Voilà ma nouvelle fanfic, j'espère qu'elle vous plaira. Je ne sais pas du tout pour combien de chapitres je suis partie et j'espère ne pas m'essouffler en court de route. Plongez dans le passé de Voldemort, à l'époque où on l'appelait encore Tom Jedusor...


Mon nom est Wilhelmina, mais avouez que c'est un nom un peu long. En fait, j'adore mon prénom, mais on m'a automatiquement rebaptisée Will. Plus court, moins allemand, plus anglais. Tout le monde m'appelle comme ça, ma sœur, mes amis… Sauf mes parents pour qui un diminutif de sert à rien, bien sur. S'ils ont donné un nom aussi forgé de caractère à leur fille, ce n'est pas pour le voir amputé de plus de la moitié. Mes parents donc, et puis lui aussi.

C'est l'histoire de ma mort que je viens vous conter…

-… et ensuite on a été au bord du lac, tu aurais dus voir ça, Willie, c'était magique… racontait Lucy à Wilhelmina, en sortant de la Grande Salle pour se rendre en cours de potion.

Elle avait l'air si heureuse en parlant de son petit ami, Lucy, que Will n'eut pas le courage de lui dire qu'elle n'avait pas tout suivit. A la vérité, c'était souvent la même histoire, avec tous les petits amis de Lucy. Malgré la supériorité qu'on accorde aux serpentards en temps normal, Lucy s'en moquait pas mal. Sang mêlé, enfant de moldu ou sang pur, du moment qu'ils savaient la faire rire. C'était pour ça que Will et elle s'entendaient si bien. Même longueur d'onde. A ceci près que Will était un peu jalouse de son amie. Grande, les cheveux brillants, d'un châtain clair qui avait des reflets dorés à la lumière des bougies et du soleil, de grands yeux noirs qui envoutaient n'importe lequel des garçons qui les croisaient – prof compris, bien sur, sinon ça n'avait aucun intérêt. Lucy était plutôt du genre beauté fatale. Will aussi, en toute modestie, se savait jolie, de cette beauté douce qu'on croise et qui rassure. A peine plus grande que Lucy, d'un ou deux centimètres, les cheveux noirs, aux reflets chocolat, et des yeux verts vifs qui s'accordaient parfaitement à la couleur de la maison où le Choixpeau l'avait envoyée. Mince, à peine trop peut être, elle semblait plutôt frêle, ce qui étonnait toujours quand on apprenait qu'elle faisait partie de l'équipe de quidditch, au poste de poursuiveuse.

-Tu dis ça à chaque fois… murmura Will, un sourire aux lèvres. Dans combien de temps vas-tu lui briser le cœur ? Le pauvre… Tu es horrible.

C'était le genre de discussion qu'elles avaient souvent toutes les deux. Alors que Lucy enchainait garçon sur garçon, Will, de son côté, préférait rester seule. A peine une ou deux amourettes en seconde et troisième année, et elle était en cinquième. C'était d'ailleurs le grand damne de Lucy qui estimait que son ami était assez intelligente pour ne pas avoir à travailler et donc qu'elle devait s'amuser. Et non, elle ne parlait pas uniquement du quidditch, il n'y a pas que le sport dans la vie.

-Willie, trésor, tu ne comprendras jamais que la beauté est une arme passagère, il faut s'en servir tant qu'on la possède avant qu'elle ne se fane…

Will considéra Lucy quelques secondes, avant d'éclater de rire devant son air de diva sortant tout droit d'un roman d'Ernestine Ridoa, célèbre aventurière sorcière originaire du Brésil et qui avait décidé d'écrire ses mémoires – largement romancées selon la critique.

-Mais bien sur Ernestine, aller rentre là dedans ! fini par lui lancer Will en la poussant dans le cachot des potions.

Monter au rez-de-chaussée, pour déjeuner, puis redescendre aux cachots… C'est fou comme cette organisation déplaisait à Will. Elle n'était pas faignante pour ce qui l'intéressait, mais l'organisation pratique de l'école laissait largement à désirer, il fallait bien le dire. Elles s'assirent au troisième rang, devant leurs chaudrons, alors que le professeur Slughorn commençait son cours. Ce n'était pas ce que Will préférait comme matière, mais il fallait bien en passer par là. Elle espérait avoir juste assez de BUSES pour l'avoir, sans être obligée de continuer dans cette discipline. De toute façon, si on en croyait sa mère, elle n'aurait jamais besoin de travailler. Elle aussi épouserait un jeune sorcier riche – au sang pur de préférence, mais c'était surtout le portefeuille qui comptait – et lui donnerait de beaux enfants avant d'être la femme au foyer parfaite. C'était comme ça depuis toujours, ça ne changerait pas. N'était-ce d'ailleurs pas le chemin qu'allait prendre sa sœur Silvia, cet été, avec le fils du conseiller personnel du premier ministre ? Il ne plaisait pas spécialement à l'ainée des Blaine, mais il plaisait à ses parents, alors tant qu'à faire…

Will fut tirée de sa rêverie par un soupir alangui à côté d'elle. Elle tourna la tête vers Lucy, qui avait prit son expression préférée du moment, celle de la belle outragée qu'on ne lui apporte aucune attention. Ca faisait fureur dans son harem. En silence, Will tourna la tête vers le centre de l'attention de son amie – qui n'était certes pas le feu qui flambait sous leur chaudron. Son regard croisa deux yeux noirs, glacials, et qui pourtant, avaient un pouvoir hypnotisant. La preuve, leur propriétaire était toujours très entouré. Un peu trop peut être. Will secoua la tête, et se concentra à nouveau sur son livre, suivant les ingrédients de la préparation à la lettre, avant de donner un coup de coude à Lucy :

-Arrête ! Ce n'est pas le moment.

Lucy s'ébroua, et lui lançai un regard noir.

-Qu'est ce que tu racontes, pour Tom Jedusor, c'est toujours le bon moment je te signal ! Si lui, je pouvais l'avoir, je n'en changerai pas, c'est certain.

-Tu dis ça à chaque fois.

-… peut être, mais avoue qu'il est craquant.

Will ne répondit pas. Oui. Oui, oui, Tom Jedusor était craquant, et même plus que ça. Il était sans doute l'un des plus beaux garçons que l'école ait compté ces dernières années. Intelligent, brillant même, préfet, et tout ce qui va avec… Les professeurs l'encensaient et il raflait tous les prix. Toutes les filles lui courraient après. Il avait sa petite cour, autour de lui, ses « mangemorts » comme il les appelait. La popularité fait beaucoup de choses de nos jours. Will frémit, sentant comme un pieu lui traverser le cou. Elle n'osa pas se retourner. Comme toutes les filles, il lui plaisait, mais contrairement à elles, elle refusait de le lui montrer. Enfin, il devait bien s'en douter, mais elle ne voulait pas qu'il joue avec elle comme il jouait avec pas mal de filles, quel que soit leur âge. Ca, c'était hors de question.

-Willie, il te regarde… Je dirais même plus, il te déshabille du regard.

-Arrête, Lucy !

Lucy haussa les épaules et leva les yeux au ciel avant de réduire la potion d'un coup de baguette, pour la faire passer de soupe clair à une espèce de purée liquide.

-Excellents, mesdemoiselles, murmura Slughorn en se penchant vers leur travaille. Vous pourriez presque faire concurrence à Monsieur Jedusor, Miss Blaine, vous le savez ?

-Presque, professeur, répondit la jeune fille avec un sourire profondément hypocrite.

Le comparatif en question fit comme s'il n'avait rien entendu, en fermant son livre alors que le cours prenait fin. Les élèves s'éparpillaient à l'extérieur de la salle, la plupart ayant une heure de pause avant le prochain cours. Will, pour sa part, avait entrainement.

-Tu viens pour me regarder jouer, ou pour faire de l'œil à notre nouveau gardien ? demanda-t-elle à Lucy qui venait de lui assurer qu'elle mourrait d'envie de l'accompagner.

-Les deux, pourquoi ? répondit celle-ci avec un sourire pétillant de malice.

Will allait lui répondre que si elle voulait se geler pendant une heure sur les bancs, elle pouvait, mais une voix masculine, grave, un rien… agressive, se fit entendre dans leur dos :

-Blaine !

Les deux jeunes filles se retournèrent pour apercevoir Tom Jedusor qui marchait d'un pas décidé dans leur direction.

-Ooh… souffla Lucy, je vous laisse… Profites-en bien !

-Lucy ! s'écria Will, un rien paniquée, alors que son amie prenait la direction du terrain de quidditch, comme si de rien n'était.

« Je la hais », songea-t-elle au moment où Tom la rejoignait.

-Je te fais peur au point d'avoir besoin d'un garde du corps ? Demanda-t-il en désignant Lucy du menton.

La jeune fille fut un peu prise de cours. Non, il ne lui faisait pas peur, bien sur… Il était juste LE garçon le plus beau, le plus brillant que l'école ait jamais connu, rien que ça… Elle croisa les bras sur sa poitrine, son sac sur l'épaule et le regarda dans les yeux, ces yeux sombres où elle avait peur de se noyer.

-Qu'est ce que tu veux, Jedusor ?

Ils avaient beau être dans la même maison, dans la même année, cela ne les empêchait pas de ne pas se côtoyer, ou très peu. Et puis, il venait de l'appeler Blaine, non ? Ce fut au tour du préfet d'être prit de court un bref instant, et il semblait à Will qu'une lueur mauvaise venait de passer dans son regard, un si bref instant qu'elle n'en fut pas certaine. Et puis, son regard redevint inexpressif, alors qu'un sourire s'étirait sur ses lèvres.

-J'ai… une requête à te demander.

La curiosité de la jeune femme fit rapidement place à la surprise. Le grand Tom Jedusor s'abaissant à lui demander quelque chose, à elle ? Voilà bien une première. Devant l'absence de réponse de la jeune fille, il enchaina :

-Voilà… Tu sais qu'on a l'examen de vol à la fin du mois, et je n'ai jamais été très à l'aise sur un balais. Alors je me demandais si tu pouvais m'aider, m'apprendre… quelques trucs. Je ne serais jamais au niveau pour l'équipe de quidditch, c'est sur, mais ça m'ennuierait d'être recalé…

Will le dévisagea un instant, se demandant s'il était entrain de se moquer d'elle et s'il pensait vraiment qu'elle allait tomber dans le panneau. Mais non, il semblait sincère. Pourtant, si elle avait apprit quelque chose face à Jedusor, c'est qu'il cachait toujours très bien son jeu. Alors, prudence est gage de sureté. Elle afficha un sourire faussement contrit, avant de lui dire d'un ton tout aussi faussement désolé :

-Oh… comme c'est dommage. Mais je suis sure et certaine que si ton sourire charmeur ne fait pas effet sur le professeur Londec, un mot à Slughorn et tout sera arrangé. Maintenant si tu veux bien m'excuser…

Elle fit volte face, et commença à s'éloigner quand une pression autour de son poignet se fit sentir, la retenant. Elle se retourna pour voir le regard amusé de Jedusor. A sa place, ce n'est pas vraiment l'amusement qui aurait primé, mais passons…

-Pourquoi tu me détestes ? lui demanda-t-il simplement.

Interdite, la jeune femme sentit ses yeux s'arrondir, mais elle revint vite à la réalité en voyant le sourire moqueur du beau brun prendre quelques millimètres toutes les secondes.

-Je n'ai aucune raison de te détester. Lâche-moi, tu me fais mal !

C'était parfaitement faux, mais il n'était pas obligé de le savoir. Il obtempéra pourtant, en levant les yeux au ciel, avant de reprendre son plaidoyer :

-S'il te plait Blaine… Je te serai redevable. A vie s'il le faut.

Voir le grand Jedusor supplier quelqu'un avait quelque chose d'étrange. Une autre à sa place, se serait sans doute enorgueillit, mais pour Will, la situation était juste… Bizarre.

-Pourquoi tu ne vas pas voir un autre joueur ? Ou plutôt une autre… ?

Jedusor passa sa main dans ses cheveux, ne sachant visiblement pas quoi dire, avant de lâcher :

-Parce que je crois que tu seras la seule à être assez dure avec moi sans dire amen à mes moindres mouvements à 20 mètres du sol. Je ferais tes devoirs pendant un mois si tu acceptes.

Il n'avait pas tort. Pour les encouragements.

-Et que dirait tes amis s'ils savaient ce que tu viens de me proposer ?

Le mot ami n'était sans doute pas très juste, mais c'était le seul qui lui était venu à l'esprit à l'instant précis. Un nouvel éclair passa dans les yeux de Jedusor, juste avant qu'il réponde d'un ton plus dur :

-Ca, c'est mon problème.

Will se doutait bien qu'il n'était pas du genre à faire les devoirs des autres, et s'il ne le faisait déjà pas pour ses amis, pourquoi le ferait-il pour elle ? Il n'était pas du genre à abandonner le morceau, aussi Will finit-elle par céder :

-D'accord… Demain, on est samedi. Donc à 15h, ne soit pas en retard.

Il eut un petit sourire satisfait, avant d'incliner la tête en signe d'au revoir, et fit volte face. Will reprit le chemin de l'entrainement en se demandant dans quelle galère elle venait de s'engager…