Cet OS a été écrit dans la cadre d'une Nuit du FoF. Il fallait rédiger un OS en une heure sur le thème "jongler".

Vous pourrez remerciez Misty qui m'a remis en tête les mamans de Chris juste avant que le thème soit annoncé (sans quoi j'aurais peut-être pas eu d'idée du tout pour ce thème, donc merci !).


Gemma et Constance Giacometti aimaient raconter l'histoire de leur fils qui découvrait la glace. Gemma insistait qu'elle ne l'avait jamais forcé, que Chris était tout simplement tombé amoureux de la discipline et qu'elles avaient même été surprises de son enthousiasme. Constance s'attardait sur les détails, comme la façon dont les yeux de Chris s'étaient mis à briller et que, si rationnellement c'était plutôt dû à la lumière, émotionnellement Constance se disait que c'était le coup de foudre. Une carrière toute tracée, en somme.

Mais Christophe Giacometti n'était pas aussi simple qu'il avait l'air. Même si le patinage était son moment préféré, il avait très vite voulu tester d'autres choses. Il avait voulu tester absolument tout, en vérité. Gemma avait appris à reconnaître le sourire qu'il arborait sitôt que la curiosité le gagnait, si bien que lorsqu'il tournait la tête – généralement pour dire « je veux faire ça ! » - elle s'y attendait déjà. C'était un désir d'aventure, de l'émerveillement, un besoin de bouger, une envie de ne pas perdre un instant, qui peut-être le motivait.

Quand Chris s'était épuisé au basket, à l'athlétisme, à la danse, au dessin, à la poterie, à la cuisine, c'était sur la glace qu'il se reposait. C'était dans ses patins qu'il se sentait le plus à sa place, c'était réconfortant, comme retourner dans son lit après une longue journée, comme un câlin de ses mamans. Mais Chris avait tout autant besoin du reste, de cette alternance d'activités, de cette nouveauté.

Constance, souvent, se demandait jusqu'où il irait, jusqu'où toutes ces décisions qui semblaient trop spontanées pourraient le mener, combien de temps il serait capable de continuer ainsi, et si, au final, c'était une bonne chose. Elle savait très bien que Gemma était pareil, impulsive, avec peu de pensées pour le long terme, et elle trouvait ça beau. Mais elle se souvenait aussi très bien les ennuis que cela avait apporté à Gemma quand elle était patineuse – et même après. Le monde n'appréciait pas toujours les trop curieux. Le monde aimait que tout soit à sa place et qu'on n'y bouge pas. Il y avait peu de place pour les gens qui, comme Chris, débordaient de toute part.

Avec le temps et parce que l'enthousiasme de Chris était toujours doux, Constance s'inquiétait moins. Après tout, Gemma s'en était bien sortie – toujours blessée par les médias et ce qu'ils avaient fait de son image, mais elle respirait. Et Chris continuait à tout essayer, à vouloir tout découvrir, au fur et à mesure qu'il se rapprochait de plus en plus du patinage. Toujours avec plus de plaisir, toujours avec les yeux brillants.

Et puis, elle l'admettait intérieurement, l'admiration de Chris pour Victor Nikiforov la rassurait. Il y avait quelque chose de réconfortant dans cet autre adolescent duquel émanait la même énergie vive, la même passion qu'il ne cherchait pas à retenir, qu'elle trouvait chez son fils. Le même désir brûlant de suivre ses envies et se donner à fond. Victor inspirait Chris. À chaque programme, à chaque interview Chris était fasciné. Et Victor rassurait Constance, car sa réussite, comme celle de Gemma à l'époque, lui rappelait que le monde avait encore de la place pour les cœurs volatiles, pour ceux qui vivent par passion, de spontanéité et d'aventures.