'est triste, ca me rappelle un peu ton histoire, soupira Naruto avec nostalgie.
- Naruto, ce n'est pas le moment de ressasser les vieux souvenirs, on doit garder les idées claires pour affronter la situation...
- oui mais avec tout...
« Monsieur ? » bredouilla une voix de fillette derrière les deux jeunots.
- Hanabi ? Tu ne dors pas ? s'inquiéta Sasuke allant la prendre dans ses bras.
- j'ai peur…
- mais non, je t'ai déjà dit qu'avec nous tu es en sécurité, on ne te fera aucun mal, ni à toi, ni au bébé, la rassura t-il.
« Hanabi, comment tu t'es retrouvée dans la rue ? » demanda Naruto à la fillette.
- Naruto, ce n'est pas le moment voyons… avisa Sasuke.
« Ils ont arrêté ma sœur ».
- comment ca ? Ta sœur ? Qui l'a arrêtée Hanabi ?
- les messieurs en bleu…
- en bleu ? Sasuke, ca doit sûrement être la police.
- Certainement. Hanabi, elle avait quel âge ta sœur ?
- onze ans…
- ah bon ? Je ne savais pas qu'on arrêtait des gens à onze ans ici, cette ville devient vraiment du n'importe quoi…
- tu n'as pas de maman, Hanabi ? lui demanda Naruto.
- non, il n'y a que Hinata... répondit-elle.
- ah, ca doit être le prénom de sa sœur !
- bon, ca suffit pour les questions aujourd'hui. Hanabi, on va aller faire dodo maintenant, Ok ? lui dit Sasuke.
- non j'ai peur... insista la fillette.
- et bien mon ami Naruto et moi allons dormir tout à côté de vous, comme ca personne ne viendra vous déranger, tu es d'accord ?
- d'accord !
Sasuke et Naruto partirent se coucher avec de nombreuses interrogations à l'esprit. Dans quel pétrin s'étaient-ils encore fourrés ? Seul le temps allait leur procurer réponse. Les jours suivants, les deux amis essayaient tant bien que mal de subvenir aux besoins des enfants. Ils avaient essayé les orphelinats, les couvents, les églises et même les hôpitaux mais tous les rejetaient. Dans ce quartier où tout le monde vivait pour sa pomme et n'était attaché qu'au matériel, il n'était pas question de s'encombrer de rejetons qui ne signifiaient rien d'autre que des dépenses en plus. Même ceux qui se faisaient passer pour des hommes d'église n'entretenaient que le culte de la monnaie, et c'était peu dire. Les jeunots n'eurent alors d'autre choix que de jouer les pickpockets et les kleptomanes pour ravitailler les petits. Ils décidèrent d'appeler le bambin d'à peine un an, Junior jusqu'à ce qu'ils trouvent quelque chose de mieux. Plus tard, ils rencontrèrent Gaara, jeune héritier d'une famille bourgeoise du même âge qu'eux et avec qui ils se sont tout de suite entendu. Celui-ci les aidait de temps en temps en leur fournissant de quoi se nourrir à l'insu de ses parents. Malheureusement, ces derniers se rendirent vite compte des agissements de leur fils et lui interdirent de fait tout contact avec les jeunes solitaires. Ainsi, l'héritier les voyait de moins en moins et ne réussissait bientôt plus à les aider. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, qu'allait-il advenir d'eux, arrêtés par la police alors qu'ils tentaient de s'enfuir après avoir cambriolé une banque et tout ceci pour sauver ces gosses d'une mort certaine …
A SUIVRE…
Je vous promets qu'un nouveau chapitre sera publiez très vite si et seulement si j'ai un bon retour de votre part ! Ne soyez pas avares en Reviews Commentez et donnez moi vos avis… BIZU A TOUS !
