Disclaimer : Que vous dire que vous ne sachiez pas ? les persos sont pas à moi, et voilà, j'crois que c'est tout...
Euuh... pas frapper l'auteur pliz
Tout feu tout flamme
Crac, crac.
Ce bruit, c'est le crépitement des flammes qui ravagent notre maison. Ce feu n'est qu'une pâle imitation de celui qui a calciné notre cœur, ne laissant derrière lui qu'un bout de charbon où il serait vain d'essayer d'entrapercevoir une émotion.
Du moins, c'est ce que je j'essaie de me faire croire. Essayer de me convaincre que ce petit morceau de charbon – comme celui qui roule à mes pieds à l'instant – qui est logé dans ma poitrine et qui ne bat plus que parce qu'il faut bien battre, ne ressentira plus rien d'autres dans les années à venir qu'une seule envie : celle de retrouver nos corps.
J'espère être assez fort pour empêcher les sentiments et les émotions d'arriver jusqu'à lui, être assez fort pour n'être plus qu'un humain-charbon durant ces futures années de recherche.
J'en ai parlé à Al, il m'a dit que c'était un très mauvais choix que je faisais là, je lui ai rétorqué que si j'avais été cet humain-charbon dès la mort de Maman, on en serait pas là, qu'il aurait toujours son corps et moi mon bras et ma jambe. Si j'avais été cet humain-charbon, je n'aurais pas laissé la tristesse envahir mon cœur, le désagréger, le réduire à néant, et surtout, je n'aurais pas eu cette envie folle de faire renaître Maman.
Crac, crac.
Si je ferme les yeux, je peux presque voir la maison flamber. D'abord la salle à manger, avec sa table, ses chaises et sa cheminée, puis le bureau de Papa, ses livres sur l'alchimie qui crament, les pages qui s'envolent en fumée et poussière. Une vitre vient d'exploser, c'est celle de la chambre de Maman, j'avais toujours ma torche à la main, d'un geste, je la balance dans le brasier. Dans ma tête, c'est la chambre de Maman qui brûle à présent, la plante qui était près du lit est renversée et le lit, troué par les flammes qui le dévorent.
Crac, crac.
Je deviens cet humain-charbon en voyant la maison de notre enfance brûler, cramer, et je me surprend à penser que c'est très bien comme ça. Il faut que tout brûle. Tout. Sans exception, si je pouvais brûler mon cœur avec, ça serait tout aussi bien.
Parce que certains souvenirs ne doivent pas laisser de traces sur cette terre…
Crac, crac.
Par delà les grésillements des flammes, j'entend la berceuse que Maman avait l'habitude de nous chanter. En russe, c'est pas habituel, je sais… nanana nanana… c'est quoi encore les paroles… je sais que le titre c'est…
Crac, crac.
Humain-charbon, attend encore juste quelques minutes avant de prendre possession de mon corps et de mon esprit, juste le temps de me rappeler de cette berceuse.
Crac, crac.
La maison flambe, et flambe, si seulement je n'avais pas eu cette idée stupide, si seulement j'étais tout de suite devenu cet humain-charbon… quelle était cette mélodie déjà ?
Ah, oui, je me souviens !
« Milaya mama! Nyezhnaya!
Myi tak lyubili tebya.
No vse nashi silyi
Potrachenyi byili zrya... »
Cette musique se superpose au grésillement des flammes qui brûle notre maison. Je ferme douloureusement les yeux pour ne pas voir ce triste spectacle… avant de les rouvrir brusquement, je ne dois pas fuir.
Crac, crac.
Mon cœur brûle en même temps que la maison, et c'est tant mieux comme ça.
J'entends comme un craquement définitif dans la maison, les piliers qui tombent. C'est le signal, plus rien ne nous retient.
Al et moi tournons le dos à la bâtisse en flamme et nous dirigeons vers la gare. Vers notre futur.
Crac, crac.
Est-ce le bruit de la maison qui flambe ou de mon cœur qui se brise ?
La fic finie, TitePlume court se cacher dans un bunker.
