Bonjour !
Alors, une fic KiriDen, c'est bien ! Mais deux... C'est mieux !
Ces derniers mois, j'ai fait énormément de recherches sur la transidentité au Japon, mais la plupart de mes informations datent d'il y a quelques années. J'espère pouvoir coller le plus possible à la réalité malgré cela ! Si le sujet vous intéresse et que vous voulez plus d'informations, des titres d'ouvrages, de mangas, de drama, de films dessus, n'hésitez pas à me demander ! Je vous répondrai avec plaisir !
Pour être tout à fait honnête, ça fait des années que je veux écrire sur ce sujet qui me tient énormément à coeur. Je me sens enfin prêt à lancer ce projet, et c'est donc avec beaucoup de fierté que je vous présente le prologue ! J'espère qu'il vous plaira !
Bonne lecture !
Call me Denki
Prologue
Il prit une longue inspiration, les yeux fermés.
Expirant lentement, il s'accorda quelques secondes d'auto-persuasion supplémentaires.
Puis, prenant son courage à deux mains, il osa enfin ouvrir les yeux, action qui le força à se confronter à son habituel plus grand ennemi : le miroir de sa chambre.
Mais pour la première fois, un sourire prit spontanément place sur son visage à la vue de ce que ce dernier lui renvoyait. Pour une fois, il ne fuirait pas cette vue, il ne se mettrait pas à pleurer pour autant, il ne jetterait pas non plus un vêtement sur la glace pour ne pas avoir à supporter son reflet une seule seconde de plus.
Au contraire, là, il aurait pu rester à se contempler pendant des heures et des heures sans que son grand sourire un peu bêta ne quitte une seule seconde ses lèvres.
Il avait pris le temps de bien coiffer sa crinière blonde traversée sur la gauche par un éclair brun, ne cherchant pas cette fois à cacher ses yeux dorés avec sa frange. En regardant son visage de plus près, toujours tout sourire, il ajusta quelques unes de ses mèches pour que sa coiffure soit tout simplement parfaite.
Il fit un pas en arrière de façon à se voir à nouveau en entier, s'observa globalement de face pendant un instant, puis se mit de profil et débuta l'inspection son buste.
Plat. Enfin, pas totalement, certes. Mais assez pour qu'il puisse porter cette chemise sans honte. Celle-ci même qu'il avait sur le dos et qui n'était pas cintrée et ne laisserait jamais apparaître la vérité cachée en dessous.
Il roula un peu des épaules pour vérifier que le vêtement qu'il portait en dessous était bien en place. Perfectionniste, il en pinça les coutures à travers sa chemise pour le remonter un peu plus avant de s'observer à nouveau.
Il avança de quelques pas, leva les bras, s'inspecta de face, de profil, de dos même, se tordant le cou pour se regarder sous toutes les coutures. Pour vérifier qu'il était impossible de se douter de ce qui était caché sous son haut.
Pour ce qui était de ce dit vêtement, il en avait acheté un nouveau qui était gris clair exprès pour éviter qu'on ne puisse le discerner ou le deviner à travers sa chemise blanche.
Car les garçons n'ont habituellement rien sous leur chemise d'uniforme. Mais, lui, faisait partie de ces garçons qui avaient besoin d'avoir ce tissu, d'avoir ce binder en dessous de n'importe lequel de leurs vêtements.
Pour cacher ses courbes qu'il détestait tant et qui étaient à ses yeux toujours trop apparentes ou jamais assez bien camouflées. Ses courbes qui faisaient dire aux gens qu'il n'était « pas un vrai garçon » , « pas assez un homme » .
La seule chose au monde qui pouvait cacher son maudit corps et tout ce que qu'il entraînait, c'était ce binder. La première chose qu'il enfilait le matin et la dernière chose qu'il retirait, à contrecœur, le soir. Sa deuxième peau comme il l'appelait souvent, qui allait de ses épaules à la moitié de ses côtes, camouflant ce qui par une erreur ou caprice de Dieu s'y trouvait malheureusement.
Il y avait des soirs où il préférait continuer à suffoquer et à être incapable de prendre de grandes respirations plutôt que de l'ôter. Même s'il savait que c'était déraisonnable et totalement imprudent.
Mais il lui semblait que ce tee-shirt compressif qu'il portait pourtant en secret depuis des mois n'avait jamais fait un si bon travail qu'aujourd'hui sous sa chemise d'uniforme.
Ce buste plat était la preuve de son nouveau départ, que dire, de sa renaissance même.
Vraiment, il avait l'impression de ne jamais s'être senti si vivant jusqu'à aujourd'hui.
Sachant que l'horloge continuait de tourner, il se remit face à la glace, poursuivant son expertise, toujours le sourire aux lèvres,
Il vérifia cette fois sa cravate, parfaitement nouée. Dieu seul savait combien d'heures il avait passé dans sa chambre à la faire et à la défaire encore et encore devant des tutoriels WikiHow et YouTube pour que le nœud soit tout simplement parfait pour ce jour si important.
Quel beau gosse il faisait. Sérieusement, s'il n'était pas lui, là tout de suite, il se serait demandé en mariage !
Ricanant à sa propre pensée, il se remit sur le côté pour vérifier son autre profil. Bien sûr, tout était parfait également.
Il descendit son regard sur son pantalon, le remettant bien droit également, avant de passer un peu timidement sa main sur son entrejambe. Son sourire s'agrandit automatiquement lorsqu'il sentit la petite bosse qui y était formée.
Même s'il avait conscience depuis plusieurs années maintenant qu'un pénis n'aurait pas poussé dans la nuit et qu'il n'aurait sûrement jamais l'argent de s'acheter un packer décent à cause de leurs prix exorbitants, qu'au fond ce n'était qu'une paire de chaussettes épinglée à son caleçon et qu'en soit c'était ridicule, ça lui donnait confiance.
Il se serait senti beaucoup moins sûr de lui en portant cette uniforme tout en sentant la place autour de sa braguette bailler et faire des plis. Ce n'était qu'un détail et personne d'autre ne l'aurait remarqué à part lui, mais ça l'aurait obsédé toute la journée.
Et il ne voulait pas qu'un détail l'obsède en ce jour précis. Aujourd'hui au moins, tout devait être absolument parfait.
Pour finir son inspection, il regarda ses jambes. Un peu trop courtes à son goût, après tout il ne mesurait qu'un mètre soixante-quatre. Mais il savait qu'il pouvait déjà s'estimer heureux d'atteindre cette taille. Et puis, les compensations dans ses mocassins lui donneraient cinq bons centimètres supplémentaires. Un mètre soixante-neuf, presque soixante-dix. Une taille normale pour un garçon de son âge, un garçon qui rentrait au lycée.
Tout était normal.
Tout était parfait.
Car il avait l'air d'un garçon.
Enfin, il n'en avait pas que l'air. Il était un garçon, et ce depuis toujours. Mais aujourd'hui, son corps était enfin en accord avec cela.
Même s'il savait qu'il lui faudrait encore des années de lutte pour que son corps ne lui appartienne complètement.
Il secoua la tête pour balayer une pensée qui aurait presque pu assombrir ce moment qu'il avait tant attendu.
Aujourd'hui tout irait bien, les choses ne se passeraient pas comme au collège.
Il chassa de son esprit les rires et les moqueries qui le hantaient depuis ce jour et attrapa son sac. Il était l'heure d'y aller.
Il décrocha le blazer aux couleurs de sa nouvelle école du cintre sur lequel il reposait depuis qu'il l'avait reçu. Tout ce temps, il l'avait laissé bien en vue dans sa chambre. Il avait passé de longs moments à l'admirer, à se dire qu'il pourrait bientôt le porter ailleurs que caché dans sa chambre.
Et le jour était enfin venu. Il enfila la veste grise et s'admira une dernière fois dans son miroir.
Il était fin prêt.
Avec toujours le même grand sourire aux lèvres, il sortit de sa chambre, traversant en quelques enjambées le petit couloir central de l'appartement pour s'asseoir dans le hall d'entrée et enfiler ses chaussures. Elles étaient un peu trop grandes pour sa taille 37 alors qu'ils lui avaient envoyé une des plus petites tailles garçon qu'ils possédaient, mais avec les semelles compensées qu'il y avait ajoutées elles resteraient bien en place sur son pied et ne bailleraient plus au niveau de son talon.
« J'y vais, maman ! S'exclama-t-il, la main sur la poignée de porte, jetant un regard en arrière vers sa mère qui venait de sortir de la cuisine pour le regarder partir.
- Une minute, jeune homme ! L'arrêta-t-elle avec un doux sourire.
S'approchant de son fils qui s'était retourné face à elle, elle ajusta le col de sa chemise et sa cravate. Elle savait que tout devait être parfait pour aujourd'hui, elle avait conscience de l'importance que chaque détail revêtait pour lui en ce jour précis.
Elle le regarda alors de haut en bas, le scannant avec son regard de Maman qui voient tous les défauts dans votre tenue, votre coiffure, le moindre faux pli, le moindre cheveux partant de travers, la moindre tâche de Nutella qui est restée sur un de vos doigts, votre front ou le bout de votre nez depuis le petit-déjeuner.
- Le temps a passé tellement vite, j'ai l'impression que tu as grandi d'un coup, laissa-t-elle échapper, les mains sur les épaules de son fils, aplatissant quelques plis laissés par le cintre sur son blazer, la voix et le regard empreints d'une part de nostalgie et de fierté. L'expression qu'ont souvent les parents en voyant que leur enfant commence petit à petit à tracer sa route.
Le sourire du blond s'agrandit alors qu'il regardait sa mère, sa seule alliée, peaufiner chaque détail de son apparence qui comptait tant en ce jour spécial.
Une fois un dernier plu corrigé, la mère de famille donna un coup dans le dos de son fils, le poussant vers la porte du cocon familial.
- Tu es fin prêt ! S'exclama-t-elle. Passe une bonne journée, Denki ! Profite !
- Ça j'y compte bien ! À ce soir ! La salua-t-il en lui faisant de grands gestes et en lui offrant un sourire s'étirant jusqu'aux oreilles avant de franchir la porte de l'appartement.
Elle resta un moment à regarder la porte à peine refermée, elle ne l'avait jamais vu partir à l'école avec un tel sourire. Et ça, ce sourire, c'était grâce à l'uniforme qu'il portait, comme quoi une simple tenue peut tout changer quand elle reflète la personne que l'on est réellement à l'intérieur.
De plus, elle était sûre que cette fois elle n'aurait pas à aller le chercher dans les cris et les larmes comme la dernière fois.
Aujourd'hui tout irait bien. La mère comme le fils en étaient convaincus.
Elle ne réalisait pas que, plus encore que cet uniforme, c'était entendre sa propre mère employer ce prénom qui représentait tant pour lui et qu'ils avaient choisi ensembles qui le comblait de joie.
A partir d'aujourd'hui il serait Kaminari Denki, un élève de la classe 1- A du lycée Yuei en cursus super-héroïque. Il porterait fièrement cet uniforme masculin qui était le sien et il ne répondrait jamais à un autre prénom que le sien.
Il avait 15 ans, bientôt 16, mais tout commençait aujourd'hui. Parce que tout ce qu'il y avait eu avant, tout ce qui concernait sa transidentité, personne n'avait besoin de le savoir.
Voilà pour le prologue !
J'espère sincèrement que ça vous a plu, n'hésitez pas à me laisser votre avis ! Cette fic sera normalement assez longue et pour le rythme de publication tout dépendra xD, mais j'ai quelques chapitres d'avance, rassurez-vous.
Je veux vraiment remercier Molly Phantomhive, tant pour ses relectures que ses encouragements et les mots qu'elle m'a dit qui m'ont donné du courage. Merci, vraiment.
(Et s'il y a encore des fans de KiriDen qui ne lisent pas sa fic "A l'ombre de tes yeux", allez-y tout de suite ! xD)
J'espère vous retrouver bientôt pour le chapitre 1 ! A la prochaine !
