Helloooo :3
Voici une courte fic qui me trottait dans la tête depuis un moment... Elle fera normalement trois chapitres :) (je dis bien normalement, parce que j'ai la sale manie de changer d'avis au dernier moment). (Au passage, si celles qui suivent ce qui se cache derrière les apparences passent pas ici, le prochain chapitre est en chantier ^^ (mais je peux pas dire quand je l'aurais terminé, je bloque un peu dessus è_é))
Il n'y a aucune précision à ce sujet, mais je pense qu'il vaut mieux voir ça comme un UA :3
Comme toujours, les personnages ne m'appartiennent pas... Snif q_q
Bonne lecture :)
C'est une histoire d'alcool.
Quoique, non, c'est une histoire de fête. Cela dit, l'un et l'autre s'accordent parfaitement.
En tout cas, c'est une histoire de timidité et d'exubérance, d'assurance et de mal-être.
Avant toute chose, c'est une histoire de regards.
Rien de bien intéressant pour le moment mais, comme pour toutes les histoires, il est nécessaire de planter le décor.
Alors le voici, ce fameux décor.
Il y a un chalet. Il y a la terrasse où les tables sont dressées. Il y a la forêt, tout autour. Il y a l'escalier qui disparaît dans la végétation pour rejoindre la route. Il y a des étoiles dans le ciel. Il y a la pénombre, qui dissimule les visages. Il y a la musique, forte, entraînante. Il y a les gens, qui dansent, qui boivent, qui fument, qui parlent. Il y a les bouteilles sur lesquelles on trébuche. Il y a une montre aux aiguilles fluorescentes qui indique minuit et dix-sept minutes. Il y a des couples qui s'isolent. Il y a des secrets échangés, des vérités semi-dévoilées. Il y a la vie. Il y a la nuit. Il y a la fête.
Et surtout, il y a deux jeunes hommes.
Et des regards.
C'est une histoire de regard.
Comment, me demanderez-vous. Comment cela peut-il être une histoire de regard ? Il fait nuit, les lampes n'éclairent pas assez loin, on ne distingue pas les visages, les ombres sont reines.
Et bien, vous répondrais-je, c'est là que naît mon histoire. Laissez-la donc grandir, et peu à peu vous comprendrez.
Nous avons Matthew. Un jeune homme calme et timide. Un jeune homme sur lequel l'attention glisse, sur lequel on ne s'attarde pas. Un jeune homme qui, en toute circonstance, passe inaperçu. Il est assis, seul, dans un coin. C'est l'un des rares à être encore totalement sobre. Après tout, personne ne l'a incité à boire ou fumer, personne n'est venu lui fourrer de verre dans les mains, personne ne l'a invité à participer à l'un des nombreux jeux à boire. On lui a proposé de venir, pourtant, mais c'est à se demander si l'on se souvient de sa présence. D'ailleurs, s'il est venu, c'est uniquement pour accompagner son frère. Frère qui semble, lui aussi, l'avoir oublié.
Alors, seul dans son coin, l'esprit parfaitement clair et les idées quelque peu tristes, il ne trouve rien d'autre à faire que d'observer.
Il y a quelque chose de fascinant dans ces corps sans visages qui s'agitent. Ce ne sont plus que des silhouettes, des ombres, des créatures de la nuit.
Matthew sait ce que c'est que d'être une ombre. Alors, s'il oublie la musique et les voix, s'il coupe le son, s'il occulte le fait que ces silhouettes anonymes sont simplement des gens qui dansent dans la pénombre, il pourrait presque se sentir compris et à sa place.
C'est une douce chimère, il le sait bien.
Mais parfois, cela fait du bien de se bercer d'illusions.
Mais passons. Ce n'est pas une histoire de rêve ou d'illusion.
Or, voilà que le sien, de regard, s'attarde sur une silhouette en particulier. Une ombre parmi tant d'autres. Une ombre qui danse en s'agitant énergiquement, formant un trio avec deux autres ombres. Si Matthew se rappelait d'écouter, si Matthew se souvenait de mettre du son sur cette image animée, il pourrait entendre trois voix alcoolisées chanter en chœur dans des langues différentes, formant un méli-mélo d'espagnol, de français et d'allemand.
Mais Matthew a coupé le son, Matthew est perdu dans son illusion. Cette silhouette n'est qu'une forme noire parmi d'autre, sur laquelle son regard ne s'attarde que pour quelques minutes. Puis, il glissera sur une autre et oubliera celle-ci à jamais. C'est une savoureuse inversion des rôles.
Mais, soudain, le drame.
Un éclat de lumière.
Venu d'une lampe, d'un portable, d'un briquet… Ça n'a pas d'importance. Après tout, ce n'est pas une histoire de lumière.
En tout cas, l'espace d'un instant, la silhouette est éclairée. Et l'illusion tombe. Dans un éclair, Matthew peut distinguer le visage, les mèches blanches, les yeux rouges. L'image reste gravée sur sa rétine. L'ombre n'est plus une ombre. Elle n'est plus anonyme. Elle retrouve son identité.
Elle s'appelle Gilbert. Gilbert, jeune homme sûr de lui, énergique, arrogant, grande gueule.
La pénombre revient, mais l'illusion est dissipée, Gilbert ne se fond plus dans les ténèbres. À présent, Matthew ne peut plus détacher son regard de sa silhouette qui s'agite. Il songe que lui aussi aimerait bien qu'une soudaine lumière l'éclaire, le révèle, fasse de lui quelqu'un. Un éclair providentiel qui viendrait l'illuminer, et attirer sur lui les regards, l'attention, la sympathie, l'amitié… Peut-être même l'amour.
Doux rêve.
Rêve éthéré.
Ce n'est pas une histoire de rêve, mais de regards.
Et, pendant l'heure qui suit, le regard de Matthew ne quitte plus celui qui a gagné un nom et un visage, évoluant parmi toutes ces silhouettes anonymes.
Et bien voilà, c'est tout pour ce premier chapitre... J'espère que ça vous a plu et donné envie de découvrir la suite !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :)
