Chapter 1: The Way everything began.Le ciel, rougeâtre tournoie au rythme d'un bal de longs fuseaux de nuages ocre au dessus de ma tête. Je regarde devant moi et tout se brouille. Bien qu'immobile, j'ai l'impression de voyager à la vitesse de la lumière. Seule une petite fraction de mes sens est nette, le reste n'est qu'un énorme flou tumultueux. Mes bras me brûlent et en baissant les yeux, je ne peux qu'à peine deviner la silhouette de mes mains au travers d'un torrent de fibres lumineuses, dansant de leurs teintes violacées. Soudain, je sens l'une d'elles virer au rouge dans mon dos, en rouge sang. Je me retourne pour faire face au danger qui me fonce dessus et...Mes yeux s'ouvrent d'un coup et je ne vois plus que le plafond de ma chambre. Lentement, mon visage dont le pelage brun est perlé de sueur pivote sur sa gauche pour localiser mon réveil. Avec un geste faible et maladroit, je tends mon bras vers ce dernier, activant ainsi son capteur de mouvement pour le tirer lui aussi de son sommeil. Ce n'est pas l'heure qui apparaît en premier dans l'immatériel écran holographique projeté en l'air mais une fenêtre du Service d'Actualisation Horaire Standard de Lylat. Au bout de quelques secondes, elle disparaît pour laisser place à l'heure attendue: 03 H 47 AM. Soudain, la mention "Translocated-Katina Space Time", doublée du message "Local/Ship Time Match" se met à clignoter. Tiens, notre vaisseau aurait-il enfin atteint sa destination?J'enfile le T-shirt qui traîne en boule au pied de mon lit et me lève pour aller observer l'espace depuis la baie vitrée de ma cabine. Enfin... Le mur qui retransmet les images de l'espace. Et effectivement, les effets de distorsions lumineuses caractéristiques du voyage hyperespace que je pouvais contempler avant d'aller me coucher ont laissés place à la douce lueur beige de Katina, ma planète natale. Apparemment, nous sommes déjà en orbite basse, en train de survoler le continent principal: Kateran. Quelque part, dans la péninsule en forme de faux, au nord-est de ce celui-ci se trouve la ville où vivent encore peut-être mes parents. Je ne les ai pas vu depuis la trahison d'Andross et la véritable chasse aux sorcières qui a suivi. J'étais encore bien jeune à l'époque... A côté de toutes ces têtes de scientifiques grisées par l'âge, je n'avais pas l'air d'être plus qu'un petit gamin. Cela n'a pas du être facile pour eux de revoir ma tête en première page du Katinian Herald. Passer du "plus jeune chercheur" au "plus jeune savant fou"! Clamer haut et fort qu'Andross avait été seul dans son délire et que nous n'avions rien eu à voir avec l'explosion de la bombe à nano-fragmentation au dessus de Corneria City ne nous a jamais permis de nous laver de ce désastre. En fait, il n'y avait que le Professeur GREEVARD qui a reconnu être dans cette folie, tous les autres, moi y compris ont du prouver aux Services Secrets corneriens leur véritable allégeance...Ces derniers ne nous ont d'ailleurs replacés dans des équipes de recherche qu'avec la plus grande discrétion, à la limite de nous faire passer pour le grand publique pour mort ou au fond des quelques prisons de haute sécurité du système!Pour ma part, j'ai été affecté au 83ème Scientific Interplanetary Division of Engineering (83th SIDE), à la section Armement bien sur. Notre vaisseau-laboratoire est le LS3 "Positron". C'était il y a déjà quelques années et beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts depuis. Je dirige ma propre équipe maintenant, et j'essaye de m'investir au Conseil d'Administration du je disais, cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas approché de Katina, la première fois depuis que j'ai rejoint le Positron en fait. D'habitude, notre plan de vol nous fait plutôt stationner autours de Corneria ou Fortuna. Soudain, une série de bips retentit dans l'intercom à côté de ma porte d'entrée, m'annonçant la réception d'un message. Trois courts puis un long, il doit être important:"Lieutenant Classe SCI. Ion-IV Max LEISEREÏEV, vous êtes appelé à la Tacti-salle de réunion 8, je répète: Lieutenant Classe SCI..."C'est bon, c'est bon, j'ai compris! Vu l'heure qu'il est, je me demande bien ce qui peut justifier de réveiller quelqu'un. Une chance que j'étais réveillé ou je ne l'aurait sûrement pas entendu… Pas question de traverser la moitié du vaisseau en pyjama. Prestement, j'enfile une tenue convenable, ma blouse et je file dans la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage en essayant de me coiffer comme je peux. Peine perdue, mais ce n'est pas faute d'essayer régulièrement… La Tacti-salle 8 est un amphithéâtre muni d'un module de projection holographique, pour les briefings généralement. C'est un espace de haute sécurité, je vérifie donc que mon transcodeur personnel repose dans ma poche avant de sortir de chez moi. Il est maintenant près de quatre heures du matin et sans grande surprise, je ne croise aucun collègue couche-tard ou agent de permanence avant un bon moment. Il m'aura fallu près de vingt minutes pour arriver devant le sas d'entrée de la Tacti-salle 8. Mon identificateur se met à vibrer dans ma poche, signe que j'ai été reconnu et le panneau de commande de la porte me demande de fournir mon code d'accès ainsi que mon index gauche. Une fois ces formalités passées, les lourds panneaux de Tritalithe se mirent à glisser, m'accordant ainsi l'accès à une enceinte sombre.A peine ai-je le temps d'y poser le pied que j'entends la désagréable apostrophe de la personne que j'ai le déplaisir de croiser un peu trop régulièrement à mon goût sur ce vaisseau :« Yo Maxou, pas trop dur le réveil ? »Nul besoin de me retourner. La grande asperge à l'allure dégingandée qui doit sûrement être adossée à la rambarde de la coursive surplombant la porte n'est autre que Kuru NIELS. Je soupire et lâche un morne « Bonjour à vous aussi… Capitaine. ». Kurun'est pas un scientifique, et je me demande parfois s'il est au moins un vrai militaire, ou juste l'une de ces mouches à miel qui prend du gallon en cirant les pompes des bons officiers. Un humour gras, sans finesse ; un regard dédaigneux ; et cet affreux sobriquet qu'il ne se lassera donc jamais d'utiliser pour me harponner dans les couloirs de sa voix grésillante… Point final sur le personnage !« - Puis-je savoir ce qui me fait appeler de si bonne heure ?- Nous y venons Maxou…- « Nous » ? »Je vois une ombre se déplier devant moi, à l'autre bout de la salle. « Lieutenant LEISEREÏEV, nous avons un important projet pour vos. ». Cette voix dure et puissante est celle du Capitaine Dakei FURAYNIR, commandant du Positron depuis plus de trente ans. Son grade militaire est loin d'être aussi élevé qu'il devrait l'être pour une personne de son importance, et d'aucuns disent qu'il aurait déjà du dépasser de loin son titre de Commandant. Mais ce genre de détail n'est pas de ceux sur lesquels son regard vif se pose. Car Dakei est avant tout un scientifique, excellant dans son domaine qu'est la Physique des Hautes Energies. Réacteurs, boucliers, armes et sûrement tout jusqu'à la moindre ampoule… En 30 ans, rien n'a échappé à son diagnostic rigoureux à bord. Le respect qu'il m'inspire est énorme.« - Bonjour, Mon Commandant ! ». Il quitte son siège et s'approche de moi au centre de la pièce.« - Max, ce que je m'apprête à te proposer est classé Top-Secret. A tel point que je devrais encore en être à compter son niveau de sécurité tant il est élevé !- Puis-je savoir de quoi il retourne avant de signer ?- As-tu déjà entendu parler des Cornerus ?- Un peu, Mon Commandant. Ce sont ceux qui avaient initialement colonisé le système Lylat, nos ancêtres lointains, n'est-ce pas ?- Tout à fait. Et jusqu'à présent, les traces que nous avons d'eux se limitent à quelques ruines et artefacts.- Aurait-on découvert quelque chose d'intéressant ?- J'y viens. ». Il pianote sur le clavier latéral du projecteur holographique jusqu'à ce qu'apparaisse une grande boite. A en croire les marquages qui innervent ses faces, elle a l'air d'être scellée. « - Une valise d'époque, Mon Commandant ?- Il est encore un peu tôt pour plaisanter, Lieutenant… Ce conteneur a été trouvé lors d'une fouille archéologique dans les profondeurs d'Aquas, il y a près d'une semaine.- Dans mes souvenirs, Aquas n'est plus sous le contrôle de Corneria depuis plus que ça.- En fait, nous nous sommes intéressé à cet objet il y a un peu plus d'un mois, son écho radar nous avait paru assez étrange. Récemment, la 5th CSF a donc organisé une diversion pour qu'un petit groupe furtif puisse l'extraire.- Nous avons eu quelques imprévus et le conteneur a été redirigé vers Katina, la planète la plus proche du théâtre des opérations. Et c'est au Positron qu'il a été confié. Le Haut Commandement à Corneria a exigé que nous en prenions possession en mains propres sur place ! ». Le Capitaine NIELS avait pour une fois quitté son attitude habituelle pour devenir sérieux. Pour en parler avec autant de sérieux, j'imagine qu'il a du participer à l'opération. Cela m'étonnait d'ailleurs, je ne pensais pas qu'il était capable de faire autre chose que lustrer les placards de ses supérieurs depuis son bureau…« - Et moi qui me lamentais de ne pas vous avoir vu cette semaine, je me faisais du soucis à votre propos.- Cela suffit vous deux ! Lieutenant LEISEREÏEV, c'est à vous que je délègue ce projet.- Sauf votre respect, Mon Commandant, je ne suis ni expert en Cryptologie, ni en Sciences des Matériaux. Je ne vois pas bien ce que je peux faire de cette chose.- J'allais y venir. Figurez vous qu'en remontant ce conteneur, l'archéologue appartenant au groupe d'extraction a eu le temps de déchiffrer « Arme » sur son flanc. L'Armement, c'est votre rayon ça, n'est-ce pas ?- Euh… Oui, bien sur. A vos ordres, Mon Commandant !- Trouvez un moyen de récupérer cette arme, de l'utiliser et d'en faire le meilleur usage contre nos ennemis. A vrai dire, ce n'est pas la première arme Cornerus que nous avons trouvé, mais aucune de nos tentatives ne nous a jamais permis d'aboutir sur quelque chose de bien concret… En revanche, vous n'êtes sûrement pas sans savoir que nous avons fait la connaissance des Shadamars de la planète Taklys depuis.- En effet, j'ai entendu parler d'eux.- Certains de nos chercheurs ont émis l'hypothèse que ces armes sont protégées par un système de reconnaissance de la lignée génétique du porteur, pour éviter qu'un ennemi puisse utiliser leurs armes sans doute. Avec la coopération des Shadamars, nous avons pu déterminer qu'il sont plus proches des Cornerus que nous autres Lylatiens. Pour effectuer vos tests, vous serrez donc accompagné de l'un d'eux, l'Agent Spécial HANNIGAN du 168ème Stealth, 7ème Armée de Corneria. Vous vous retrouverez la semaine prochaine à notre base cornerienne. Si vous avez besoin de matériel, d'un avis ou des conditions spatiales, vous serrez autorisé à passer du temps sur le Positron. ».Je hoche la tête et pivote pour refaire face à l'hologramme.« - Quand doit-on recevoir ce conteneur ?- Dans un peu moins d'hune heure. Par mandat de mission, vous en serrez le propriétaire exclusif. Ne le quittez jamais d'une semelle, est-ce clair ?- Bien entendu ! ». Il me tend un petit cristal de données.« - Tout ce que vous avez à savoir se trouve dedans : Rapports archéologiques, expertises préliminaires, des autorisations pour disposer des ressources nécessaires et le dossier de l'Agent Spécial HANNIGAN.- Et moi qui fais tout ce que je peux pour éviter d'avoir à faire avec les Services Secrets…- Je sais, Max. Mais cette arme ne doit jamais sortir du Positron ou de ton labo à Corneria. Et les seuls Shadamars en dehors d'HANNIGAN sont ceux du 44ème Wind Sword. Et ils n'ont pas que ça à faire…- Parce que les Spec. Ops. si ?- On parle de Shadamars. Andross les a trahi comme nous. Ils n'auront aucun préjugé sur toi. ». J'incline légèrement la tête, visant ainsi indirectement NIELS avec un regard sombre, toujours dans mon dos.« - Ouais, ça sera toujours moins que certains !- Tu as fait tes preuves ici Max. Mais tu ne peux pas empêcher les gens d'avoir leurs propres opinions.- Je sais, Mon Commandant…- Bon, nom de code du projet : « Selacian ».- Un mauvais souvenir de vacances en Hooverboard ?- Presque. C'est à cause d'un requin un peu trop curieux que nous avons du organiser tout ce bordel ! ».Avant que nous ayons le temps de dériver sur la dernière fois que le Commandant FURAYNIR avait été en vacances, un signal sonore retentit dans la salle. L'hologramme disparut pour laisser place à un gros cadre vert affichant « INCOMING TRANSMISSION –INTERNAL/S.ONLY ». Le Commandant s'approcha un peu pour enclencher la réception de l'appel.« - Ici FURAYNIR.- Mon Commandant, l'équipe de liaison a établi le contact à l'heure prévue. Aucune activité suspecte sur notre secteur pour l'instant.- Bien, préparez une navette de transport et une Wing d'escorteurs.- L'Escadron Husky du Capitaine GREY est déjà en route.- N'affrétez que la navette alors. Ces chasseurs devraient être plus que suffisants.- A vos ordres, Mon Commandant ! ». Et le cadre disparut, laissant de nouveau place à l'hologramme du conteneur. La Commandant se tourne alors vers moi :« Lieutenant LEISEREÏEV, rendez vous au hangar 12-4. Vous partez pour Katina dans dix minutes ! »Chapter 01 ENDSChapter 02: What's in da'Box? Status: Coming Soon…