Je suis encore de retour!
Décidément l'inspiration me poursuit continuellement ce dernier mois. Je crois que je n'ai jamais été aussi productive lorsqu'il s'agit d'écrire des fictions. Et j'ai encore tellement d'idées en tête... Même sur des personnages qui me laissent indifférents de base, c'est pour dire à quel point je suis VRAIMENT inspirée.
Vous pouvez même considérer cette fiction comme une suite à Thérapie Improvisée et Crier, il y a quelques petites références faites à ces OS. Donc je vous conseille de lire ces deux là avant, et si vous n'en avez pas envie... Tant pis, il y a sans doute deux ou trois références que vous ne comprendrez pas. Ca ne devrait pas pour autant être extrêmement handicapant!
Donc j'étais au début parti sur un OS uniquement centré sur la relation Lucci/Kaku, cependant j'ai trouvé plus à dire que cela. Ce sera donc une fiction avec un point de vue principal de Kaku sa vie et celles des anciens membres du CP9 après les évènements d'Enies Lobby. Ce ne sera pas une fiction très longue, elle fera au maximum 5 ou 6 chapitres si j'ai vraiment trop de choses à dire. Mais j'espère que je vous ferais aimer le CP9 le temps de celle-ci. Si j'ai au moins réussi à faire en sorte que l'un d'entre vous s'intéressent un peu plus à eux, j'estimerai avoir accompli quelque chose!
Breeef. Le prologue se centre sur la relation Lucci/Kaku, que je n'imagine pas être des petits amoureux tous gentils qui se balancent des "je t'aime" toutes les deux minutes. Je les vois plus comme des amants fidèles, mais qui ne s'aiment pas comme un couple normal le ferait. Ils s'apprécient, et on ce respect pour l'autre qui est très agréable à voir dans les scans. Pas de panique pour ceux qui ne sont pas trop fans des scènes de sexe ou de la présence de l'homosexualité à outrance. Ce prologue est avant tout là pour vous donner envie, tout en installant une relation qui sera majeure au centre du récit. Pour la suite ça partira plus sur de l'aventure avec une forte dose d'introspection autour du personnage de Kaku. Je pense même qu'il n'y aura plus aucune scène sexe... Je ne suis pas toujours très à l'aise lorsque j'en écris, et en 6 chapitres, pour ce que je veux faire, je sens que ça ferait trop! Donc désolée si vous imaginez juste une fiction avec du cul. Que voulez-vous, je ne peux pas satisfaire tout le monde!
Je ne sais pas si j'arrivais à bien retranscrire tous les personnages du CP9 sans tomber dans OOC, j'espère en tout cas que je ne tomberai pas dans cette facilité.
En attendant je vous souhaite une bonne lecture!
PS: C'est la première scène de sexe que j'écris en fiction depuis... Hola, belle lurette. J'ai voulu faire quelque chose de doux, et un peu sensuel. On peut dire que je suis même plus proche du Lime que du Lemon. Peut être décoincerais-je ma plume avec le temps!
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Prologue - Ce qui est né du Rien
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Cela faisait maintenant deux jours que Lucci s'était réveillé. Deux jours qu'il reprenait petit à petit ses forces pendant que ses compagnons continuaient leurs petits tours afin de gagner un peu de sous.
Kalifa avait trouvé le moyen de nettoyer la ville, et se lier un peu aux habitants de cette dernière. Ils l'adoraient. Les petites filles et petits garçons se pressaient autour d'elle dès qu'elle sortait de leur hôtel, et quelques fois même ils lui offraient de petites choses. Comme des fleurs ou bien des bijoux faits mains. Les adultes aussi ne targuaient pas d'éloges à son égard. Même quelques hommes ainsi qu'une ou deux femmes s'étaient déjà présentées à elle pour la courtiser, avec plus ou moins de subtilité. Elle avait poliment refusé, pour une fois, sans insulter personne de harcèlement sexuel. Une première. Autant dire que les autres n'avaient pas cru possible qu'elle puisse se montrer aussi douce, ils avaient un moment refusés d'y croire d'ailleurs. Kalifa sans sa phrase typique de: « C'est du harcèlement sexuel », ce n'était pas vraiment elle. Jyabura et Fukuro s'étaient même amusés à la taquiner quant à son adoucissement, proclamant que leur petite était tombée amoureuse d'une quelconque âme errante... Et puis ils avaient arrêtés lorsqu'elle les avait frappé sans la moindre compassion, en rétorquant avec son ton si habituellement désintéressé: « C'est du harcèlement sexuel ». Comme quoi, les deux hommes s'étaient simplement fourvoyés... A moins que leur collègue à lunettes n'ai une dent contre eux seulement... Sans doute un peu des deux en fait.
Quant au reste de l'équipe, ils s'étaient plus tournés vers la prestidigitation et du spectacle épique. Il fallait bien avouer qu'avec deux zoans dans l'affaire, cela avait eu de quoi gagner le cœur des habitants comme des touristes. Ils étaient devenus la petite attraction de la ville en quelques jours seulement. Mais pour la défense des habitants, ils n'avaient pas l'habitude d'avoir à faire à ce genre d'événements. Et chacun savait à quel point le goût du nouveau mais aussi de l'inconnu avait de quoi déchaîner les passions.
Jyabura était une sorte de petite star auprès de ces dames, une chance dont il semblait profiter quelque peu, sans dédain. Quant à Kaku, il était aussi une sorte d'icône pour les enfants. Beaucoup étaient venus le voir pendant ses trajets, entre l'hôtel et le cabinet médical dans lequel se reposait son collègue, pour lui avouer que la girafe était maintenant leur animal préféré. Le roux avait sourit doucement, fier de cette influence positive qu'il avait sur les goûts des gosses… Bien qu'il soit un peu déçu que l'autre loup ne soit pas là pour entendre les éloges faites à ce puissant animal. Il se serait permis de lui faire quelques réflexions si cela avait été le cas… Mais visiblement, il devrait garder ses piques pour une prochaine fois.
De toute manière ils n'étaient pas pressés. Ce n'était pas comme s'ils avaient un endroit spécifique vers lequel ils devraient retourner dans les plus brefs délais.
Le CP9 n'existait plus après tout.
Lucci l'avait bien compris à son réveil. Ses collègues n'avaient pas eu besoin de dire quoique ce soit, que déjà il s'était résigné à n'être qu'un « échec » pour ses supérieurs. Cela ne l'avait pourtant pas abattu, il en aurait été très surprenant de sa part. Au contraire, l'homme léopard s'était fendu d'un large sourire inquiétant, avant d'avouer très calmement :
- Cet imbécile de Spandam ne sera plus dans nos pattes.
Tous avaient acquiescés.
Ils n'avaient jamais aimés cet homme. Que ce soit ses manières de diva, sa lâcheté ou même encore cette façon vaine qu'il avait eu de tenter de se rendre effrayant, bien que cela ne l'avait toujours rendu que plus pathétique aux yeux de ses hommes. Ils avaient également tous en tête le souvenir de ses longues séances de tortures ou d'autres humiliations qui leur avait fait subir avec un grand sourire... Maintenant ils étaient libres.
Oui décidément… Spandam n'était pas une grande perte. Ils étaient justes très déçus en imaginant ce dernier couvert par ses propres supérieurs, tandis qu'eux devraient se cacher, ou trouver le moyen de passer inaperçu dans la masse grouillante de la population. Quant à leur titre perdu… Qu'était-il vraiment ? Les anciens membres de l'unité fantôme s'accordèrent d'un regard, sans un mot comme ils avaient toujours su si bien le faire. Ils continueraient de défendre les citoyens honnêtes et innocents. Mais cette fois ce serait à visage découvert. Ils n'auraient plus à se cacher, à porter de masques ou à ne sortir que la nuit. Pour l'une des premières fois de leur vie, ils allaient tous pouvoir profiter des fastes que la vie d'êtres normaux pouvait leur tendre à bras le corps.
Certains avaient déjà commencés à se jeter sur l'occasion. Comme Jyabura. Cela n'étonna personne. Il avait toujours été le plus déluré des leurs. Alors les autres ne furent guère surpris de le voir se bourrer sans complexe avec quelques femmes aux bras, lorsqu'il termina sa première journée de travail après le réveil de Lucci.
Et puis se furent petit à petit au tour des autres de se débrider. Kalifa sortait, très souvent accompagnée de Blueno dont elle appréciait le calme et les discussions. Ils passèrent leur premier soir dans un bar, puis terminèrent cette dernière avec une promenade en silence, profitant allégrement de la douce et fraiche brise de minuit. Kumadori et Fukuro quant à eux, restèrent également ensemble, à se sociabiliser grâce à quelques unes de leurs histoires. Les passants finirent par s'arrêter pour les écouter, rire de leurs déboires ou partager quelques boissons dans un esprit de franche camaraderie. Kaku et Lucci eux, restèrent chacun dans la chambre d'hôtel qui leur avait été attribué, le premier prétextant une lecture passionnante, et le second ayant besoin de repos.
Le soir qui suivit, tous reproduisirent à peu près le même schéma. Jyabura sortit au bar pour aborder quelques femmes qui se firent un plaisir de répondre à ses avances, Blueno et Kalifa restèrent ensemble une bonne partie de leur soirée, tandis que Kumadori et Fukuro reprenaient leurs récits inachevés de la veille.
Ils profitaient… Ils vivaient sereinement pour une grande première depuis de nombreuses années. Certains redécouvraient même assez timidement cette sensation bizarre, et pourtant agréable de n'être qu'une personne parmi tant d'autres. De pouvoir sortir sans avoir à mentir, sans avoir à cacher son visage ou se déguiser pour ne pas être reconnu.
Oui l'ambiance était à la fête, et aux réjouissances de s'approprier complètement leur existence.
Et pendant que les autres sortaient pour se mêler aux gens dans le voile sombre de la nuit… Lucci, et Kaku s'étaient finalement retrouvés ensemble, seuls, une grande première depuis plus de cinq ans.
Lorsque le plus vieux avait poussé la porte de la chambre de son collègue, ce dernier était plongé dans une de ces lectures. Il était assis sur son fauteuil, la posture droite, une jambe repliée sur l'autre. Ses yeux chocolat se détachèrent l'espace d'une seconde de son ouvrage, puis il retourna à ce dernier comme si de rien n'était. L'insouciance du cadet fit vaguement sourire son ainé, un sourire prédateur digne de son animal fétiche.
- Le chapeau de paille ne t'a pas épargné.
- Je lui ai laissé d'aussi belles marques. –répondit gravement la voix du plus âgé.
Kaku tourna une nouvelle page dans un léger froissement. Puis il releva un peu la tête, s'accrochant au regard sombre de Lucci. Ils se regardèrent, intensément pendant quelques secondes. Et finalement le roux déposa son livre sur la table basse en bois de chêne à ses côtés, lâchant un simple soupir destiné à son camarade.
- Tu comptes rester sur le pas de la porte le reste de la soirée ?
- J'ai un meilleur programme en tête. -lui avoua son collègue, armé d'un ton laissant transparaître ses émotions.
- Ca tombe bien, il en est de même pour moi.
Un sourire léger s'afficha sur leurs deux visages, Lucci prit cela pour une invitation à s'approcher. Leurs yeux ne se quittèrent pas un seul instant, s'assurant des gestes ainsi que de la présence étrangère, avant de se perdre dans l'admiration simple de l'autre. Le plus jeune ne quitta pas son siège, la tête légèrement relevée pour fixer son vis-à-vis qui s'était un peu penché pour l'observer d'un peu plus près. Après cette séparation forcée, ils avaient besoin de prendre un peu de temps, pour simplement se regarder et redécouvrir toutes les petites courbures du visage de l'autre... Ca devait être la chose la plus normale qu'on puisse leur attribuer, car en dehors de ça, leur relation n'avait rien de banale. Pas aux yeux des innocentes brebis peuplant les villes du monde entier pour le moins.
- La carpette est venue te voir pendant mon absence ?
- Seulement pour me faire une leçon de morale. –répliqua son cadet dans la foulée. Ne t'en fais pas, il ne t'a remplacé que pour cela.
- C'est déjà trop.
- Jaloux ? -lança Kaku avec une pointe de moquerie.
- Tu sais que je suis un être territorial.
Kaku roula vaguement des yeux avant de l'attraper par le col de son haut pour l'attirer d'un coup sec à lui, comblant le vide qui les avait séparer jusque là. Il lui vola un rapide baiser, du bout des lèvres. Son aîné n'en répliqua rien, répondant même à l'échange avec un début d'excitation. Ses grandes mains blanches vinrent glisser sur le bras s'était saisi de son col, le saisissant avec force pour le retirer. Il gênait. Et Lucci n'aimait pas que quelque chose le bloque pendant qu'il embrassait son compagnon de la nuit. Il ressentit un frisson sur cette peau légèrement hâlée, elle était chaude, douce... Le léopard était certain qu'elle l'appelait à venir l'explorer un peu plus profondément. Et il n'allait pas s'en priver.
Depuis combien de temps avaient-ils ce genre de rapport ? Le rouquin n'aurait pas su dire avec exactitude.
Bien sûr qu'il avait haï Lucci. Les premières années il avait sans doute était la personne qu'il avait le plus haï, avant même ses « professeurs » qui avaient enchainés les tortures plus ignobles les unes que les autres. Il l'avait détesté pour sa froideur, cette façon presque sadique qu'il avait de s'en prendre à ses ennemis, et cette facilité avec laquelle il tuait. Il avait également exécré le regard à la limite du méprisant que le brun avait eu pour lui dès son arrivée. Oh ça pour le haïr… Il avait haï. Ce fut sans doute le premier être duquel Kaku imagina la mort, la première personne qu'il eu réellement envie de tuer de ses propres mains.
Et la haine lui avait semblé réciproque jusqu'au milieu de son adolescence. A partir de cette époque de nombreuses choses avaient chamboulées sa vision du monde. Quand bien même s'était-il endurci, presque rendu totalement insensible aux changements extérieurs... l'adolescence avait réveillé, comme chez les autres, cette partie là de l'humain : les hormones. Sans doute avaient-ils commencés à se fréquenter un peu plus à partir de là, à se tourner autour de façon presque normale, sans pour autant sauter le pas. L'envie, le désir avaient beau avoir étés là, avec leurs missions s'enchaînant, aucun d'eux n'avait réellement de temps à accorder à ce genre de petit détail. Qu'étaient les affres de la jeunesse contre les missions d'assassins qu'on leur confiait et qui pouvaient à long terme, changer le monde ? Rien.
Contre la bouche de Lucci, Kaku se souvint même que sa première fois, elle n'avait pas été avec lui.
C'était Kalifa qui avait d'abord étanché son désir de chair, de chaleur humaine. Tous deux s'entendaient très bien à l'époque, et ils s'étaient abordés un soir, le besoin pressant d'avoir un corps contre le leur. Cela avait été maladroit, étrange et chaud à la fois. Une nouvelle expérience, souvent renouvelée dans les mois qui avaient suivis. Et puis finalement, ils s'étaient écartés de ce genre de relation, parce qu'ils ne se convenaient pas l'un à l'autre. Leurs besoins, mais surtout le genre de personnes pouvant leur offrir un peu de plaisir s'étaient affinés, et il était devenu clair qu'ils ne pourraient pas s'apporter ce qu'ils désiraient. Alors leurs baisers, et leurs étreintes, ils les avaient changés en autre chose, une complicité aux airs d'amitié sincère.
- A quoi penses-tu ? -demanda son ainé en mordillant du bout des dents sa lèvres inférieure.
- Rien.
L'espace d'un instant, le zoan aux cheveux carotte se permit d'observer encore un peu mieux le visage de Lucci. Il posa ses mains sur ses joues, détaillant la moindre courbure, le moindre creux ainsi que les yeux sombres, semblables à un trou noir dans lesquels il se perdit l'espace de dix secondes. Son expression, tout comme ses traits s'étaient un peu adoucies. Et sa peau lui sembla bien moins glacée qu'à l'accoutumée, alors il se mit à la caresser, à renfort de gestes volatiles sur ses joues. Comme ceci, Kaku avait l'impression d'être un peintre, un artiste en pleine contemplation du blanc de sa toile sur laquelle il allait peindre d'incroyables couleurs et émotions. Un petit sourire enjoué se peignit sur ses lèvres à cette pensée. Lucci était sa toile, et il allait lui donner tous les plus intenses mélanges de nuances colorés.
C'était un peu par hasard qu'ils avaient commencés à coucher ensemble.
Ils étaient deux hommes, avec des besoins sans pouvoir trouver ce qu'ils cherchaient ailleurs.
Le CP9 avait des règles très strictes, et l'une de celles-ci étaient l'interdiction totale d'interaction -autres que professionnelles- avec des inconnus à leur unité. Un moyen de tenir un peu plus les laisses enserrant leurs gorges, et une façon de les empêcher de tomber amoureux. Pour les dissuader encore, Kaku se souvenait qu'un de leurs supérieurs leur avait raconté ce qu'ils avaient fait à l'amant d'une de leur potentielle recrue. Ils étaient allés chez lui, chez cet homme à l'histoire banale avant de l'amener à son amante pour le torturer puis le tuer, lui et les membres de sa famille. Puis enfin, ils avaient battus la jeune femme pour sa désobéissance avant qu'elle ne se suicide, désespérée.
« Vous ne ressentez rien. »
Cette phrase, leurs supérieurs avaient réussis à leur enfoncer si profondément dans leur corps, qu'aucun n'avait pu trouver de réconfort dans l'altérité. Et lui ainsi que Lucci avaient commencés à coucher ensemble pour combler ce vide. Ce vide d'émotion qui ne s'était pas changé en amour, mais en respect pour l'autre. Ils ne s'étaient jamais aimés comme un couple le ferait, ils avaient seulement échangés, combinés et repus leurs désirs communs. Comme le ferait un homme avec une prostituée, ou inversement.
Comme avec Kalifa, la première fois avait été étrange, proche d'un rapport plus bestial qu'humain. Ils ne se contrôlaient pas cette fois-ci, ce n'est qu'avec le temps qu'ils avaient appris à se contenir. Qu'avec le temps qu'ils s'étaient concédés chacun une petite chose de leur être afin de poursuivre leur relation telle qu'elle était.
Lucci avait concédé à offrir un peu de douceur, de tempérance dans ses étreintes, et Kaku avait concédé à offrir une sorte de docilité sauvage. Ensemble ils avaient établis des règles, comme on le ferait pour un contrat, plus que pour une relation amoureuse durable. Cela leur avait suffi. En tant qu'assassins ils n'avaient pas eu besoin de plus.
De leur rien, de leur vide d'émotion, ils avaient appris à créer quelque chose ensemble. Un soir, une étreinte enflammée qu'on ne leur accorderait pas avec quelqu'un d'autre. C'était ainsi que les choses avaient étés, c'était ainsi qu'elles s'étaient poursuivis jusqu'à maintenant. Et qu'elles se poursuivraient dans les années à venir.
Le brun lâcha une nouvelle fois les lèvres de son compagnon, l'expression contrariée.
- Tu sembles ailleurs ce soir.
- Je croyais que l'on s'était mis d'accord pour ne pas parler pendant ce genre de moment.
Le plus vieux avait semblé abdiquer, pour le moment néanmoins, laissant son cadet le guider jusqu'au lit de la petite chambre aux murs blancs. Il s'était laissé tomber en avant, sur le corps de son futur amant, caressant déjà ses hanches du bout de ses doigts pâles. Elles lui semblaient un peu plus larges. De vrais hanches d'hommes et plus celles d'un adolescent en pleine croissance et découverte de sa sexualité.
- Si tu n'as pas envie, tu peux me dire non tu le sais ?
Kaku avait presque pouffé, attrapant sa nuque de ses deux mains pour lui imposer un baiser un peu plus avancé, sa langue glissant doucement sur les lèvres voisines. Ce fut à son tour d'afficher un air prédateur, les yeux rivés dans leurs conjoints, et les mains perdus dans ces longues mèches corbeaux.
- Ton échec contre le chapeau te paille t'a rendu aussi niais qu'un amoureux transi.
Une morsure violente sur sa gorge lui fit comprendre qu'il avait touché une corde sensible. Le roux grogna, sentant un petit filet de sang échapper de cette attaque un peu fourbe, mais il ne se plaignit pas… Il l'avait cherché.
- Je peux te marquer comme lui s'il le faut. –menaça d'un ton grave le léopard, les yeux ancrés dans les siens.
- Charmante proposition. Si tu permets, je vais néanmoins la décliner. –répondit la girafe sarcastiquement.
Leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau, les faisant taire de concert. Très rapidement ils se perdirent dans un échange plus fougueux, retrouvant l'aisance du contact après cinq ans d'abstinence. Kaku fut le premier à retirer les vêtements de son compagnon, les envoyant valser sans la moindre attention. La peau sous ses doigts était froide, un peu râpeuse et couverte de bandages. Il évita soigneusement les blessures recouvertes. Se concentrant uniquement sur chaque fine partie visible du corps, tandis qu'il rougissait les lèvres adverses par quelques mordillements doux. Ils abandonnaient leurs rigueurs d'assassins lorsqu'ils couchaient ensemble. Et ils ressentaient les fins tremblements de peau, le changement progressif de la lueur des orbes de chacun, et surtout les bosses grandissantes de leurs excitations.
Ce genre de choses, ils n'avaient jamais eu le droit de le faire avec quelqu'un d'autre. Ils n'en avaient pas non plus eu l'envie de toute façon… Pourquoi chercher le plaisir ailleurs lorsqu'il pouvait être à portée, offert gratuitement et sans peur de se faire tuer pour lui ? Ils s'étaient obstinés à garder ce genre de relation, Kalifa avait trouvé son partie ailleurs, et ensemble ils s'étaient construits une bonne routine, la seule de leur vie.
Coucher ensemble c'était aussi un moyen d'abîmer ne serait-ce qu'un peu ce collier qu'on leur avait attaché autour du cou. En se vidant de leur stress ensemble, ils envoyaient des insultes à leurs supérieurs, se moquant de leur envie de vouloir faire d'eux des machines sans autre désir que celui de tuer. En soupirant et gémissant ensemble de leurs ébats, c'était une petite victoire sur Spandam qui pensait pouvoir s'approprier ses hommes comme des jouets. Et en s'étreignant avec plus d'envie à chaque fois, ils s'étaient ris des ordres débiles qu'on leur donnait.
- Tu crains me blesser en me touchant ? –grogna légèrement Lucci, la tête enfouie dans la gorge de son compagnon pour y laisser des marques violacées.
- Tu es censé te reposer. C'est toi qui as été le plus amoché.
Un nouveau grognement lui répondit, puis des dents se refermèrent sur le lobe de son oreille. Un frémissement se propagea sur le corps entier de roux, lui arrachant un premier soupir de contentement. Il sentit une douce chaleur lui lécher les reins, envahissant l'intérieur de ses cuisses à la vitesse des mains de l'aîné. Il était en train de laisser son odeur sur chaque parcelle de sa peau, de se l'approprier comme il avait prit l'habitude de le faire. Et Kaku lui répondait en laissant des petites griffures sur son dos, parfois plus profondes que certaines de ses blessures. Chacun avait son moyen d'exciter les envies de l'autre.
Avec le temps ils avaient appris à connaître le corps qui était devenu une part de leur vie. Ils avaient appris s'y adapter et à exploiter les moindres failles... Comme lors d'un combat, ils avaient remarqués les faiblesses, les sensibilités de l'autre pour le faire céder, l'amener aux limites de sa résistance… Et le briser, l'emporter dans une tornade de jouissance commune.
Kaku repensa soudain à Paulie. A son visage aux airs d'homme bourru et ses cheveux d'or, dans lesquels il aurait aimé plonger ses mains pour les caresser des heures entières. Il repensa à sa voix, un peu grave mais au fond profondément douce, et à ce qu'elle pourrait donner si elle se perdait dans les méandres agréables de l'amour. Il imagina son corps dansant avec le sien à la musique de leurs caresses et de leurs soupirs. Puis enfin, à l'apogée de leur plaisir, à leur éventuelle extase partagée exprimée par un long gémissement lié.
Pour lui peut être aurait-il été assez fou pour briser les règles de ses supérieurs. S'il l'avait rencontré à l'adolescence, et si pendant cinq ans il avait fréquenté les mêmes lieux, les mêmes chambres, peut être aurait-il cédé comme cette imbécile qui s'était suicidée… Pour le voir nu, écouter son cœur contre le sien et lui voler quelques baisers du bout des lèvres, il aurait sans doute pu tout envoyer en l'air. Tout abandonner pour un simple sourire comme ceux que se donnaient les amoureux.
Des mains glissant sous son pantalon pour se saisir de ses fesses le firent sortir de ses pensées. Lucci le regardait, droit dans les yeux, comme jamais il ne l'avait fixé avant. Le roux soupira vaguement, apercevant au fond de ce regard froid comme un reproche à son égard. Il tourna un peu la tête sur le côté, attiré par les bruits de fêtes dans la rue qui se trouvait juste à côté. Les autres étaient peut être eux-aussi en train de coucher avec quelqu'un...
- Quoi ? -finit-il par demander d'une voix basse.
- Tu penses à ce gréeur ?
Le silence se fit pour quelques secondes.
« Ce gréeur »… Ainsi donc Paulie n'avait déjà plus d'identité pour Lucci. Le plus jeune eu un vague sourire amusé, il aurait été très inquiétant que ce fusse le contraire.
Kaku n'avait pas besoin de répondre, il ne prit même pas la peine d'ouvrir la bouche pour confirmer. Pourquoi faire ? Le brun savait bien qu'il avait touché juste. Il n'avait posé cette question que pour le faire sortir de sa transe, lui rappeler qu'il était là pour s'occuper de ses besoins, et que c'était bien comme ça.
- Tais-toi. Tu m'agaces à tout commenter comme nos anciens supérieurs….
Collant ses hanches à celles de son vis-à-vis, il se permit de glisser ses mains un peu plus bas, caressant sans gêne la bosse naissante de son partenaire. Ils s'embrassèrent, une nouvelle fois, laissant leurs langues se rejoindre pour un ballet un peu mou, puis plus engagé. Parfois ils fermaient leurs yeux, et leurs mains retrouvaient sans peine les lieux habituels, malaxant doucement l'excitation pour l'un, torturant vaguement l'entrée interdite pour l'autre.
Leurs souffles, leurs soupirs se mêlaient tout comme leurs vêtements qui finirent éjecter, envoyés au loin du lit dont le bruissement des draps s'était un peu accéléré.
Le roux eu la paix un petit moment, s'occupant du désir de Lucci avec un peu plus d'envie. Ses yeux captaient de temps à autre la lueur qui commençait à briller dans ses yeux. Puis il embrassait sa gorge à son tour, lui laissant une ou deux marques sans pour autant les appuyer.
Il aurait pu repartir, faire demi-tour et retourner là-bas, pour rejoindre Paulie. Il aurait pu supporter sa colère, et les coups qu'il lui aurait donnés le premier soir de leur retrouvaille. Et puis il aurait définitivement posé ses affaires à Water Seven, dans un appartement ridicule… Avant d'enfouir ses mains dans les mèches blondes qu'il avait désiré depuis plus de trois années. Il aurait oublié les autres, cette famille artificielle, dysfonctionnelle que le gouvernement lui avait faite. Il aurait simplement pensé à Paulie, lui et leur premier ébat un peu timide. Il n'aurait vu que ses yeux, senti que son souffle contre sa gorge et dévoré son corps comme il l'aurait fait avec le sien.
Il aurait pu le laisser prendre possession de son être, lui offrir un cœur qui n'avait jamais aimé avant lui. Et Paulie lui aurait offert le sien… Parce qu'il était comme ça, toujours passionné, presque niais lorsqu'il aimait sincèrement.
Une intrusion brute le tira de ses pensées, et le petit gémissement qu'il aurait dû pousser fut avaler par des lèvres avides. Ses dents vinrent se saisir de la lèvre inférieure de son amant, le mordant presque à sang, petite vengeance un peu vaine. Lucci souriait légèrement, d'un air goguenard.
- Ca t'amuse de me faire sursauter ? –lui lança son partenaire sur un ton de reproche.
- Je ne fais que te ramener sur terre.
Les doigts en lui se mirent doucement à bouger, écartant ses chairs pour préparer l'arrivée d'un membre un peu plus imposant. Les deux hommes se toisèrent, et chacun raffermit sa prise sur l'autre. S'offrant tous deux à un affrontement silencieux suivi de nouveaux baisers endiablés.
« Je ne fais que te ramener sur terre. »
Peut être que Lucci suffirait. Peut être que son cœur, et cette passion qu'il avait développé pour son ancien collègue disparaîtrait avec le temps. Peut être n'avait-il pas besoin d'aimer comme la plupart des gens le faisait, car coucher serait sans doute assez pour un corps comme le sien, comme pour celui de Lucci.
Ils n'étaient jamais allés coucher ailleurs, ou voir un de leurs autres collègues pour s'occuper de leur passion. Si l'autre n'avait pas été là, parti pour une énième mission loin de la maison, l'homme restant avait attendu, patiemment. Et puis ils avaient passés leur retrouvaille ensemble, dans la chambre de l'un ou de l'autre après leurs entrainements. Cela leur avait suffis, et dans leur manque d'amour ils avaient su rester fidèles, un peu comme des amants maudits.
- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- Rien… Je pensais à quelque chose d'idiot.
- Quoi donc?
- Nous... étant des amants maudits.
- En effet c'est complètement stupide. -rétorqua Lucci, aspirant sa bouche contre la sienne.
Les mains du roux remontèrent sur le corps du léopard, effleurant la courbe de son dos pour creuser un peu plus ses omoplates. Il redécouvrait ce corps contre le sien, cette froideur qui irradiait pourtant d'une chaleur bien connue, celle du sexe. Un gémissement étouffé sortit d'entre ses lèvres, à moitiés accrochées à leurs voisines et son corps s'arqua lorsque les doigts se retirèrent soudainement.
Il ouvrit un peu plus ses jambes, offrant une vue sur de son corps entier à Lucci. Tandis que son propre regard remontait le long de ses muscles et de son visage encadré par de longues mèches brunes, un peu bouclées. Ils s'observèrent encore, silencieusement, puis des mains vinrent encadrer la tête du roux. Avec les siennes il guidait son amant jusqu'à son petit orifice secret, celui dans lequel il était le seul à s'être déjà engouffrer.
Leurs corps se retrouvèrent en une impulsion vive. Ses cuisses claquèrent contre leurs voisines, et ses mains rejoignirent leurs comparses pour les enserrer, retenant les premières griffures de la soirée. La première poussée fut douloureuse, lui enlevant quelques lourds gémissements plaintifs. Lucci le rassura d'un baiser sur le coin des lèvres, puis d'une nouvelle morsure sur le bout de son lobe droit. Il s'immobilisa en son sein, laissant le temps à leur deux corps de se refaire à la présence de l'autre. Leurs joues rougirent, et leurs torses s'entrechoquèrent un peu plus rapidement, alors que leurs souffles revenaient se mêler, se joindre et disparaître au gré des baisers ou des soupirs enlacés.
Peut être parviendrait-il à survivre… Avec cette famille dysfonctionnelle, et ce corps contre le sien pour remplir ses besoins. Paulie était sans doute en trop dans son petit monde de vide sentimental.
Et tandis que les premiers mouvements d'un corps dans le sien lui firent violemment courber le dos, le plus jeune se demanda s'il n'avait pas confondu amour et désir.
Il ne savait pas ce qu'était l'amour, aucun des membres du CP9 ne le savait. Et s'ils s'aimaient c'était d'une manière différente des autres familles. Lui et Lucci s'aimaient autrement aussi… Ils partageaient leur affection par des coups de reins et des baisers langoureux, pas par des cadeaux et des petites phrases que se diraient les amoureux transis. Ils s'aimaient comme on aime un sex-friend, pas comme on aime un petit-ami, un fiancé, ou un mari.
Avec ses bras et ses jambes il enserra le corps contre le sien. Ecorchant la peau sous ses ongles pour marquer son passage. Sa poitrine percuta sa voisine, atteignant l'osmose l'espace d'un contact. Les mouvements contre ses cuisses se désordonnèrent, et les soupirs de Lucci à son oreille furent la seule musique dont il avait besoin réellement à l'instant présent. Cette voix là, et cette intention profondément grave, elle n'appartenait qu'à lui.
Pour oublier Paulie. Oublier qu'il aurait peut être pu l'aimer, qu'il aurait pu tout lui donner comme l'un de ces fous amourachés. Pour oublier cette passion dévorante qu'il avait nourrit à son égard pendant trois ans, il se concentra sur cette voix profonde, qui le faisait si bien frémir de désir.
Le son de leurs corps s'entrechoquant envahit la pièce, et la douleur s'évanouit pour laisser place au déferlement de plaisir. Une vague grimpait dans leurs corps. Une vague de feu s'emparait d'eux, les envoyant loin de tout ce qu'il pouvait y avoir autour d'eux à cette heure tardive de la nuit. Ils ne s'embrassaient plus, laissant la vague de leur chaleur, ainsi que leurs va et viens discontinus faire le reste.
Leurs regards se noyèrent dans l'autre, s'autorisant à être ce qu'ils n'étaient pas devant les autres.
L'un était pour l'autre le seul moyen d'obtenir un peu de chaleur humaine. Si Kaku partait… Lucci serait seul avec ses désirs et ses besoins. Et il ne pouvait pas le laisser souffrir de ce manque là… Pas après qu'il se soit fait renvoyés, viré comme de vulgaire jouet cassé.
Il ferma les yeux, poussa de plus fortes exclamations et prit encore une fois ces lèvres rosées d'assaut.
Ils étaient liés par quelque chose que personne ne pouvait comprendre.
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- Alors tu ne vas pas partir ?
Kaku ouvrit un œil, fixant le visage de Lucci dont le regard était ancré sur un point invisible du plafond. Il caressait doucement ses courtes mèches carotte, tandis que le roux écoutait distraitement le battement de son cœur, son corps reposant sur le sien.
- Non. –répondit-il d'un air serein.
- Non ?
La plus jeune émit un soupir un peu las, remontant doucement son corps pour embrasser le léopard. Doucement un peu paresseusement.
- J'ai tout ce qu'il me faut ici, pour quelle raison irais-je voir ailleurs ?
- Tu ne réponds pas à une question par une autre question. –asséna d'un coup le brun.
- Je fais ça souvent, tu devrais y être habitué, non ?
- Tu ne fais ça que lorsque tu n'es pas sûr de toi.
Lucci était bien bavard depuis son réveil, une nouveauté plutôt déstabilisante pour le jeune roux. Mais ça ne le dérangeait pas plus que cela, coucher ensemble était une chose… cependant discuter était tout aussi agréable, ça apportait beaucoup, d'une autre manière.
- J'ai ma place ici, avec toi et les autres.
Le plus vieux se contenta de cette simple réponse, éteignant la petite et seule source de lumière de la chambre dans la foulée. Le roux se décala doucement, glissant aux côtés de son camarade pour reposer son corps enfin calmé.
Même s'il partait, il n'y aurait personne pour répondre à ses désirs comme le faisait Lucci. Il n'y aurait pas de famille comme celle qu'il avait et… Il n'y aurait personne avec ce même vide que lui, qui pourrait construire ce petit quelque chose de spécial. C'est ce qu'il se disait, parce qu'on lui avait apprit à penser comme cela.
- Qu'est-ce qu'on va faire à partir de maintenant? -demanda doucement le plus jeune.
Paulie n'était qu'un fantasme de quelques années… Là où Lucci était la lumière de son propre trou noir. Et abandonner ce trou noir, ce serait le renvoyer au vide et au noir complet... Comme les autres qui avaient besoin de lui pour leur donner quelques leçons de vie. Ils avaient besoin d'une partie de son optimisme, et de sa sagesse, tout comme lui avait désespérément besoin de leur soutien. Même s'il le voulait, Kaku ne pouvait pas leur tourner le dos. C'était impossible. Ils avaient vécus ensemble depuis leur plus tendre enfance, ils avaient tous fait, tout affronté en s'épaulant les uns les autres. S'il partait, s'il essayait d'avoir une vie normale... Le plus jeune du CP9 n'était pas certain d'y survivre.
- On partira ailleurs dès la semaine prochaine. -répondit presque durement le léopard. Cela vous laisse le temps de vous reposer, et de vous préparer.
- Parce que tu n'as pas besoin de repos toi?
Kaku n'avait pas la force de détruire cette relation spéciale, ce lien invisible qui s'était lié entre eux depuis tant d'années.
Lucci lui lança un regard qu'il ne sut pas vraiment comment interpréter... Une sorte de mélange entre une attention fraternelle et une assurance prédatrice. Il se redressa légèrement, tirant un peu plus le corps du roux sur le sien, l'embrassant pour la dernière fois de la soirée.
- Dors au lieu de dire des bêtises. -imposa le plus vieux en le repoussant pour se retourner sous les draps.
Il n'avait besoin de rien d'autre.
Seulement d'un vide, pour absorber le sien, et créer quelque chose de ce rien.
FIN DU PROLOGUE
J'espère que vous aurez envie de suivre la suite de leurs aventures.
