Prologue : Bouge, idiot !

Point De Vue de Naruto

Je plongeai dans son regard d'encre et m'y perdais devant son intensité. Alors, j'empoignai le col de sa chemise et le plaquai brutalement contre le mur avant de l'embrasser passionnément. Il me rendit mon baiser avec avidité en passant ses mains dans mes cheveux. Nos respirations s'accélèrent et je sentais le désir monter en moi. Notre baiser durait, durait, jusqu'à ce que, a bout de souffle, je le rompis en détaillant son visage parfait. Une étrange lumière habitait ses yeux. Du bonheur ? Je crois. Enfin, j'espère... Alors, N'y résistant plus, je passai sournoisement ma main dans son caleçon. Il sursauta à mon contact mais ne broncha pas pour autant. Enchanté, un sourire vint s'installer sur mon visage et ne le quitta plus. Je commençais doucement un long va-et-vient. Il laissa échapper un gémissement, ce qui eut le don de m'exciter d'avantage. Alors, je me plaquai plus étroitement sur son torse, non sans arrêter mon mouvement répétitif, et embrassai chaque parcelle de son corps qui m'était accessible...

- Monsieur Uzumaki !

- Mhh...

- MONSIEUR UZUMAKI !

Je ressentis une vive douleur au niveau des côtes et ne pus m'empêcher de laisser échapper un juron :

- Putaaain !

J'entendis des rires survenant d'un peu partout et je me résolus donc à ouvrir les yeux.

Je me trouvais en cours de maths, à ma place habituelle, c'est-à-dire au dernier rang, collé au radiateur. Kiba me regardait, explosé de rire sur sa table. Il avait sûrement du me donner un coup de coude pour me réveiller. Je soupirai. Je m'étais endormi, une fois de plus. Je bâillai ouvertement et m'étirai de tout mon long, ne prêtant pas attention aux rires qui fusaient. Alors, j'aperçus enfin M. Iruka, le visage empourpré par la colère. Il me fixait depuis le tableau :

- Alors, comme ça, vous vous permettez une petite sieste en cours de Mathématiques, monsieur Uzumaki ? Non pas que ce soit la première fois. Mais c'est vrai qu'avec vos notes vous pouvez vous le permettre. Voulez-vous que je les énonce à voix haute, histoire que toute la classe se rende bien compte à quel point vous êtes brillant ?

Il sortit un petit carnet de son sac et l'ouvrit.

- Voyons voir : 2.5, 5, 1, 7 et pour finir vous vous êtres surpassé : 0,5. Et tout ça sur vingt, cela va de soie !

Il me fixa d'un regard perçant auquel je répondis par un coup d'œil moqueur. J'aimais être insolent. Pour être exact, j'adorais ça ! J'étais fan des moments où les profs ne savaient plus quoi dire, se sentant impuissants, tandis qu'un sourire victorieux venait illuminer mon visage.

Habitué par mon attitude, M. Iruka ne fut guère étonné par ma décontraction et continua de m'engueuler :

- Bon ! Et bien, vous aurez un devoir supplémentaire Monsieur Uzumaki ! Et pour demain ! Notez-le dans votre agenda et venez le chercher à la fin de l'heure !

Je ne prenais même pas la peine d'attraper mon agenda. à Quoi bon de toute façon ? Noté au pas, le devoir ne serait jamais rendu.

Puis, le prof reprit son cours et je m'étalai sur ma table, attendant que mon supplice prenne fin.

Je fus enchanté en entendant la sonnerie. Je rangeai mes affaires en tout hâte et sortis presque en courant de la classe, me fondant dans la masse pour échapper au devoir supplémentaire. Et voilà, c'est gagné, j'étais dans les couloirs, et ce con d'Iruka n'avait même pas capté ! Je laissai échapper un petit rire. J'aimais tellement rouler les profs comme ça ! Me retenant de pouffer, je courus, m'éloignant le plus vite possible de mon lieu de torture. Je me retournai sans pour autant arrêter ma course pour vérifier que M. Iruka ne me courait pas après. Pas de prof en vue ! Ouf ! Je commençai à ralentir ma course et... PAF !

Mon sac fit un vol-plané, éparpillant mes affaires un peu partout, pendant que moi je m'écroulai sur une personne. Je laissai échapper un juron :

- P'tain ! Tu pourrais pas faire attention ?

- J'te signale que c'est toi qui regardais pas devant toi, imbécile !

Je reconnus immédiatement cette voix. Je relevai la tête à une vitesse ahurissante et me figeai sur place. C'était lui. Sasuke Uchiwa. Mon cœur fit un saut périlleux dans ma poitrine tandis me mes mains se mettaient à trembler. Mon rêve me revint en mémoire. J'avais une fois de plus rêvé que je faisais des choses pas très nettes avec lui. Je sais, c'est idiot. Non, je suis idiot. J'avais m'étais déjà interrogé maintes et maintes fois sur ces rêves auxquels j'étais sujet. Aimer quelqu'un c'est bien, mais rêver qu'on couche avec lui, c'est une toute autre chose. J'en étais arrivé à la conclusion que c'était peut-être une manière d'oublier qu'en réalité je ne lui ai jamais adressé la parole, une sorte de monde virtuel où je serais heureux. Bref, pas très glorieux, en tout cas.

J'étais donc incapable de bouger. Je me trouvais sur lui. Je n'avais jamais été si proche. J'essayais tant bien que mal de me forcer, mais impossible, mon corps pesait comme pas possible.

Il lança alors avec des accents furax :

- Bouge, idiot !

Puis il me repoussa violemment. Je tombai sur les fesses et le regardai, ahuri. Il émit un grognement de mécontentement avant de ramasser toutes ses affaires et de s'éloigner de sa démarche souple et gracieuse.

Je n'avais pas bougé d'un pouce. J'étais assis par terre, les yeux écarquillés, en plein milieu du couloir. Après plusieurs minutes, les regards et chuchotements indiscrets me décidèrent enfin à bouger. Je me levai alors d'un bond, ramassai mes affaires éparpillées un peu partout autour de moi et partis en courant pour me rendre dans mon cours suivant.

J'enserrai les clés dans la serrure et déverrouillai la porte avec un cliquetis familier. J'entrai et laissai tomber lourdement mon sac par terre puis délaçai mes chaussures avant de tout abandonner dans l'entrée. Je me précipitai dans la cuisine, ouvris le frigo, attrapai une bouteille de coca et de quoi manger et montai dans ma chambre. Je déposai mes victuailles sur le lit et allumai mon PC. Oui, je suis à moitié no-life, et alors ? Après tout, je fais partie d'un génération vivant pour l'électronique, alors pourquoi faire exception ?

Je m'installai confortablement sur mon lit et entamai un paquet de biscuits. Je soupirai d'aise. Un ordinateur, à boire, à manger, ça c'est la vie.

Je regardai l'heure. 20h02. Ma mère n'allait pas tarder à rentrer. Alors, je quittai mon ordinateur et descendis à la cuisine. J'avais très faim et pris l'initiative de préparer à manger, histoire de passer à table plus vite. Je fouillai dans le frigo et dégotai une pizza surgelée que je fourrai au four sans cérémonie. Et oui, mes talents culinaires n'allaient guère plus loin...

Je venai juste de finir de mettre la table quand j'entendis les clés dans la serrure. Ma mère apparut dans l'encadrement de la porte me lança d'un ton plein d'entrain :

- Hey Naruto ! J'suis rentrée !

J'allai jusqu'à l'entrée et demandai :

- Alors, ta journée, mamounette ?

Elle m'embrassa sur le front avant de répondre d'un ton las :

- Boarf, comme d'habitude, la routine quoi... Hey ! Mais... ça sent bon ici ! Tu t'es enfin mis à la cuisine ?

- Hum... Non. C'est juste la pizza qu'est au four, répondis-je, penaud.

- Ah, ça m'étonnait aussi ! Mais t'inquiète pas, moi, j'adore les pizzas ! déclara-t-elle avec un clin d'œil.

J'adorais ma mère ! Elle était naturelle, souriante, chaleureuse, gentille et un peu folle sur les bords ! Nous étions très proches. Depuis la mort de papa, peu après ma naissance, elle devait s'occuper de moi tout seule. Et elle déployait des efforts phénoménaux pour gagner assez d'argent pour nous faire vivre avec son petit boulot de serveuse dans un café. De mon côté, j'essayais d'être gentille avec elle, lui remonter le moral quand ça va pas ou même d'être un bon élève et d'avoir d'assez bonnes notes... Mais autant vous dire que ce de côté-ci, c'est une véritable catastrophe ! Les cours ne m'intéressaient absolument pas, si bien que je m'endormais fréquemment en classe. Et même lors de mes rares essais pour apprendre mes cours, c'est comme si tout me ressortait de la tête mots après mots. J'avais donc abandonné depuis bien longtemps...

Je débarrassai mon couvert puis dit à l'intention de ma mère :

- J'vais dans ma chambre, m'man.

- Ok. Dis-moi, tu as fait tes devoirs hein ?

- Ouais, ouais.

- Bon et bien je vais monter vérifier ça tout à l'heure.

Je soupirai et montai les escaliers. ça, c'est le désavantage avec ma mère, elle tenait toujours à vérifier tout. Arrivé dans ma chambre, je m'empressai de sortir mes cahiers de mon sac, en pris un au hasard et l'ouvris.

Soudain, mes yeux s'écarquillèrent. Je restai immobile durant plusieurs secondes. Et, du bouts des doigts, je caressais l'écriture fine et bien déliée en haut à gauche du cahier : « Sasuke Uchiwa ». J'avais du le prendre par accident quand je lui étais foncé dedans ce matin. Sans y réfléchir, je m'emparai du cahier et le serrai contre moi. Je tenais entre mes mains quelque chose qui lui appartenait. Me rendant compte de la stupidité de ma réaction, je le reposai immédiatement par terre et je fouillai dans ma trousse à la recherche d'un stylo plume, de façon à pouvoir effacer. Alors, en prenant ma plus belle écriture, j'écrivis juste en dessous de son nom : « Naruto Uzumaki ». Je trouvai que ces noms allaient magnifiquement bien ensemble. Puis, je rajoutai un cœur et un ruban qui entremêlait les deux noms. Je regardai le résultat puis soupirai. J'étais pitoyable. Je venais de dessiner quelque chose de typique qu'une des filles qui courraient après Sasuke aurait fait. Malgré tout, je regardai autour de moi pour vérifier si il n'y avait personne - ce qui était complètement stupide vu que je me trouvai seul dans ma chambre - et serrai le cahier contre mon cœur une fois encore en espérant qu'un jour Sasuke se rende compte qu'il m'aime d'un amour passionné.

Mais soudain, j'entendis ma mère monter les escaliers, elle venait vérifier si je faisais mes devoirs. Complètement paniqué, j'ouvris le cahier à une page au pif, m'emparai d'un stylo et fis mine d'écrire.

Alors, ma mère frappa doucement à la porte et passa sa tête dans l'entrebâillement :

- Oh, tu fais vraiment tes devoirs, Naruto ?

- Oui, répondis-je avec un air faussement concentré.

- Je vois que tu fais des efforts pour ton écriture, c'est bien ! Je déteste quand tu écris comme un cochon, on ne comprend rien !

- Hm.

- Bon, je te laisse travailler.

Sur ce, elle referma la porte et je l'entendis redescendre. Je me redressai et soupirai de soulagement. Je l'avais échappé belle ! Je regardai l'heure sur mon réveil : 21h24. Je décidai d'aller me coucher pour pouvoir étudier le cahier de mon bien-aimé dans les moindre détails, bien au chaud dans mon lit. Et sur ce, je me dirigeai vers la salle de bain pour me mettre en pyjama

Je me glissai sous la couette et attrapai le cahier de Sasuke. Je l'ouvris sur la page de garde et fixai les noms Sasuke Uchiwa et Naruto Uzumaki pendant plusieurs minutes. Puis, je tournai la page et tombai sur son cours... de maths. Oh noon ! Pourquoi de maths forcément ? Mes cours à moi me suffisaient déjà largement. Cependant, ignorant ma première impression, je me plongeai dans les calculs multiples et complexes, sans rechigner.