Bienvenu en prison.

Comment Scott s'était retrouvé dans cette merde ? Ça, il aimerait bien qu'on lui explique. Parce que, vraiment, ça lui échappait tellement qu'il avait encore du mal à réaliser.

« Mettez vos affaires personnelles là-dedans et enfilez ça. »

Lui dit l'homme en face de lui d'une voix morne en lui donnant un uniforme orange. Pourquoi orange d'ailleurs ? Ça ne devait pas aller à beaucoup de monde cette couleur. Scott se contenta d'acquiescer et obtempéra.

« Obéir sagement, obéir sagement. » C'est que le pauvre n'avait pas vraiment envie d'empirer la situation, encore moins mettre des gardes de travers.

« Alors, qui avons-nous là... Scott McCall. Ho mais t'es le type qu'à oser tuer un flic. » Fit un gardien qui venait d'entrer dans la pièce, devenant plus sombre en voyant à qui il avait à faire.

« Je n'ai tué personne ! Je suis innocent ! » Se permit de répondre Scott. Mauvaise idée.

« La ferme, vermine ! Tu sais quoi, Max, la cellule de Peter vient justement de se libérer... » Max, apparemment le nom de celui qui avait donné un uniforme à Scott, avait l'air de voir parfaitement où il voulait en venir et pinça les lèvres.

« Dur, j'aimerais pas être à sa place. » L'autre gardien ricana.

« J'en connais un qui ne va pas faire long feu en prison ! »

Scott déglutit, il savait qu'un séjour en prison n'allait pas être sa tasse de thé mais maintenant il avait vraiment peur... Pourquoi on s'en prenait à lui ? Il n'avait rien à voir avec toute cette histoire ! Il avait été là au mauvais endroit, au mauvais moment, il n'avait rien pu y faire... Bien sûr qu'il clamait son innocence, mais personne ne l'écoutait, soit-disant qu'ils disent tous ça. Et ils n'ont pas pensé que quelquefois c'est vrai ? Qu'il y a des innocents qui ne peuvent pas prouver qu'ils sont innocent ?

C'était pourtant simple, un homme qu'il ne connaissait absolument pas avait fais un braquage qui avait très mal tourné, il avait tué un policier avant de s'enfuir, sur sa route se trouvait malheureusement Scott qui était quelques peu ailleurs lorsqu'il reçut une arme dans les bras. Trop long à la détente. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser ce qui venait de se passer, surtout quand il entendit « il est là les gars, attrapez-le ! », c'était trop tard. On ne lui avait pas laissé l'occasion de s'expliquer, et ensuite personne ne le croyait, surtout avec son avocat commis d'office aussi con qu'une pelle... En bref, il avait vraiment été entouré d'abrutis.

On le fit entrer dans sa cellule et referma la porte, ce qui sonna presque le glas de sa vie à ses oreilles. Il jeta un regard dans la pièce sombre, il n'y avait pas grand chose, le strict minimum ainsi que des lits superposés, sur celui du haut il y avait déjà quelqu'un qui finit par se redresser pour le fixer, les sourcils froncés.

« T'es qui toi ? » Scott se raidit, surtout à l'air peu avenant de l'homme devant lui.

« Scott. Scott McCall, monsieur. » Il valait mieux se montrer poli, voir courtois, essayer de ne pas le provoquer par inadvertance, sinon il sentait qu'il allait le sentir passer.

L'homme descendit de son perchoir pour venir plus près de Scott, le plaquant contre les barreaux de la porte. Il l'observait plus près, comme s'il pouvait lire en lui... c'était vraiment flippant. Il se demanda si tous les détenus étaient comme lui. Remarquez, il n'était pas déplaisant à regarder, bien au contraire, ce qui le gênait plus c'était ses yeux gris, presque froid. Ils le faisaient frisonner. L'homme représentait un danger, c'était on ne peut plus clair.

« Et... Et vous ? » Osa-t-il demander timidement, déglutissant avec peine. L'homme esquissa un sourire en coin qui n'était pas du tout rassurant.

« Peter Hale. »

Uh ? Peter Hale ? À son air, il sous-entendait sûrement qu'il devait le connaître mais ça ne disait absolument rien au petit Scott qui ne se tenait pas beaucoup informé des événements tels que ceux qu'auraient provoqués Peter. Mais nous y reviendront plus tard.

« Pour quoi es-tu ici ? » Scott se frotta doucement le bras, visiblement mal à l'aise, autant ne pas tenter le coup de l'innocent, qui sait, peut-être que ça lui portera chance...

« Inculpé d'homicide involontaire sur un policier... » Peter ricana, à sa plus grande surprise.

« Mais tu es innocent, c'est ça ? » Scott cligna des yeux. Il ne savait pas s'il se fichait de lui ou s'il demandait ça sérieusement.

De plus, Peter était si proche qu'il pouvait parfaitement sentir son haleine rouler sur sa peau, ce qui ne l'aidait pas du tout à réfléchir. Il le fixait comme s'il allait le dévorer tout cru. C'est ça, il était une proie et visiblement Peter un prédateur. Il se contenta d'acquiescer lentement, pas sûr de ce qu'il fallait répondre. Le Hale se détacha finalement et lui montra le lit d'en bas.

« Là, c'est ta place. Si tu te tiens à carreaux, tout devrait bien se passer. »

Sans lui accorder plus d'attention, Peter grimpa dans son lit pour se remettre à sa lecture. Scott, lui, ne bougea pas d'un poil. Le « devrait bien se passer » de Peter ne le rassurait pas, au contraire. Rien qu'en pensant que ce que pouvait lui faire cet homme si jamais il faisait quelque chose qu'il n'aurait pas dû, il frémit d'angoisse. Le plus vieux n'était pas vraiment impressionnant de corps, de taille ou autre chose... C'est juste qu'il avait comme une aura noire, il ne savait pas trop comment décrire ça, c'est comme si l'homme s'imposait naturellement. Il était flippant et devait avoir vu ou même fait des choses qu'il ne valait mieux même pas savoir.

Scott s'était mis à trembler et étouffait légèrement, il dut prendre sa ventoline dans sa poche, histoire de récupérer un peu d'air. Peter haussa un sourcil. Alors en plus de ça, le gamin était asthmatique... la cerise sur la tarte aux champignons.

« Tu devrais faire attention avec ça, il y a beaucoup de voleur ici... »

Le petit brun leva son regard sur Peter mais il était déjà retourné à sa lecture. Il ne répondit rien et alla prudemment s'asseoir sur ce qui allait lui servir de lit. Il n'était pas rassuré, il avait l'air d'être avec quelqu'un de dangereux qui allait peut-être lui voler sa ventoline, s'il était gentil, ou alors l'égorger dans son sommeil... Il ne se donnait pas plus d'une semaine avant de clamser d'une manière ou d'une autre. Peut-être simplement retrouvé mort de peur. Ça ne serait même pas étonnant, il n'était pas quelqu'un de particulièrement courageux, juste quelqu'un de normal, qui venait en aide quand l'occasion se présentait, loin d'être un héro...

Il s'emmitoufla dans la petite couverture mise à disposition avant de se recroqueviller dans un coin du lit. Il souhaitait que tout cela ne soit qu'un rêve, un très mauvais rêve dont il allait se réveiller d'un moment à l'autre. Ce serait tellement merveilleux qu'en rouvrant les yeux il se retrouve chez lui, dans son lit. Mais non. Il savait que non, tout cela était bien réel et il n'était pas prés de sortir d'ici. Il trouvait Peter bien silencieux et se demanda s'il était toujours ainsi ou s'il n'était pas d'humeur, peut-être même qu'il attendait de voir comment se comportait Scott. Il n'en savait rien.

Peter, quand à lui, n'avait jamais eu quelqu'un de semblable dans sa cellule. Il savait reconnaître un tueur quand il en voyait un, or, pour lui c'était impossible que le jeune homme ait fais quelque chose comme ça, surtout en le voyant trembler de tous ses membres juste à son contact. Il pouvait sentir que Scott ne ferait pas de mal à une mouche. Alors tuer quelqu'un ? Même par inadvertance, il n'y croyait pas une seule seconde. Il faudrait qu'il demande plus de renseignements sur le jeune homme, il n'aimait pas être mal informé, et s'il se trompait sur le jeune... ce serait bien la première fois que ça lui arrive.