Et voilà un passage important pour moi, je reposte sur FF une vieille histoire que j'ai déjà publiée sur un site qui, est à présent, non disponible.

J'espère qu'il plaira (re plaira) à beaucoup!

La vie sur un rêve

Chapitre 1 : Une existence ?

Je me demande depuis combien de temps ce sentiment est dans ma tête… trois quatre mois ? … Non bien plus, tellement plus… Depuis la victoire finale de l'Ordre sur le seigneur des ténèbres en fait.

Je ne suis pas là je n'existe pas, je ne fais que passer dans leur vie et sans compter pour eux. Severus Rogue, le maitre des potions. J'ai 42 ans et il ne me reste plus rien.

J'entends la ville qui raisonne des cris de joie des sorciers et sorcières heureux d'être débarrassé de la terreur de Voldemort… des embrassades , des accolades, je me rappelle de ces visages , de leur expression , et je me rappelle l'impression que j'ai eu , ce flash : s'ils sont heureux, ils le partagent mais voilà je suis seul et je ne suis pas heureux.

Je marche sur l'un des plus beaux ponts de Londres et je sens dans mes cheveux l'air froid de ce mois de décembre. C'est le soir de Noel et je suis seul, encore une fois.

Bien sûr, je reçois des dizaines d'invitation de politesse, avoir appartenu à l'ordre apporte son lot de privilèges et d'attentions mais ça ne m'intéresse pas. J'attends autre chose car ça ne m'intéresse plus.

ELLE n'est pas venue et ELLE ne viendra pas.

Cela va en faire sourire plus d'un, moi Severus Rogue, un romantique ? Ce n'est pas vraiment ça. J'ai rêvé toute ma vie de la rencontrer, belle intelligente, celle qui est capable de vous arrêter par un sourire, une attitude, une main sur ma joue, un tempérament comme le mien, une âme torturée pour partager la vie d'une autre âme… une âme qui serait au moins contenue et apprivoisée par la force du couple.

Je dis n'importe quoi. Je n'ai jamais imaginé de critère de sélection, c'est pour les moldus les critères, pas pour moi. J'ai tout simplement rêvé d'une rencontre, d'un jour particulier… Qu'elle sache me percevoir et dépasser mes yeux sombres. J'ai rêvé de me sentir vivre par elle et de ressentir cette impression de vouloir mourir parce que l'on sait qu'on ne vivra jamais rien d'aussi beau si cela se termine. J'ai rêvé d'une maison toute simple, avec un sentiment de réconfort, de chez soi, de chez nous.

Mais ça n'existe pas et je ne rêve plus.

La tamise gronde sous mes pieds, comme si elle savait, comme si elle ressentait ce que je m'apprête à faire. Oh j'en ai assez… Même la nature se refuse à moi ! Je repense à cette cérémonie la semaine dernière. Weasley et Granger… toutes ces œillades énamourées m'ont donné envie de vomir mais pour qui se prennent-ils à cracher leur bonheur à la tête des gens sans un écueil pour les autres, ceux qui n'ont pas cette « chance » ou dirais-je plutôt ce souffle de vie pour les porter dans la vie ? J'ai eu envie l'espace d'un instant de porter une main sur eux, de faire entendre ma colère …

Bien sûr que c'était une cérémonie parfaite, elle dans sa robe magnifiquement blanche avec un sourire de circonstance, lui roux, dans son costume pour une fois sur mesure ayant l'air de débarquer de Mars et ne voyant qu'elle dans la foule. Et ce monde autour d'eux Potter, la famille Weasley, Dumbledore, les membres de l'ordre et ….personne n'a rien vu.

Je n'existe pas je vous dis parce que je ne suis déjà plus… ou presque.

Personne n'a vu qu'à ce moment-là j'avais envie de fuir, de tout faire valser et de leur dire merde. Le pire c'est que Potter s'est approché de moi à la fin et m'a souri en me demandant si ça allait, je crois que c'était le sourire de trop.

J'ai tourné les talons et je suis parti. Depuis, seul Fumseck parviens à me trouver au cas où Dumbledore veuille me faire passer un message primordial. Je sais qu'il s'inquiète, mais il comprendra. Je le sais.

Sous moi, la Tamise semble s'être calmée, c'est donc le moment. Je monte sur la barrière, respirant à pleins poumons l'air qui s'engouffre en moi. Je ferme les yeux un instant. Tout est si calme à présent. Je ne vois plus les lumières de la ville. Je n'entends plus les klaxons des voitures. Tout ira bien désormais. Je vais pouvoir être en paix. Il ne me reste plus qu'une chose à faire, une seule : laisser couler mon corps dans le vide. Un claquement de l'eau assez puissant contre le pont semble m'indiquer que la Tamise, qui va devenir mon épouse, s'impatiente. Je vais te satisfaire ma belle, une minute. Les battements de mon cœur redoublent de vitesse. Adieu…

… Raté. Une force mystérieuse vient de m'attirer sur le pont et je tombe en boule sur le trottoir glacial avec ce qui m'a éloigné de ma fin. Quelques secondes s'écoulent avant que je réalise ce qui m'a tiré de mon repose éternel. Enfin plutôt qui !

ELLE se relève et je me relève aussi.

Et PAN ! Je viens de me prendre la plus belle gifle de ma vie toute entière. Je me touche la joue sous le choc et je la regarde sans comprendre, mes yeux devant refléter une expression d'incompréhension qui m'est peu familière.

Elle a les cheveux longs, bouclés et roux. Et dans ses yeux verts se dégagent une fureur… Elle ouvre la bouche. Qu'est-ce que je vais prendre…

-Non mais ça ne va pas bien ? Le soir de Noël en plus ! Hurle-t-elle.

J'essaie de réagir mais je ne peux pas. Que dire ? C'est une moldue. Elle semble se calmer d'un coup, réalisant sans doute que ce n'est peut etre pas en hurlant qu'on aide quelqu'un qui a voulu mourir. Mais cela ne la regardait pas après tout. Je me retourne et commence à partir dans la direction opposée sans vraiment réfléchir.

-Hey vous ! Crie-t-elle.

Je m'arrête et elle s'approche a grandes enjambées. Elle me regarde et tente de sourire.

-Vous aller bien ? Demande-t-elle.

Il est joli ce sourire. Je me reprends, de toute façon, je n'existe pas ou presque déjà plus et pour personne. Il est factice ce sourire, il est de circonstance.

-Oui. Je réponds d'une voix lointaine.

-Suivez-moi ce soir, d'accord ? Une tasse de chocolat chaud, un bon lit et une nuit vidéo, ça vous dit ? Elle me propose de venir chez elle. Elle n'a rien de mieux à faire le soir de Noël ? Ca sent vraiment mauvais, non ?

-Laissez-moi tranquille mademoiselle.

-En fait, c'est hors de question. Vous m'avez gâché ma soirée alors vous me devez bien ça ce soir. Sinon, je vais imaginer votre corps dans la Tamise toute la nuit alors quitte à ne pas dormir, je préfère vous avoir bien au chaud dans mon salon.

Je ne sais pas ce qui me passe vraiment dans la tête. J'ai envie de sortir ma baguette et de la foudroyer car elle m'énerve. Ça serait réglé en deux temps trois mouvements. D'un autre côté, je sais qu'elle va passer la soirée à s'occuper de moi, et je crois que j'ai besoin de ça, pour une fois. Je ne me rappelle plus la dernière fois que quelqu'un s'est occupé de moi, ou est même resté concentré sur moi de manière gentille et sans arrière-pensée plus de trois minutes…

Demain, la Tamise sera toujours là de toute façon… et j'ai vraiment envie d'un chocolat…

Je regarde de nouveau ses yeux verts et je dis :

-Très bien. Je vous suis.

Et nous voilà partis, tous les deux côtes à côte, traversant silencieusement ce pont au-dessus de la Tamise… Je l'observe de travers et me demande ce qu'il m'a pris. Je vais passer la nuit à regarder des films moldus dans un salon moldu avec une jeune femme moldu que je ne connais pas.

C'est complètement dingue mais ce soir je m'en fous.

On verra demain ….

A suivre…

N'hésitez pas a poster vos commentaires =)

Merci!

Caitronna