Il était une fois, un village Ninja appelé Suna, en plein milieu du désert du pays du vent. Dans ce village, comme vous pouvez vous en douter, il faisait incroyablement chaud et le climat était particulièrement aride. C'est pourquoi, tous les habitants de ce village avaient la peau parfaitement bronzée, et ce tous les jours de l'année. Tous les habitants ? Non… Il y en avait un, particulièrement puissant et respecté, qui n'avait pas cette particularité. Sa peau était pâle et ses cheveux étaient d'un brun qui tirait fortement vers le rouge. Cet homme était « l'homme le plus important du village » : le kazekage. Pourtant, il n'avait que 20 ans. Il avait des yeux verts dont les contours étaient tracés au noir, ce qui faisait ressortir la belle couleur de ses pupilles. Il ne souriait pratiquement jamais et il avait tendance à être assez froid. Pas méchant ! Juste froid. Disons que l'affection, le contact et tout ce qui avait attrait au « social » en général n'était pas vraiment son terrain de jeu préféré. Plus encore même, il avait tendance à appréhender tout cela. Il fallait dire que ce jeune homme n'avait pas toujours été apprécié, au contraire ! Il avait longtemps été redouté, repoussé… Haït. Durant presque toute son enfance et le début de son adolescence, il passait le plus clair de son temps à … terroriser et tuer ceux qui se trouvaient sur son chemin. Parfois des mauvaises personnes, parfois des innocents. Il était emplit de haine à cause du démon qui était enfermé en lui, et les nombreuses tentatives de meurtre qu'il avait subit durant sa petite enfance ne l'avaient pas vraiment aidé à se construire correctement. Ajoutez à cela le manque d'amour total que lui fournissait son père et le fait qu'il n'avait jamais connu sa défunte mère… 5 ans au four thermostat 50°C et nous obtenons un parfait psychopathe !
Heureusement, alors qu'il avait 14 ans, il rencontra un jeune garçon qui avait presque le même problème que lui… En tout cas il avait un démon dans le corps et il était rejeté par tout son village, on pouvait donc aisément les comparer. Hors, ce jeune homme était plein d'entrain, plein d'amour, extravagant, avait des amis (certes, il avait mis du temps à en avoir, mais il en avait !) et surtout… Il était heureux. Ce jeune homme appris au psychopathe l'importance de l'amour, ce qui fut assez paradoxal car il avait justement ce mot inscrit sur son front, or il n'en avait jamais compris le sens. L'extravagant s'appelait Naruto, et le psychopathe s'appelait Gaara. Depuis ce jour, Gaara commença à changer et décida d'utiliser son puissant chakra pour protéger le village et non pour y semer la terreur. Il mit du temps à acquérir la confiance de chaque habitant, mais, avec les années, il y parvint. Il était si puissant et avait tellement contribué à la protection du village qu'il finit par devenir… Kazekage, homme le plus fort et le plus important. Seul son comportement témoignait de son changement, car son apparence restait de marbre. Il paraissait toujours assez froid et inexpressif. Mais en réalité, Gaara était heureux. Heureux d'avoir réussi à gagner la confiance des habitants, heureux d'avoir rencontré Naruto, heureux d'avoir changé.
Il était assis à son bureau, dans la grande tour de Suna, quand quelqu'un frappa à la porte. Après avoir reçu la permission du Kazekage, la personne entra. C'était une jeune femme de 15 ans. Elle avait les cheveux châtains et les yeux si foncés qu'ils étaient presque noirs. Cette jeune femme s'appelait Matsuri. Elle était incroyablement timide et avait autant de confiance en elle que quasimodo. Elle se trouvait empotée, banale, moche et était persuadée qu'elle faisait partie des pires Ninja de sa génération. En réalité, cette jeune fille avait beaucoup de potentiel, mais celui-ci était bloqué par le peu de confiance qu'elle avait en elle. En réalité Matsuri n'était pas du tout moche. Elle était même franchement mignonne. Ce n'était pas une de ces filles qui fait se retourner dans la rue, d'abord parce qu'elle ne se mettait pas beaucoup en valeur, ensuite parce que ces filles là son sexy. Matsuri n'était pas sexy, elle était mignonne. La jeune femme vivait seule car ses deux parents étaient morts une dizaine d'années auparavant. Ah, une dernière chose ! Cette jeune femme était… Comment dire ? Folle amoureuse du kazekage depuis 4 ans ! Mais, comme elle le pensait si bien depuis tout ce temps, « tout ça c'est de sa faute ». Car oui, on ne peut pas obliger quelqu'un à tomber amoureux de soi, mais quand on est incroyablement beau, qu'on est un professeur et que l'on risque sa vie pour sauver celle de son élève… On met toutes les cartes de son côté pour rendre l'élève en question dingue de soi. Bien sûr, la jeune fille faisait tout pour garder secret les sentiments qu'elle éprouvait pour l'homme le plus important du village. D'abord parce qu'elle « savait » qu'elle n'avait aucune chance, ensuite parce qu'elle refusait qu'on la catégorise comme étant une groupie du kazekage. Malheureusement pour elle, quelques personnes avaient remarqué à quel point elle rougissait quand elle s'adressait à lui, à quel point elle se portait toujours volontaire lorsqu'il fallait lui apporter quelque chose, à quel point elle était heureuse quand celui-ci la félicitait pour une mission qu'elle avait accomplie. Elle avait la chance d'avoir été sa seule élève, mais depuis qu'il avait été nommé kazekage à 18 ans, elle avait été transférée dans l'équipe de Temari et ne voyais presque plus l'homme qui la rendait si folle. Cela la faisait beaucoup souffrir, mais la vie avait déjà été bien plus dure avec elle et elle savait gérer la tristesse.
Gaara releva la tête de ses dossiers et vit son ancienne élève. Il avait envoyé un anbu la chercher chez elle i peine 10 minutes et nota qu'elle avait fait vite pour venir. Matsuri s'avança jusqu'au bureau et s'inclina devant le chef du village.
- Matsuri : Vous souhaitiez me voir Gaara-sama ?
- Gaara : Bonsoir Matsuri.
Matsuri rougit en entendant le kazekage prononcer son nom. Elle fit ce qu'elle pu pour réussir à soutenir son regard et battu son record en tenant 4 dixièmes de seconde, après cela, elle devint soudain particulièrement intéressée par la lampe qui était posée sur le bureau de Gaara. Gaara s'était souvent demandé pourquoi Matsuri rougissait toujours si facilement, avec le temps il en avait conclut qu'elle était simplement très timide.
- Gaara : J'ai quelques questions à te poser.
Matsuri était tellement abasourdie qu'elle en oublia la lampe. Elle fixa Gaara avec étonnement. « Des questions à me poser, à moi ?! » pensa-t-elle.
- Matsuri : Je… Je vous écoute.
- Gaara : Comment te sens tu en ce moment ?
Matsuri cru rêver ! Le kazekage était en train de lui demander comment elle se sentait, mais qu'est ce qui lui prenait ?!
- Matsuri : Euh… Bien.
- Gaara : Est-ce que tu te sens à l'aise dans tes missions ?
- Matsuri : Cela dépend Gaara-sama, j'ai toujours… Peur d'être inutile ou de f… Faire échouer l'équipe mais je fais t… Toujours au mieux p… Pour que cela n'arrive pas.
- Gaara : Et dans ton équipe ? Temari te satisfait-elle en tant que sensei ?
- Matsuri : Oui… Bien sûr ! Temari-sensei est très forte et talentueuse !
- Gaara : Bien. Tu peux disposer.
- Matsuri : Ex… Excusez moi Gaara-sama, je ne voudrais pas vous manquer de respect mais… Pourquoi me poser toutes ces questions ?
Gaara soupira et regarda son ancienne élève. Pour la première fois depuis bien longtemps, il la détailla. Il fut surpris de voir comme elle avait changé. Ses cheveux étaient devenus longs et étaient attachés en une queue de cheval, ses yeux étaient légèrement maquillés, son corps aussi s'était transformé. Sans même qu'il ne s'en aperçoive, Matsuri était devenue une jeune femme au fil des ans ! Il hésita légèrement… Devait-il lui dire la vérité ? D'un côté, il ne voyait pas l'intérêt de mentir à son ancienne élève, de l'autre il se disait que Temari avait peut-être envie que cela ne lui soit pas répété… Oh et puis flûte ! Il avait autre chose à faire que de se prendre la tête avec des histoires pareilles…
- Gaara : Selon Temari, tu ne vas pas bien.
- Matsuri: P ... Pardon?
- Gaara: ...
- Matsuri : Gaara-sama je vous assure que je vais très bien.
Bien sûr, la jeune fille mentait. Evidemment qu'elle n'allait pas bien. Même si Temari était une excellente sensei, le destin l'avait fait s'éloigner de l'homme qu'elle aimait, et désormais, non seulement elle n'attirait toujours pas son attention, mais en plus elle ne pouvait plus avoir ne serait-ce que la chance de le voir et essayer de devenir un jour son amie. Car oui, même si Matsuri avait abandonné l'idée d'être aimée par le kazekage, elle souhaitait être une amie pour lui, un soutien, une aide…
- Gaara : Bien… Alors tu peux disposer.
Matsuri s'inclina et s'éclipsa. Elle se retrouva vite assise sur un toit, à contempler la lune. Elle se retrouva aussi très vite à pleurer. Matsuri s'isolait souvent pour pleurer, cela lui permettait de faire le vide et de ne pas montrer aux autres à quel point elle était faible. Elle se trouvait si stupide. A cause de cette saleté de chagrin d'amour, elle mettait sa sensei dans l'embarras, et maintenant, le kazekage lui-même devait la trouver inutile et… faible. Elle se doutait qu'elle avait déjà une image de faible à ses yeux, après tout il lui avait déjà sauvé la vie, mais maintenant, elle était aussi certainement catégorisée « fille maussade ». Super ! Elle enfouit sa tête entre ses bras et laissa couler les larmes silencieusement.
De son côté, Gaara ne se sentait pas très bien non plus. Il ne savait pas ce qu'il avait. Il avait comme un mauvais pressentiment. Après tout… pas besoin d'être un expert en relation humaine pour voir que Matsuri cachait quelque chose. Il se demandait s'il devait intervenir… D'un côté il avait des responsabilités bien plus importantes et n'était plus son sensei, de l'autre il avait tout de même été son sensei et se devait de s'assurer du bien-être de ses ninjas en tant que kazekage. Finalement, ne sachant quoi choisir, il écouta ce qu'il avait envie de faire et décida de partir à sa recherche. Il activa son 3ème œil et lui fit observer le village. Il ne lui fallut que quelques secondes pour la trouver, assise sur un toit, tête baissée. Est-ce qu'elle pleurait ?
Matsuri se lamentait en se parlant à elle-même : « Qu'est ce que je peux être stupide… Quand est ce que j'arriverai enfin à me sortir de tout cela et à devenir une Ninja forte et indépendante ? »
- Gaara: Matsuri?
Matsuri faillit faire une crise cardiaque, elle poussa un petit cri et sauta sur ses deux pieds en sortant un kunaï. Elle faillit faire une deuxième crise cardiaque en réalisant qui était son « adversaire ». Elle faillit faire une troisième crise cardiaque en réalisant qu'elle avait encore des larmes sur ses joues et que le kazekage l'avait surement remarqué… Mais qu'est ce qu'elle avait fait pour mériter ça ?!
- Gaara : Tu as de bons reflexes, mais tu aurais du ressentir ma présence plus tôt, seulement, tu avais baissé ta garde. Un ninja ne doit jamais baisser sa garde.
- Matsuri : Je suis désolée Gaara-sama.
Elle baissa la tête, honteuse, pour la cinquantième fois de la journée. Elle n'avait qu'une envie, s'enfoncer sous terre et s'y cacher pour les dix prochaines années.
Gaara avait vu tout de suite que son ancienne élève n'allait pas bien. Il ne savait pas vraiment quoi faire…
- Gaara : Souhaites tu que je te laisse seule ?
- Matsuri : Euh… Je…
- Gaara : Nous pouvons parler si tu le souhaites. Je vois bien que tu ne vas pas bien. Inutile de le cacher désormais.
Matsuri se sentait si mal, mais si mal !
- Matsuri : Gaara-sama, je vous remercie de votre attention, cela me touche beaucoup. Mais je vais bien et vous êtes le kazekage désormais et non mon sensei, vous n'avez pas de temps à perdre avec une ninja de basse classe telle que moi.
- Gaara : Le kazekage passe son temps comme il le souhaite et avec qui il le souhaite. Maintenant explique moi ce qui te tracasse Matsuri.
Matsuri rougit en entendant Gaara prononcer son nom. Elle le vit s'assoir à côté d'elle et, ne pouvant y échapper, elle s'assit à son tour. Elle se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir inventer afin de ne pas lui révéler ce qui la tourmentait.
- Gaara : Je t'écoute.
- Matsuri : Gaara-sama, pour répondre à votre question de tout à l'heure… Oui je me plais avec Temari-sensei, mais je ne peux pas nier que votre enseignement me manque. Vous avez été pour moi un excellent sensei, patient, attentif, à l'écoute et surtout, vous m'avez appris à surmonter ma peur des armes et ce sans me juger, ou toutefois sans me le montrer. Alors oui, c'est vrai que je n'ai pas à me plaindre, mais parfois… Et bien…
Matsuri rougit jusqu'à la racine des cheveux.
- Matsuri : Vous me manquez.
Matsuri avait choisit de dire la vérité, enfin… Une partie de la vérité, seulement la surface ! Elle n'allait tout de même pas lui dire qu'elle était folle amoureuse de lui !
Gaara fut très touché par les mots de son élève, même s'il ne laissait rien paraître.
- Gaara : Merci Matsuri. Mais je pense que tu ne me dis pas tout. Je ne pense pas que tu pleurais sur ce toit simplement parce que je te manque, il y a autre chose qui te fait bien plus souffrir, qu'est ce que c'est ?
Matsuri n'avait qu'une envie, partir en courant. Elle ne pensait pas que son ancien sensei avait fait autant de progrès, désormais il faisait des longues phrases, savait lire les autres… Qu'est ce qu'elle allait bien pouvoir dire à présent ? Il était absolument hors de question qu'elle lui dise la vérité… Quoi que, cela dépendait de la vérité…
- Matsuri : Je… C… C'est vrai. Vous avez raison. Il y a quelque chose qui me… tracasse.
- Gaara : Je t'écoute.
- Matsuri : Gaara-sama ne le prenez pas mal, mais je ne veux pas vous le dire. Laissez moi gérer cela toute seule, je suis plus forte que vous ne le croyez, j'arriverai à passer outre ! Je souhaite réellement garder cela pour moi.
- Gaara : Bien, c'est ton droit. Mais je t'encourage à en parler, à n'importe qui. Cela pourrait te faire du bien.
Matsuri hocha la tête et sourit à cet homme qu'elle trouvait si beau et si admirable. Gaara ne répondit pas car il ne souriait jamais, mais Matsuri avait l'habitude. Il se leva et s'en alla sans ajouter un mot.
