VERSION CORRIGEE DU PDF
CHAPITRE I : FORFEITURE
.
.
.
« Cadavérique. Un légume. Une morte. Une enveloppe de chair complètement vide. J'étais devenue ainsi depuis son départ.
Les cours ? Je m'en foutais.
La vie ? Plus aucun sens.
Sourire ? J'avais oublié.
Vivre ? Non... Je voulais mourir.
On disait maintenant de moi que j'étais irrécupérable. Que j'étais devenue folle ! Oui, j'étais complètement cinglée de me rendre malade pour un garçon avec qui je n'avais entretenu qu'une relation chaste. J'avais plutôt dû tenir à son « originalité ». Parce qu'il n'était pas comme tous les autres. Il correspondait à ma bizarrerie, à mes rêves les plus fous, mes fantasmes les plus enfouis au fond de moi. Le perdre avait été la pire épreuve de ma vie... Le déménagement en avait été une... Mais la perte d'Edward...
Toutes les nuits les mêmes cauchemars, terribles, désagréables...
Tous les soirs, lorsque je plongeais dans le monde des rêves, je me retrouvais de nouveau dans cette horrible forêt, là où il m'avait abandonnée, à l'endroit même où il avait détruit ma vie.
On m'a toujours dit que l'Enfer était un endroit où les mauvaises personnes revivaient sans cesse la scène la plus horrifiante de leur vie. Je n'étais pas morte... Mais cet Enfer-là, je le connaissais. Je semblais y être condamnée... Pourtant, je n'avais jamais cru avoir fait quelque chose de mal...
La seule fois où je ne rêvais pas de lui, où je ne vivais pas cette scène en leitmotiv, je me retrouvais dans un endroit encore plus terrifiant, et je ne comprenais pas réellement ce qu'il se passait, ce que cela voulait dire.
J'étais au centre d'un endroit très sombre, et sec. Au milieu de gens que je ne connaissais pas, pas tous. Derrière moi, je pouvais parfaitement reconnaître les Cullen, figés dans la peur, le visage torturé par la tristesse. Edward semblait sur le point de mourir. Près d'eux, séparés par à peine quelques mètres, je distinguais des silhouettes de personnes que je ne connaissais absolument pas : tantôt féminines et tantôt purement masculines. Je voyais leurs vêtements, mais leurs visages étaient comme brouillés.
L'un de ce groupe, un homme me semblait-il, s'avança d'un pas.
— Bella... Non !
Non quoi ? Je clignais des yeux, ignorant sa voix brisée, et je jetais un regard empli de rancune aux Cullen. De la rancune ?
Face à eux et à moi, à dix mètres de là, il y avait un jeune homme. Ses vêtements témoignaient de son statut. De même que sa simple façon de se tenir droit sans pour autant paraître coincé. Ses cheveux couleur de blé aux bouclettes fines lui donnaient un air enfantin, pourtant, je ne pouvais douter que son visage était bien masculin, et mûr. Son regard était la chose que je distinguais le plus de ce rêve. Gris, argenté, froid... Mais incroyablement mesquin, tout comme ce sourire qui s'étalait sur ses lèvres fines et roses.
— Isabella...
Il m'appelait d'une voix rauque et sans possibilité d'essuyer un refus, son ton était à la fois chaud et glacial, tout comme il me semblait doux et moqueur. J'hésitais, je jetais un dernier coup d'œil en arrière et j'enjambais rapidement les derniers mètres qui me séparaient de lui. Il tendit sa paume, penchant la tête sur le côté, plissa les yeux, moqueur. Je semblais résignée à un sort funeste dont je n'avais aucune réelle idée. Sans hésiter une seconde de plus, je posais ma main contre sa paume tiède. Nous disparaissions, et les hurlements derrière moi m'indiquèrent ce qui m'attendait près de cet étrange inconnu.
Le noir m'entoura avec une telle violence que cela me fit crier de terreur, réveillant Charlie par la même occasion. Comme toujours depuis son départ.
Il ne parlait pas : il ne disait presque jamais rien. C'était toujours ainsi. Même avant ma naissance avec Renée. Et j'avais dû avoir son caractère. J'aimais le calme. J'aimais le silence. Nous nous comprenions ainsi.
Seuls ses gestes témoignaient de l'amour qu'il me portait. Des gestes parfois timides, hésitants, un peu gauches. Tout comme moi. Mais je ressentais dans ceux-là toute la tendresse, toute la compréhension, tout ce qu'il éprouvait pour moi, son unique enfant qui souffrait terriblement. Je sentais sa colère dans son regard, son impuissance dans ses yeux qui s'emplissaient bien souvent de larmes lorsqu'il croyait que je ne regardais pas, que j'étais ailleurs... Dans mon monde.
— Tout va bien, m'assura-t-il en posant une main puissante sur mon front nimbé de sueur.
Je ne répondis rien : pas besoin de parler, c'était ce que j'aimais chez Charlie. Avec Renée, ma mère, tout était bien différent. La vie était trop vive, trop colorée, beaucoup trop superficielle pour moi. Elle ne pouvait s'arrêter de parler, elle n'arrivait pas à me laisser un peu tranquille lorsque j'étais relativement de mauvaise humeur.
J'avais pris goût à la vie à Forks. Je n'aurais quitté mon père, ma maison et mes « amis » pour rien au monde.
Est-ce que mon avis aurait été différent si je n'avais jamais connus les Cullen ? J'étais persuadée que non. Edward avait été le détail de plus qui m'avait définitivement enracinée ici. Jacob aussi.
Mon père me regarda, incapable de parler, puis il quitta lentement ma chambre, comme s'il portait un horrible poids sur les épaules. Comme s'il s'en voulait de me laisser seule avec mes sombres pensées.
Je rabattais les couvertures sur moi, brusquement frigorifiée par le vide qu'il avait laissé dans ma pauvre vie de mortelle.
Parfois, je me demandais vraiment si mon esprit dérangé n'avait pas pu inventer toute cette histoire de vampire... Mais lorsque je retournais au lycée, et que je sentais les regards inquiets et désolés des autres élèves sur moi, lorsque je mangeais seule à leur table, je savais que tout ceci était réel. Jacob me le rappelait aussi. Très souvent. Lorsqu'il essayait de m'arracher un rire et qu'il s'énervait quand il n'y parvenait pas, me faisant réagir par ses reproches parfois blessants. « Ta saleté de Edward ».
Et quand je me renfermais de nouveau sur moi-même, évitant ainsi de lui adresser la parole il me lançait « Au moins, je t'ai fait réagir ». Parfois, je souriais face à cette phrase à la fois ironique et joyeuse.
Son sourire était le soleil de ma vie d'aujourd'hui. Un sourire d'enfant sur un visage de jeune homme. Un sourire éclatant, brillant, qui pouvait — j'en étais persuadée —, faire fondre n'importe qui.
Jake. Mon « petit » Indien… qui allait bientôt atteindre les deux mètres si sa croissance ne s'arrêtait pas rapidement.
J'adorais Jacob. Et s'il n'avait pas été là, j'étais persuadée que j'aurais fini complètement folle ou bien j'aurais tenté de me tuer plus d'une fois.
« Pourquoi te tenir au premier objet de tes désirs Bella ? Le premier amour d'une jeune fille est bien beau, mais il ne peut durer, il permet de prendre son envol... Alors, ne va pas dépérir pour une bêtise pareille. Tu vaux bien mieux que ça ! »
Valais-je autant que mon ami semblait le prétendre ? Je doutais.
Dans trois heures, les premières lueurs du jour feront leur apparition et avec elles une nouvelle journée débutera, un nouveau week-end à La Push. C'était la seule raison pour laquelle j'étais encore vivante, pour laquelle je tenais la semaine. Je savais que le samedi matin, Charlie partait à La Réserve, il emmenait Billy pêcher pour le week-end et moi, je restais avec Jake.
Au moins, je faisais quelque chose de ma vie... J'avais un programme à suivre autre que les cours. Je pouvais dire que Jacob était un remède plus ou moins efficace. Je disais plus ou moins, car même s'il parvenait à me faire rire, il n'enlevait jamais le monstre qui me dévorait de l'intérieur. Ce monstre était toujours présent. Il me faisait mal, il ne disparaissait jamais. Il se cachait, et ensuite il revenait à la surface, avec violence.
Ce monstre, ça venait de lui. À cause de son départ. Et même s'il me rongeait les entrailles, j'étais incapable de pleurer, incapable de soulager ma souffrance par des larmes.
Et mon problème ne concernait personne d'autre que moi. Je n'avais pas à partager cela avec quiconque.
De toute façon, personne ne me rendra celui que j'aimais. Personne ne pourra le remplacer, quoi que l'on puisse dire. J'étais amoureuse de mon vampire. Ça ne pouvait être autrement. Premier amour ou non... J'avais des projets de toute une éternité avec lui... On ne pouvait pas comprendre ce que je ressentais en ce moment précis. Mon monde s'était brusquement effondré.
Et j'aurais donné ma vie pour retrouver tout ça. Pour le retrouver lui.
Je pouvais mourir pour lui... Pour trouver le Paradis qui m'emmènerait là où des doigts glacés me toucheraient sans arrêt, sans remparts... Dans mon Paradis, il n'y aurait aucune crainte à avoir... Mais je doutais avoir le courage de commettre un crime envers moi-même...
Ce n'était pas très héroïque.
De toute manière... Je n'avais rien d'une héroïne.
J'étais banale... Tristement simple... Une humaine, parmi tant d'autres.
Lui... Il était exceptionnel...
Est-ce que tout allait bien ?
Non. Plus rien n'irait jamais bien. »
Bonjour/Bonsoir.
Pour ceux qui ont décidé de se plonger dans cette histoire grâce au résumé qui peut être énigmatique, je vous remercie de votre attention.
Eh oui, c'est un "Cross-Over" Twilight/Vampire Diaries. Certains se demanderont pourquoi je ne la publie pas ailleurs... Pour ceux-là, je vais répondre que je trouve la communauté des lecteurs français très peu nombreux : et d'autant plus dans les Cross-Overs. J'ai décidé de poster ma fan fiction dans le domaine direct de Vampire Diaries pour être lue, et amener les plus réticents à ma juste cause !
Pour ceux qui n'aiment pas, qui ne connaissent pas ce couple, tentez de vous laisser porter. C'est une histoire ambitieuse, que j'ai créée, recommencée, ainsi de suite jusqu'à en être "un peu" satisfaite. J'ai eut un mal fou pour certains passages. Et j'essaie de respecter au maximum mes idées de départs. Je veux des personnages au caractère complexe. J'ai tenté de développer au maximum la psychologie de tous les personnages.
Il y a très peu de fictions à ce sujet, et je me lance dans la publication de mon nouveau "bébé" qui me prend toutes mes pensées depuis des mois.
Il fallait que je l'écrive.
Je ne vous demande pas de commenter, je ne vous demande pas d'aimer, je vous demande simplement d'y porter une toute petite attention, et si vous le souhaitez, de me permettre de vous emmener dans le monde que j'ai doucement modelé à l'image que je m'en suis faite.
