Boys Shouldn't Play With Dead Things

Résumé : Sam a treize et demi. Il s'est fait deux nouveaux amis avec lesquels il partage de nombreux points communs. Dans une ville où les adolescents s'amusent à faire revenir poltergeists, fantômes et autres esprits vengeurs, les frères Winchester vont devoir utiliser toute leur ingéniosité pour empêcher que ce nouveau délire ne devienne catastrophique.

Spoilers : Pas du tout. Sauf au niveau de l'épilogue qui constitue un petit bonus mais n'entrave en rien l'histoire.

Personnages : Sam et Dean Winchester.

L'épisode « Afterschool Special » (4x13) m'a beaucoup inspiré pour cette fic. L'adolescence de Sam y est très largement développée. Sa quête d'identité est amplifiée par le fait qu'il a toujours voulu être normal et qu'il a un don certain pour se poser une multitude de questions. Et devinez à qui il aurait envie de ressembler ?

Je sais : vous allez me trouver sadique. Cette fic est basée sur le dicton « Qui aime bien, châtie bien ! » et sachez que j'ADORE les frères Winchester !!! lol !

N'hésitez pas à me laisser des messages : toutes les critiques sont les bienvenues. Elles aident à s'améliorer. Bonne lecture !

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Prologue.

Ca avait très mal tourné ! Pourtant, ils l'avaient déjà fait deux fois avant ce soir et ça avait été plutôt amusant. Flippant, mais marrant ! Ne dit-on pas « jamais deux sans trois » ? Mais cette fois-là était différente des deux autres et elle tournait au drame.

Les adolescents s'étaient installés dans le sous-sol de leur lycée. Cet établissement était vraiment imposant. Le terrain de plusieurs hectares où il avait été bâti un siècle auparavant était entouré par des murs de deux mètres de haut. Plus d'une centaine de classes se répartissaient sur les deux ailes de ce gigantesque bâtiment. En son centre, siégeaient deux énormes salles de conférence, une cafétéria et un petit restaurant pouvant accueillir l'ensemble des professeurs. Un autre bâtiment se partageait de part et d'autre de l'énorme porte d'entrée. Il était réservé à l'usage exclusif du secrétariat, bureau de direction et autres salles administratives. La journée, plus de deux mille élèves de onze à vingt ans venaient peupler et donner vie à ce lieu lugubre. Mais la nuit, cet établissement prenait des allures de monstre de béton tapi dans l'obscurité.

Les adolescents s'étaient donnés rendez-vous devant l'une des petites portes de service, dans une des ruelles qui donnait sur l'arrière du lycée. Ils étaient entrés silencieusement grâce au crochetage de la serrure parfaitement réussi de l'un d'eux. Munis du matériel nécessaire pour réussir à coup sûr leur séance, ils s'étaient dirigés vers la grande trappe qui donnait sur un escalier en pierre. Il faisait froid et incroyablement sombre cette nuit-là. A la lumière des lampes torches, ils avaient descendu prudemment les petites marches qui longeaient la rampe d'accès prévue pour les engins roulants. Ils s'enfonçaient inexorablement dans les entrailles du monstrueux établissement. Arrivés en bas, ils avaient progressés dans de larges et longs couloirs habités par des centaines de petites bêtes noires à huit pattes et où de multiples tuyaux serpentaient et s'entrecroisaient le long des plafonds.

Munis, d'un plan détaillé, les garçons avaient finalement abouti dans l'immense salle qui servait d'entrepôt au personnel de service. De grandes colonnes soutenaient le plafond plus que défraîchi de cette pièce de plusieurs dizaines de mètres carrés. Sur les murs, quatre autres portes se disputaient la place au milieu d'une multitude d'étagères. Deux d'entre elles donnaient sur de nouveaux couloirs menant aux différentes ailes du bâtiment. Une autre enfermait le tableau clignotant et démesurément grand du compteur électrique et la dernière s'ouvrait sur un minuscule placard contenant quelques torchons, produits nettoyants et balais. Enfoui sous la terre, cet entrepôt n'était muni d'aucune fenêtre mais de grandes bouches d'aération ponctionnaient le plafond. Dans un coin, les chaudières fonctionnaient à plein régime.

Poussé par la curiosité, les adolescents avaient étudié un à un le matériel entreposé ça et là. Des outils aussi nombreux que variés au gros tracteur qui servait à tondre la pelouse, des simples produits d'entretien au fuel qui permettait le fonctionnement des machines, tout s'avérait être digne d'intérêt dans cet immense coffre au trésor. Mais la raison de leur venue était toute autre et après avoir assouvi leur curiosité, ils avaient installé leur matériel : un petit guéridon sur lequel étaient gravés différents signes dont la signification exacte leur échappait. Au centre, se dessinait un pentacle. Ils avaient ensuite posé des bougies à des endroits bien précis et les avaient allumées. Enfin, ils avaient trempé leurs doigts dans une solution opaque et en avaient enduit les dessins gravés. Installés autour de l'autel ainsi formé, ils avaient joint leurs mains et avaient entrepris de réciter l'incantation.

Ils avaient appelé l'esprit d'une personne bien précise. Ce fut avec beaucoup d'excitation et d'impatience qu'ils avaient vu trembler le guéridon installé au centre de la pièce. Les lumières s'étaient mises à vaciller et leur souffle s'était matérialisé devant eux en une sorte de fumée blanche. Malheureusement pour eux, c'est aussi à ce moment-là qu'ils avaient perdu le contrôle. L'autel s'était élevé dans les airs comme suspendu par quelques fils invisibles. Il avait été projeté avec une force incroyable contre l'une des étagères qui s'écroula dans un fracas infernal, laissant son contenu se déverser. Les bougies avaient enflammé le liquide qui continuait de s'écouler lentement. Paniqués, les adolescents s'étaient précipités vers la sortie. Mais, ce qui aurait pu ressembler à un gigantesque courant d'air était venu déferler dans l'immense salle, claquant les différentes portes de sortie et condamnant les jeunes à l'emprisonnement. Ils avaient plaqué leurs mains sur leurs oreilles pour atténuer le sifflement effroyable qui avait envahi l'espace autour d'eux. Avec d'atroces grimaces, leurs yeux plissés avaient cru apercevoir la porte par laquelle ils étaient arrivés se gondoler, comme si quelqu'un avait essayé de l'enfoncer pour les rejoindre. En plus du gémissement insupportable, les outils s'étaient mis à tournoyer dans la pièce, s'échappant brusquement de cette tornade infernale pour aller se fracasser sur le mur derrière les adolescents qui tentaient tant bien que mal de les éviter. Les vêtements déchirés et les multiples entailles qui étaient venues clairsemer leur peau leur avait fait prendre l'ampleur du désastre. L'un d'eux avait hurlé l'incantation destinée à tout arrêter sans succès. Puis il avait perdu toute notion d'apesanteur et avait été projeté à travers la pièce avant de s'écraser durement contre le tracteur tondeuse, inconscient. Son sang avait commencé à s'écouler de la même manière que progressait le liquide enflammé. Celui-ci se dirigeait dangereusement vers les chaudières à l'autre extrémité de la salle. La situation était totalement désespérée.

***

A la suite d'efforts inimaginables et poussés par l'instinct de survie, ils avaient réussi à pénétrer dans le placard à balais. A présent, ils étaient entassés dans le ridicule petit local. La porte subissait des coups violents venus de l'extérieur malgré la présence abondante de gros sel à sa base. L'un des adolescents était visiblement inconscient. Du sang s'écoulait le long de son visage livide. Ses yeux demeuraient désespérément clos. Un autre essayait en vain de stopper l'hémorragie de son ami. Il se balançait d'avant en arrière, tentant misérablement de se calmer. Il murmurait des phrases décousues de sens dont certains mots restaient inaudibles. Le troisième, apparemment plus jeune et plus petit que les deux autres avait du mal à respirer tellement son angoisse l'oppressait. Malgré le sifflement incessant et les martèlements de l'autre côté de la porte, il écoutait son copain à côté de lui qui appelait sa mère et ne cessait de dire qu'il ne voulait pas mourir. Lui ne pouvait pas appeler sa maman. Elle était morte alors qu'il n'était encore qu'un bébé. Quant à son père, il devait se trouver à des centaines de kilomètres de là. Alors, il priait pour pouvoir revoir son grand frère. Tout aurait été tellement plus facile s'il avait été là. Ses remords l'assaillaient : il aurait dû l'écouter et ne jamais apprendre ça à ses amis. Tout était de sa faute. Ils allaient tous mourir à cause de lui. La panique prit le dessus et il hurla le nom de la seule personne qu'il aurait voulu avoir à ses côtés :

- DEAN !