Titre : Exclusion

Auteur : Plikt

Disclaimer : Aucun des personnages de GW n'est à moi…

Genre : Ah… Un peu sérieux, un peu fantastique sans doute sur la fin… Et puis allez savoir encore quoi…

Couples : SI je les dis maintenant… Mais bon vous aurez deviné !!

Note : Pardonnez pour la grossièreté dont je vais bientôt faire preuve tout au long du texte, mais c'est pas ma faute !


Chapitre 1

Un nouveau jour se lève.

Encore un…

Tant qu'à faire, il aurait pu rester couché au lieu de faire chier le monde.

Mais non, Monsieur était bien trop motivé à faire baver ces pauvres êtres humains, condamnés à bosser pour gagner leur pain quotidien.

Eh bin le soleil, il pouvait carrément aller se faire foutre.

Et royalement en plus !

C'est ce que pensait Heero Yuy en se retournant pour échapper au rayon matinal qui avait vaillamment tenté de le faire sortir de son lit.

Il finit cependant par ouvrir les yeux.

11h30…

Il avait la vague impression d'avoir oublié quelque chose d'important…

Il voulu refermer les yeux et se planquer sous les couvertures…

Mais c'était poussé par la faim qu'il finit par quitter ce lit trop grand et trop froid.

Lit qui s'était toujours retrouvé dans cet état depuis bientôt 4 ans.

Lorsqu'il entra dans sa cuisine (sombre, et même sale) il eut l'agréable surprise de trouver un joli papier portant la romantique écriture de sa femme.

« Comme je le pensais, tu t'es même pas levé, crétin. J'ai récupéré Théo et je l'ai emmené à l'école (tu te souviens de Théo au fait ? Tu sais ton gamin de 8 ans… Et non ce n'est pas une marque de bière). Je te le ramène dans deux semaines, et t'en fais pas, je lui laisserais de quoi manger cette fois. »

Oui, enfin, l'écriture de son ex-femme.

Salope.

Et le joli papier était en fait un simple morceau de PQ trouvé par là…

Mais pour qui elle se prenait au juste pour le critiquer comme ça ?

Il avait pas fait assez attention au petit.

Qu'elle aille se faire voire, il gérait son temps comme il le voulait, et c'était pas cette grognasse avec son magasin « bon chic bon genre » qui allait le faire changer.

C'était pour ça qu'elle l'avait quitté d'ailleurs…

Cette conne avait qu'à pas l'épouser si elle l'aimait pas comme il était !

Heero sortit de son placard une boîte de raviolis, de son frigo une canette de bière bien fraîche, et il s'affala devant sa télé, son repas devant lui.

Enfin, son repas, et celui d'avant, et celui d'avant, et encore d'avant…

Il s'était peut-être un peu laissé aller.

Il eut cette pensée un court instant.

Elle fut vite remplacée par les résultats d'un match de foot d'ont il se foutait, mais qui le fit quand même hurler, et par sa bière et ses raviolis aussi froids l'un que l'autre.

Heero Yuy n'avait pas toujours été cet individu peu fréquentable (et peu fréquenté d'ailleurs…).

Il fut même un temps ou il avait été considéré comme « quelqu'un de bien ».

Remontons dans le temps si vous voulez bien.

Nous allons déjà revenir environ 26 ans en arrière.

C'est la naissance d'un beau bébé qui s'avère être notre Heero !

Né dans une « bonne famille » plutôt fortunée, il avait tout pour que le bonheur puisse lui sourire.

Sauf le père…

Né d'un amour véritable, il n'était pas né de l'époux légitime de sa mère.

D'où le fait qu'il ait été toujours très proche de sa mère.

Et que le jour de ses 18 ans, enfin arrivés, il ait été un peu jeté dehors par son père adoptif.

Mais là encore il n'avait pas eu à s'inquiéter, sa mère lui avait promis de faire en sorte qu'il reçoive chaque mois une somme lui permettant de vivre confortablement et même de faire ses études.

A cette époque, Heero Yuy avait tout de même sa fierté.

Ne voulant rien devoir à personne, il avait opté pour des études courtes.

Peu diplômé, mais néanmoins cultivé, il avait réussi grâce à son talent à monter une jolie petite boîte d'informatique.

Il avait durant cette période rencontré sa femme, Réléna, une charmante jeune fille qui ne comprenait rien à l'informatique et qui passait à son magasin presque tous les jours (et qui ne tarderait pas à devenir la pire des chiennes).

Rapidement arrivèrent mariage et bébé…

A 20 ans, Heero Yuy avait tout pour être heureux.

Mais, si son bonheur était arrivé si brusquement, il lui fut tout aussi vite repris.

Sa boîte coula face à la grosse multinationale qui avait installé une de ses filiales tout près.

Oh, il avait maudit plus que tout ce Winner qui était à l'origine de tout (et il continuait fréquemment à le maudire bien qu'il soit mort et enterré depuis environ 3 ans…).

N'ayant plus guère de raisons de se lever, puisque plus de travail, il avait arrêté.

Sa pétasse de femme ne « pouvait plus supporter cette situation », aussi « c'était mieux pour eux de se séparer avant de se détester ».

Quand elle lui avait dit ça, il lui avait répliqué que c'était trop tard.

Après ça, tout était plus rapide.

Plus de contacts.

Plus d'envies.

Alcool.

Alcool.

Alcool…

Parfois il dormait aussi…

On appelle cet état l'exclusion sociale.

D'après un certain Robert Castel (qu'il emmerdait profondément), il se trouvait en zone de désaffiliation, pas de travail et isolement relationnel.

Il avait apprit ça à la télé et ça lui faisait une belle jambe.

Enfin, pour lui qu'on lui dise qu'il était « un peu en marge de la société » c'était comme dire à un aveugle qu'il y voyait « un peu rien » (ou à un sourd qu'il entendait pas grand chose, enfin, vous voyez la logique…).

Aussi, c'était parfaitement conscient de sa solitude et de sa non adaptation à la société de consommation qui l'entourait qu'Heero Yuy s'était une nouvelle fois endormit devant sa télé.

Un lundi après-midi.

Et étrangement, ce ne fut ni la faim, ni cette éternelle soif qui le sortirent de ce coma profond.

Quelqu'un sonnait à la porte.

Il regarda sa montre.

15 heures.

Trop tôt pour que ce soit Réléna qui vienne l'engueuler (en plus elle venait plus. Elle préférait le téléphone.).

Il ne faisait pas de bruits donc pas de raisons que les voisins débarquent, même si c'était pour un demander un service (il envoyait chier tout le monde donc… personne venait).

C'était donc très certainement sa mère, venu l'engueuler et lui dire que ce mois ci elle ne l'aiderait pas financièrement.

Oui, si à une période Heero avait pu refuser l'aide maternelle, depuis sa perte de revenu elle était devenue son unique moyen de subsistance…

Et elle venait tous les 30 du mois pousser une gueulante.

D'où le fait que le mois de février était de loin le mois préféré d'Heero…

Donc c'était pas vraiment pressé qu'Heero alla ouvrir.

En passant devant la glace de l'entrée, il se rendit compte des dégâts.

Pas rasé, même pas habillé, il se baladait juste avec son vieux bas de pyjama.

Les cheveux tellement pas coiffés qu'ils ressemblaient à un nid d'oiseau (encore pire que son habituel aire ébouriffé).

Mais bon, sa mère en avait déjà vu d'autres…

Enfin, sauf que c'était pas sa mère à qui il ouvrit.

Sauf si elle était devenue un jeune homme aux longs cheveux et aux yeux violets…

Bah, la science faisait de sacrés progrès mais pourquoi diable sa mère aurait-elle voulu se transformer en ce genre de créature de rêve ?

Face à cet inconnu, Heero était surpris.

Et Heero n'aimait pas être surpris.

Donc il ne disait rien pour mettre l'autre tout aussi mal à l'aise que lui.

Ce qui semblait fonctionner puisque l'autre regardait un dossier et demandait en hésitant.

-Heu… Heero Yuy ?

-Hn…

L'autre ne se laissa pas démonter et continua même.

-Je suis… Envoyé par votre mère pour m'occuper de vous.

Et en disant des mots aussi stupides, le plus naturellement du monde, il lui tendit une lettre.

Il reconnu bien le style de sa mère qui lui présentait effectivement ce garçon, Duo Maxwell, comme « aide à domicile ».

Sauf qu'il allait le lui squatter, son domicile.

-J'ai passé l'âge des baby-sitters.

-Je le sais. C'est d'ailleurs pour ça que c'est moi qui suis ici et pas une gamine de 16 ans.

Heero lui jeta un regard critique.

Habillé d'un jean délavé et d'un sweet déchiré, Duo faisait pas vraiment adulte…

En ajoutant à cela un visage encore marqué par l'enfance…

Traiter des filles de 16 ans de gamines, c'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité.

Et sa nounou à lui, quel âge elle avait ?

Heero n'en avait strictement rien à faire.

Il laissa la porte ouverte et Duo, récupérant son sac à dos, entra à sa suite.

Heero guetta les moindres réactions de ce gamin natté.

Le peu de gens qui étaient entrés chez lui ont eu différentes expressions.

Dégoût, pitié ou compassion principalement.

Connards, snobinards ou chieurs quoi…

Et Heero se demandait vraiment à quelle « race » Duo appartenait.

Ce dernier n'eut aucune réaction.

Pas une expression.

Un visage parfaitement neutre.

Et même un sourire que beaucoup auraient qualifié de sympathique lorsqu'il demanda.

-Ça ne vous dérange pas si je dors dans le canapé ?

Heero le détesta immédiatement.

Cette sainte nitouche était trop parfaite pour être vraie.

Comme sa salope de femme (enfin ex).

Aussi pour toute réponse, Duo eut droit à un :

-Hn.

Et Heero partit s'enfermer dans sa chambre.

Finir une sieste qu'il avait bien mérité après tous ces efforts…


A suivre…

Voilà, c'était donc le premier chapitre !!

Ça mérite une chtite review né ?