Hey! Me revoilà avec une nouvelle traduction, celle de What Pales In Comparison par la géniale FanficwriterGHC, dont la version originale se trouve ici: s/6794575/1/bWhat_b_bPales_b_in_bComparison_b
Je tenais à remercier donc Emma, alias FanficwriterGHC, pour m'avoir autorisée à publier cette traduction, et Hélo, la meilleure beta qui existe, pour avoir patiemment corrigé mes erreurs, qu'elles soient de français (et je te dit que "peut importe", ça existe! xD) ou de traduction (je reste sur ma position: à une lettre près, ma trad était très bien! xD)
Disclaimer: Ni cette histoire, ni Castle ne m'appartiennent. Ils sont respectivement la propriété de leur auteur et de Andrew et ABC. Je ne touche aucun retour financier sur cette publication.
Enjoy! :)
Chapitre 1:
Kate soupira et s'assit à son bureau. Josh était aux toilettes, et elle laissa sa tête tomber entre ses mains, fixant sa chaise. Il avait semblé tellement découragé quand il était parti, et elle avait l'impression que quelque chose leur avait été enlevé à ce moment là. Elle avait voulu écouter tout ce qu'il avait à dire, même si ce n'était qu'une blague.
Elle entendit la porte des toilettes pour homme se fermer et leva les yeux tandis que Josh approchait, lui tendant son manteau.
-Tu dois rester, ou tu as le droit de rentrer te relaxer? demanda-t-il.
Kate lui offrit un sourire fatigué.
-Montgomery veut qu'on prenne le reste de la nuit et demain pour se reposer.
-Tu veux manger ? demanda-t-il.
Elle se leva lentement et secoua la tête.
-On a mangé de la pizza.
Elle montra la pièce où les gars et le Capitaine étaient en train de nettoyer les restes et se préparaient à rentrer chez eux. Elle leur adressa un signe de la main et sourit quand ils lui répondirent.
-Alors, un film? Au lit? Un bain? Tu dois être exténuée.
Il la guida jusqu'à l'ascenseur, et Kate supprima un soupir.
-Un peu, ouais admit-elle.
Il n'avait toujours aucune idée de l'étendue de ce qui était arrivé. Elle lui avait dit qu'elle avait été effrayée, mais il ne savait pas qu'elle s'était trouvée devant la bombe, à une seconde d'une mort horrible. Il savait juste qu'elle avait couru à pleine vitesse, et qu'elle était probablement encore sous le coup de l'hypothermie.
-Pourquoi est-ce qu'on ne rentrerait pas chez toi nous relaxer ? Je parie que tu ne serais pas contre un bain et des vêtements confortables.
Elle hocha la tête machinalement et se laissa mettre dans un taxi. Ils étaient silencieux dans le véhicule, et Kate laissa son esprit vagabonder, revivant les derniers jours, les dernières heures. Ils étaient tellement heureux de ne pas être morts que tout avait semblé plutôt bien aller, mais maintenant la réalisation du fait qu'ils avaient frôlé la mort s'abattait sur elle et elle se sentit lourde. Le bras de Josh autour de ses épaules et son visage dans ses cheveux étaient comme une veste trop petite. Le taxi semblait minuscule. Les bruits du trafic étaient trop forts.
-Ça va ? demanda doucement Josh quelques minutes plus tard.
-Oh, oui, éluda Kate. Fatiguée, tu vois. Sacrée journée.
Les mots avaient glissé de sa bouche sans qu'elle n'y pense, et elle sentit immédiatement une partie de son masque commencer à trembler.
Elle garda son calme tandis qu'ils entraient dans son immeuble et montaient à son appartement. Ils entrèrent et elle suspendit son manteau.
-Ca ne te dérange pas si je vais prendre une douche ? J'ai juste… j'ai besoin de me sentir propre.
Josh sourit.
-Bien sûr. Tu es sûre de ne pas avoir besoin d'un peu, hum, d'aide pour te laver ? demanda-t-il avec légèreté.
Kate résista à l'envie de rouler des yeux et secoua la tête.
-J'ai besoin d'un peu de calme offrit-elle.
Il sembla accepter l'explication et se vautra sur le canapé. Kate fonça dans sa chambre puis dans la salle de bain. Elle s'effondra contre la porte fermée et posa sa tête contre le bois, les bras serrés autour de son corps. Sa respiration était haletante et elle sentit des larmes couler le long de ses joues. Elle frotta son visage avec colère jusqu'à ce qu'elle abandonne et réalise qu'elle devait juste se laisser aller.
Elle fit couler l'eau de la douche et la régla sur bouillant avant d'ôter ses vêtements, les laissant en tas sur le sol. Elle entra dans la douche et laissa l'eau atteindre son corps, s'autorisant à se plier en deux et à pleurer, sachant que Josh devait probablement être en train de regarder la télé, et que la douche couvrirait les bruits de sa crise de panique.
Les choses avaient très rarement cet effet sur elle. A part l'affaire de sa mère, évidemment, mais la plupart des autres affaires ne sortaient jamais des cases bien organisées de son esprit. Mais ça, c'était juste trop. Frôler la mort deux fois en 24 heures, en ayant peur de mourir sans avoir fait tout ce qu'elle avait prévu –sans dire aux gens qui étaient important à quel point ils comptaient, c'était trop. Qu'elle aurait pu laisser son père seul au monde. Que Castle aurait pu laisser Alexis et Martha seules au monde.
Soudainement, elle haleta, une nouvelle vague post-traumatique s'abattant sur elle. Castle! Et si ? Et si elle avait été la personne à blâmer pour l'avoir enlevé à sa fille ? Et s'il était parti et qu'elle ne pouvait pas être là pour la jeune fille, comme elle l'avait promis ? Sa famille ne méritait pas ça. Il ne méritait pas ça. Elle s'effondra au sol, toujours sous l'eau chaude, son corps lâchant simplement prise.
La quantité d'émotions qu'ils avaient partagées pendant ces 15 secondes finales aurait pu remplir une centaine de livres et des millions d'images. Il y avait tellement de choses qu'elle aurait voulu avoir le temps de dire, le temps d'accomplir. Se tenant là, pensant qu'ils ne pourraient jamais accomplir le moindre d'entre eux…
Puis il les avait sauvés et la première chose qu'elle avait voulu faire était d'enrouler ses bras autour de lui et de ne jamais le laisser partir. Personne ne l'avait jamais serrée aussi fort que lui en ce moment, avant que la joie n'explose entre eux et qu'ils éclatent de rire en faisant des danses de la victoire.
Son esprit vagabonda jusqu'au moment au commissariat. Qu'était-il sur le point de dire ? Allait-il l'inviter à dîner ? Aurait-elle dit oui ? Les aurait-il emmenés quelque part et l'aurait-il enlacée ? Si elle était honnête avec elle-même, c'était la seule chose qu'elle voulait faire : juste l'enlacer fort et le tenir comme cela jusqu'à ce qu'elle soit sûre qu'ils étaient bel et bien en sécurité, puisqu'elle ne se sentait vraiment pas en sécurité en ce moment précis.
Mais Josh était arrivé et Castle était juste parti, s'inclinant. Elle savait que c'était exactement ce qu'il avait fait. Elle serra ses genoux contre sa poitrine. Il respectait la relation qu'elle avait avec Josh, et leur donnait du temps à partager ensemble. Mais… elle avait trop de « mais » à rajouter à cette situation.
Josh était dans son salon, au lieu d'être à Haïti. La veille, cela avait semblé être un miracle. Aujourd'hui, la nouveauté s'était évanouie et elle s'était retrouvée en face d'un destin bien pire que celui d'avoir son petit ami à l'autre bout du monde. Parfois, la seule façon de prendre du recul est de vivre quelque chose de drastique, et elle était à peu près persuadée que risquer de se faire exploser rentrait dans la catégorie « drastique ».
Combien de temps allait-il être là ? Ils n'avaient pas encore eu la chance de discuter exactement de ce que son « séjour » entraînait. S'il était parti, elle serait sans aucun doute avec Castle en ce moment même, riant autour de nourriture chinoise et regardant un film sur le rideau de douche-écran de cinéma qu'il n'avait certainement pas encore enlevé. Et elle ne serait pas seule dans sa douche à pleurer comme une folle.
Le fait qu'elle pleurait doucement dans sa douche, seule et brisée, tandis qu'il était sur le canapé à regarder un jeu disait quelque chose de très important à propos de sa relation avec Josh. Pour lui, le tableau blanc derrière ses volets n'existait pas. Un bouquet de fleurs sèches datant de quelques semaines se tenait sur sa commode, et il n'avait posé aucune question. S'ils parlaient du travail, c'était parce que quelque chose de drôle s'était produit. Ils ne parlaient jamais des sentiments ou des questions qu'avoir affaire à la mort -chose qu'ils connaissaient tous les deux- soulevait.
Elle l'appréciait. Vraiment. Mais elle ne l'aimait pas. Elle ne s'était pas laissé suffisamment s'attacher à lui pour ne serait-ce que l'envisager. Toujours avoir une porte de sortie, c'était sa devise. Mais, penchée dans une douche, titubant aux souvenirs d'une affaire où elle avait frôlé la mort, elle rêvait désespérément d'une relation qui ne serait pas aussi superficielle.
Une voix dans sa tête, qui ressemblait étrangement à celle de Lanie, lui dit d'appeler Castle. Lui dit de demander à Josh de rentrer chez lui et de lui laisser de l'espace. Lui dit de faire ça, et ensuite d'appeler Castle et lui demander de venir, ou aller chez lui, ou aller rejoindre sa famille… juste pour être avec lui.
Elle se releva lentement et se doucha réellement, se lavant les cheveux, se frottant le visage. Elle savait qu'il s'était écoulé au moins 30 minutes depuis qu'elle était entrée dans la salle de bain. Elle coupa la douche à contrecœur quelques minutes plus tard et en sortit avant de se sécher. Elle attacha négligemment ses cheveux dans un chignon humide et enfila le bas de jogging et le sweat qu'elle portait la nuit précédente. Puis elle se regarda dans le miroir.
Son visage était rouge et marbré. Ses yeux étaient gonflés et ses cernes pouvaient rivaliser avec ceux d'un mort. Soupirant, elle attrapa sa boîte à maquillage avant de s'arrêter brusquement. Etait-elle réellement sur le point de mettre du maquillage pour cacher le fait qu'elle venait de pleurer à son petit ami ? Elle secoua la tête et sorti de sa chambre avant de traverser le salon, ses pieds froids contre le parquet.
Quand elle atteignit le canapé elle regarda Josh et le trouva en train de ronfler, son corps complètement étendu. Il avait eu une garde aujourd'hui qui avait commencé à peu près quatre heures après qu'ils aient été sortis du freezer, il avait donc eu aussi peu de sommeil qu'elle. Elle le couvrit d'une couverture, se sentant vide en accomplissant ce geste, puis attrapa son téléphone dans sa veste. Elle avait un texto.
Détective Beckett, ça va ?
C'était de mini Castle. Kate sourit et ouvrit le clavier, avant de se stopper. Que devait-elle dire ? Qu'est-ce qu'Alexis savait déjà ? Combien de choses Castle avait-il prévu de lui dire ?
Elle attrapa une bouteille d'eau dans le réfrigérateur, sachant qu'elle avait besoin de s'hydrater après l'épisode de la douche, et se retira dans sa chambre. Elle ferma la porte et s'assit sur son lit, avalant une gorgée avant de fixer le téléphone dans ses mains. Elle ne voulait pas ignorer Alexis, mais elle n'arrivait pas à décider de ce qu'elle pouvait lui dire. Elle sentit une partie d'elle se réjouir à l'idée d'avoir un prétexte pour l'appeler, et elle roula des yeux.
Elle appuya sur la touche d'appel rapide 3 et attendit, ignorant le fait qu'elle retenait son souffle.
-Qu'est-ce qu'il se passe ? fut la première chose qu'il dit.
-Tout va bien, Castle, calmez-vous.
Elle l'entendit inspirer profondément.
-Désolé, j'ai juste…
-Je sais, répondit-elle doucement.
-Alors, si tout va bien, que puis-je pour vous, Détective ? demanda-t-il royalement.
Peu importe ce qu'il se passait, elle pouvait toujours compter sur Castle pour alléger l'atmosphère.
-J'ai reçu un message d'Alexis me demandant si j'allais bien. Je ne savais pas si vous comptiez rentrer dans les détails, donc je voulais vérifier auprès de vous avant de lui répondre, expliqua-t-elle.
-Je les ai appelées il y a environ une heure, dit qu'on allait bien, et que la crise avait été évitée. Je n'ai donné aucun détail, mais je vous jure que cette enfant est voyante. Elle savait que ce n'était pas une affaire normale, et elle s'est débrouillée pour me faire dire qu'on avait trouvé la bombe. J'ai mis de côté la partie où on est passé à une seconde de se faire exploser il laissa échapper un rire et Kate sentit son cœur se serrer mais elle est intelligente, vous savez ?
-Je sais, répondit-elle.
-Donc vous pouvez lui dire que vous allez bien, et que tout va pour le mieux.
Kate hocha la tête. Cela lui prit un moment avant de réaliser qu'il ne pouvait pas la voir bouger à l'autre bout du fil. Mais sa voix la tira de ses pensées.
-Merci, dit-il doucement
-Pour quoi ?
Elle s'allongea, serrant le téléphone contre sa tête et attrapant un oreiller à serrer contre sa poitrine.
-De me demander, à propos d'Alexis. Je n'avais même pas pensé à vous le dire, mais merci.
-Aucun problème, répondit-elle doucement.
Un silence s'installa entre eux.
-Tout va bien ? demanda-t-il.
Kate laissa échapper un petit rire.
-Je croyais que vous veniez de me suggérer de dire à votre fille que j'allais bien ?
Elle pouvait presque le voir soupirer.
-Eh, oui. C'est ma fille, et vu que vous êtes physiquement intacte, ce n'est pas vraiment un mensonge. Mais comment allez-vous ?
-J'ai eu des jours meilleurs, dit-elle. Mais je suis en vie, donc…
-Oui, je sais.
-Je n'ai pas eu l'occasion de vous remercier, continua-t-elle. Vous m'avez sauvé la vie, Castle. Vous avez sauvé la vie de beaucoup de monde, en fait.
-Toujours, Kate, répondit-il d'une voix rauque. Toujours.
Kate souffla.
-J'espère que vous n'aurez pas à le refaire, dit-elle.
Elle l'entendit rire dans le récepteur.
-Je n'espère pas non plus, mais je veux dire… Je le referais si je le devais. Vous ne pensez pas qu'on va encore se retrouver dans cette situation, hein ?
Elle pouffa, sentant la tension quitter son corps tandis qu'ils en parlaient.
-Non. Je n'ai pas prévu de me retrouver à nouveau en face d'explosifs.
-Je commence à m'inquiéter, vous savez, dit-il, lui causant un froncement de sourcils. Vous avez l'air d'attirer les explosions, et je dois le dire, je n'aime pas trop cet aspect de votre métier.
-Personne n'aime se retrouver face à ça, répondit-elle en serrant l'oreiller.
-Je n'aime pas que vous continuiez d'être face à ça.
Elle ferma les yeux, ignorant la part d'elle qui la harcelait pour se souvenir du docteur sur son canapé.
-Je sais. Je vais faire ce que je peux pour l'éviter.
-Merci, murmura-t-il.
Ils restèrent silencieux un long moment, mais aucun d'entre eux n'était pressé de raccrocher.
-Où est Josh ? demanda Castle après quelques minutes.
Kate soupira.
-Il dort sur le canapé. Il s'est endormi pendant que je prenais une douche.
Castle émit un petit bruit d'assentiment.
-C'est beaucoup à encaisser, pour un homme, d'apprendre que sa petite amie a presque explosé. Je peux comprendre qu'il soit exténué.
Kate serra l'oreiller un peu plus fort contre elle.
-Non, il était de garde tôt ce matin. Je… je ne lui ai pas dit ce qui était arrivé.
Elle ne comprenait pas ce qui l'avait poussée à admettre ça.
Il resta silencieux pendant un moment.
-Vous êtes sûre que ça va ?
Kate était confuse.
-Oui, bien sûr, je vous le promets. Pourquoi ?
Elle l'entendit s'agiter à l'autre bout du fil.
-C'est juste que… vous savez, une compagnie humaine rend généralement les situations comme celles-ci plus faciles à supporter, et je pensais que vous en bénéficiez. Je veux dire…
Kate se sentit sourire à son inquiétude, et à la gêne qu'il semblait éprouver.
-Merci, Castle. Je sais ce que vous voulez dire, et oui, c'est… elle ne pouvait pas trouver les bons mots. Bien que je n'en sois pas heureuse, ce n'est pas de sa faute, vraiment. Je ne lui ai rien dit qui puisse lui faire penser que j'avais besoin de réconfort. Et en plus, je ne peux pas être gelée j'ai pris une douche qui aurait pu bouillir des patates.
Il éclata de rire.
-Vous aussi ? Je suis presque sûr que j'ai utilisé toute l'eau chaude de mon immeuble.
-Estimez-vous heureux que Martha et Alexis ne soient pas là pour vous en vouloir, répondit-elle. Quand est-ce qu'elles rentrent ?
-Demain. Il commençait à faire nuit et Mère n'aime pas conduire de nuit. C'est mieux, je pense. Je ne sais pas si je veux qu'Alexis me voie avant demain après-midi.
Ce fut à son tour de s'inquiéter.
-Est-ce que vous allez bien ?
Il laissa échapper un petit rire.
-Oui. Je vais bien. J'ai mangé de la soupe, me suis blotti dans mon canapé. C'est juste… je doute que j'aie l'air présentable en ce moment.
-On est deux.
Il laissa échapper un son incrédule.
-J'ai de gros doutes là-dessus.
Kate haussa un sourcil.
-Les yeux gonflés ne me vont pas très bien, rétorqua-t-elle.
Il y eut un silence.
-Vous avez pleuré ?
Kate se tapa le front avec la main.
-Je… non ?
Quand avait-elle perdu sa capacité à lui cacher des choses ? Elle l'entendit soupirer bruyamment.
-Quoi ?
Pas de réponse.
-Quoi, Castle?
-Je n'aime pas vous imaginer seule dans une douche en ayant une crise de panique, Kate.
-Vous préférez l'image de moi ayant une crise de panique avec quelqu'un dans la douche, plaisanta-t-elle faiblement.
Elle pouvait presque le sentir la fixer avec ce regard –le regard qui lui donnait l'impression qu'il lisait dans son âme.
-Je préfère imaginer que vous êtes rentrée chez vous avec quelqu'un qui vous aurait laissé être vous, la vraie Kate, pas Beckett, la flic indestructible.
La réponse était candide et honnête, et elle lui coupa le souffle.
-Je vais bien, Castle. Vraiment.
-Je sais que vous allez bien, soupira-t-il. Mais il y a bien, et il y a mieux, et il y a réconfortée. Ce sont des choses très différentes.
-J'irai mieux, lui assura-t-elle. J'ai déjà fait ça avant, quelques fois.
-Vous avez déjà été au milieu d'une explosion de bombe sale avant ?
Sa voix semblait incrédule et elle roula des yeux.
-Non, mais frôler la mort ? Je l'ai déjà fait.
-Vous n'auriez pas dû faire quoi que ce soit de ce genre seule. Vous ne sortez jamais après une fusillade ?
-Bien sûr que si. Vous avez été avec nous pendant beaucoup de ces célébrations de la vie. On en a faite une cette après-midi, d'ailleurs.
-Non, pas au commissariat. Je voulais dire avant moi. Quand je ne suis pas là. Quand vous me dites de rester dans la voiture et que quelque chose se passe et que vous ressortez tout sourire… mais que vous venez de manquer de vous prendre une balle dans la tête.
-Oh, eh bien, oui, on sort aussi après ces moments là. Et parfois j'avais quelqu'un, mais vous savez que je peux prendre soin de moi, n'est-ce pas ?
Il soupira.
-Je sais. Vous pouvez tout faire seule, et faire un super boulot. Mais il n'y a aucune raison que vous le fassiez seule si vous n'y êtes pas obligée.
Ils restèrent silencieux pendant quelques longues minutes. Il s'inquiétait vraiment et honnêtement pour elle, et elle savait qu'en ce moment, il n'y avait rien de sordide dans ce qu'il disait. C'était le Rick Castle qu'elle voyait depuis quelques mois –le Rick Castle qui l'avait empêchée de geler à mort et lui avait tenu la main devant une bombe, prêt à mourir avec elle. Elle réalisa qu'elle était en train de déformer l'oreiller qu'elle tenait et se força à prendre une profonde inspiration.
-Merci, Castle.
-Pour quoi ?
-Pour ne pas me laisser traverser ça seule.
