Coucou! Première fic supernatural, j'espère que ça vous plaira! :)

Disclamer : Les personnages ne m'appartiennent pas, les éventuel(le)s films et musiques citées non plus, je ne gagne pas d'argent, etc, etc, yada yada yada comme dirait Balthazar! Et, ah oui: j'écris de bonté d'âme (et pour malmener les winchesters à ma guise), pas de sponsors, machin, vous connaissez la suite.

Rating : T je crois? Bon. De toute manière je sais bien que vous lisez du destiel/wincest sauvage à côté alors ça ne devrait pas trop vous choquer. ;)

Ah oui! Je me suis inspiré du rêve de Dean dans l'épisode 05x13 (The song remains the same), scène que vous pouvez trouver facilement sur youtube. D'ailleurs si vous aimez lire en musique vous pouvez de ce pas aller écouter Words, de Ane Brun : je trouve que ça colle plutôt bien. Libre à vous! Voilà, il ne me reste plus qu'à m'éclipser et vous souhaiter une bonne lecture! Et n'hésitez pas à critiquer, c'es toujours bon à prendre évidement. Bisou!


Dean était confortablement installé dans un fauteuil recouvert de velours rouge, les bras détendus, posés sur les gros accoudoirs. Il se trouvait dans une pièce esprit années vingt, avec lourds rideaux à corde laissant à peine percer la lumière du soleil à travers une fente étroite, un parquet en bois sombre caché sous un tapis couvrant toute la superficie de la chambre et un imposant bureau avec fauteuil dans le coin opposé. Il se serait crû dans son film de guerre préféré. En inspectant grossièrement la pièce, son regard tomba sur un détail plutôt extravagant. Il dû cingler plusieurs fois des yeux pour vraiment réaliser ce qu'il voyait : à sa droite, une jukebox à la Grease (il s'avouait à demi mot avoir un petit faible pour ce soap movie) qui semblait sortie de nul part commençait à grésiller. Dean fronça les sourcils, regarda à droite et à gauche plusieurs fois, la bouche crispée. Il sursauta légèrement quand la machine se mit à jouer les premières notes une vielle chanson.

"What the hell..."

Il l'aurait reconnu entre toutes. Cherry pie. La dernière fois qu'il l'avait entendue, c'était en couchant avec..comment c'était son nom déjà? ...ouais Peny! Et un truc bizarre comme Wartog..war...Wartang! Penny Wartang, dans ce vieux bar miteux de l'Ohio. Cette meuf l'avait chauffé toute la soirée, avec sa veste en cuir et ses collants résille; alors quand elle lui avait fait signe de la rejoindre dans les toilettes après une bonne dizaine de shots le chasseur ne s'était pas fait prier. Et vu comme il l'avait empalée cette nuit là, elle avait surement dû boiter un jour ou deux. Dean se surprit a rire tout seul de sa propre blague. Un bruit étrangement érotique lui fuit tourner la tête.

"...Oh boy..."

En face de lui se tenait la fameuse Peny, ayant troqué ses vêtements du bar contre un corset et des cuissardes en cuir rouge, ses cheveux noirs et courts agrémentés de fausses cornes de diable. Dean resta littéralement bouche bée pendant au moins cinq minutes (ce qui lui donnait l'air d'un parfait crétin). La diablesse s'approcha de lui en balançant lascivement ses hanches au rythme de la guitare électrique, s'appuyant sur les accoudoirs pour lui planter ses seins pigeonnant sous le nez. Le chasseur avait les yeux hors de leurs orbites. Il déglutit difficilement, le regard toujours rivé sur les deux bosses de chair à deux centimètres de son nez. La danseuse se recula un peu pour s'agenouiller au pieds du spectateur, le fixant toujours lubriquement. Dean croisa son regard.

"Oh boy..."

Il sentit pointer une érection à travers son jean trop serré. Peny prit son temps, caressant le membre douloureux à travers le tissu. C'était la pire des tortures. Dean rejeta la tête en arrière, les yeux rivés sur le plafond. Il agrippa la fille par les cheveux. Elle déboutonnait son jean le plus lentement du monde en y prenant un malin plaisir. Sacré allumeuse à ce rythme là elle va me faire exploser avant d'avoir sorti tiny dean. Un gémissement similaire à celui qui l'avait averti de la présence de Peny résonna, Dean releva la tête, les yeux écarquillés : une silhouette de dos était apparue, trônant au milieu de la pièce. Une blonde au cheveux longs et ondulés, un simulacre de mini robe blanche en dentelle, complètement transparente, un boule à tomber... des fausses ailes accrochées aux épaules et une auréole en plume dans la crinière. Elle entreprit un lente descente sur elle-même, toujours de dos, balançant les hanches de droite à gauche. Presque accroupie, elle se releva toute seule en effectuant le même mouvement rotatif. Elle se retourna et se rapprocha de Dean, l'air d'avoir le feu aux fesses. C'était elle, Dean se disait bien avoir déjà vu ce glorieux boule quelque part. Une nana bien chaude dans le nevada, ils avait baisés comme des malades dans un petit chalet. L'une des meilleurs nuits de sa vie à vrai dire. Il avait son nom sur le bout de la langue... Amy Travis, c'est ça! En fait il s'en foutait un peu de son nom, parce que pour l'instant il était plutôt occupée à mater les deux meilleurs coups de sa vie se peloter devant lui. Il avait toujours eu un petit truc pour les plans lesbiens. Voilà que le duo diabolique se roulait la pelle du millénaire. Dean se sentait comme un gamin pour qui on aurait réservé Disneyland tout entier.

"That's what I call peace on earth..."

BOUM.

"What?"

Le lustre années folles venait d'exploser sur le tapis. Les filles s'étaient volatilisées. Merde? Sammy?

"Dean."

Sam était apparu derrière le bureau, consterné : les mains jointes devant lui, les épaule menaçante, le front plissé. Bitchface n°471, aussi appelée "the dismayed moose" : sourcils levés, nez retroussé, bouche crispée, sourire ultra faux.

"Dean. What. are. you. doing."

"Dean we don't have any time for your blah blah blah..."

He's doing the sassy bitch! Mais qu'est ce que c'est que ce bordel?!

"blah blah blah BLAH"

BOUM.

"...cas..."

L'ange venait de débarquer en face de Dean, l'air grave. Le chasseur ne l'avait pas vu depuis...Depuis la chute des emplumés. Il avait été trop occupé à soigner son Sammy des restes des épreuves pour chercher son ange. Quel mère poule il faisait! S'occuper d'un caribou et d'une colombe, franchement? C'était pas marqué Brigitte Bardot sur son front. Bref, Castiel avait disparu sans laisser de traces. Ça ne faisait qu'une semaine, Sam commençait à se remettre. Dean s'était dit qu'ils allaient partir à sa recherche le lendemain. D'ailleurs, comme tout cela était arrivé? I peine dix minutes il était...ah oui, dans le salon des hommes de lettres...il regardait Doctor Sexy. En buvant une bière (ses deux péchés mignons, l'un coupable, l'autre non). Comment était-il arrivé là? Comment Cas était-il arrivé là?

"Hello Dean."

Le regard de Dean se perdit instantanément dans celui de Cas, c'était devenu une habitude : Dean essayant de sonder le pas-aussi-impénétrable-qu'il-le-croie Cas, et Cas, eh bien, Cas ne savait pas trop pourquoi, mais il aimait bien fixer les gens pendant longtemps, et il ne détournait jamais le regard le premier (Gab lui avait apprit que c'était un signe de couardise).

"Blah blah blah"

"SAMMY SHUT UP DAMMIT"

Dean se retourna vivement mais l'ange n'était plus à sa place. Cas était affalé dans un canapé miteux à l'opposé de Sam. Ça n'était pas vraiment Cas. Dean l'avait déjà vu quelque part. Quatre ans plus tôt, pendant toute cette merde d'apocalypse, quand Zacharie le connard l'avait propulsé dans le futur : c'était Cas le hippy, un barbu accro au sexe et aux emphetas, sans grâce, Cas l'humain perdu, l'ange déchu, le bébé en trenchcoat, la poulette décadente.

BOUM.

Bordel. ...Meg?!

"Hi boys."

Sans prêter plus d'attention à Dean, Meg se tourna vers Cas et marcha fermement dans sa direction. Arrivée à sa hauteur, elle lui caressa la joue.

"Sympa la barbe Clarence."

Leva la jambe et s'assit à califourchon sur lui. Une bouteille de whisky à la main, elle lui donnait le biberon en se balançant sur lui, simulant de chevaucher un cheval en riant. Castiel, complètement stone, lui agrippait les fesses en buvant goulûment ce que le démon lui donnait à boire.

Dean était estomaqué, partagé entre une curiosité déplacée et une pointe de dégoût. Un grand froissement régla le dilemme en le faisant se retourner: Sam, empoignant le rideau, se balançait comme un singe sur une liane en hurlant de rire, des cernes énormes sous les yeux. C'était le Sam malade. Insane Sammy boy, le garçon atteint par les épreuves de la tablette et harcelé par Lucifer.

Le rêve avait plutôt très bien commencé pour Dean, mais présentement ça virait carrément au cauchemar. Un ange du seigneur bourré qui baisait un démon sans scrupules et un malade aux cheveux longs qui criait "farty donkey" en courant partout.

BOUM.

Dammit.

"Idjit."

Non.

Pas ça.

Tout mais pas ça.

Saloperie de rêve ou quoi que ce soit.

Dean se retourna encore vers la provenance de la voix bien connue. Sa pomme d'adam roula sous la peau de sa gorge.

"...Bob-" L'émotion étranglait sa voix. Les larmes lui montaient aux yeux. Il les fermât un instant. Quand il les ouvrit à nouveau, Bobby était à côté de la fenêtre, en train de courrir après Sam. Sammy? Baby? Le grand Sam fou avait laissé place à son petit Sammy, à peine cinq ans et souriant comme un chiot, riant aux éclats quand Bobby parvenait presque à l'attraper. Dean se surpris à rire d'attendrissement. Il ne savait plus trop quoi faire sinon espérer que le rêve n'allait pas mal tourner. Meg avait disparu, Castiel avait retrouvé son éternelle panoplie trenchcoat et costard de comptable, sa cravate en bordel, ses cheveux un peu fous et ses joues rasées. Il s'accroupit, écarta grand les bras et le petit Sammy lui sauta au cou en riant, arrachant un regard attendri à l'ange.

Dean ne l'avait jamais vu comme ça.

Bobby faisait semblant de vouloir arracher Sammy des bras de Cas "pour te croquer petit idiot!" en faisant des grimaces à l'enfant, le chatouillant à l'aide de l'ange.

Dean se mordit puissamment la lèvre inférieure. Il pleurait carrément. De joie parce que la seule famille qu'il ai jamais vraiment eu était réunie, et de tristesse en sachant bien que tout ça n'était qu'un rêve. Un rêve tordu qui l'avait fait passer de l'érection aux larmes, en passant par la consternation et l'émerveillement.

BOUM.

Tout devint noir. Bobby, Cas et Sammy avaient disparu, laissant place à un silence profond et suffoquant. Les rideaux ne couvraient plus la fenêtre, un soleil aveuglant y passait. Une gigantesque vague brisa la vitre et s'abattit sur le chasseur, toujours cloué sur son fauteuil.

Il se réveilla en sursaut.

"Dean!" Sam était accroupi à sa hauteur, une main sur son front brûlant, un verre vide à la main. Il portait son vieux pull gris et traînait des cernes plus noires que jamais sous les yeux. Sa voix était si...si brisée.

"Désolé mec, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour te réveiller."

Dean se releva sur les coude, regarda un instant Sam, son Sammy confus et inquiet, et entoura ses bras autour de son cou, l'enserrant à lui faire craquer les os, parce que merde, il était désespéré de le perdre, et Sammy, sous le choc, s'étala carrément sur son frère encore à moitié allongé. Puis il ferma les yeux, et lui rendit son étreinte. Coupable, coupable mille fois de ne pas s'être sacrifié lors de la troisième épreuve. C'était sa lumière au bout du tunnel, le chemin facile, celui du sacrifice pour le pardon. Mais Dean l'en avait détourné, le guidant sur une route sinueuse et rocailleuse, celle de la rédemption. Et Dean était sa lampe torche dans ce merdier, son verre d'eau fraîche, son coup de pied au cul. Et Sam, avec amour, se jetait à corps perdu dans cette randonnée, pour lui. Pour Dean.