Bonjour à tous ! En cette rentrée 2011, j'ai décidé de commencer une nouvelle fic, j'espère qu'elle vous plaira !

Pairing : GRELLIAM ! 3 (Attention, il y a de la Mpreg (grossesse masculine) Donc si vous aimez pas ça ben... Lisez quand même je pourrai peut-être vous donner le goût !

Rien ne m'appartient (sauf Will, il est entièrement à MOI... Aww si seulement XD)

Genre : Il y a un peu de tout... Humour, drame, trsitesse... enfin un peu comme dans Switch.

Merci à xX-Bellatrix-Xx qui corrige mes fautes et amméliore mes textes ^^ Gros bisous à toi 3

Voilà ! Bonne lecture !


Assis devant son bureau, William T. Spears remplissait rigoureusement son dix-septième compte rendu de la journée. Son stylo plume valsait littéralement sur les documents vierges, sans aucune pause, sans aucune hésitation. Rien, dans son attitude impassible et sérieuse habituelle, ne pouvait laisser présumer que son esprit était en vérité bien loin de son très cher travail, et ce depuis près de trois semaines.

Depuis cette nuit.

Les évènements de cette soirée lui revenaient sans cesse en tête… Encore une fois, Grell avait réussi à lui faire perdre tous ses moyens. Il avait essayé. Il avait essayé de lui résister mais aussi stoïque qu'il fut, William restait un homme, et lorsque Grell était venu se glisser dans sa chambre, seulement vêtu d'une chemise de nuit rouge… contrôler ses émotions devint tout de suite plus ardu.

Pourtant il avait commencé par le repousser, comme à son habitude. Mais le Shinigami flamboyant n'en fut que plus ravi – la froideur, pour une obscure raison, l'avait toujours émoustillé. Il s'était alors glissé sous les draps de Will, en se blottissant contre lui et en lui ronronnant des mots d'amour si doux que William n'osa pas le remettre une nouvelle fois à sa place. Grell avait paru satisfait de l'attitude étrangement avenante de Will, et avait continué de lui chuchoter à quel point il l'aimait, et que tout ce qu'il voulait était ressentir la chaleur de son corps durant son sommeil, pouvoir se lover contre son torse musclé… Et c'est à ce moment que tout avait dérapé.

Le corps de William, qu'il le veuille ou non, n'était pas insensible au contact du Shinigami rouge. Bien qu'il ait préféré en rester là, et seulement autoriser Grell à dormir avec lui, ses désirs d'hommes en décidèrent autrement. Il avait réellement honte. Son attitude était impardonnable. Mais voilà.

Il l'avait fait.

Sans crier gare, il avait plaqué Grell contre le matelas du lit, le mettant ainsi sous lui et l'empêchant de bouger. Grell avait eu l'air extrêmement surpris. Manifestement il ne s'était pas attendu à cela. William s'était même un instant demandé si son collègue n'allait pas se refuser à lui, et il était persuadé que Grell s'était également posé cette question. L'hésitation avait été lisible dans ses beaux yeux verts, dont l'intensité avait été renforcée par ses joues cramoisies.

Will avait attendu. A cet instant, son seul désir avait été de déshabiller Grell, de l'aimer, de le caresser… Mais il était un homme respectueux, et il aurait préféré mourir plutôt que de forcer Grell. Il avait donc attendu, en le fixant de ses yeux délicieusement impassibles.

Puis Grell avait fini par murmurer en lui lançant le regard le plus doux qu'il n'ait jamais reçu.

« C'est d'accord, Will. Je m'étais juré de me préserver pour l'homme que j'aimerai réellement, l'homme de ma vie,. Or … je pense que tu l'es. »

Le sourcil de Will avait tiqué à ce moment-là. Grell paraissait tellement innocent pour une fois… Etait-il réellement celui qui devait lui prendre cette innocence ? Il n'était pas sûr d'aimer le Shinigami autant que ce dernier l'espérait. Lui faire croire qu'il l'aimait aussi passionnément que lui était cruel, et jouer avec les sentiments des autres n'était décidément pas dans sa nature. Cependant… Lorsque la main de Grell avait commencé à se glisser sous son pyjama, son esprit devint subitement trouble, et il fut incapable de penser correctement. Son excitation parlait pour lui. Ses impulsions, pour la première fois depuis bien longtemps, avaient pris le contrôle de son cerveau. Alors sans tergiverser d'avantage, il offrit à Grell Sutcliff une première fois aussi violente que passionnelle…

Le lendemain, les deux Shinigamis avaient eu une grande discussion. William s'était torturé l'esprit toute la nuit pour l'annoncer à Grell, mais il ne voulait pas que les évènements de la nuit précédente ne se reproduisent. Après réflexion, il avait simplement conclu que… il n'éprouvait rien envers Grell – du moins, c'est ce dont il voulait se persuader. C'était ce qu'il avait redouté. Il s'était platement excusé, en lui jurant qu'il n'avait aucune intention de le blesser. Mais curieusement, Grell n'avait pas semblé mal prendre le nouveau rejet de Will. Au contraire. Il avait rétorqué d'un ton rêveur qu'il trouvait irrésistible que Will renie encore son amour pour lui après cette nuit.

Will n'eut pas le courage de démentir. Que Sutcliff pense ce qu'il veut, ses rêves éveillés ne faisaient de mal à personne. Au moins, perdu dans ses illusions, il ne souffrait pas.

Il avait donc poliment raccompagné Grell jusque chez lui, puis, après s'être de nouveau excusé, reprit le chemin de son appartement.

Et depuis, plus rien.

Rien.

Aucune nouvelle de Sutcliff.

Il n'avait plus fait irruption dans son bureau. Il n'avait pas essayé de le draguer au déjeuner. Il ne s'était même pas croisés dans les couloirs. Comme si… Comme si Grell avait subitement disparu…

… Pff, c'était idiot. William ne s'inquiétait absolument pas pour lui.

Non, pas du tout.

-Vraiment… maugréât-il en jetant violemment son stylo.

Rien n'y faisait, il ne pouvait pas se concentrer. La mystérieuse absence de Sutcliff lui préoccupait trop l'esprit. Il devait savoir ce qu'il fabriquait.

D'un pas rageur, il sortit donc de son bureau et prit la direction de celui de son dynamique collègue…

Lorsqu'il parvint devant la SEULE porte rouge de tout le bâtiment, il frappa précautionneusement d'une manière nette et directe.

-Sutcliff ? Vous êtes là ?

Pas de réponse.

-C'est… (il hésita. Que devait-il dire ? William ? Non, cela paraitra trop familier. Will ? Encore moins… Spears ? Mais c'était stupide de s'annoncer par son nom de famille… ) C'est votre supérieur hiérarchique, je vous ordonne d'ouvrir.

… Toujours rien.

Will redressa ses lunettes.

-Très bien. Vous me voyez donc contraint d'enfoncer la porte…

-Ah ! S'exclama enfin Grell d'une voix aigüe de l'autre côté de la porte. N-non ! Attend deux secondes ! S'il te pl-

Will n'accéda évidemment pas à sa requête et d'un puissant coup de pied défonça la petite porte. Il eut tout juste le temps de voir Grell s'affoler puis se cacher sous son bureau. William s'approcha lentement de lui.

-Grell Sutcliff, cessez vos enfantillages et sortez de dessous cette table.

-Deux secondes ! Deux secondes ! Dit-il affolé.

William toisa la recrue agenouillé au sol, puis dû vraiment se retenir de pousser un long soupir de lassitude lorsque Grell immergea de sous son bureau avec… un sac en papier qui lui cachait tout le visage.

Il y eut un long silence.

-…

-… Euh… Salut, Will !

-Et dire que chaque jour je crois avoir atteint le fond avec vous… Sutcliff… retirez moi ce sac de votre tête.

-NON ! Cria-t-il en se reculant de son supérieur.

-Puis-je vous demander pourquoi ?

Grell tripota nerveusement l'une de ses mèches de cheveux.

-Je… Je ne suis pas en forme, William. En vérité je suis très malade et je dors affreusement mal… mon teint est atroce et je ne veux pas que tu me voies comme ça…

Cette fois, Will ne put s'empêcher de soupirer.

-Et c'est pour cette raison que personne ne vous a croisé ces dernières semaines ? Vous ne vouliez pas afficher votre « mine affreuse » devant vos collègues ? Vraiment…vous êtes réellement la honte des Dieux de la Mort.

-Non Will ! Ce n'est pas la seule raison !... Comme je te l'ai dit, je suis très malade, alors je ne suis pas venue au travail. J'ai repris aujourd'hui.

-Pardon ? Vous n'êtes pas venu au travail depuis trois semaines ?

-Mais j'étais si malade… je le suis toujours d'ailleurs. Oooh ce que je peux avoir mal au ventre !

-Mal au ventre ? Répéta-t-il en tentant de contenir sa colère. Vous êtes resté chez vous pour un mal de ventre… qui a duré TROIS SEMAINES ?

-Oui… répondit-il en se dandinant. J'ai dû manger quelque chose qui…

-Bien sûr, Sutcliff. Vous souffrez d'une intoxication alimentaire de vingt et un jours, je vous crois. (il redressa ses lunettes )Je vous jure… remettez-vous immédiatement au travail, vous avez perdu assez de temps comme ça et…

Mais Grell ne l'écoutait plus. Il plaça sa main devant sa bouche (et par-dessus son sac qu'il n'avait toujours pas retiré) et se tient l'estomac avec son autre main.

-…vous allez me rattraper ces semaines de relach-

Will ne finit pas sa phrase. Grell le bouscula sans ménagement et se précipita en courant dans les couloirs.

-Que… bredouilla Will. SUTCLIFF ! Revenez ici immédiatement !

Voyant que ces cris étaient vains, Will partit à la poursuite de Grell. Il suivit le bruit que provoquaient ses chaussures à talon et finit par arriver devant les toilettes pour dames les plus proches.

Il entra timidement, pour y découvrir Grell, haletant, penché au-dessus de la cuvette des toilettes. Son sac traînait à ses pieds, et pour la première fois en trois semaines, Will pu voir son visage.

Il n'avait pas exagéré. Sa mine était réellement affreuse, malgré ses efforts de maquillage. Comme s'il n'avait pas dormi depuis un bon bout de temps. Son teint était horriblement pâle et quelques mèches de cheveux cramoisies venaient se coller contre son front à cause de la sueur. Peut-être était-il réellement malade après tout.

William l'observa reprendre sa respiration, toujours appuyé au-dessus de la cuvette blanche et brillante. Puis Grell s'avança près du lavabo et s'aspergea la figure d'eau. Il se lava les mains, la bouche, puis tenta vaguement de se recoiffer avant d'essuyer les larmes qui embuaient ses yeux.

Il resta quelques secondes silencieux en fixant sa propre réflexion dans le miroir. Ses sourcils étaient plissés de douleurs, ce qui laissa deviner à William qu'il souffrait toujours de maux de ventre.

-Je ne voulais pas que tu me vois comme ça… pleurnicha Grell en observant Will à travers le miroir.

Le Faucheur aux cheveux sombres ne répondit pas. Il se contenta de fixer lui aussi le reflet de Grell, dans le blanc des yeux. Puis il finit par déclarer :

-Venez. Je vous emmène à l'infirmerie.

-Oh, Will, c'est inutile ! Ce ne sont que des nausées, ça va passer… Mais… C'est vraiment gentil de te préoccuper ainsi de m-

-Il est hors de question que votre état soit une nouvelle excuse pour flemmarder, Grell Sutcliff. L'infirmière va vous prescrire un traitement et vous pourrez être en forme demain pour faucher.

Grell fit la moue.

-C'est juste pour ça ? Tu ne t'inquiètes pas un tout petit peu ? (il prit un air réellement affligé) J'ai vraiment envie de vomir, tu sais… Tout le temps… c'est atroce… J'ai tellement besoin que tu me prennes dans tes bras, Will…

William redressa ses lunettes. Il préférait mourir que d'avouer qu'il avait aussi très envie de le prendre dans ses bras.

-Nous avons assez perdu de temps en parlotte inutile. Venez.

Grell fit un petit « Mhf » mais se décida tout de même à emprunter le chemin de l'infirmerie.


-Bonjour, Miss, excusez-moi de vous déranger, mais mon collègue ne se sent pas bien, et il aurait grand besoin de vos soins.

William s'était adressé à la jeune infirmière d'une manière très professionnelle, lui faisant ainsi comprendre que la situation était à traiter de toute urgence.

-Très bien je vais m'occuper de vous Monsieur… ?

-Miss, rectifia Grell. Miss Grell Sutcliff.

-Monsieur Grell Sutcliff, reprit à son tour William. Ne vous laissez surtout pas entraîner dans son petit jeu stupide.

-Ce n'est pas un jeu stupide, Will ! Protesta Grell.

-Enfin bref, poursuivit-il en redressant ses lunettes alors que Grell boudait dans son coin, j'aimerai autant que cette affaire soit réglée la plus rapidement possible.

-Bien sûr, Monsieur Spears, répondit la jeune femme en souriant (elle connaissait le nom de William, qui était tout de même un Shinigami assez important.) Grell, je vous en prie, entrez dans la salle d'auscultation !

Grell rechigna quelque chose d'incompréhensible mais suivit tout de même la jeune infirmière à l'intérieur du cabinet.

-Vous pouvez-vous asseoir ici en attendant, Monsieur Spears, déclara-t-elle en indiquant une chaise à Will.

IL hocha abruptement la tête. Pourquoi voulait-il tant attendre Grell ? Il avait encore tellement de travail… Mais il savait très bien qu'il ne pourrait se concentrer en sachant Sutcliff si mal en point. Bon sang… Que pouvait-il avoir attrapé ?

L'attente lui parut interminable. Lorsqu'il fut sur le point d'entrer de force dans le cabinet afin de savoir lui-même ce qui prenait autant de temps, l'infirmière vint enfin le chercher, un air profondément confus au visage.

-…vous…vous…bredouilla-t-elle. C'est bon, vous pouvez… pouvez… euh…

-« Entrer » ? Suggéra-t-il en haussant un sourcil.

Elle acquiesça péniblement, puis Will pénétra alors enfin dans la petite pièce, non sans cracher un « Vraiment… ».

La première chose qui le surprit en entrant fut le fait que Grell était en pleurs, assis sur la planche d'auscultation. Ses mains recouvraient entièrement son visage, dont les larmes coulaient le long de ses joues, puis de son menton, pour enfin tomber délicatement sur le drap blanc de l'allonge.

Le cœur de Will ne fit qu'un bon. Pour que Sutcliff soit dans un tel était, c'était que cela devait être grave. Très grave. Et si… s'il avait attrapé les Epines de la Mort ? Non… c'était idiot, les victimes ne souffraient jamais de nausées… mais alors quoi ?

-Sutcliff ? Osa-t-il en se rapprochant lentement et précautionneusement de lui.

A l'entente de la voix de son cher patron, Grell dégagea ses mains de son visage, et Will constata avec le plus grand étonnement que Grell ne pleurait pas de peine… mais de joie.

Il fut estomaqué. Bien sûr il savait que certaines personnes sensibles pleuraient lorsqu'elles étaient enthousiasmées par quelque chose, mais… pas à ce point ! Les joues du Shinigami étaient entièrement recouvertes de larmes ! Et ce sourire… ce sourire si pur, qui exprimait tant de bonheur… Que venait-il donc d'apprendre ?

-W-will… sanglota-t-il en lui adressant un sourire radieux. Ooh.. je…

Les sanglots l'empêchèrent de finir sa phrase, ce qui lui valut un « je vous jure… » de Will.

-Bien… dit-il en redressant ses lunettes. Puisque vous avez l'air aussi apte à vous exprimer qu'un petit pois, je vais donc me tourner vers l'infirmière… Mademoiselle, je vous écoute.

-C'est… c'est que… balbutia-t-elle en fixant Grell avec une incompréhension totale. Enfin… je…

William leva les yeux au ciel.

-Si l'un de vous ne me dit pas exactement ce qu'il se passe, aucun de vous ne sera payé ce mois c-

Les bras que Grell enroulèrent autour de ses épaules le surprirent tellement qu'il ne put finir ce qu'il avait à dire.

-Sutcliff, que croyez-vous être en train de faire ?

-Will… sanglota-t-il en se blottissant contre lui. Oh Will… C'est… c'est le plus beau jour de ma vie…

-Quoi, vous venez d'apprendre qu'il y a des réductions dans votre boutique préférée ? Ironisa-t-il en tentant de se dégager.

Grell secoua doucement la tête.

-Non… C'est bien plus magnifique que toutes les soldes du monde. Will… je… (il planta ses yeux remplis de joies de ceux agacés de William) je suis enceinte.

Je suis enceinte.

Trois mots.

Trois mots qui foudroyèrent William jusqu'au plus profond de son âme. Le temps sembla subitement se suspendre, comme si les paroles de Grell l'avait également affecté. Bon sang… Will savait que Grell rêvait de porter des enfants… Mais il savait tout aussi bien que ce rêve était totalement irréalisable, et il pensait que Sutcliff l'avait aussi compris. Manifestement, ce n'était pas le cas.

William abaissa doucement son regard vers le Shinigami sanglotant contre son torse. C'était horrible. Grell avait l'air de réellement y croire… Il se sentait si mal pour lui… Comment lui faire comprendre qu'il ne pourrait jamais être enceinte ? Comment pouvait-il l'arracher à cette douce illusion ?

Il caressa doucement les cheveux de Grell. Bien que son visage ne reflétait qu'une expression de petite contrariété, intérieurement, Will était profondément désolé pour son collègue.

Il continua de glisser ses doigts dans les cheveux écarlates de son collègue, tout en tournant doucement sa tête vers l'infirmière, lui lançant le regard le plus sombre qu'il n'ait jamais donné.

Comment avait-elle osé donner de tels faux espoirs à un homme qui désirait autant enfanter ? Il ferait en sorte de la renvoyer dès cet après-midi.

Manifestement la jeune femme prit peur devant le regard de Will et se mordit nerveusement les lèvres.

-Sutcliff, veuillez-vous rendre dans la salle d'attente, il faut que je m'entretienne avec cette jeune demoiselle.

Grell s'écarta doucement des bras de Will en lui octroyant un sourire éclatant. Il hocha la tête, lui fit un petit bisou sur la joue (et Will dû lutter pour rester entièrement stoïque), puis sortit de la salle en regardant amoureusement son ventre.

Une fois la porte claquée, l'expression de William passa immédiatement de neutre à furieuse.

-Vous êtes la personne la plus abjecte que je connaisse, cracha-t-il avec hargne, et pourtant, je côtoie des démons.

-N-ne vous fâchez pas, Monsieur Spears ! S'époumona l'infirmière. Je n'ai fait que dire la vérité !

-Dire la vérité ou dire ce qu'il voulait entendre ? Vraiment… je vois d'ici le tableau. Vous lui avez demandé d'énumérer ses symptômes, ce à quoi il a dû répondre « nausées matinales » et « sensations étranges au ventre ». Puis vous avez dû souligner pour… (il mit tout le venin dont il était capable dans ce mot) plaisanter que ces syndromes étaient les mêmes que ceux d'une femme enceinte. Et là, continua-t-il en faisant de grands pas pour tenter de s'apaiser, là je devine que ses yeux se sont illuminés et lorsque vous avez vu à quel point il était heureux de se croire prochainement « mère », vous n'avez pas eu le courage de nier. (il se retourna vivement vers elle) Je me trompe ?

-Je..

-Je vous jure… je vous avais pourtant prévenu de ne pas entrer dans son jeu…

-JE NE SUIS PAS ENTREE DANS SON JEU !

Le cri de la jeune femme fit place au silence. Elle semblait au bord des larmes, ses sourcils plissés dans une expression apeurée. Les deux Shinigami ne se quittaient pas des yeux. Aucun d'eux ne bougeait, comme s'ils craignaient de briser ce silence pourtant pesant.

Will fut le premier à reprendre la parole, non sans redresser ses lunettes au préalable.

-Vraiment ? Susurra-t-il d'un ton chargé de menaces. Vous n'êtes pas rentrée dans son jeu ? Vous allez me dire que Sutcliff – un mâle – est réellement enceinte ? Je ne suis que peu expérimenté en biologie, mais je crois ne pas me tromper en avançant qu'une telle chose est rigoureusement inconcevable.

-C'est ce que j'ai toujours cru aussi, répondit-elle faiblement, et je ne sais absolument pas comment une telle chose est possible, mais il n'y a aucun doute, ce jeune homme est bien enceinte… Je ne vois pas d'autre explication au fait que ma sonde ait détecté deux âmes dans son corps…

Will poussa un grognement rageur. Lui non plus ne savait pas comment expliquer le fait que Grell possède une deuxième âme en lui, mais il y avait forcément une raison plus logique que la grossesse masculine.

-Il… Il… rugit-il en tenant de trouver une explication rationnelle, Je ne sais pas… Peut-être que l'une des âmes qu'il était censé fauché s'est accroché à lui, et-

-Il l'aurait tout de suite senti, de plus, te telles choses ne provoquent aucune nausées, trancha-t-elle.

Will serra les poings puis recommença à faire quelques vas et viens.

-Votre sonde est peut-être tout simplement défectueuse, osa-t-il.

-Notre matériel est soigneusement vérifié avant chaque auscultation. Monsieur Spears, aussi étrange que cela puisse paraître, votre collègue est pourtant enceinte.

William se rapprocha alors dangereusement de la femme et ce à une vitesse fulgurante. Ses yeux verts et menaçants étaient ancrés dans ceux de l'infirmière qui bénissait le fait qu'un simple regard ne puisse pas tuer.

-Si Sutcliff fait une dépression lorsqu'il apprendra qu'il n'est pas enceinte, travail supplémentaire ou non, je viendrai vous faucher pour faute professionnelle. (il se rapprocha davantage) et je m'assurerai que votre mort soit extrêmement douloureuse.

La jeune femme déglutit à mesure que son visage perdait de ses couleurs. Elle était véritablement terrorisée. Puis, après l'avoir dévisagée durant encore une poignée de secondes, William tourna vivement les talons et sortit à son tour du cabinet sans même daigner adresser un dernier mot à la jeune infirmière.


-Will !

Il fut immédiatement accueilli par les bras de Sutcliff. En toute autre circonstance, il l'aurait rejeté, mais il savait que son rôle était de le ramener sur terre en brisant ses rêves de maternité. Inévitablement, il le ferait souffrir, et il ne voulait pas le peiner davantage en le repoussant. Vraiment… Si quelqu'un apprenait un jour que Grell était la seule personne dont il se souciait, sa réputation en prendrait un coup.

-Oh Will ! Poursuivit Grell dont la voix était rendu encore plus aigüe par l'excitation. Je n'arrive toujours pas à le croire ! Dans neuf mois, nous serons parents !

-Sutcliff, bien que j'en sois désolé, il est impossible que vous ne port…(sa voix se perdit) Attendez. Vous avez bien dit nous serons parents ?

-Bien sûr, répondit-il joyeusement en se serrant davantage contre lui, enfin, Will ! Tu es la seule personne qui m'aie fait des choses aussi délicieuses… Mmmh ~… je peux encore te sentir à l'intérieur de moi… Aaah ~…

Will ne souffla mot. Pas une seule seconde l'idée que cet enfant inexistant soit le sien ne lui avait traversé l'esprit. L'idée même qu'il puisse devenir père était si absurde qu'il ne l'avait même pas envisagée. Mais si Sutcliff avait raison… Alors cet enfant ne devait pas exister. Non. Parce que Will ne voulait pas être père. Hors de question.

Cet enfant ne devait pas exister. L'infirmière avait obligatoirement fait une erreur, il ne pouvait en être autrement.

-Sutcliff, trancha-t-il en le tenant par les épaules.

-Hm ?

-Ecoutez… J'en suis navré pour vous mais… Les chances pour qu'un homme soit enceinte sont NULLES.

Les sourcils de Grell se plissèrent.

-Je sais… murmura-t-il en caressant son ventre. Et pourtant, c'est le cas… Will… je le sais. Je sais que je suis enceinte, je le ressens jusqu'au plus profond de mon être, une femme sent ces choses-là.

-Justement, Sutcliff. Vous n'êtes pas une femme.

Un silence suivit cette déclaration. Grell continuait de passer sa main sur son ventre en soupirant, tandis que Will aurait donné n'importe quoi pour ravaler ses dernières paroles. Mettre le doigt sur ce qui frustrait le plus Grell n'était pas la meilleure chose à faire en ces circonstances.

-Will… fit-il d'une voix qui respirait la sincérité, fais-moi confiance. Je te le dit. Je peux sentir la vie en moi.

-Ce n'est qu'une impression. Vous ne sentiez rien avant que l'infirmière vous examine.

-Si je sentais quelque chose ! L'idée que je puisse attendre un bébé m'avait effleuré l'esprit, mais j'ai vite chassé cette délicieuse pensé de ma tête… Sachant que c'était impossible, je ne voulais pas être trop déçue lorsqu'on me dirait que c'était un simple virus…

-Sut-

-Will, pourquoi ne veux-tu pas accepter le fait que je sois enceinte ? S'exclama-t-il. Est-ce parce que… (sa voix se fit plus tranchante.) Tu ne veux pas être père ?

Will rajusta ses lunettes.

-Cela n'a aucun rapport. Je veux juste que vous réalisiez qu'une telle chose est inconcevable le plus tôt possible pour éviter que vous ne tombiez de trop haut. Il est hors de question que je me retrouve avec une recrue dépressive sur les bras.

L'expression de pure joie avait définitivement quitté le visage de Grell, à présent furieux.

-C'est vraiment tout ce que je suis pour toi, William, une recrue parmi tant d'autre ? Et bien si c'est le cas, qu'est-ce que ça peut faire si je ne fais pas mon boulot ! Tu n'as qu'à me remplacer, puisque je ne suis rien ! Un simple pion !

-Grell…

Puis il se mit à pleurer à chaudes larmes.

-Snif… moi qui pensais que les choses avaient changées entre nous ! Snif… j'étais si heureuse d'avoir ton enfant !

-Ne faites pas semblant de souffrir de sautes d'humeur !

-HUUUUU ! Pleurnicha-t-il comme toute réponse.

Will en avait vraiment assez. Il décida donc de faire ce qu'il faisait tout le temps lorsque Grell l'agaçait, à savoir le frapper avec sa Faux.

-WILLL ! Comment peux-tu faire ça à une femme dans ma condition ?

-Ecoutez Sutcliff, soupira-t-il en rajustant ses lunettes. Si vous me trouvez une raison qui puisse expliquer votre grossesse, alors je serais obligé d'admettre que vous êtes bien enceinte.

Grell fixa Will dans les yeux en se frottant sa tête endolorie. Il avait l'air de réfléchir à quelque chose.

-Will, finit-il par dire sue un ton très sérieux, dis-moi…pourquoi un corbeau ressemble à un bureau ?

-VOUS CROYEZ VRAIMENT QUE CE SOIT LE MOMENT DE JOUER AUX DEVINETTES ? Hurla-t-il en le frappant de nouveau.

Cette fois Grell évita le coup mais gémit tout de même pour la forme.

-Allez, Will, répond, reprit-il sur un ton amusé.

-Sutcliff, j'ai encore beaucoup de travail, rétorqua-t-il en tripotant frénétiquement la branche de ses lunettes. … Je ne sais pas, ils finissent tous les deux par le son [o] ?

-Non non non, fit-il en faisant « non » avec son doigt.

-Bon alors je ne vois pas.

-La réponse est… qu'il n'y a pas de réponse !

Sur-ce, il éclata de rire.

-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, Sutcliff, cracha-t-il sévèrement. Vraiment… Quel est l'intérêt de poser une question sans réponse ?

Grell cessa progressivement de rire puis lança un regard langoureux à Will.

-C'est simplement pour te prouver que…parfois il est inutile de trouver une explication à une chose. Tout n'a pas une réponse, Will. (il lui caressa la joue) Tâche de t'en souvenir…

Le sourcil de Will tiqua. Grell n'avait peut-être pas tort… le Shinigami pouvait être assez philosophe quand il le voulait…Tout n'a pas de réponse… Cela méritait réflexion…

-Néanmoins si tu veux vraiment trouver une explication, continua-t-il en remuant ses hanches et en balayant l'air de sa main, nous pouvons toujours aller rendre visite à un Shinigami plus expérimenté qui en saurait sûrement plus que nous… Ainsi tu ne pourras plus nier que je suis enceinte !

-C'est idiot, je ne vais pas le déranger tout simplement parce que le très important Grell Sutcliff croit un peu trop fort en ses rêv-

William s'interrompit lorsqu'il vit que le teint de Grell avait subitement pâli, et que le Shinigami avait placé sa main devant sa bouche, comme s'il était sur le point de vomir.

-Sutcliff ?

-Ca… ca va… dit-il faiblement en faisant de grandes inspiration. Une simple vague de nausée…

Will fronça les sourcils. Avec toute cette histoire, il avait complètement oublié que Grell était toujours malade, enceinte ou pas. C'est là qu'il réalisa que si son collègue était prêt à faire le trajet jusque chez le Shinigami retraité malgré son état, c'est que cela lui tenait réellement à cœur. Will avança alors vers Grell et l'invita à s'appuyer contre son épaule afin qu'il puisse l'aider à marcher.

-Allons-y, Sutcliff.

Chez Undertaker…


Voilà ! En fait j'ai remarqué dans l'OAV "The Tale of Will the Sinigami" que Will avait donné le même conseil aux jeune recrues que Grell lui avait donné lors de leur examen, à savoir "prendre soin de ses lunettes". ce qui m'a poussé à croire que les phrases de Grell restaient dans l'esprit de Will... Voilà pourquoi Grell lui fait la devinette du bureau et du corbeau. Will s'en souviendra plus tard dans Ciel in Wonderland et pourra à son tout en rire, avant de dire à Ciel que tout n'a pas une réponse... Tout comme Grell lui avait fait comprendre !

Les reviews serviront à payer les médicaments anti-nausée à Grell ^w^