Auteur : Elyssandre.

Titre : Il suffit parfois d'un regard...

Statut : En cours.

Disclamer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling.

Résumé : Au bout d'un interminable dédales de couloirs et de portes, la médicomage s'arrêta. Elle l'invita à entrer dans son bureau, à prendre un siège, puis... Les mots tombèrent : « IL est dans le coma. »

Message : Je suis ouverte à toutes critiques qui pourront me faire avancer, alors n'hésitez pas à me donner votre avis. J'espère que l'orthographe ne sera pas trop déplorable.


Prologue


« Monsieur Potter ? Je dois vous parler, veuillez me suivre s'il vous plaît. »

Harry Potter, vingt sept ans, joueur expérimenté de Quidditch, toutes ses dents et l'appréhension jusqu'au raz du cou se leva, hésitant. Il savait, pour avoir longtemps été sujet aux soins médicaux que lorsqu'un médecin prononçait ces mots, c'était que les nouvelles n'étaient pas bonnes. Voir même, qu'elles étaient délicates à partagées.

Il redoutait le face à face avec la médicomage autant qu'un enfant devant se rendre chez un dentiste à cause d'une vilaine rage de dents. Parce que les dentistes font peur. Parce que, par définition, se faire soigner une carie, ça fait un mal de chien. On le sait d'instinct, même si c'est la première fois que nos pieds franchissent le seuil du cabinet médical. Parce qu'à la simple vue d'une seringue, un enfant veut prendre ses jambes à son cou et fuir le dentiste presque autant qu'il souhaiterait échapper aux monstres du placard. Certes, Harry ne devait pas se rendre chez le dentiste. Il devait encore moins se faire soigner les dents. Non, la chose qu'il devait faire était d'avantage plus terrible que cela. Ce qu'il allait devoir entendre, il en était convaincu, serait plus douloureux encore que de se faire arracher une molaire sans anesthésiant. C'est dire qu'à ses yeux, la douleur serait grande.

C'est presque instinctivement qu'il suivit la jeune femme. Un pied, après l'autre. Le gauche, puis le droit. Un pas, suivis d'un autre. Déambuler dans le couloir lui sembla durer une fraction de seconde et une éternité. Les portes se ressemblaient toutes. Les patients agonisaient tous. Brulures, pustules, vomissements, saignements, points de suture, os à vif, plaies suintantes, boutons purulents, etc... Le musée des horreurs dans toute sa splendeur. Mais là n'était pas la question.

Au bout d'un interminable dédale de couloirs et de portes, la médicomage finit par stopper sa course devant une porte brune ornée d'une plaquette dorée, gravée de ses initiales. HJ. Halena Jacobsson, médicomage réputée pour ses diagnostiques infaillibles. Sur trente ans de carrière, elle n'avait jamais commis la moindre erreur, n'avait jamais administré un mauvais traitement à un patient, ni diagnostiqué une maladie qui n'était pas la bonne. Elle était la meilleure, c'est pourquoi Harry avait eut recourt à ses services. Parce qu'elle était son dernier espoir si il voulait LE récupérer.

Elle l'invita à entrer dans son bureau, à prendre une chaise et à s'installer confortablement. Il voyait, à son visage, qu'elle n'allait pas y aller par quatre chemins. Elle supposait certainement qu'étant le survivant, il saurait encaisser le choc. Elle se disait qu'en tant que sauveur de l'humanité, il n'avait pas le droit à une parcelle de préparation pour entendre ce qu'il allait entendre, bien qu'il soit tout comme elle. Humain.

« Votre ami est dans le coma. Un coma magique, pour être exacte. Nous ne savons pas quand il se réveillera. Nous doutons même qu'il puisse en sortir un jour. »

Sur le coup, les mots l'avaient frappés de plein fouet. A croire que s'y attendre ne suffisait pas à concevoir le choc de la nouvelle. Pourtant, la douleur était bien là. Vive. Comme une plaie ouverte saupoudrée de sel. C'était horrible. Insupportable. Frôler la mort semblait être une petite souffrance à coté du vide qu'il ressentait en cet instant. Son estomac se contracta, sa gorge se resserra et ses poings se crispèrent sans qu'il ne puisse s'en empêcher. C'était dure de se dire qu'il avait espérer des heures durant pour ça. Pour rien, en quelque sorte. Il en revenait au même point. IL dormait toujours, en quelque sorte, et risquait de ne jamais se réveiller.

Le jeune homme posa les yeux sur ses ongles meurtris, rongés à sang d'avoir trop attendu, trop angoissé. Comment pouvait-il en être autrement ? Il avait tant espéré qu'elle trouve un remède à son mal. Il aurait tant voulu qu'elle cherche une solution à ses problèmes. En vain. Irrémédiablement en vain. C'était sa faute. Si IL était dans le coma, c'était entièrement à cause de lui. S'il ne s'était pas attaché, s'il n'avait pas éprouvé de sentiments à son égard, s'il ne s'était pas laissé submerger par les émotions, alors peut-être ne serait-il pas ici, à attendre SON réveil.

C'était toujours comme ça. L'histoire ne cessait de se répéter. Dès qu'il s'attachait, les personnes s'évanouissaient. Elles mourraient. C'était ça, sa malédiction. La malédiction des Potter. Celle de ne pouvoir s'enticher d'une personne sans risquer sa vie pour autant. C'était comme si, dès l'instant où son regard se posait sur quelqu'un, dès la seconde où son cerveau lançait l'alerte rouge, dès qu'il se demandait : « Pourquoi pas essayer ? », une pancarte se crochetait dans le dos de l'inconnu. Une cible mouvante, surmontées de flèches clignotantes et d'un panneau lumineux affichant : « Elle est là, tirez ! Potter à jeter son dévolu sur elle ! ». C'était peut-être exagéré de penser ainsi, mais la réalité n'était pas loin d'y ressembler.

[ ... ]

Depuis qu'il avait pris connaissance de son état, Harry n'avait cessé de chercher un remède miracle dans tout les grimoires qu'il était en mesure de trouver. Longuement, il avait feuilleté des livres, parchemins et autres bouquins lui permettant d'en apprendre d'avantage sur le mal dont Il souffrait. Pendant des heures, des semaines, des mois entiers, il ne s'était arrêté. Toujours plus de lecture, toujours plus d'ouvrages, toujours plus de recherches sans jamais plus de résultats, sans jamais quitter son chevet, de peur qu'Il ne se réveil en son absence. Chaque jours, il s'occupait le plus longtemps possible, ne quittant pas des yeux son livre du moment. Il lisait jusqu'à n'en plus pouvoir. Jusqu'à ce que ses paupières se closent d'elles-mêmes. Jusqu'à ce que l'épuisement le gagne et qu'il ne croule de fatigue. C'était, en quelque sorte, le seul moyen qu'il avait trouvé pour racheter sa faute, pour se faire pardonner. Il avait l'impression que plus il en apprendrait sur le coma magique, et plus il serait en mesure de le contrer. Ou peut-être se faisait-il de simples illusions.

Au cours de sa lecture, il avait apprit bon nombre de choses sur les personnes atteintes de ce mal. La première, c'était qu'elles se réveillaient d'elles-mêmes. Il n'y avait pas de remède connu contre cela jusqu'à ce jour. La seconde, c'était que le coma magique était une sorte de sommeil sans rêves. Un blocage psychologique que la personne s'auto infligeait pour des raisons connues d'elle seule. La durée allait en fonction de la puissance du sorcier. Plus il était puissant, et plus le coma durait longtemps, mais aussi, plus il avait de chances de s'en sortir sans dommages physiques ou neurologiques. Dans d'autres cas particulièrement extrêmes, la personne pouvait souffrir de paranoïa sévère à son réveil et s'infliger bon nombre de souffrances physiques avant de se laisser mourir, ne pouvant supporter le changement. Il espérait simplement qu'Il ne ferait pas partie de cette catégorie si, par chance, Il finissait par s'en sortir.

Le jeune sorcier déposa le livre qu'il venait d'entamer sur la petite table de chevet avant de retirer ses lunettes afin de se frotter les yeux. Il était las. Las de ne pas trouver. Las de ne pas comprendre pourquoi Il s'était infligé ça ou pourquoi Il lui faisait subir toute cette situation. Pourquoi n'était-il pas capable de le réveiller, de trouver une solution miracle ou de lui communiquer suffisamment de bons sentiments pour qu'Il décide de lui revenir ? Pourquoi n'était-il pas assez fort pour endurer tout cela ? Était-il seulement capable de continuer à ce rythme là ?

Il tourna le regard vers Lui, vers son visage angélique éclairé d'un léger rayon lunaire faisant ressortir la pâleur de ses traits et contrastant timidement avec la couleur pêche de ses joues et le carmin de ses lèvres. Du bout des doigts, il caressa ses pommettes, effleura ses sourcils et balaya une mèche couleur miel de son front. Il avait l'air si paisible, comme plongé dans un profond sommeil réparateur. Il n'avait pas tellement changé. Il était toujours le même. Il était toujours cet adolescent irrésistible qu'il était autrefois, au temps de Poudlard. Il restait le sorcier si séduisant qui l'avait tant charmé. A la seule différence qu'il ne se réveillait plus.

Harry sourit tristement à cette pensée, laissant sa paume longer le corps nacrée du bel endormit avant de prendre sa main et de nouer ses doigts aux siens. C'était tellement dur de vivre sans lui. C'était si difficile de ne plus l'avoir à ses cotés. Certes, au début ils s'étaient détestés, mais après la guerre, ça n'avait plus été pareil. Ils s'étaient rapprochés. Il s'étaient appréciés. Puis, ils s'étaient aimés. Ils avaient partagés de bons moments ensembles. Les conflits avaient été loin derrière eux. La méchanceté gratuite aussi, d'ailleurs. A mille lieux de la relation qu'ils entretenaient autrefois, au château.

La guerre, les pertes, la souffrance, les larmes et le sang. Toutes ces petites choses qui avaient contribué à les mettre ensemble, il n'aurait pu les surmonter sans Son aide. Il n'aurait pu y faire face sans Sa présence. Dans cette guerre, il avait perdu bien plus que des amis. Il avait perdu une famille, pour récupérer un amour. Tout ça, pour se retrouver ici. Le lieux de toutes ses craintes, son point de départ. Sainte mangouste.

Ses yeux s'emplirent de larmes. Il lui en voulait tellement de l'avoir abandonner. Comment était-il censé surmonter ses peurs s'il n'était plus là pour le rassurer ? Il n'était pas condamné, c'était un fait, mais il n'en était pas loin pour autant. C'est pourquoi il avait tant de mal à supporter la situation. Et si, demain, on apprenait que son coeur avait cessait de fonctionner ? Et si, dans une semaine, on lui disait que son cerveau n'allait plus bien ? Tout cela lui faisait si peur. A vrai dire, c'était la peur de le perdre qui était la plus présente, la plus importante.

Sa main quitta la sienne, remonta vers son visage et caressa délicatement sa joue. Il effleura l'aile de son nez, redescendit vers ses lèvres, frôla du bout du doigt cette bouche qui lui faisait tant envie. Il se remémorait encore les paroles d'Hermione, il y avait de cela quelques années :

« Tu sais Harry, entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas. Et quand je vois comment tu Le dévisages, je ne doute pas un seul instant que tu puisse en franchir bientôt la limite. »

Sur le moment, il n'y avait pas cru, mais elle avait raison. Il ressentait des choses si étrange à cette époque. Des sentiments complexes, contradictoires. Les mains moites en sa présence. L'envie de savoir ce qu'il faisait en permanence. Le besoin d'attirer son attention, en n'importe quelle circonstance. Sa colère qui se décuplait lorsqu'il se disputait avec quelqu'un d'autre que lui. Le fait d'être si agressif, sans pouvoir se contrôler. Son coeur qui battait la chamade dès qu'il entrait dans son champs de vision. C'était si évident à l'époque. Pourtant, il restais aveugle aux signes. Il ne pouvais pas. C'était au dessus de ses forces.

Mais, s'il avait su... Peut-être n'aurait-il pas nier l'évidence. Peut-être qu'il ne serait pas là, en cet instant, s'il avait prit d'autres décisions, fait d'autres choix. Peut-être aurait-il du le protéger d'avantage ou lui prouver ses sentiments plus que de raisons. Il y avait tant de choses qu'il aurait du faire, qu'il aurait pu choisir. C'était trop tard à présent. Il ne pouvait qu'attendre, encore et encore. Toujours attendre.

Harry se laissa glisser en avant, se rapprochant doucement de lui. Son souffle balaya les quelques épis argentés qui caressait son visage. Il ferma les yeux, se laissa bercer par sa respiration régulière et le bruit constant des machines. Il s'approcha d'avantage, posa furtivement ses lèvres sur les siennes, puis se recula. Il ne pouvait pas. C'était comme profiter de lui. Il n'était pas conscient. Il ne pouvait pas se défendre. Il fallait qu'il se calme. Il posa un dernier regard sur l'ange blond endormit avant de lever les yeux sur l'horloge accrochée au mur. Deux heures du matin.

Il retira ses lunettes et les déposa sur son grimoire. Il bailla à s'en décrocher la mâchoire, se laissa tomber dans le fauteuil à côté du lit puis éteignit le bout de sa baguette magique. Il ferma ses paupières, murmura un léger « Bonne nuit, Draco. » quasi inaudible et un « Merlin, faites qu'il se réveil... » avant de sombrer dans un profond sommeil.


A suivre...