Disclaimer : Tout appartient à cette chère Rowling, évidemment ! Et certains personnages, comme Véronique et Michelle que vous apercevrez plus tard, appartiennent à ma comparse Eve. Vous pouvez les retrouver dans sa fic Biophologie.
Avertissement : Gros délire, humour noir, et OOC en perspective. Probablement quelques fautes aussi, et j'en suis désolée d'avance.
Références : Beaucoup. J'essaierai de les mettre à chaque fin de chapitre. Des fois qu'il y ait matière à discussion. Car entre fans, faut se soutenir !
- Ce qui nous plaît dans le fait d'être mangemort ? Répète Yaxley en se grattant le menton, l'air de réfléchir à la question.
C'est la rentrée des nouvelles recrues et pour l'occase, le maître nous a demandé d'organiser une réunion pour répondre à leurs questions et leur expliquer les tenants et les aboutissants du métier.
Personnellement je pense qu'on aurait pu s'éviter la corvée en leur refilant des prospectus et en allant prendre un verre à la taverne mais bon. Personne n'avait le temps et puis ce n'est certainement pas à ces illettrés de Crabbe et Goyle qu'on aurait pu demander de rédiger un guide du mangemort débutant.
- Ben... On est une entreprise sérieuse mais qui sait rester à l'écoute de ses employés.
Si l'on peut même dire "employés". J'attends toujours ma fiche de paye.
- Ici pas d'injustices ! On accepte les femmes, les moches, les gros, les vieux, les petits, les plus jeunes-
- Les plus cons, ajoute Travers.
Il fixe brièvement les deux gardes du corps de Lucius et se met ensuite à siffloter l'air de rien en contemplant le plafond.
- ... euh oui aussi mais faut bien faire avec ce qu'on a. Ce que je veux dire, c'est qu'on forme une grande communauté. On collabore entre personnes issues de plein de milieux différents.
- Bien sûr, nous n'acceptons ni les moldus ni les Sang-de-Bourbe mais hé. Pas besoin de vous expliquer pourquoi. Vous savez pour quoi vous avez signé.
Il y a un silence.
- Avec ce poste, se lance MacNair, j'ai enfin trouvé un employeur qui me permet de faire valoir mes compétences. Toutes ces années à couper du bois, c'est révolu !
Il caresse sa hache d'un air amoureux. La recrue debout à côté de lui a l'air prête à s'évanouir et ça me fait marrer.
- Et c'est important dans ce monde où l'emploi est précaire et où on ne fait pas forcement ce qu'on veut.
- Ici au moins on peut.
- Et on le fait bien !
- Moi dans la famille, babille Nott, on est mangemort de père en fils. Euh... Depuis deux générations. Mais c'est déjà pas mal. Pas vrai fiston, il rajoute en donnant une tape dans le dos de son fils.
La tape est tellement forte que le dit fiston se prend le bord de la table en plein ventre et se met à cracher sur sa chaise, le visage plus violet qu'une escalope.
On se tait.
- Les filles, finit par se prononcer Amycus Carrow.
Il y a des babillages. Certains enthousiastes, d'autres moins.
On sait tous où Amycus veut en venir et ça inclut Bellatrix.
- Non, non et non ! S'énerve t-elle. Combien de fois je vous l'ai répété ? On ne baise pas avec la vermine !
- Même si c'est un viol ?
- T'inquiète pas qu'on avait bien compris que tu parlais de viol, je marmonne. Qui voudrait se laisser baiser par toi de son plein gré. Avec ta sale gueule de phacochère écrasé sur la route.
Evan se fend d'un petit rire.
- Quoi, qu'est-ce que t'as dit ? Siffle en même temps Amycus en se tournant vers moi.
- Euh, j'ai dit... J'ai dit, je mangerais bien un phacochère pour casser la croûte.
- T'es sûr ? Parce que j'ai l'impression que ce que tu disais était beaucoup plus long et plus insultant.
- C'était pas insultant mais oui c'était plus long. Je t'ai fait un résumé pour que tu comprennes mieux.
- Tu me prends pour un idiot ?
- Tu trouves que je te prends pour un idiot ?
- Est-ce qu'on peut en revenir au sujet, s'interpose Bellatrix.
- Je vais te casser la gueule en sortant, attention, m'avertit Amycus en ignorant notre camarade préférée.
- D'accord, je t'attends. Quand t'auras appris à tenir ta baguette à l'endroit. Tu m'enverras un hibou.
- Le sujet.
- Espèce de petit-
- LE SUJET J'AI DIT !
Amycus me regarde d'un air renfrogné en respirant très fort par le nez et se rassoit finalement, sa baguette toujours à la main. Je lui souris d'un air goguenard avant de concentrer mon attention sur Bellatrix.
- Donc. Le sujet. C'était quoi déjà ? Oui. Le viol. Donc. Viol ou pas viol, on ne baise pas les moldus. C'est comme ça. Voilà.
- Pourquoi ?
- Parce qu'ils vous refilent des maladies en un claquement de doigts. Qui sait quelles vilaines bactéries ils pourraient vous transmettre. On se retrouverait tous contaminés. Et je ne vous parle même pas de ce qui arrivera si jamais leurs femelles se retrouvent en cloque. On a déjà assez de bâtards au sang-impur comme ça, inutile d'encourager le mouvement, crache t-elle non sans jeter un regard noir à Rogue au passage.
- Oui mais. On est en guerre. Et le viol, c'est un symbole de domination, relève Antonin Dolohov. Alors pourquoi on ne pourrait pas asseoir notre supériorité sur les moldus de cette manière ?
- Parce qu'on domine déjà les elfes de maison et les animaux, et est-ce que pour autant on est allé coucher avec ?
- ...
- Non ! Et pourquoi ? Parce qu'on mélange pas les torchons avec les serviettes ! Tempête Bella en tapant du poing sur la table. Alors si j'apprends qu'un seul d'entre vous a mis une Sang-de-Bourbe en cloque, je lui coupe la bite, c'est bien clair ?
Amycus aborde une moue renfrognée et le silence se fait.
Je suis sûr que vous êtes en train de vous dire, mais qu'est-ce que c'est que ces psychopathes ?
Et bien détrompez-vous, on est des psychopathes, peut-être, oui, mais on sait aussi se tenir et être sympathique.
- Et sinon y'a l'ambiance.
- Ah ça ! Les petites virées entre amis, c'est vrai qu'il n'y a rien de mieux quand on fait une descente chez les moldus. C'est convivial. On rigole, on échange les potins au coin du feu.
- En gros, les cadavres qu'on brûle en tas une fois le travail fini.
- Moi j'aime bien parce que ça me fait de l'engrais et je dois dire que mes plantes poussent plutôt bien, après, pépie Thorfinn Rowle.
- Ah bah tiens en parlant de ça, est-ce qu'il te reste de ces délicieux navets que tu m'as apportés la dernière fois ? Interroge Avery.
- Deux-trois cagettes. Pourquoi ? T'en veux ?
- J'en veux bien oui. C'est pour un potage, ça calme les douleurs menstruelles de ma mère.
- Ravi de l'apprendre, grince Lucius.
Silence.
.
.
- Non et puis c'est bien, reprend Antonin. On peut se défouler. Quand on a eu une dure journée.
- Car la vie n'est pas évidente pour tout le monde. Au lieu de ressasser dans notre coin, on peut satisfaire nos pulsions sans crainte d'en affecter nos proches. Et c'est pour ça que quand je peux pas tuer, je fais le ménage ! Je termine d'une voix toute fière en m'immisçant dans la conversation.
C'est qu'ils ont souvent tendance à se foutre de ma gueule quand je me mets tout d'un coup à péter un câble en voyant de la poussière sur le parterre ou des restes de sang sur le coin des meubles des maisons de moldus qu'on vient de visiter.
Mais bon.
Je veux dire, déjà que la plupart du temps, on rentre chez les gens sans frapper, le moins qu'on puisse faire c'est de laisser les lieux propres en sortant.
- Oui, et puis, autre exemple, babille Rodolphus, quand Bella ne fait rien, elle est de mauvaise humeur, je m'en prends plein la nouille. Mais une fois rentrés de mission, après avoir tué, torturé, massacré, éventré, on se saute dessus tellement on est excités ! Et alors là je peux vous dire qu'on est amplement satisfaits.
- Parle pour toi, grommelle sa femme.
Mais on fait mine de ne rien entendre pour ne pas que leurs disputes de couple viennent pourrir l'ambiance.
- Oui et puis on peut s'aérer l'esprit. Se vider la tête et ne penser à rien.
- Laisser libre court à notre fantaisie et à notre créativité, ajoute pompeusement Bella.
- Ah oui, ça, j'interromps. On voit jusqu'où ça te mène, ta créativité. Je suis sûr que ton rêve c'est de retapisser tes toilettes avec des boyaux et de ranger ton papier toilette dans des portes pq faits maison à partir de crânes humains.
- Tu veux que je me sers de ton crâne ? Elle éructe.
- Que je me serve, je corrige.
Elle se lève de sa chaise et me menace de sa baguette, comme l'a fait Amycus plus tôt.
Je me contente de lui offrir un sourire sarcastique en me balançant sur ma chaise. Elle marmonne des insultes dans sa barbe et finit par regagner très lentement sa place.
Détrompez-vous, d'habitude c'est pas aussi facile. Je me prends un mur ou deux.
Là elle se tait mais ça veut dire qu'elle mijote quelque chose.
- Non et puis, ça fait un peu de ménage, croit bon de commenter Lucius.
- C'est vrai. On pense au développement durable.
- Le développement durable, mes amis, le développement durable !
- Parce qu'il faut éviter les pollution bourbesque. Avec la moldification, les modes de vie ont changé. Mais est-ce qu'on veut que ça change, nous ? Non ! On veut pas. Avec le développement durable, en menant des actions contre la moldification, on peut protéger nos territoires, nos cultures, mais aussi, et alors là attention, penser au bien-être des générations futures.
- C'est vrai...
- Bien sûr que c'est vrai ! S'excite Nott. On y pense pas assez mais je n'ai pas envie de laisser à mes petits-enfants un monde où tous les Sang-de-Bourbe auraient pris le pouvoir. Parce que plus tard, qu'est-ce qu'on dira à nos enfants si ces pignoufs de Bourbes leur prennent leur boulot ? HEIN ? Si on continue à ce train-là, nos enfants iront s'accoupler avec des chèvres et alors là quoi ? Tout va se perdre ! C'est plus les Sang-de-Bourbe que l'on devra craindre ! C'est les mutants mi chèvre-mi sorciers-
- Euh personnellement ma réflexion n'allait pas aussi loin, commente Yaxley d'une petite voix.
- ... Et pas question que mon petit fils s'acoquine avec une chèvre !
Le vieux Nott se tait, son fils ne dit rien, on voit bien que tout les deux sont très préoccupés par l'avenir de son futur enfant. Parait que la femme de Nott junior est enceinte et qu'elle accouchera dans six mois, donc bon, ça se comprend, mais je doute quand même que le petit Théodore aille s'accoupler avec une chèvre.
A la limite, baiser une chèvre, je veux bien. Y'a des péquenauds prêts à tout expérimenter. Mais s'accoupler, quand même ?
Je m'attends à ce que quelqu'un rebondisse sur la question mais à la place on a juste droit aux divagations de Travers qui essaie de faire part de son point de vue à une autre nouvelle recrue. Regulus Black. Le cousin de Bellatrix.
Il a l'air de se faire royalement chier mais impossible de vous dire si c'est à cause de Travers ou s'il remet juste en question son adhésion à ce groupuscule de cinglés.
- ... Parce qu'on est Sang-Pur ou on ne l'est pas, voilà tout ! A un moment, il faut faire un choix entre ses origines. On ne peut pas être sorcier et moldu tout à la fois. Tout comme on ne peut pas être anglais et africain tout en même temps. Et d'ailleurs je trouve que les africains, on en parle pas assez. Parce que qui a encore essayé de me piquer mon emploi l'autre jour ? Encore un africain ! Et voilà, après je vais finir par me retrouver vigile à la sortie des chiottes du ministère ! Et ça, pas envie ! Alors qu'ils retournent donc égorger leurs poulets au bord du Nil ces culs de foin !
- Oui enfin ce n'est pas la question Travers...
- Si ! Ça a tout à voir ! Tout !
- Oui enfin moi je ne me suis pas engagé par rapport aux africains, avance Regulus.
- Et bien t'aurais dû parce qu'après il sera trop tard quand tu devras payer pour la cotisation de tes sales vautours de voisins étrangers ! Rouspète Travers.
- C'est raciste ce que tu dis.
- Non. Tout ce que je dis c'est qu'au zoo on a pas le droit de balancer des cacahuètes aux singes. Donc je ne vois pas pourquoi dans la vraie vie on nous emmerde pour leur donner de l'argent.
- ...
- Bon d'accord, si tu le dis. Euh. On ne va pas s'éparpiller là-dessus toute la journée hein ! Ça va embrouiller tout le monde. Alors ? Quelqu'un a quelque chose à dire ? Quelque chose qui ne concerne ni les chèvres, ni les africains de préférence.
- Les arabes ? Propose Travers.
- ...
- Y'en a un qu'a essayé de me refourguer un tapis volant de mauvaise facture l'autre jour. Un vrai voleur ! Cent-cinquante gallions pour un vieux morceaux de moquette qui sentait le vomi de chameau ! Non mais vous vous rendez-compte ?
- Non, merci, ta gueule. Quelqu'un d'autre ?
.
.
- Et bien moi ce que j'aime dans le fait d'être mangemort, débite Evan pour en revenir au sujet tandis que Travers boude dans son coin, c'est que c'est plutôt festif. Il y a une bonne camaraderie et on ne s'ennuie jamais.
- C'est pas faux. D'ailleurs si on peut prendre un exemple... Avant Rogue n'avait pas d'amis.
Il grommelle. Il ne devait pas avoir envie de se prononcer sur la question mais je suis sûr qu'il le pensait fortement.
- Mais maintenant il en a ! Je fais en tapant dans mes mains.
Ou tout du moins il a trouvé des gens pour supporter sa gueule.
Avery, Mulciber... Bon ils ont une sale gueule tous les trois, ils se reconnaissent entre eux.
- Et puis avec l'uniformisation des masses on est tous égaux, tous pareil, avec la même cape et la même tenue de travail, commente quelqu'un. Pas comme au ministère où tout le monde est toujours en train de jaser sur la marque de ta robe.
Notre regard se porte de nouveau sur Rogue qui a toujours les robes les plus moches.
Où est-ce qu'il se dégote ses fringues ? Il les fabrique lui-même ?
Hop, un petit sac poubelle par-ci, hop, un petit-sac poubelle par là, on fait les bras, on fait les jambes, petite trou pour la tête, petite couture pour que ça ait de l'allure...
Non, sérieusement. Un jour faudra lui apprendre à se fringuer à ce laideron.
C'est pas parce qu'on est ruiné qu'on peut se permettre de porter de la merde sur le dos. Le manque d'argent n'empêche pas le bon goût.
- En plus le noir, c'est une couleur qui amincit, babille Avery.
- Ah oui ?
- Où qu'il a vu qu'il avait minci lui ? Je chuchote à Evan.
- Il devrait faire relooking de l'extrême, me souffle ce dernier avec un rictus.
Je contemple l'autre obèse terminer de s'enfiler un sandwich au salami et ne peux m'empêcher de grincer des dents.
Le bruit qu'il fait en mâchant, la mayonnaise qui dépasse de son sandwich et qui dégouline sur son menton, ses doigts collants qu'il essuie sur sa cape...
On dirait qu'il le fait exprès.
Tout, tout pour m'énerver ! On lui a donc jamais appris à manger correctement cet espèce de cochonnet hyperphagique ? Il pourrait au moins se prendre une serviette. Je ne sais pas, quelque chose ! De quoi on a l'air nous en pleine bataille si on se promène la robe dégoulinante de mayo ?
Les gens vont nous prendre pour des gros crades, et alors là, notre crédibilité, qu'est-ce qu'elle devient, hein ? Rien ! Que dalle ! Zéro !
Mes poings se crispent, je m'apprête à me lever pour aller lui donner une bonne patate, mais une main sur mon bras m'intime de me rasseoir.
- On se calme, me souffle Evan.
- Mais il fout des miettes partout ! Je proteste en vain, au bord de la crise de nerf.
Je déteste les miettes.
Ça attire les rongeurs, après il faut mettre des tapettes partout...
Et moi les tapettes, j'aime pas ça. La dernière fois que j'ai posé un piège à rat je me suis moi-même coincé la main dedans en voulant récupérer ma chaussette sous le placard et croyez bien que j'ai pas apprécié.
D'ailleurs c'était même pas ma chaussette, c'était celle du chat.
Oui je mets des chaussettes à mon chat. Et alors ? Pas vous ?
Au moins comme ça, il se blesse pas et on sait tous comme un chat ça se blesse facilement.
Quand j'étais petit, j'en avais un, il est revenu d'une bagarre, il pissait le sang, il avait même plus d'oreilles !
Bon depuis il est mort car la plaie s'était infectée mais entre temps j'ai eu plein d'autre chats et je peux vous dire que maintenant je les laisse plus sortir sans deux bonnes paires de chaussettes et un bon cache-oreilles. Et si ça vous intéresse, en ce moment je suis sur le point de confectionner une combinaison pour chat, le nec plus ultra, moulante pour faciliter les déplacements, hyper résistante aux coups de griffes, et même fluorescente comme ça ça leur fait moins de chance de finir écrasés sur la route en pleine nuit.
Oui parce que j'ai aussi eu un chat qu'a fini écrasé sous un camion.
Foutus moldus, j'ai envie de dire.
S'ils se déplaçaient en transplanant, on y perdrait beaucoup moins de chats et je ne serais pas obligé de m'inquiéter sans cesse quand ils viennent pas pour l'heure du repas.
Après ça me donne des angoisses, j'ai pas envie de dramatiser les choses en imaginant le pire. Genre qu'ils se sont fait attraper par des braconniers ou encore manger par des enfants. Je préfère encore me dire qu'ils en avaient marre de moi et que comme ils ne savaient pas comment me l'annoncer, ils ont préféré fuir sans un mot. Sans même un dernier au-revoir. Emportant tout sur leur passage. Leur petite bouille, leurs petites pattes, les petites chaussettes que je leurs avais confectionnées... tout... tout !
- Bon après c'est vrai que certains ont une cagoule de meilleure qualité que d'autres. Et puis, il y en a qui n'hésitent pas à customiser.
- Par exemple, Narcissa elle a cousu des broderies sur la cagoule de Lucius !
- Mais entre nous je pense que c'est Lucius et qu'il n'assume juste pas sa passion pour la broderie.
- Je vous ai pas sonnés, nous grogne le concerné avec un regard noir.
Nous lui rendons un sourire entendu.
- Sinon il y a un autre truc que j'aime, c'est qu'on prend toujours le temps d'être à l'écoute de l'autre, confie Augustus Rookwood.
C'est vrai que lui a toujours des choses à raconter.
...
Mais où est-ce qu'il a vu qu'on l'écoutait ?
Une fois, j'étais en mission avec lui et Evan dans un trou paumé, il parlait tellement, bon. On a pas eu le choix. Il nous y a poussé. Pas moyen de le faire taire ! Alors au bout d'un moment, hein, le ras le bol s'est installé, et on a transplané alors qu'il nous tournait le dos. Sans le prévenir. Ni lui dire où on allait.
Cet abruti, il est revenu dans la nuit, il croyait qu'on était encore dans le coin, quelque part, peut-être tombés dans un trou.
Il a passé des heures à fouiller la cambrousse et à crier nos noms en espérant qu'on lui réponde.
- Quand l'un des nôtres est malade, on vient toujours lui rendre visite. Il y a une vraie cohésion !
- Oui enfin ça dépend.
- Parce qu'une fois j'ai veillé Evan et quand il s'est réveillé, il m'a vomi dessus, grommelle Rodolphus. Depuis j'y vais plus.
- Ah, ça va hein. Je t'avais confondu avec la bassine.
- C'est vrai que ça se confond facilement, se marre Bella dans son coin.
Il y a une recrue qui rigole. Rodolphus se retourne et lui lance un regard meurtrier en faisant craquer ses articulations.
Je peux vous dire que tout de suite, le petit il fait moins son malin et il se pisse dessus !
- Mais on est une famille ! Clame alors de nouveau Augustus. Bellatrix, c'est notre maman...
- Ou t'as vu que j'étais ta mère, toi ? Crache la concernée.
- Le Seigneur des Ténèbres, c'est notre papa...
- Ben et moi alors ? S'offusque Rodolphus.
Mais personne ne l'écoute.
- Moi ça me change du boulot, commente Evan.
Je rigole.
- Parce que tu travailles toi ?
Pour info c'est notre chômeur national. Un an qu'il est sorti de Poudlard et il ne fait toujours rien de sa vie. Bon après Bellatrix aussi, mais au moins Bellatrix elle se taille une petite répute en tant que duelliste alors qu'Evan lui... Aux dernières nouvelles, il se fait entretenir par la grande tante de Rodolphus et Rabastan.
Il paraît que c'est une femme très expérimentée et vu son âge, je n'en doute pas.
Mais je me pose quand même des questions.
- Je ne suis pas chômeur ! Il croit bon de se défendre. Je gagne de l'argent, ça m'arrive.
- Pardon mais gigolo de service, c'est pas un vrai métier.
- Et oui, on ne vit pas toujours de ses rêves, malheureusement, argumente Augustus à ma suite.
Je le regarde d'un air interrogateur, il me répond par une moue pleurnicharde.
Et voilà, il va encore tout ramener à lui et nous partager sa vie misérable.
- Moi je voulais être conseillé matrimonial, à l'origine, nous apprend t-il alors comme prévu. Mais le professeur Slughorn m'a dit que j'étais sur-qualifié. Alors je suis devenu Langue de Plomb.
- Quel rapport ?
- Aucun, cherche pas, je dis à Regulus.
Ça ne sert à rien de reprendre l'autre gugusse sur ses choix d'orientation.
En ce qui concerne les miens, car il faut bien en parler un jour, je bosse à Sainte-Mangouste.
Enfin je bosse. Je vais entamer ma cinquième année d'étude en médicomagie, et en même temps exercer à temps partiel en temps qu'assistant guérisseur.
Mais du coup, comme je suis le mieux placé d'entre-nous pour faire ça, c'est moi qui me charge d'achever les Aurors ou les personnes haut-placées qu'on a pas pu finir en mission ou pendant une attaque. C'est pas toujours facile surtout quand il y a du passage toutes les cinq minutes, les infirmières qui passent donner la popote, la famille qui visite et les guérisseurs qui font leur promenade.
Je travaille souvent dans l'express, au cas où je me fasse surprendre. De véritables cures d'adrénaline surtout qu'il faut aussi éviter les soupçons derrière. Et ça, en période de guerre, quand on est connu pour avoir le sang-pur et pour fréquenter certains Serpentards douteux, ce n'est pas facile non plus.
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- Au final, être mangemort ce n'est pas une corvée. C'est à la fois un devoir et un art de vivre, explique Bella.
- Et puis, ajoute Rabastan, ça nous donne la possibilité de développer plus encore nos dons. Je veux dire, pourquoi se restreindre quand on peut se servir de la magie noire ? Ça fait partie de notre héritage. C'est une honte que le ministère nous en prive. Il n'y a que les incapables pour faire des décrets sur des choses qu'ils ne maîtrisent pas.
Hochements de tête.
- Si je pouvais dire un truc, c'est que depuis que je suis mangemort, j'ai l'impression d'avoir donné un sens à ma vie, confie Yaxley après un temps. Je me lève le matin et je me sens utile à la société.
- C'est bien vrai ça !
- En plus, indique Amycus pour relancer le débat, le meurtre en communauté ça amène ce petit plus qu'il n'y aurait pas si on tuait tout seul dans son coin. En tant que clan autonome. A membre unique. Moi par exemple, il rajoute d'une voix mélancolique, il y a une époque où je torturais par-ci par-là des gens. Mais je ne me sentais pas à mon aise car à part ma sœur, je n'avais personne avec qui partager cette expérience.
- Et là, explique Alecto, on nous a parlé du Seigneur des Ténèbres. On nous a donné une adresse.
- Bon, j'avoue qu'au début, on était sceptiques. On se disait, encore un club anonyme pour cinglés...
- Et puis avec du recul... On s'est dit, pourquoi pas.
- Et là, dès la première rencontre, ça a été la révélation !
- On avait enfin trouvé quelqu'un pour nous guider à travers notre passion ! S'exclament nos deux frangins d'une voix émerveillée.
Il y a un silence.
Je me demande si chez eux ils ont un autel dédié au maître ... ? Avec des petites bougies et tout, des statuettes à son effigie ?
Non je dis ça parce que j'en connais une dont c'est le cas, je me demande même si elle n'est pas sur le point d'inventer sa petite religion... Le Bellatrixme-Voldemortisme.
Si si, je vous jure, une fois Bellatrix, elle a fait tomber un papier - et bon si vous me connaissiez mieux vous sauriez que je déteste ça, qu'on balance des papiers par terre, on ne sait pas, on peut se blesser avec - du coup je l'ai ramassé, et en fait c'était à moitié une sorte de brouillon... avec des vers à la gloire du Seigneur des Ténèbres... certains raturés... d'autres non...
Comme si elle était en train de nous créer des prières ou un hymne national.
Et bien elle peut courir oui ! Jamais on me forcera à faire mes prières ! Jamais !
J'ai déjà donné en me faisant tatouer comme un animal, je ne vais pas en plus me bousiller les oreilles à l'entendre chanter elle et sa voix de crécelle.
- C'est vrai qu'en m'engageant, j'ai redécouvert le concept du meurtre, nous apprend tout à coup Evan. Je veux dire. Jusque-là je n'avais pratiqué que sur mes elfes. Quand ils sont trop vieux et qu'on les balance dans des sacs pour les jeter à l'eau. Et bien je peux vous dire que quitte à le faire, autant le faire sur des sorciers ! Les elfes au bout d'un moment, ça devient pas marrant. Ils ne protestent pas et limite ils font tout le travail tout seul.
- C'est sûr que ça doit être bien frustrant de voir ton elfe se plier en quatre dans son sac et se traîner lui-même jusqu'à l'étang du coin comme ça.
Comment fait-il d'ailleurs ?
Il fait des trous pour passer ses pieds et il se guide à l'aveuglette ?
Ou alors il transplane depuis son sac ?
- Ah, c'est vrai que c'est agréable, d'ôter des vies, relève MacNair.
Toujours en caressant sa hache.
Ça ne m'étonnerait même pas qu'il se masturbe avec.
- Plus que de la donner, approuve Bella qui gerbe à la pensée d'être enceinte.
Une fois je l'ai surprise en train de se parler toute seule et de se donner des coups de poings dans le ventre comme pour être sure que rien n'y pousse à l'intérieur. Je suis sûr que si un jour Rodolphus parvient à lui mettre un polichinelle dans le tiroir, elle s'arrangera pour tomber dans les escaliers.
- Au final, tuer et torturer c'est un peu comme une bonne partie de baise. Ça donne des petites bouffées d'endorphines, comme ça, pfiou pfiou pfiou !
- On se sent fort et puissant à la fois.
- Et quand on a des problèmes d'assurance, c'est vrai que ça aide ! On a l'impression d'être enfin bon à quelque chose !
- En plus, ça fait du bien au moral et au corps. C'est vrai, depuis que je me suis engagé, j'ai perdu cinq kilos ! Nous apprend fièrement Avery.
- Ah, oui. A courser des moldus, on perd facilement du poids. Forcément, ils nous voient, ils s'enfuient... Bon c'est pas toujours évident de les chopper hein.
- Des fois c'est un peu comme jouer à l'épervier.
- Il court il court, le furet...
- Le furet du bois joli...
- Qu'est-ce que vous chantez-là, nous interrompt Bellatrix, méfiante.
- Une comptine pour enfant, répond Evan.
- Moldue ?
- Euh... non.
- C'est ça. Payez-vous ma tête. JE VOUS AI DÉJÀ DIT, PAS DE CHANSON MOLDUE ICI. OU JE VOUS ARRACHE LA LANGUE ! Hurle t-elle.
On se tasse sur nous-même.
- Moi ma femme et mes gosses ils sont fiers de moi, informe quelqu'un d'une petite voix. Ils ont l'impression que leur père est un héros.
- Pareil, alors en prime je veille toujours à ramener des souvenirs de mission ! Babille Nott. Pour les petits-enfants vous comprenez. Mais rien de trop encombrant. Un doigt par-ci, un doigt par-là...
Il s'arrête, puis, d'une voix toute basse, il rajoute :
- J'en ai tout un bocal chez moi.
- ...
- Parfois je les sors de ma cave et je les compte avant de m'endormir. Ma femme aime pas ça mais moi ça m'aide à me détendre et au moins je ne dépense plus mes sous à fumer le cigare.
- ...
- Pas que je fume des doigts non plus, hein. Mais je peux toujours essayer de fourrer du tabac dedans !
- Tu peux aussi te les fourrer dans le cul, commente Evan.
Il rigole tout seul. Essaye de se redonner contenance devant notre silence et l'air offusqué du vieux Nott.
- Quoi, vous ne vous doigtez jamais avec des morts ?
A la question, j'aperçois deux recrues échanger un regard, déjà blanches à l'origine à cause de cette histoire de bocal, elles deviennent subitement translucides, et bam ! Les deux s'évanouissent. Comme ça, d'un coup.
- Ahah ! J'avais dit que j'arriverai à les faire flipper ces petites salopes ! Babille subitement le vieux Nott. Allez, passez la monnaie !
- Et un petit pourcentage, j'ai quand même participé ! S'enflamme Evan.
Les recrues nous regardent sortir nos portes-monnaie les yeux exorbités pendant qu'on se met tous à râler.
Bah quoi ? Il faut bien pimenter un peu les réunions. Quelques paris pour se remplir les poches n'ont jamais fait de mal à personne.
Bientôt, les grommellement se taisent. Le débat reprend.
- Le problème après, quand on est Mangemort, c'est qu'on est pas forcément couverts par les assurances.
- Oui, difficile de leur expliquer en quoi nos activités consistent.
- Bon on pourrait.
- Mais ça ferait mauvais genre et ce serait contre-productif vu qu'on devrait les tuer ensuite. Et alors là, qui reste t-il pour nous assurer ?
- Du coup, c'est un métier à risques. On joue notre vie à tout moment. Et on a pas forcement beaucoup de reconnaissances.
- Oui on est un peu des incompris.
- Pourtant on essaye de se faire comprendre hein ! Se lamente Bella.
- Et pas qu'en tapant ces sales impurs !
- On essaye de discuter.
- De faciliter la transition par des lois.
- AU BÛCHER LES SANG-DE-BOURBE ! QU'ON LES PENDE !
- L'an dernier par exemple, explique Lucius, on avait proposé aux entreprises et au ministère de boycotter les Sang-de-Bourbe. On leur disait, non, non, ne les embauchez plus, ça les encourage !
- Ça n'a pas marché. Maintenant le gouvernement fixe des quotas. Le ministère se doit d'avoir un certain nombre de "né-moldus" dans ses bureaux, indique Rowle.
- Du coup pas évident de se promener dans les couloirs sans se sentir menacé par ces déchets, commente Travers.
J'ai toujours envie de faire un jeu de mot sur son nom et de lui dire "Rien ne va plus ! Tout va de travers" mais chaque fois je me retiens.
- Une véritable infection !
- Vivement qu'on fasse un vaccin.
- Et moi j'ai tellement peur de perdre mon emploi !
- Donc au final, s'il y a tout ces problèmes, à qui la faute, hein ? Relève Bella. On a bien essayé de parlementer, mais on ne nous écoute jamais !
- Alors à un moment, hein, y'a un ras le bol qui s'installe.
- Si on est même plus soutenus par le gouvernement alors qui va nous soutenir ? Pleurniche Lucius.
- Moi je serais pour un mouvement libre du Partis des Sorciers Mécontents, claironne Augustus. Le PSM.
- Bon ça peut aussi vouloir dire Pratiques Sado-Masochiste mais on est plus à ça prés, babille Evan.
Tout le monde lève les yeux au ciel.
- Ce qu'il nous faut, c'est des hommes prêts à s'engager pour le bien de la population sorcière. Éviter une forme de despotisme mou où on finirait tous perdus par l'incompétence du gouvernement.
- Les sorciers ne s'investissent plus assez sur la scène politique, vous savez !
- S'ils le faisaient, on aurait pas tous ces problèmes et on pourrait les vitrioler dans la rue, ces Sang-de-Bourbe.
- Alors on se fait les porte-paroles du peuple.
- Bon, certains s'en plaignent, grince Lucius. Mais nous on sait très bien que dans le fond, ils sont contents qu'on soit là. Au moins, on essaye de faire bouger les choses. On dit tout haut ce qu'ils pensent tout bas.
- Et puis bon, le maître est charismatique, se permet d'ajouter Bella. Franchement ? Qui n'a pas envie de servir un homme pareil ? Il sait où vont nos priorités. C'est un homme censé.
- S'il était ministre, la vie serait nettement meilleure !
- Mais je pense qu'il est timide. Il n'ose pas faire de coups d'état. Vous me direz, il a raison. Il vaut mieux agir dans l'ombre.
- Comme ça, la populace elle est plus vite embrouillée et elle rejette la faute sur le gouvernement au lieu de la rejeter sur nous.
- Elle est un peu con, la populace, nous commentons d'une même voix. Mais bon.
Il y a un silence.
- Ah souvent aussi Avery nous fait des bons petits plats ! On a notre petit snack à l'entrée. Comme ça si on a la fringale après une mission on peut venir ici.
- Et puis faut pas croire mais le manoir est aussi un lieu de détente.
- Forcement, il fait toujours noir, c'est assez silencieux.
- Sauf quand Bella gueule, je crois bon de prévenir.
Non faut dire ce qu'il en est si on veut pas avoir peur de se faire réveiller par des explosions ou des gros cris de dindons.
Bella elle aime bien cogner les gens et les envoyer bouler dans le mur.
Je vous dis pas l'ambiance quand on ramène des prisonniers dans la cave.
Un vrai festival, on dort pas de la nuit !
- Mais du coup quand elle gueule pas, on peut faire la sieste !
- Et avec le maître aux alentours, on sait qu'on peut dormir tranquille. Il a ses humeurs, mais on peut compter sur lui pour nous sortir des ennuis.
- Un jour, explique d'ailleurs Augustus, je passe dans le couloir et là, qui je vois ? Le maître en train de fixer Evan endormi dans son fauteuil avec un air attendri. Il avait l'air d'avoir froid alors le maître a conjuré une couette et c'était comme s'il le bordait.
- Un moment fort en émotion.
Il y a un silence.
Le temps d'imaginer la scène.
Puis, à la joie de tous, Bella frappe dans ses mains et se lève de sa chaise.
- On va pouvoir se casser ? Je pépie, tout content.
On va pouvoir se casser ! On va pouvoir se casser !
Youhou !
Enlevez vos slips les gars !
- Allez, maintenant, visite des lieux !
- QUOOOOI ? Je fais en me levant.
Mais non !
Depuis quand on fait des visites ?
Qu'on leur file un plan et qu'ils se démerdent !
Je veux rentrer chez moi !
Je veux dormir dans mon lit !
Voir si mon chat va bien !
Faut que je lui donne ses croquettes !
S'il fait un malaise parce que je lui ai pas assez rempli sa gamelle dans la journée qu'est-ce que je fais hein QU'EST-CE QUE JE FAIS ?
- Bon puisque tu as l'air pressé de te dégourdir les jambes, c'est toi qui te chargeras de la visite mon petit Wilkes ! Allez, bon courage !
Elle me passe devant et me fait une petite tape sur l'épaule, un sourire méchant aux lèvres.
Et bientôt, je me retrouve tout seul avec pour seule compagnie les petits nouveaux qui me regardent l'air de croire que je vais leur apprendre à planter des choux.
Gnagnagna.
.
.
- Alors là, c'est les commodités. Le pipi, le popo, je rajoute en leur montrant d'un côté les toilettes et de l'autre les urinoirs.
Quand je me retourne, j'en vois un en train de prendre des notes et je lève les yeux au ciel, exaspéré.
- Il ne faut pas hésiter à remettre du papier quand on le peut parce qu'en retour de mission on s'en sert souvent. Bon et puis avant aussi, pour éliminer le stress.
Comme ça après on part léger et au moins pas de risque d'interrompre une mission pour une pause pipi.
On a déjà vu ça avec Avery alors qu'il était malade.
Ce goinfre avait mangé trop de myrtilles.
- Après, ici c'est la cuisine. Si jamais vous avez un creux. Bon, chacun a son petit coin pour étaler sa bouffe donc on ne pique pas dans le tas des autres. Je dis ça parce que certains ont une fâcheuse tendance à le faire et en général ça finit mal.
Comme Bellatrix et ses fameux régimes amaigrissants.
- Et là nous avons la salle de réunion. Pas celle où on était tout à l'heure, vous l'aurez compris, mais l'autre. Réservée aux maîtres et à ses intimes.
Qu'ils aillent pas croire que parce que je leur fais la visite ça va être facile pour eux de se hisser parmi l'élite.
- Bon, juste histoire que ce soit dit si une fois vous vous retrouvez là... Je vous déconseille la place près de la fenêtre, surtout en hiver. Il fait assez froid. L'été c'est mieux. Y'a une petite brise, c'est agréable. Bon à moins que vous soyez assis à côté d'Avery. Parfois il a des gaz. Ah ben oui du coup c'est assez malencontreux.
Cet Avery il a vraiment rien pour lui.
- Ici nous avons la salle de bain. Au cas où vous ayez besoin de nettoyer le sang que vous vous êtes mis sur la gueule au cours d'une mission. C'est qu'on se salit vite.
Combien de fois Evan s'est pas plaint d'avoir du sang sur ses mocassins ! Ahlala...
Je vous jure celui-là une vraie petite femme.
Bon euh... je vous vois venir. Moi aussi je me plains quand c'est sale, quand y'a des miettes et de la poussière... mais moi au moins c'est normal.
Alors qu'Evan lui c'est seulement quand ça concerne ses vêtements.
En même temps on lui demande pas non plus de mettre ses plus beaux mocassins quand on fait une attaque, hein ! Mais non, chaque fois monsieur insiste, il veut-être sur son trente-et-un.
Qu'est-ce qu'il croit ? Que l'ennemi va lui faire des compliments et lui demander de faire mannequin pour pieds ?
- Et puis là c'est la salle des tortures. La y'a un moulin à café. Tu peux t'en servir si tu veux te faire du café moulu, j'apprends à Regulus Black. Mais je pense que tu préfères le thé. C'est pour ça qu'on a aussi une théière. Du coup le moulin à café on s'en sert pas souvent. A la rigueur une fois je m'en suis servi, mais c'était pour moudre le doigt d'un prisonnier.
C'était une expérience intéressante, je la réitérerai.
- Ici c'est la salle à manger. En général y'a pas grand monde. Mais quand on s'ennuie chez nous on vient là et on se fait des jeux de société. C'est assez tranquille.
On a aussi quelques fils à tresser planqués dans un coin et du matériel de coutures comme ça au besoin on peut raccommoder nos robes ou bien se faire de magnifiques bracelets brésiliens qui feront pâlir de jalousie nos collègues de travail.
Non, plus sérieusement.
Vous n'imaginez pas le nombre de bracelets qu'on peut faire quand on se fait chier en planque. Il faut toujours s'occuper les mains et l'hiver quand on a la bite trop rigide on a pas forcément envie de se masturber.
Bon après c'est pas non plus évident de tresser des bracelets quand on porte des moufles mais avec de la pratique, tout vient à point à qui sait attendre !
Mais pour info la masturbation avec des moufles, c'est pas évident non plus...
- Bon et puis évidemment le salon. Vous pouvez faire la sieste si vous êtes fatigués. On a des couettes et des oreillers. Après je vous conseille d'amener votre duvet parce que Rodolphus dort pas mal ici et il monopolise toutes les fournitures. A cause de sa femme vous comprenez. Elle le fout souvent à la porte.
Au bout d'un moment on finit même par se demander pourquoi il n'a pas aménagé sa cabane au fond du jardin.
- Ah et là le placard à balais. En général il vaut mieux frapper avant d'entrer. On ne sait jamais qui peut y être en train de baiser.
Je ne vous citerai pas de noms, sachant qu'il n'y a que trois femelles à mettre les pieds dans le manoir du Seigneur des Ténèbres.
Bellatrix, Alecto et Narcissa.
Oui enfin là j'ai cité des noms mais libre à vous de vous imaginer ce qu'il se passe dans ce placard et avec quels acteurs.
Par exemple, je me suis toujours demandé si Antonin et Thorfinn n'avaient pas une liaison secrète ! Ils sont toujours collés ensemble ces deux-là. Un vrai petit couple. Une fois en réunion, comme on s'ennuyait avec Evan, on a décidé d'écrire une fanfiction sur eux. Bellatrix était ravie. Elle croyait que pour un coup, on était sages et qu'on prenait des notes. Quand elle a demandé à récupérer nos notes et qu'elle s'est retrouvée à lire une belle histoire d'amour, elle a vite déchanté et elle nous l'a confisquée.
Elle prétend l'avoir jetée à la poubelle mais nous on est sûr qu'elle se l'ait gardée pour elle tout-seule et qu'elle la ressort chaque fois qu'elle a besoin de s'astiquer. On est pas stupides.
- Et ici, c'est les vestiaires. Pas de surprise j'espère, mais ici, c'est tous en noir. Alors toi le petit rigolo, je fais à une recrue qu'a eu l'idée stupide de venir avec une chemise à fleurs, tu vas vite apprendre la vie parce qu'on est pas chez les yétis !
- Les hippies ?
- C'est ça, oui. Ah, et repérez bien la buanderie. Pour laver vos affaires, pour laver la cagoule... si jamais y'a besoin... Je vous conseille d'investir dans la cagoule sinon ça peut vite gratter - après si vous avez une mamie qu'aime bien vous tricoter des affaires c'est bon à prendre aussi, mais insistez-bien, cagoule noire, pas de motifs- ET TOI ARRÊTE DE PRENDRE DES NOTES SAPERLOTTE ! Je hurle en sortant subitement ma baguette et en la pointant sur une recrue.
Elle s'en va faire trois saltos dans les airs avant de ratterrir à plat ventre sur le parterre.
Les autres recrues se rapprochent les unes des autres et me regardent d'un air effrayé tandis que je range ma baguette en souriant et me frotte les mains.
- Bon, où j'en étais... Ah oui, suivez-moi... L'aile droite, interdite d'accès, c'est là que le maître fait son petit mic-mac. Ah, tiens, la salle d'entraînement !
- On s'entraîne sur quoi ? Me demande t-on.
- Oh, un peu de tout. Des moldus, des Sang-de-Bourbe, des Traîtres à leur sang...
Je continue la liste jusqu'à ce qu'on finisse dans le jardin.
- Et enfin, la piscine ! Je m'écrie en écartant les bras.
- Y'a une piscine ? S'étonnent les recrues.
Ils tournent la tête à droite à gauche comme des vaches aux aguets.
- Ou l'étang si vous préférez mais entre nous quand on est bourré y'a pas grande différence. L'eau est bonne et en été y'a rien de plus agréable que se faire une petite trempette party en retour de mission.
Bon après je ne vous parle pas des vergetures qu'Alecto nous impose ni de Lucius qui se trimbale partout avec un bonnet de bain de peur de chopper des poux.
- Voila voila, bienvenus chez les Mangemorts !
