L'ENFANT-DEMON
Genre : Bah plutôt action/adventure, pour ce que j'en sais…Une fic qui se veut plutôt longue et sérieuse. Quand à dire si elle est réussie ou non…Là, ce n'est plus à moi de juger !
Disclaimer : Et non mon petit Ai no Gaara ne m'appartient pas. Les autres personnages de Naruto non plus, si il y en a qui sont à moi, vous les reconnaîtrez. Bien évidemment, je ne gagne pas d'argent en écrivant cette fic (sinon, je posterais plus souvent XD). Voilà, je crois que tout est dit.
Couples : Tututut ! C'est la surprise ! En tout cas, pas de GaaraTsunade dans cette fic, bande de dégueulasses ! XD
Ma toute première fic Naruto ! Que d'excitation !
Quelques mois après son départ de Konoha, Gaara a pris certaines résolutions…Et il est désormais Kazekage du village caché de Suna ! Mais bon, quand les enfants-démons auront la vie facile, faudra venir me prévenir…
Cette fic est centrée sur Gaara, DONC tous les éléments perturbateurs sont priés de me ficher la paix jusqu'à sollicitation de ma part. En gros, Orochimaru va se faire soigner dans son coin tant que j'ai pas parlé de lui, Itachi et ses copains restent chez eux jusqu'à ce que je les sonne, et Sasuke, lui et ses idées brillantes de trahison et de vendetta, il remballe ! Y a besoin d'un Hokage, bah ce sera Tsunade, on a bien dit qu'elle avait les capacités pour l'être !
L'histoire se situe donc au milieu du tome 16, en gommant tout ce qui s'est passé après ! Et pour finir, méfiez-vous quand même un peu, il y a des possibilités de spoilers sous-entendus…
Sur ce, bonne lecture et merci aux courageux qui la liront jusqu'au bout ! (et un graaaand merci à ceux qui m'écriront des rewiews ! XD)
Chapitre 1 : Gage de confiance
Dans son bureau, Tsunade ne tenait plus en place. Elle lut et relut la lettre qui se trouvait devant elle avec désarroi. La situation échappait à toute tentative d'analyse. C'était à hurler de rage !
Ces derniers temps, on ne pouvait pas dire que c'était d'ennuis dont Konoha avait besoin. La vieille kunoichi avait été rappelée d'urgence dans son village natal, alors qu'elle se déguisait en gamine de quatre ans pour échapper à ses créanciers. Elle était revenue en trombe, sans même prendre le temps de modifier son apparence, et avait pu considérer l'étendue du carnage :
Tout d'abord, Orochimaru avait fait subir au village de sérieux dégâts. Ensuite, le traité d'amitié avec Suna avait été mis à mal par une trahison, encore une fois orchestrée par son crotale exécré. Les ninjas du sable étaient allés jusqu'à lâcher un démon sur le village, lequel n'avait heureusement pas causé trop de casse. Enfin, le vieil Hokage avait péri dans son combat contre son ancien élève.
Et pour compléter ce plaisant tableau, on la nommait cinquième Hokage de Konoha, avec pour mission de réparer les pots cassés. On avait vu mieux dans le genre retour plein de souvenirs et de nostalgie…
Mais, finalement, les choses s'étaient améliorées. Le village se réparait progressivement, Orochimaru se tenait tranquille et Suna semblait soucieux de rétablir la paix antérieure. Tout paraissait être en passe de s'arranger. Tsunade soupira. Mais qu'est-ce qu'elle avait été naïve !
Les ennuis avaient commencé à Suna no Kuni, le fameux village qu'on disait millénaire. Là-bas aussi, le trouble était grand : il fallait un nouveau chef pour remplacer l'ancien, assassiné par Orochimaru. L'invocatrice de limace n'avait eu vent des événements que par le biais de rumeurs. Tout ce qui était sûr, c'est qu'une vive polémique s'était engagée au sujet de l'élection du 782ème Kazekage de Suna.
Et ce choix, qui avait manqué de la faire s'étrangler quand elle en avait pris connaissance, était précisément la cause de son anxiété.
Gaara du Désert.
Un môme de 12 ans.
L'hôte du démon Shukaku, qui avait pour réputation de rendre fou ceux qu'il possédait.
Kazekage de Suna.
Le cri titanesque qu'avait poussé Shizune à cette nouvelle avait suffit à pulvériser tous ses records, ainsi que quelques verres un tantinet fragiles. Même le jour où Tsunade avait parié un rouleau de techniques interdites à un jeu de hasard, faute d'argent, n'avait pas produit un tel effet.
La kunoichi laissa échapper son quatorzième soupir de la journée et lut une nouvelle fois la missive. Il s'agissait d'une lettre de Suna, qui demandait un renouvellement du traité d'amitié entre les deux villages. A priori, cette proposition était tout bénéfice, puisqu'elle permettrait au village de la feuille de résister aux pressions des pays limitrophes…
C'était une lettre officielle, désespéramment officielle, avec une écriture officielle et des termes officiels. Rien ne permettait de deviner l'âge de son auteur. Ni de déterminer sa stabilité mentale…Impossible de savoir. Tsunade ne se sentait pas le droit d'accepter si facilement la proposition d'un être réputé imprévisible et dangereux. En désespoir de cause, elle avait demandé une entrevue avec le Kazekage. Elle ne voyait pas d'autres moyens de juger s'il était ou non digne de confiance.
L'Hokage lui avait intimé de se rendre à Konoha le plus promptement possible, avec une escorte maximum de quatre shinobis. Trois jours après le départ de l'oiseau messager, un jeune ninja de Suna se présenta aux portes du village, une énorme calebasse de sable fixée à son dos. Sans escorte.
"Je suppose que c'est une preuve de…euh…confiance." Avait balbutié Shizune à cette nouvelle.
Tsunade savait bien que la politesse exigeait d'elle qu'elle aille accueillir le Kazekage. Lui s'était donné la peine de quitter son désert sur sa simple demande, elle pouvait tout de même fournir l'effort de quitter un bref moment son bureau…
Finalement, elle avait décidé d'envoyer Shizune le chercher. Elle avait les nerfs trop à vif pour jouer les hypocrites. Au diable les formalités barbantes ! Sa décision était prise, elle irait droit au but. De légers coups frappés à la porte interrompirent le cours de ses pensées. Il y avait un mois de cela, elle avait demandé une entrevue avec Kakashi, pour raison urgente. Il s'agissait peut-être de lui. Ou alors...
"Mais dans quoi est-ce que je m'embarque ?" Maugréa-t-elle intérieurement.
"Vous pouvez entrer." Dit-elle néanmoins.
Shizune ouvrit la porte, un peu tremblante. Elle n'était pas bien grande, sa taille effleurant à peine 1m60. Tsunade la trouvait même franchement petite, mais il lui était désormais impossible de penser cela, sans quoi le garçon qui se trouvait à côté d'elle aurait fait figure de pygmée. Elle le considéra avec une totale incrédulité, ce gamin impassible aux cheveux écarlates, vêtu d'habits de voyage noirs, très sobres. Sans ses yeux, turquoises et sans pupille, comme deux billes de verre cernées de noir, elle aurait eu bien du mal à avaler qu'il s'agissait là d'un demi-démon.
"Et tu t'attendais à quoi ?" Se réprimanda-t-elle. "A voir débarquer un maboul en petite voiture avec un entonnoir renversé sur la tête ?" Quoi qu'il en soit, sa surprise semblait réciproque. Le regard du Kazekage alla de sa collègue aux liasses de paperasse qui encombraient les moindres recoins de la pièce, puis aux billets de loterie qui jonchaient le sol et au cochon domestique qui ronflait avec extase sur le bureau pour revenir à l'apparente jeune femme.
"…Hokage-dono ?" Hésita-t-il.
La très auguste chef de Konoha faillit lui demander s'il s'était attendu à ce que le cochon occupe ce poste, mais se rappela à temps son apparence. On avait dû lui parler d'une femme d'environ 50 ans. En face d'une jeune kunoichi d'à peu près 20 ans, même le plus dérangé des cerveaux pouvait discerner une contradiction.
"C'est bien moi. Répondit-elle donc. Vous pouvez entrer, mais je vous prierais de laisser votre…arme en dehors de la salle. Shizune, tu peux nous laisser."
L'interpellée poussa un petit cri de souris à l'appel de son nom et baissa précipitamment la tête, au risque de heurter ses genoux. Après un court instant de réflexion, elle s'inclina également devant Gaara et s'en fut.
Celui-ci, qui ne semblait décidément pas d'un naturel bavard, retira sa calebasse et la déposa contre un mur, après quoi il entra dans le bureau et referma la porte. Ton-ton émit un grognement de bienvenu et se remit à sommeiller comme un bienheureux. Le shinobi le considéra quelques instants. Manifestement, il ne s'était pas attendu à voir un porc avachi sur le bureau du Hokage. Tsunade, quant à elle, l'observait avec une certaine désapprobation : il ne paraissait pas spécialement instable, à première vue, mais c'était avant tout un enfant. Un gamin de cet âge qui occupait le poste de Kazekage, il y avait quelque chose de risible. Sa Seigneurie des Limaces ne se voyait vraiment pas l'appeler « Kazekage-dono ». Rien que le fait de le vouvoyer lui paraissait étrange. Et pourquoi restait-il debout, immobile et impassible comme une statue de glace ? "Quel gosse bizarre !" Songea-t-elle aussitôt.
Cependant, il lui parut évident que c'était à peu près ce que lui-même devait se dire. Après tout, il se trouvait dans une salle qui, à en juger par son contenu, pouvait tout aussi bien prétendre au titre de bureau du Hokage qu'à celui de porcherie de luxe. La vieille et très respectable Hokage qu'il était venu rencontrer se révélait être une femme excentrique, pour ne pas dire complètement fêlée, qui non seulement n'était pas fichue d'arracher son généreux postérieur à son fauteuil, mais en plus arborait une apparence et une tenue laissant presque à soupçonner une tentative de détournement de mineur. S'il y avait quelqu'un qui pouvait s'interroger sur la stabilité mentale de son interlocuteur, c'était sans doute lui…
Cette brusque constatation acheva de la mettre de mauvaise humeur, mais eu l'avantage de lui faire prendre conscience que le jeune Kazekage était toujours debout au milieu de la pièce et que le silence commençait à devenir pesant.
"Vous comptez rester planté là toute la durée de l'entrevue ?" Ronchonna-t-elle en désignant une chaise, en face de son bureau.
Un instant, les deux billes de verre frémirent, devinrent deux yeux turquoises, et l'on put y lire une franche surprise. Tsunade laissa échapper un soupir las et renonça à s'excuser. Elle se rendait bien compte que, si qui que ce fut l'avait traitée de la sorte (que ce fut au cours d'une entrevue administrative ou non), elle lui aurait immédiatement sauté à la gorge en le couvrant d'injures. Malheureusement, elle ne se sentait plus l'énergie de dissimuler son exaspération.
Cependant, au lieu de prendre un air offensé, de se transformer en furie ou même en démon tanuki, Gaara conserva son calme, son expression se faisant simplement songeuse. L'ombre d'un sourire reconnaissant passa même sur son visage alors qu'il prenait place sur la chaise « offerte ».
"J'ai reçu votre missive, et je suis venu aussi vite que j'ai pu." Dit-il après un instant d'hésitation et comme pour s'excuser.
L'Hokage resta quelques instants muette d'incrédulité. Si c'était ça qu'on entendait par « imprévisible », les réceptacles de démon ne ressemblaient décidément pas à l'idée qu'on s'en faisait…Elle se souvint à temps de son plan d'offensive et déclara de but en blanc :
"Vous avez l'intention de renouer l'alliance entre Konoha et Suna, après la trahison que nous avons subie de la part du village du sable."
"Suna no Kuni a été manipulé par Orochimaru, qui s'est fait passer pour l'ancien Kazekage après l'avoir assassiné. Répondit-il calmement. De plus, nos deux villages ont actuellement besoin d'appui."
"Je connais parfaitement la situation, et je ne doute pas de la bonne volonté du village caché de Suna. Mais Konoha est actuellement trop faible pour me permettre de prendre le moindre risque. Il est vrai que cette alliance serait, à long terme, très bénéfique pour les deux villages, mais…"
"Mais vous vous méfiez de mon instabilité." Acheva le jeune démon, voyant que la fin de la phrase tardait à arriver.
Le pigeon légendaire se tut quelques instants, abasourdie par la désinvolture avec laquelle son interlocuteur mentionnait sa propre « folie ». Elle fit un effort pour inspirer profondément. Droit au but. Pas de formalité. Il s'agissait d'arriver rapidement à une conclusion.
"En effet. Répliqua-t-elle finalement. Votre démon vous prive de repos. Il n'y a pas si longtemps, vos seules préoccupations étaient la tuerie et la destruction. Je veux bien croire que vous avez appris de vos erreurs passées, mais même avec de bonnes volontés, vous demeurez instable. Rien ne prouve que vous ne redeviendrez pas ce que vous avez été si longtemps. Je crains que vous ne représentiez un jour une menace pour Konoha."
Tsunade reprit son souffle, elle-même surprise par la violence de ses propos. Gaara était resté parfaitement immobile, le regard impénétrable, tout le temps qu'avait duré le discours du ninja légendaire. Voyant qu'elle avait terminé, il reprit la parole. Sa voix ne trahissait aucune émotion.
"Vous avez donc besoin d'une preuve matérielle de ma bonne foi. Un gage de confiance."
Sans attendre sa réponse, il sortit de sa manche un objet long et fin et le lui tendit. Intriguée, L'Hokage s'en saisit et le considéra avec méfiance. Il s'agissait d'un rouleau de couleur noir, semblable à un rouleau de technique. Sur ses côtés ondulaient plusieurs colonnes de symboles, tracés d'une écriture fine et élégante. A chacune de ses extrémités était gravé un motif de croissant de lune. Elle tenta d'ouvrir le rouleau, mais se heurta à une résistance incompréhensible. Elle s'obstina, en vain. Les symboles semblaient constituer un sortilège de protection. Et particulièrement habile, avec ça.
"J'ai pu percer le fonctionnement de ce sort. Il réagit au mot de passe « Asimov »."
"Et de quoi s'agit-il ?"
"Ce rouleau contient tout ce qu'il convient de savoir sur un sceau, inventé par mon père. J'ignore sa fonction ou son fonctionnement. Pour une raison ou pour une autre, il m'est impossible de comprendre les informations qui ont été écrites. Je n'ai pu saisir que deux choses : tout d'abord, ce sceau m'a été apposé par mon père, en même temps que Shukaku, avant même ma naissance. D'après ce que j'ai compris, il constituait pour le Kazekage une protection contre moi. La seconde chose, c'est que quiconque dispose de la clé de ce sceau reçoit la possibilité de me nuire, voire de me détruire entièrement. Je ne sais rien de plus…"
Les yeux de Tsunade s'agrandirent progressivement en écoutant le discours de Gaara. Lentement, elle articula le mot de passe, déroula la feuille avec précaution et parcourut le contenu du regard. Ses yeux avaient auparavant atteint une taille respectable, mais ce n'était rien en comparaison des deux assiettes qui remplacèrent ses globes oculaires quand elle eut achevé la lecture du sortilège. Lorsqu'elle releva les yeux vers le 782ème Kazekage, une véritable expression d'horreur se peignait sur son visage.
"Ce…Cette chose ! Balbutia-t-elle. Mais c'est un…"
"Inutile de tenter de m'expliquer. Soupira le démon. Je ne parviens pas à saisir la signification du sort. Je suppose que le fait que j'en sois la victime n'est pas étranger à ce phénomène."
"…En effet. Répondit la kunoichi, un peu calmée. Mais ce rouleau…Il est terriblement dangereux pour vous ! Que diable voulez-vous que j'en fasse ?"
"Il me semble que vous aviez besoin d'un gage de confiance. Celui-ci vous convient-il ?"
Il fallut un certain temps au ninja légendaire pour comprendre ce qu'il sous-entendait. Il ne pouvait tout de même pas…
"Vous voulez que je garde ce rouleau !" S'étrangla-t-elle.
Et, devant son hochement de tête, elle reprit :
"Vous nourrissez donc si peu de méfiance envers Konoha ?"
"Je pense que le village de la feuille mérite toute ma confiance." Répondit-il avec le plus grand sérieux.
"Je suppose que dans ces conditions…"
Elle garda le silence un moment, le temps de considérer le rouleau.
"Vous n'aviez tout de même pas besoin de courir un tel risque. J'admire votre courage. Bien, si vous n'y voyez pas d'inconvénient…L'alliance entre Konoha et Suna est conclue."
Une nouvelle fois, un très léger sourire reconnaissant apparut sur les lèvres de Gaara. Il se leva et salua brièvement tout en murmurant :
"Je vous remercie."
Sur ce, il tourna les talons et quitta la pièce, emportant au passage sa volumineuse calebasse de sable. Plusieurs minutes après son départ, Tsunade songea à lire une nouvelle fois le sortilège, soucieuse de vérifier qu'une telle chose était bien capable d'exister. Cependant, son écœurement prit le dessus sur sa curiosité, et elle referma prestement le rouleau. Elle le jeta sans ménagement dans un tiroir, comme s'il s'agissait de quelque créature venimeuse.
Ton-ton émit dans son sommeil un gargouillis de contentement.
Bah, euh…Voilà, c'était le premier chapitre. On n'est pas encore dans le vif du sujet, mais ça ne va pas tarder ! J'espère que ça vous a plu quand même !
