TEMPS ET ENCHANTEMENTS

/!\ Veuillez lire ceci svp /!\

Vous avez peut-être eu une impression de déjà-vu en lisant le résumé de ce Gerza. Vous aurez la même pour une future histoire de MalyceaDunCastellan. Et c'est normal. Avec AlcianSirius, nous participons au même projet des Histoires d'Alice : écrire, à partir d'un pitch identique, des histoires différentes et qui nous ressemblent.

Je vous donne le pitch en question à la fin du chapitre.

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Au départ, ç'avait été un souffle.

A peine un murmure.

Puis elle s'était blottie dans un petit coin sombre, avait déplié un tentacule, puis un autre.

Elle s'était nourrie. Elle se nourrissait encore. Elle avait faim, une faim dévorante, qui lui brûlait le ventre son appétit grandissait de jour en jour mais rien ne semblait pouvoir en venir à bout.

La rumeur.

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La lance s'enfonça en plein dans le cœur du monstre de ténèbres.

Lentement, la lourde masse s'affaissa sur la terre boueuse. Une queue gigantesque tomba dans un bruit de tonnerre, soulevant une giclée d'éclaboussures sombres où le sang se mêlait à une purulence nauséabonde. La gueule laissa échapper un souffle abject. Les trois immenses yeux se refermèrent. Crocs, griffes et épines se détendirent. Il était mort.

Erza sourit.

Lentement, une à une, les fenêtres des maisons alentour s'entrouvrirent. Derrière elles, l'atmosphère se remplissait d'une sourde clameur, de celles qui achevaient le silence des victoires.

Ç'avait été un combat épique, gigantesque. Une mission dont le rang S avait été amplement mérité.

Il était temps de célébrer ça.

Le maire sortit de la maisonnette où il s'était réfugié. Il était blême, tout sonné. Il portait, en plus de son écharpe, un énorme sac en cuir tanné qui semblait peser anormalement lourd. C'était la récompense de la mission, proportionnelle au danger encouru par le mage, et c'était donc aujourd'hui une somme indécente.

- M…merci, bredouilla-t-il en essayant de toutes ses forces de ne regarder ni la carcasse du monstre encore fumante à l'arrière-plan, ni la poitrine et le bras gauche d'Erza.

Son regard tomba accidentellement sur le tatouage au bras d'Erza. Il grimaça et lui fourra le sac de récompense entre les mains.

- Maintenant, partez s'il vous plait, supplia-t-il.

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- C'est une mage de Fairy Tail, planque-toi ! Ils sont dangereux. Qu'est-ce que tu attends ?

- Ma fille, où est ma fille !?

- Fairy Tail… Leur ancien maitre a fraternisé avec Zeref, tout le monde sait ça ! Le Conseil lui-même l'a déclaré !

- Ça y est ? La mage de Fairy Tail est partie ? Bon sang, j'ai peur pour ma maison, elle va tout massacrer !

- Allez-vous-en, s'il vous plait ! supplia encore le maire avec des larmes au coin des yeux.

Erza n'insista pas.

Elle partit.

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D'accord, c'était un fâcheux incident. Mais elle n'en mourrait pas. Elle n'était pas le genre de mage qui prête de l'importance au qu'en dira-t-on.

C'est pourquoi elle ne changea rien à sa routine. Lorsqu'elle arriva à Fairy Tail, la première chose qu'elle fit fut de commander un fraisier. Elle s'installa au fond de la grande salle, parce que de là, elle avait une bonne vue sur ses camarades. Lorsque Mirajane échangea avec elle quelques mots, elle n'évoqua pas la rumeur.

Mirajane partit. Erza s'isola et enleva délicatement une première fraise à la petite cuillère. Puis elle dévora sa pâtisserie avec une lenteur exquise.

Elle avait de la crème plein la bouche lorsque Makarov fit son apparition. C'était une entrée lente, grave, solennelle. En un mot : anormale. Quelque chose ne tournait pas rond.

Evidemment, ça se confirma lorsqu'il ouvrit la bouche.

- ECOUTEZ-MOI, BANDE DE MACAQUES ! beugla-t-il.

Le silence se fit instantanément.

- J'en ai plus qu'assez de recevoir des plaintes sur la manière dont vous vous comportez hors de la ville ! Natsu, tu m'as encore coûté des millions en réparations à Primavera. J'attends donc que tu me verses la part de la récompense qui leur est dû.

Erza grimaça.

- ...Quant à vous tous… le Conseil me harcèle à votre sujet...

Le nain feuilleta théâtralement la pile de lettres de réclamations qu'il avait amenées dans son poing agrandi par magie.

- ...Mais vous savez quoi ?

Son sourire s'agrandit jusqu'à devenir démesuré :

- ...Je n'en ai rien à faire !

Le silence avait disparu, remplacé par une pluie d'applaudissement et de « viva ».

Puis Natsu se jucha sur une table. Il lança une immense flamme vers le plafond, arrachant un glapissement suraigu à sa voisine la blonde Lucy. Gajeel lui mit son poing dans la mâchoire.

C'était le retour de la bagarre générale. Cana et Macao vidèrent leurs choppes, et Makarov en prit une avec eux.

L'anarchie était revenue.

Pourtant, lorsque le maître approcha la bière de ses lèvres, Erza remarqua qu'il serrait dans sa main une étrange enveloppe bleue à propos de laquelle il n'avait pas pipé mot. Makarov tourna alors la tête vers elle.

Son regard la glaça.

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Malgré la scène étrange qu'elle avait surprise, Erza avait dormi comme une souche dans sa petite chambre de Fairy Hill. Et c'est entièrement reposée qu'elle avait décidé de retourner s'enquérir d'une nouvelle mission. Sa dernière mésaventure était déjà oubliée.

Le tableau des rangs S était tristement dégarni. Il était loin, le temps où elle pouvait faire la difficile et cibler les récompenses ou les activités. Il y avait, en tout, trois petites missions. Heureusement, Guildartz était parti on ne savait où – ça faisait un mage de rang S en moins à pourvoir en boulot –.

Une mission impliquait une ancienne mine d'Aether qu'on prétendait hantée, et qui s'illustrait par de multiples disparitions les derniers mois. Les habitants voulaient qu'on retrouve les disparus et qu'on lève la malédiction. L'annonce indiquait qu'aucun de ceux qui s'étaient attelés à la tâche n'avait été retrouvé. C'était un intitulé qui plaisait beaucoup à Erza, et elle songeait à proposer à Fried ou Levy de l'accompagner. Elle décolla l'affichette.

Elle l'enfonçait dans sa poche lorsqu'une voix la fit sursauter.

- Comment vas-tu, Erza ?

C'était Makarov. Il feignait la décontraction mais il aurait fallu être Natsu pour ne pas s'apercevoir qu'il était tendu. Pire encore, ses yeux étaient rouges, comme s'il avait pleuré toute la matinée.

- Bien, maître, répondit Erza en cherchant à deviner la cause d'un tel bouleversement. Ma dernière mission a été couronnée de succès.

- Et qu'est-ce que c'était ?

Le ton était trop léger.

- Le dragon de Forest Cliff, répondit-elle patiemment tandis que le vieil homme se triturait la barbe, persuadée qu'il n'allait pas tarder à lâcher le morceau.

- Et celle-ci ?

- La mine hantée.

Makarov fixa pensivement la jupe d'Erza. L'affichette de mission pour Aether en dépassait.

- As-tu eu des échos du Conseil de la magie, dernièrement ? interrogea-t-il.

- Non, ironisa Erza, seulement une histoire selon laquelle vous seriez devenu le meilleur ami d'un Zeref planqué à la cave de la guilde et que vous invoquiez des démons pour nous fournir des missions et de l'argent. Ça serait soutenu par le Conseil.

- Ils doivent parler de Mavis, soupira Makarov. Ils ont un réel talent pour déformer la réalité.

Elle hocha la tête. Le silence devint inconfortable.

- Vous êtes inquiet, attaqua-t-elle finalement, et Makarov ne nia pas. Pourquoi ?

Le vieillard soupira.

- La guilde a des problèmes d'argent. Je pourrais t'en parler plus en détail mais…

- Vous voulez m'en parler plus en détail. Vous m'avez regardée fixement, l'autre jour, lorsque vous avez reçu la lettre bleue cachetée. Au début, je croyais que vous aviez des nouvelles ennuyeuses à mon sujet, mais en fait vous pensez que vous avez besoin de moi, n'est-ce pas ?

- On peut continuer ça dans mon bureau ?

Erza suivit docilement le maître.

Ils montèrent à l'étage des mages S+ pour mieux redescendre au sous-sol de la guilde. Là, Makarov poussa une porte. Ils se retrouvèrent tous deux dans une pièce poussiéreuse.

Makarov redressa une chaise renversée. Il invita Erza à s'y assoir, avant de se mettre de l'autre côté d'une planche montée sur tréteaux qui servait visiblement de bureau. Dessus étaient étalées en désordre des dizaines de lettres et de carnets de notes. L'un devait être le fameux livre de comptes de la guilde. C'était bordélique à souhait. Un petit nid douillet, aurait dit Grey non sans humour.

Il y avait aussi la lettre bleue. Elle était ouverte ; le message en ressortait. Il avait été déchiré, probablement dans un accès de colère, et réassemblé avec des morceaux de scotch.

- Voilà, lâcha finalement le maître en désignant la lettre, voilà notre problème. Le conseil nous crible de dettes. Il espère que cette méthode nous forcera à dissoudre la guilde. Oh, et il menace de nous classer guilde noire. Mais j'ai obtenu une audience. Je ne peux pas m'y rendre, pour, euh... des raisons diplomatiques, et je ne vois qu'une personne qui ait une assez bonne réputation pour nous donner une chance de sauver la guilde.

Il souffla. Il avait l'air désespéré.

- C'est toi, Erza.

Il fit une pause.

- Je sais ce que tu penses. Ils t'ont déjà auditionnée et ça n'a pas été brillant, mais ils t'ont relaxée. Tu imagines Natsu devant les Mages Saint ? Le résultat que cela aurait ?

Erza approuva.

- Oh, j'oubliais. Nous n'avons plus d'allié au Conseil. Jura a disparu.

- Vous me demandez de retrouver Jura ?

Makarov soupira.

- Non, cette mission a été confiée à d'autres. Tu dois juste aller à l'audience – il tapota la lettre bleue diabolique – à laquelle nous avons été conviés et essayer de convaincre les membres du Conseil qui ne nous détestent pas de manière viscérale que nous ne méritons pas les mesures de destruction qu'ils nous destinent.

Au boulot, ma grande. Et bon courage !

Erza hocha la tête.

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L'enjeu était trop important pour qu'elle laisse place au hasard. Il lui fallait un plan d'action.

- Juvia, tu as toujours ton Maguilty ?

La mage de pluie sursauta. Une sorte de bracelet rose, épuré et immatériel, bourdonnait à son poignet.

- J…Juvia ne l'a jamais retiré…

- Parfait.

Il était temps de contacter une personne qui saurait lui expliquer comment sortir victorieuse de cette fichue audience. Une personne qui connaissait le Conseil de la magie comme sa poche, et même mieux que le Conseil se connaissait lui-même. Une personne qui en avait été membre il y a un temps lointain.

Il était temps qu'Erza Scarlet revoie Gérard Fernandez.

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PITCH : Le maître a beau dire qu'il n'en a cure, le conseil de la magie l'oppresse tout de même. Les budgets de la guilde se resserrent de mois en mois et les rumeurs lancées sur Fairy Tail partent essentiellement du rassemblement de mages. Au bord de la crise de nerf, Makarof envoie Erza pour une audience où elle doit faire de son mieux afin d'apaiser les tensions. Cette dernière, très consciencieuse, va demander de l'aide à Gérard afin qu'il la forme aux critiques du conseil.

Blabla de l'auteur :

C'est bizarre de revenir. Limite dérangeant. Ça faisait tellement longtemps que je boudais ffnet que je n'avais plus aucun document dans le Doc Manager. En fait, en ce moment, je tente pour la millionième fois d'écrire un roman. Vous savez, ce truc qu'on écrit bien (ou qu'on espère bien écrire) et qu'on retravaille. Sauf que le projet des Histoires d'Alice était très séduisant (heureusement que je n'ai pas choisi le format OS parce que je me serais ridiculisée comparée aux répliques mordantes d'AlcianSirius) et que ça fait une pause dans le casse-tête que je me suis imposée.

Il n'y a pas grand chose dans ce chapitre. Peut-être que s'il est petit, au moins, il ne me faudra pas trois mois pour écrire le mini chapitre suivant. (On y croit !) Enfin c'est tout à fait dans mon style, du moins je crois, c'est-à-dire qu'à partir du pitch je suis partie un peu en live, et s'il ne se passe pas grand chose au début, après c'est une autre histoire. Sinon, on m'a déjà fait la remarque qu'il était difficile de retenir les infos-clés dans mes histoires. Alors retenez pour le chapitre suivant : Jura a bel et bien disparu.

Je tiens à préciser que c'est le genre de remarque qui m'aide énormément et que je ne remercie jamais assez les personnes qui, en pointant mes défauts de manière précises, m'aident à comprendre ce que je dois faire pour rendre mes histoires meilleures.

(La phrase sur Jura a pour but que vous vous souveniez de ce qui vous aidera à comprendre l'histoire ; mais bientôt, et avec la grâce du dieu de l'écriture, vous n'aurez plus besoin de lire mes petites phrases de rappel. En attendant, comme je ne veux pas que vous soyez paumés dans l'histoire, je continuerai à rappeler les éléments-clés des chapitres.)

Je vous bisoute, et j'espère que vous avez aimé, même si ce n'est pas encore des plus palpitants. Pour la suite, je vous promets plein d'aventure, de suspense et de romance.