Bonjour à tous. Me revoilà après deux bons mois d'absence sur et plus encore sur ce fandom.

Et je n'ai pas d'excuses.

Donc voici venu le moment de partager avec vous cet épisode particulier de Wild escape par lequel tout à commencé, j'entend par là la captivité de Tony et ce qui s'y est passé pour qu'il devienne Wyatt. Ce sera assez violent, il y aura du psychologique mais aussi du sang, vous êtes prévenu. Je pense à un moment donné devoir d'ailleurs changé le rating mais je vous préviendrai lorsque celà arrivera.

En attendant place au Tony/bobo 1000%

Bonne lecture.

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La torture, ça ne consiste pas seulement à faire mal, ça consiste à désoler un être jusqu'à ce qu'il soit très loin de l'espèce humaine.

Daniel pennac


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Il ne parlerait pas.

Cela ne changerait probablement pas le comportement de son ravisseur à son égard, celui-ci ne lui posant jamais aucune question, se contentant de l'observer minutieusement - et bien sûr de le torturer à loisir – mais on trouvait ses victoires, même minimes, là où on pouvait pas vrai ?

C'était ce qu'il s'était dit.

Jour après jour. Obstinément.

Un mantra pour ne pas penser à la douleur de son corps.

Mais il avait commis une erreur. D'évaluation, de jugement qui pourrait lui coûter bien plus que la vie.

Ce n'était pas son corps qui avait été menacé dans son intégrité. Il ne l'avait même jamais été, pas complètement. Il avait juste servi de passerelle, de convois pour atteindre quelque chose d'infiniment plus précieux. Et malléable. Laissé sans défense. Et donc accessible.

Et il en payait le prix à présent.

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Savez-vous quel est la forme de torture la plus éprouvante qui soit ?

Celle qui vous fait vous empoignez les cheveux et tirer, tirer, jusqu'à presque vous en décrocher la tête ?

Celle qui vous fait vous roulez en boule dans un coin et basculer d'avant en arrière tel une balançoire poussée par un vent toujours plus fort ?

Non ?

Un supplice par privation sensorielle qu'on appelle ça. Merci Ducky pour ces infos qu'il aurait préféré ne jamais posséder.

C'est pourtant simple.

Et horriblement efficace.

Il s'agit …

Il s'agit du silence.

L'absence totale de son audible. De bruit perceptible. Dans cette pièce dénuée du moindre meuble, juste une porte, sans fenetre, et aux murs d'un blanc satiné qui reflettait en permanence une lumière artificielle bien trop vive.

Une nuit où il ne parvenait pas à s'endormir il s'était trouvé à regarder un marathon star trek où il était question de course poursuite intergalactique, de vitesse supersonique, d'entreprise et de klingons, du capitaine Jim Kirk et de son second le très rationnel vulcain Spock. De téléportation, de fuite, de vaisseau aux boucliers endommagés, et d'un malheureux scientifique se faisant absorber dans l'espace par un trou dans la carlingue et son corps se tordre sous l'effet du vide interstellaire, son visage violacé et terrifié se distendre, gonfler, gonfler, ses yeux boursoufflés se mettre à saigner, ses hurlements silencieux avalés par l'antimatière. Horrible n'est-ce pas ?

Il avait rêvé de ce visage pendant des jours, se réveillant en sueur, le cœur battant la chamade et le souffle erratique.

Et bien le silence c'est exactement ça. En ce qui le concerne.

Un vide.

Sombre. Goulu.

Un vide à dimension terrestre.

Long. Bruyant de par son expansion. Terrifiant.

Aspirant tout rayon d'équilibre mental chez sa victime.

Ce vide qui vous fait claper vos doigts devant vos oreilles pour vous assurer que vous n'êtes pas devenu sourd.

Celui qui vous fait prier, supplier, pour une aiguille, un pic à glace, n'importe quelle tige fine et aiguisée pour vous crever les tympans et le devenir réellement, sourd, et ainsi avoir une raison pour ne plus pouvoir rien entendre.

Tout plutôt que ce silence qui donne la sensation d'être seul au monde malgré ces mains étrangères qui vous frappent, vous ouvre la bouche en pressant douloureusement votre mâchoire, au niveau des molaires, pour vous force à vous alimenter et vous hydrater.

Cette forme de barbarie qui vous surplombe alors que vous essayez de retrouver votre respiration, d'empêcher vos muscles de tressaillir et votre esprit de succomber sous la douleur suffocante qui vous a été infligée.

Cette forme de solitude qui vous fait douter d'être un être vivant, d'être encore vivant.

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Deux mois de ce régime.

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Il y résiste, encore. Mais qui sait pour combien de temps ?

Il sent sa propre emprise sur son esprit s'amenuiser un peu plus chaque jour. Il n'aurait pas d'ailleurs été autrement surpris de voir apparaitre Dana Ross en face de lui en tenue de GI une canne à pêche à la main, un fish and chips dans l'autre.

Voilà où il en est, son état du moment. Un bon début en somme, digne d'un film hollywoodien, sauf qu'il n'a rien du personnage héroïque et plein de bravoure qui surmonte chaque obstacle sur sa route, abattant ses ennemis, sauvant le Président des Etats-Unis au passage et terminant avec la fille ou la nièce de celui-ci.

Il est Tony.

Tony DiNozzo. Fils d'un homme d'affaire italien de Rhodes Island et d'une mère issue de l'aristocratie britannique, et accessoirement borderline mais est-ce utile de le préciser ?

Il est cet enfant recroquevillé lorsque résonnent les pas de son père devant sa porte. Seul le visage a changé, le reste …

Cet adolescent de l'académie militaire qui teste les règles et ses propres limites et s'en sort presque toujours avec un sourire charmeur ou faussement contrit. Mais il n'a plus le cœur à sourire maintenant, et ses limites ont été balayées après quelques bastonnades et une bonne tonne de silence.

Cet homme, de loi, qui agit avec son cœur, joue les redresseurs de torts et arrête les coupables. Sauf que les rôles sont inversés, c'est le méchant qui l'a stoppé, au propre comme au figuré. Et sa jambe fracturée et mal consolidée ne le contredira pas.

Alors il est beau le héros hein !

Qui se parle à lui-même comme le schizo du quartier.

Qui se terre dans le coin d'un mur, les yeux probablement hagards, sur le qui-vive, épiant le moindre signal synonyme de danger, comme toutes ses malheureuses victimes dont il avait recueilli le témoignage durant des années.

Mais surtout qui tremble d'angoisse au moindre bruit, et à l'absence de bruit. Paradoxal. Irrationnel. De la pure folie.

Deux mois donc.

Plus ou moins quelques jours.

Et pas de Gibbs en vue. Nulle trace de Timmy et de Kate chérie.

Il en vient presque à regretter de ne pouvoir parler maintenant, tout dévoiler, ses enquêtes passées, ses attentes présentes, ses faiblesses et ses peurs, et croyez-le ou non mais l'absence de bruit a toujours été l'une d'entre elles.

Parler donc.

Mais à qui ?

Parler à son ravisseur est comme se parler à lui-même, ou parler aux murs et ceux-ci restent aussi froids et imperturbables que son tortionnaire.

Il y avait bien Hector avec qui il avait eu quelques contacts épars. Hector qui lorsqu'il arrivait à attirer son attention le contemplait avec irritation, terreur ou mépris. Le scrutant de ses petits yeux sombres de rongeur pas plus gros qu'une bille de plomb, ses fines moustaches vrillant l'air avant de se figer dans sa direction, le nez frétillant, la bouche légèrement entrouverte laissant apparaitre une dent ébréchée mais jamais aucun son compréhensible pour en sortir, juste des couics dont il ne comprenait pas le sens mais qui dans sa situation actuelle représentait le Saint Graal pour ses oreilles délaissées. Hector l'avait sauvé, d'une certaine manière. Jusqu'à ce que le talon d'une botte mette fin de manière précipité et sans appel à cette thérapie par le couic.

Alors ?

Il faut reconnaitre la triste réalité.

Il n'a rien ni personne.

Et à ce rythme, bientôt, sa personne, ce qui le définit en tant qu'être vivant, n'existera plus non plus.

Il deviendra aussi réactif qu'une lampe de salon, la lumière en moins.

La folie en plus.

Voilà la route qu'il prend.

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C'est bien là la pire torture qui existe.

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Les six semaines suivantes s'évertuèrent pourtant à lui démontrer le contraire.

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Les coups avaient cessé. Progressivement.

Le silence, aussi.

Pour son plus grand regret.

Et non il ne changeait pas d'avis comme on change de chemise.

Il avait juste appris à son corps défendant que la fosse dans laquelle on était jeté pouvait sans cesse être agrandie. Qu'aussi haut classait-on le silence sur l'échelle menant à la folie il y a avait toujours plus haut, toujours plus destructeur.

Et touche par touche sous les doigts d'un maestro à l'intelligence diabolique et la patience aussi vaste que le Pacifique s'était mise en place l'arme de destruction massive par excellence.

Une nouvelle forme de privation.

Radicale.

Fatale.

Consistant à priver le corps et l'esprit de quelque chose d'essentiel à sa survie.

Le sommeil.

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Voilà premier chapitre fini.

Qu'en avez-vous pensé ?

Ce type de torture correspond-il à Tony ?

Je pense publier à hauteur d'une fois par semaine. Je vous dis donc à samedi prochain.