Chapitre n°1

Ici, les murs sont tous blancs et il y a comme une odeur de désinfectant qui plane. Des personnes vêtues de blouses blanches, docteurs, chercheurs et ingénieurs passent et repassent dans ces couloirs. Il est tard et à l'extérieur il fait nuit noire comme souvent lorsque l'on est un spécialiste et que l'on veut finir une expérience importante. Une jolie jeune femme vêtue d'une blouse blanche, de gants blancs et d'une paire de lunettes de protection continue ses expériences. Elle est concentrée sur l'éventuel remède à un virus assez rare, elle y travaille dessus depuis pas mal de temps maintenant. Depuis quelques semaines, elle utilise un labo dans le bâtiment B. Ce labo est toujours libre, ce qui lui permet de faire ses expériences et de les continuer jusqu'à très tard si elle le désire, sans que cela ne dérange personne.

- Et mince ! C'est toujours pas ça… il faut que je me repenche sur ma thèse.

- La jeune femme rangea ses éprouvettes dans un frigidaire spécial et les flacons à leur place respective.

- Docteur Fujino ?

- Oui, Yumi ?

- J'aimerais savoir si vous voulez encore rester un moment dans le laboratoire 312 ?

- Ne vous inquiétez pas Yumi, j'avais terminé. Excusez-moi, je veux souvent terminer mes expériences que j'en oublie l'heure, encore désolée.

- Non, non, il n'y a pas de mal, Docteur Fujino.

- Je prends quelques affaires et je sors.

- Très bien mais prenez votre temps, je repasse dès que vous êtes sortie pour fermer le labo 312.

- D'accord, merci Yumi. A demain.

Pendant ce temps-là dans le couloir menant au labo 314, le docteur Sakamoto et un assistant chercheur discutent de leur projet d'étude spécial.

- Elle a encore essayé de s'échapper…

- Quoi ?

- Elle a blessé un de nos employés permanents la surveillant. Elle est de plus en plus agitée. Vous savez nous devrions peut-être faire une pause avec elle. Ca fait un peu beaucoup pour elle.

- Je m'en fiche, il n'est pas question que l'on fasse de pause. Plus tôt on en saura sur elle, mieux ça vaudra. Continuez les expériences et les prélèvements, je veux le plus d'informations scientifiques sur elle, elle est unique.

- Mais si vous en demandez trop, on va la perdre. Elle est déjà très faible et je suis désolée mais pour moi elle est bien « humaine » dit-il à voix très très basse, elle a juste subi une sorte de mutation. Ça n'en reste pas moins une jeune fem…

- Arrêtez avec ça ! C'est qu'un rat de laboratoire ! Ne vous fiez pas aux apparences, Heiko. Ne ralentissez pas, elle survivra j'en suis sûr !

- Très bien comme vous voudrez mais laissez lui au moins la nuit pour reprendre des forces, vous savez mieux que moi que la fatigue et plein d'autres facteurs peuvent jouer sur les résultats des analyses. Et puis, je ne pense pas qu'elle survivra si vous continuez comme ça et la garder avec nous est primordial pour les recherches.

Docteur Sakamoto passa sa carte magnétique d'identification dans la machine prévue à cet effet, une porte épaisse couleur métal s'ouvrit.

- Vous avez raison. Laissez-lui la nuit et vous reprendrez les analyses demain matin.

- Très bien, Docteur Sakamoto.

Docteur Shizuru Fujino prit ces affaires, éteint quelques appareils et sortit du labo. Au moment où elle referma la porte, elle vit à sa droite qu'un chercheur s'apprêtait à entrer dans le labo 314 et qu'il discutait avec le docteur Sakamoto. Lorsqu'elle entendit une phrase que le docteur venait de dire et qui lui sembla douteuse.

- Ah oui et cette fois essayez de l'attacher si elle s'agite trop, d'accord ?! ou foutez deux agents de sécurité devant ou je ne sais pas, essayez les flèches tranquillisantes au lieu qu'elle ne tue quelq…

Dr Sakamoto s'arrêta de parler lorsqu'il s'aperçut qu'une personne venait de sortir du labo 312 adjacent au labo 314. _ Je croyais que le labo 312 n'était pas utilisé ? pensa Sakamoto_

- Rentrez dans le labo et continuer les recherches ! J'ai quelque chose à demander à cette jeune femme. Dit-il à voix basse pour que Shizuru ne l'entende pas.

" _ Mais de quoi parlent-ils? Que fait-il avec ce cobaye ? Je pensais que l'on ne devait pas utiliser de cobayes animaux dans le bâtiment B… Mais que cherche-t-il ? Il attache ces cobayes en plus! Je comprends presque cet animal de vouloir les tuer… pensa-t-elle"_ Shizuru allait s'en aller mais le Docteur Sakamoto la rattrapa. "_ Et merde ! _"

- Docteur Fujino, je présume ? Bonsoir, que faites-vous ici à cette heure-ci ?

- Bonsoir, euh… et bien, je pense que vous le savez, je fais des expériences parfois jusqu'à tard dans le laboratoire 312.

- Le labo 312 ? Mais je pensais que personne ne s'en servait. Vous avez une autorisation, je suppose ?

- Oui, oui, bien sûr la voici… Elle sortit une double feuille de son sac.

- …très bien tout est en règle on dirait. Je ne savais pas que vous effectuiez des expériences si tard…

- C'est toujours dans le cadre de ma thèse et du médicament remède que je veux trouver.

- Je vois.

- Vous m'excusez, je dois y aller. Au revoir.

Shizuru allait partir, lorsque Docteur Sakamoto lui lança :

- Ah oui et je voulais vous demander, j'espère que nous ne faisons pas trop de bruits dans mes labos annexes. Ne vous inquiétez pas je ne tue pas mes chercheurs, je fais juste des expériences sur des animaux et j'avoue que parfois, ils ne sont pas vraiment d'accord.

- Je vois, non ne vous inquiétez pas je n'entends rien. Mais je peux vous poser une question ?

- Oui, allez-y.

- Je pensais que l'on ne pouvait pas utiliser d'animaux comme cobayes dans le bâtiment où nous sommes.

- Oui, c'était le cas jusqu'au début de cette année. Depuis lors une assemblée a été faite et c'est désormais officiellement autorisé.

- Je ne savais pas…

- C'est récent de quelques mois seulement. Bon, je suis désolée mais je dois vous laisser, Docteur Fujino. Au revoir.

Le Docteur Sakamoto se dirigea vers son labo et ouvra à nouveau la porte du labo 314 et s'y engouffra. Shizuru se dirigea vers la sortie du bâtiment, mais elle ne put s'empêcher de repenser à ce que Dr. Sakamoto lui avait dit et les quelques mots qu'elle venait d'entendre par mégarde (ou par curiosité ^_^)." _ Je suis contente de ne plus utiliser des animaux comme rats de laboratoire. Pauvres cobayes, je ne sais pas quels animaux ils utilisent mais de toute façon je suis sûr que c'est lui qui a fait en sorte que cette fichue option de cobaye animal passe à l'assemblée. Moi qui ait vu cette option d'utiliser des cobayes disparaître de plusieurs bâtiments dont le B juste avant que je ne sois vraiment docteur. Quel gâchis ! _" Shizuru repensa à tout ça en retournant dans son appartement.

- Dr. Sakamoto, vous êtes là, je ne vous avais pas vu entrer. Alors, qu'avez-vous dit à ce docteur ? Vous pensez qu'elle a entendu un peu de notre conversation ?

- C'était le Docteur Fujino. Elle a sûrement dû entendre la dernière phrase que je t'ai dite. Mais elle pense que nous utilisons des animaux pour cobayes et c'est tout à fait légal dans ce bâtiment donc aucun problème. Elle n'a en aucun cas compris que nous parlions d'une personne, en tout cas d'une sorte d'humaine aux aptitudes exceptionnelles.

- Je vois, mais ne pensez-vous pas que ce n'est pas très bon pour nous que le Docteur Fujino utilise parfois le labo 312 ? On ne sait jamais.

- Je sais, oui. Mais je vais faire en sorte qu'ils ferment définitivement le labo 312 et les labos annexes au labo 314… pour cause de rénovation, par exemple.

- Je pense que ce serait une bonne chose. Moins de personnes s'approchent de nos labos, plus on a de chances que tout se passe parfaitement bien.

- Tout à fait cher collaborateur. Tout ce passe pour le moment comme prévu, je m'occuperai de cela au plus vite.

- Oui, très bien. Mais, je ne sais pas pourquoi, je pense que cette Fujino pourrait nous apporter des ennuis. En plus qu'elle est réputée chez nous pour être un défenseur des droits. Si elle découvre ça, on est très mal parce qu'elle n'attendra pas deux minutes pour agir.

- Je sais… et bien dans ces cas-là, juste par sécurité, j'aimerais que vous demandiez à nos agents de sécurité de faire plus attention dorénavant et de surveiller cette Shizuru Fujino, si elle fouine trop.

- Je m'en occupe.

- C'est d'accord. Bon, je te laisse, à demain.