Bonjour à tous !

Voilà une nouvelle fic qui j'espère, vous plaira \O/

Je remercie énormément mon beta préféré, j'ai nommé... *roulement de tambours*... mon papa ! Parce que oui, il arrive que ce soit mon père qui me relise...

Évidemment Teen Wolf ne m'appartient pas (on s'en serait pas douter, tiens)

Rating M (au cas ou...)

Ce chapitre est plutôt sombre mais avec un petit moment d'humour quand même !

Bonne lecture à tous !

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Chapitre 1 partie 1 : Dream

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« Souviens-toi... Je t'en supplie... Allez, Stiles…

- Je ne peux pas... je n'y arrive pas...››

Une main douce passa sur la joue à présent trempé de larmes du jeune garçon. Assis sur une chaise en bois, depuis ce qui lui semblait être des heures, dans une pièce qu'il ne connaissait pas, une chambre d'hôpital lui semblait-il, mais il n'en était pas sûr, un homme lui faisait face, accroupis près de lui. Un vieil homme, aux trais tirés, à la mine fatiguée, aux cheveux bruns où l'on voyait apparaître des tâches grisonnantes. Un homme qu'il connaissait sans savoir qui il était réellement.

- Rappelle-toi, Stiles. Il faut que tu te souviennes.

- Je n'y arrive pas...

- Allez... Tu peux le faire... Je le sais... Commençons par le début... Sais-tu qui je suis, Stiles ?

- ... Non…

Une nouvelle larme s'échappa de son œil, que l'homme prit le soin d'essuyer, toujours avec une immense douceur. L'homme sourit malgré un éclair de souffrance qui passa dans ses prunelles brunes.

- Je suis ton père, Stiles. Tu comprends ?

- Oui... Je comprends...

- Est-ce que tu te souviens ? Un peu ?

- Non…

Un reniflement. Et son père se leva, lui tournant le dos. Il l'avait blessé, il le savait. Mais il préférait être sincère. Il ne se souvenait pas. Il se leva à son tour, rejoignant l'homme près de la fenêtre. Il ne le regardait pas, préférant concentrer son attention sur ce que laissait entrevoir la vitre. Le silence se fit, lourd, dur, pesant.

- Je suis désolé…

Personne ne lui répondit. Il voulait prendre son père dans ses bras. Comme un enfant. Il avait besoin de son père. Alors il le fit, faisant enfin réagir le vieil homme qui entoura son fils de ses bras, et carressa avec amour ses cheveux bruns, le laissant pleurer dans son épaule et salir son tee-shirt. Un vrai moment entre un père et son fils. De l'extérieur, un moment absolument normal, quoiqu'un peu triste. Si seulement le fils se souvenait de son père… Si seulement. Tout cela ne dura malheureusement qu'un court instant avant que les deux hommes ne s'éloignent, baissant la tête pour ne pas croiser le regard de l'autre, l'un pour ne pas voir le vide ancrée dans les prunelles brunes, l'autre pour ne pas voir la douleur et le désespoir dans les yeux de son père. Sans un mot, le plus vieux quitta la pièce, laissant son fils seul avec ses pensées et ses remords. Laissant son fils seul avec son esprit et ses trop nombreuses questions. L'adolescent déplaça la chaise vers la fenêtre et s'assit, le dos droit, le regard tourné vers le dehors. Il restait figé, presque comme mort. Mais il était vivant, il respirait encore, son cœur battait toujours et de trop nombreuses pensées envahissaient son esprit.

- Tu te souviendras.

Le garçon ne se retourna pas vers la personne qui avait parlé. Il resta les yeux perdus dans le vide. Il n'était pas surpris. Il n'avait pas peur. Il attendait juste que son interlocuteur continue, qu'il finisse ce qu'il avait commencé.

- Un jour tu te souviendras. Je te le promet.

Il ne bougeait pas. Il ne répondait pas. Que répondre à cela ? Il sentit la personne s'approcher. Mais elle s'arrêta avant de l'atteindre. Elle était hésitante, comme si elle n'était pas sûre qu'il se souvienne d'elle. Il se souvenait d'elle. Mais il ne préférait pas le lui faire comprendre pour le moment. Elle était immobile. Il était immobile. Ils attendaient tous les deux que l'autre fasse un geste. Elle se disait qu'elle avait fait le premier pas, que c'était à lui de décider s'il voulait continuer de marcher. Il se disait qu'il n'était peut-être pas encore prêt, qu'il pouvait encore attendre. Mais pendant combien de temps allait-on le laisser tranquille ? Combien de temps avant que les autres ne décident qu'il avait assez attendu ?

Il ne fera pas le deuxième pas. Il ne se retournera pas. Il ne parlera pas. Ses yeux restent égarés dans un néant qu'il est le seul à vouloir voir. Elle ne sait pas quoi faire, quelle position adopter. Doit-elle parler ? Ou doit-elle s'en aller et revenir plus tard ?

Mais elle est déjà partie, elle est déjà revenue. Depuis trop longtemps elle prend la même décision. Chaque jour elle s'enfuit, en se disant qu'elle reviendra le lendemain. Et elle revient, espérant un changement, juste un signe qui lui prouve qu'il se souvient. Mais jamais rien ne se passe et elle repart. Mais peut-être est-ce à elle de faire le second pas ? Est-ce à elle de l'obliger à marcher ? Faut-il lui laisser le choix au final ?

Elle s'approche en tremblant. Elle a peur. Elle n'a pas assez confiance en son choix. Il frémit, toujours sans bouger.

Un pas de plus. Elle n'est jamais allée aussi près. Il veut qu'elle continue.

Un deuxième pas. Ils hésitent tous les deux. Distance ou rapprochement ? Ils ne savent pas ce qu'ils veulent.

Trois pas. Ils ne peuvent plus revenir en arrière. Ils sont trop proches pour cela. Il n'a jamais autant senti sa présence, il n'a jamais autant eu envie de se retourner. Il n'a jamais eu autant envie de parler. Elle n'a jamais autant attendu et espéré. Ils n'ont jamais été aussi en colère l'un contre l'autre.

- Que vaut une promesse si on l'oublie ?

Sa voix est rauque comme s'il n'avait pas parlé depuis des années. Ou comme s'il avait pleuré.

- Tu te rappelles de moi.

Bien sûr qu'il se rappelle. Comment oublier ? Elle est soulagée. De son avis à lui, elle ne devrait pas l'être. Elle ne sait pas ce qui l'attend. Maintenant qu'il a commencé à parler, il ne va pas s'arrêter. Et il crache ses mots, parce qu'il les a trop longtemps retenus et cachés, qu'il les a trop longtemps enfouis sous tout ce qu'il pouvait, refusant de les laisser sortir.

- De toi ? Non. De ce que tu m'as fait ? Peut-être. Tu sais, je n'ai pas perdu la mémoire hier, j'ai eu le temps de réfléchir. Réfléchir. Tortures ! Que je m'infligeais moi-même. J'ai essayé de me souvenir d'autre chose que de ça. Mais tu as trop bien fait les choses et je suis incapable de retrouver ce que j'ai perdu. Et que fais-tu là maintenant ? Tu es venu admirer ton œuvre ? Mais vas-y, je t'en prie, profites du spectacle, fais-toi plaisir. Ne te gêne surtout pas pour moi. Sais-tu qui je suis ? Dans ce cas, dis-le moi ! Parce que moi je ne le sais pas. Tu m'as tout fait perdre. Et tu viens tous les jours me voir, mais tu ne t'approches jamais. Quel courage ! Pourquoi viens-tu ? Qu'attends-tu de moi ? Qu'attends-tu que je fasse ? Tu veux que je pleure ? Que je regrette ce que je t'ai fait ? Je ne regrette pas !

Le garçon se leva avec une rage éclatant de son corps, l'adrénaline coulant miraculeusement dans ses veines. Mais il ne s'en rendait pas compte. Il ne s'écoutait pas. Il était en dehors de tout cela, ses yeux toujours pointés vers un horizon qui lui semblait beaucoup trop loin, trop inaccessible. Et il laissait pleuvoir ses mots, sans jamais regarder l'étrangère, comme s'il ne parlait à personne en particulier. Il laissait le choix, si elle voulait l'écouter, qu'elle le fasse, quoiqu'elle décide, lui continuait ce qu'il avait commencé.

Il se rassit, sans se taire, mais il était calmé à présent. Les mots qui sortaient encore étaient dits sans intonations particulières, presque avec ennuit. Ils n'étaient plus importants, il se fichait de les dire. L'étrangère n'avait pas réagi, elle attendait que tout soit fini, que les mots cessent de sortir. Elle regardait là où le garçon regardait, sans voir ce qu'il voyait. Et quand tout cessa, quand le silence retentit enfin, aucun des deux n'y prêta attention. Ils étaient là, seuls, comme si rien ne s'était passé, comme si aucun mot n'avait été prononcés. L'un d'entre eux les avaient-ils au moins écoutés ? Il avait parlé, parce qu'il pensait qu'il fallait parler. Il l'avait fait, il ne le referait pas. À elle de faire le prochain pas.

- Tu ne m'as rien fait.

- Je t'ai tué.

- Je ne suis pas morte.

- Mais tu n'es personne. Comme moi.

- Tu es Stiles.

- Non. Stiles a des amis, une famille, une personne qu'il aime. Et tous les souvenirs qui vont avec. Je n'ai rien.

- Pourquoi ne te souviens-tu pas ?

- Peut-être parce que j'ai perdu la mémoire ?

L'ironie restait son arme, même s'il n'était plus Stiles. L'étrangère recula d'un pas, sous la haine qu'il lui crachait au visage. Il ne l'aimait pas. Elle avait peur de lui, il le ressentait. Elle se reprit bien vite. Il ne devait pas voir qu'il avait le pouvoir. Mais il le savait déjà et il se servait de ce contrôle.

- Je ne voulais pas dire cela.

- Tu m'as fait perdre la mémoire, tu te rappelles ?

- Je n'ai rien fait.

Il ne put empêcher son rire de s'échapper de sa gorge, malsain, destructeur. Elle voulait se taire, partir. Elle ne le fit pas.

- Tu ne te rappelles pas de ce que tu m'as fait, alors ? Tu m'as enlevé tout ce que j'avais, tu m'as privé de ma vie. Tu m'as fait oublier. Je n'ai plus aucun souvenir, par ta faute.

Il ne le criait pas, il disait ses vérités avec un ton anodin. Rien n'avait d'importance en cet instant.

- Tu te souviens. De tout.

Son mutisme refit surface et sa bouche se ferma avant qu'il n'ait le temps de parler. Il voulait lui dire quelque chose. Il avait oublié quoi. Elle attendit. Il attendit aussi. Les yeux fixaient sur le même point. Qu'y avait-il de si intérressant derrière cette fenêtre ? Aucun des deux ne le savait. Mais ils restaient, comme fascinés par un spectacle qu'ils ne voyaient pas. Ils ne parlaient plus, ils n'avaient plus rien à se dire, l'essentiel avait été évoqué.

Il ne leur restait plus qu'à attendre et regarder, en espérant que les réponses à leurs questions allaient surgir de nulle part, avant qu'ils n'aient à les poser. Ils ne voulaient pas parler. Ils n'avaient pas besoin de parler. Pour échanger, il faut être deux. Là, aucun ne voulait de l'autre, alors ils s'enfermaient dans leurs bulles de solitude insondable laissant le silence les ceuillir et la peine les prendre. Ils souffraient tous les deux. Ils étaient tous les deux malades et fous, terrassés par leurs pensées. Ils savaient chacun ce que ressentait l'autre, puisqu'ils ressentaient la même chose. Ils se ressemblaient tellement. Ils voulaient se rapprocher l'un de l'autre, parce qu'ils avaient besoin d'aide. Mais leurs haines et leurs ressentiments prenaient le dessus, et les éloignaient. Le regard fixant le même endroit, ils ne se voyaient pas, préférant s'ignorer.

L'étrangère fut la première à craquer, laissant une larme lui échapper. Elle s'assit sur le lit vide, regardant le dos du garçon, ses yeux suivant chaque respirations, chaque soulèvements de son coeur, en espérant qu'il ne s'arrête pas de battre, pas maintenant. Elle pouvait encore le sauver. Elle inspectait chaque os, chaque parcelle de chair visible à travers le tee-shirt trop fin. Elle attendait qu'il se retourne, qu'il la regarde, peut-être qu'il la rejoigne. Elle attendait son geste. Ça devait venir de lui, plus d'elle.

Il ne se retournait pas. Il ne bougeait pas. Et elle voyait sa respiration ralentir, sans qu'il ne réagisse. Elle le voyait déjà partir, alors qu'il était pourtant encore là. Elle n'osait pas parler, pas faire un geste, un pas, de peur de le brusquer. Et puis ce n'était plus à son tour. Tout allait se finir, il disparaissait. Sans qu'ils ne le perçoivent l'écart entre eux s'agrandissait. Ils le devinaient. Aucun des deux n'était réellement prêt à stopper cet éloignement. Comme s'ils en avaient besoin. Elle espérait de plus en plus. Il perdait espoir, ne se sentant pas capable de quitter ce qu'ils avaient installés pendant trop longtemps. Il ne s'en croyait pas capable, il ne croyait pas en lui. Elle perdait espoir. Il ne l'avait jamais eu. Ils en étaient réduits au même point, attendre.

- Tu ne te souviens pas parce que tu ne veux pas te souvenir.

Ce n'était pas une question, il l'avait compris. Il ferma les yeux, acceptant ce fait. Il le savait. Elle le savait aussi. C'était juste trop dur à s'avouer. Une larme s'échappa à son tour de la joue du garçon et il repensa à son père, qui quelques heures plus tôt, avait balayé de la main celle qui était tombée sur sa joue. Il sentit une main contre sa peau. Il n'ouvrit pas les yeux pour autant, sachant déjà qui c'était.

- Je ne veux pas mourir.

C'était dit. C'était avoué. Il sentit la femme en face de lui sourire. Sans la voir, il la connaissait assez pour le savoir. Et il savait aussi que son sourire était magnifique.

- Tu ne mourras pas. Je ne te laisserai pas faire.

Ils auraient pu laisser encore une fois le silence les emporter. Mais ils voulaient parler. Ils s'étaient déjà trop tus. Ils leur fallait parler.

- Tu te souviendras.

- Je veux me souvenir maintenant.

Il suffisait de se l'avouer. Il suffisait de le dire tout haut, être sûr de ce qu'il voulait. Et il le voulait vraiment, cette fois, il en avait besoin.

Le sourire de l'étrangère s'aggrandit. Tout venait enfin de se remettre en place. Les choses avaient enfin bougé. Elle était là pour l'aider, elle savait ce qu'elle avait à faire.

- Je vais te rendre ce que je t'ai pris mon Stiles. Mais je veux une contrepartie. À chaque souvenir rendu, j'ai droit à une réponse.

L'adolescent hocha la tête, restant tout de même méfiant. Mais il voulait ses souvenirs. Il en avait besoin maintenant. Il se releva, ferma le rideau pour ne plus se perdre et il s'assit sur le lit, laissant l'étrangère prendre la chaise et s'installer face à lui. Ils relevèrent la tête et pour la première fois, leurs yeux se croisèrent. D'un signe de tête, il lui fit signe de commencer.

- Ma question. Pourquoi me détestes-tu ?

- Je ne te déteste pas. Je déteste ce que tu m'as fait. Mon souvenir maintenant.

Seul un prénom sortit de la bouche de la femme, dans un souffle, un murmure impercéptible mais c'était suffisant pour que le garçon se souvienne.

- John Stilinski.

Affalé sur le canapé du salon, John regardait le match qui se déroulait à la télé, une bière à la main, les pieds sur la table basse aux côtés d'un hamburger végétarien, à peine touché. Pas qu'il n'aimait pas les hamburgers végétariens, loin de là, mais… Okay, soyons honnêtes, il n'aimait PAS les hamburgers végétariens. Mais avait-il vraiment le choix de le manger ? C'était soit ça, soit rien.

Son ventre grogna famine et il du se résoudre à prendre une bouchée de ce monstre vert. Tant que son fils était dans les parages, il n'aurait, de toutes les façons, droit à rien d'autre. En parlant de ce dernier, il le vit passer devant lui en sifflotant, l'air de rien, se dirigeant vers sa chambre. Mais un Stiles qui n'a l'air de rien cache toujours quelque chose. Et cela, il l'avait appris à ses dépens de trop nombreuses fois. Il se dêpécha de couper la télé, suivant son fils jusqu'à sa grotte (comment appeler autrement une chambre d'adolescent ?) et s'acouda contre la porte que Stiles avait fermé derrière lui, coinçant ainsi son otage, ne lui laissant aucune échapatoire.

- Qu'as-tu encore fait, fils ?

Sa voix était méfiante et il le devint encore plus quand l'adolescent lui renvoya un regard empli d'innocence. Stiles n'est jamais innocent, c'est une règle universelle.

- Pourquoi aurais-je fais quelque chose, papa ?

- Parce que tu ne fais jamais rien.

Deuxième règle universelle. Stiles qui ne fait rien, n'est pas Stiles.

Le shérif soutint le regard de son fils, ne le lâchant sous aucun prétexte. Il voulait savoir, alors il saurait. L'adolescent savait qu'il allait devoir dire quelque chose si il voulait pouvoir être tranquille. Il connaissait son père et connaissait son entêtement et il savait que quand il voulait savoir quelque chose, il était prêt à tout pour le trouver, ne lâchant jamais l'affaire. Il n'était pas shérif pour rien, après tout. Et ce soir là, il était trop fatigué pour lui tenir tête. Il soupira et lâcha prudemment la bombe.

- Il se pourrait, je dis bien, il se pourrait que par hasard et sans le vouloir (évidemment !) je me sois malencontrueusement pris un mur au lycée.

- Et c'est tout ?

Le shérif parut surpris en voyant que son fils ne continuait pas. Mais il se reprit bien vite quand l'adolescent se mit à rougir et à fixer le bout de ses converses.

- Pas vraiment…

- Quoi d'autre ?

- Sur le coup, je ne me suis pas rendu compte immédiatement que c'était un mur, et j'ai voulu reculer. Sauf que je me suis pris les pieds dans… mes propres pieds. Et en essayant de me rattraper j'ai agrippé quelque chose qui est tombé avec moi. Ce quelque chose était en fait malheureusement un extincteur qui s'est ouvert et mis en marche pendant la chute, mettant de la mousse partout sur le sol du vestiaire des garçons. Ne me demande pas comment mais il y avait un chat dans les vestiaires, qui n'a pas trop apprécié d'être ainsi arrosé et qui a griffé Greenberg qui le caressait à ce moment-là, le faisant lâcher le sandwich qu'il avait en main. Ensuite le coach est arrivé pour savoir ce qu'il se passait. À cause de la mousse, il n'a pas vu le sandwich de Greenberg sur le sol et a glissé dessus, percutant les casiers dans sa chute et les faisant tomber, un par un, comme des dominos. Avec leur poids, les casiers ont détruit le mur qui sépare les douches et les canalisations d'eau par la même occasions. Résultat : plus de vestiaire, plus de douches, de la mousse partout et une inondation dans tous le rez-de-chaussé. Je suis mis en retenue tous les samedis jusqu'à la fin de l'année…

Le shérif ne put retenir un rire en entendant une histoire aussi improbable mais il ne doutait absolument pas de ce que son fils lui racontait. Stiles étant Stiles, l'impossible devenait habituel. Il réfléchit quand même avant de parler, il n'était pas du genre à faire du chantage, encore moins à son propre fils, mais c'était une situation d'urgence vitale.

- Je ne te punis pas à une condition : j'ai droit à un VRAI hamburger !

- Mais… ta santé !

- Et ta punition ?

Il sut qu'il avait gagné et que son fils ne pourrait pas le lui refuser quand un grognement mécontent s'échappa de l'adolescent. Il décida que partir était une bonne solution quand Stiles lui tira la langue dans un élan de réaction mature. Aux grands maux, les grands remèdes. Il avait vraiment besoin d'un vrai hamburger.

Le garçon se prit la tête entre les mains, des centaines de souvenirs refaisant surface brusquement. Une goutte de sueur glissa de son front et vint s'éclater sur le sol. Il avait mal, atrocement mal. Se souvenir de son père le faisait souffrir, sa mémoire étant toujours trop bloquée. Son souffle s'accéléra, comme après une dure séance de sport.

- Ça ira mieux quand tu te souviendras un peu plus, ne t'inquiète pas.

- Comment je peux avoir oublié mon propre père ?

Sa phrase avait été lâchée dans un souffle, un cri de souffrance silencieux. L'étrangère hocha la tête, comme si elle comprenait. Mais c'était faux, elle ne pouvait pas comprendre, elle n'avait pas vécu ce que lui devait endurer en cet instant. Elle ne lui laissa pas plus de temps, il n'en avait pas besoin maintenant pensait-elle.

- Tu n'avais pas le choix. Passons à la suite. Qu'ai-je fait que tu détestes ?

- Ta maladie. Démence fronto-temporale. Tu m'as rendu responsable de ce qui t'arrivait. Tu me criais que tout était de ma faute. Et comme je n'étais qu'un enfant quand tu es tombée malade, je t'ai crue. Je m'en suis pris à moi-même, je ne me voyais que comme un monstre infame, une horreur de la nature qui n'aurait jamais du voir le jour.

- Je suis désolée, je ne le controlais pas.

- Je ne t'en veux plus maintenant. Je ne suis plus un enfant.

Ils se comprenaient enfin, ils se pardonnaient ensembles toutes les erreurs qu'ils avaient faites. Les blessures qu'ils avaient infligées à l'autre. Et on sentait que l'atmosphère de la pièce s'allégeait peu à peu. Mais la femme ne laissa pas le silence s'installer, il fallait faire vite, l'autre était déjà en train de mourir. Le deuxième prénom se répercuta sur les quatre murs qui les enfermaient.

- Liam