Bonsoir!

Non, vous ne rêvez pas, Sa-chan est en vie. Et elle a bien du mal à écrire, ce qui explique le grand retard de Thermae. Fort heureusement, la série arrive à sa fin, et rassurez-vous, le prochain chapitre est bientôt terminé. Bon, après, il faut que je sois satisfaite, mais bon...

En attendant, voici un autre projet que j'écris en parallèle, et qui sera un two ou three-shot (et qui est déjà pratiquement écrit dans son intégralité, pas d'inquiétude donc). C'est assez particulier je dois dire, et comme j'étais en manque d'Angst, (Oui, oui, c'est bien moi qui dit ça.) j'ai eu envie de le coucher sur papier pour de bon.

J'espère de tout coeur que vous aimerez, n'hésitez pas à me faire part de votre opinion. Merci aux lectrices fidèles, aux anciennes, aux nouvelles, je suis toujours ravie de lire vos reviews.

Disclaimer: Tous les personnages présents et cités appartiennent à Masami Kurumada.

Rating: M. (Sans hésiter, pour ce chapitre et les suivants.)

Pairing: ?/?

Note: Une fois n'est pas coutume, il est important que vous vous placiez dans le contexte de l'anime, et non du manga. Vous comprendrez pourquoi par la suite, mais retenez bien cet élément.

Je vous souhaite une bonne lecture!

PS: Les ajouts en favoris/ follows sans reviews sont, comme toujours, vraiment déconseillés, cela ne me procure absolument aucune joie. Merci de respecter mon choix.

ERRATUM:

J'ai fait une erreur de chronologie avec ce premier chapitre, que je corrige dès à présent. Ce premier chapitre ne se situe donc pas en Octobre 1986, mais en Février 1987. Une charmante lectrice m'a aidé à y voir plus clair dans les dates, je remets donc les choses à leur place. Ce sera dit et répété dans le prochain chapitre.


Sanctuaire, Février 1987.

Etait-il seulement possible d'aimer un condamné ?

Existait-il une solution, un chemin qui pourrait être qualifié d'adéquat au vu des circonstances ?

Devait-on fuir, désespéramment, en mettant la plus grande distance possible et imaginable entre lui et nous, en espérant de tout cœur que l'autre comprenne notre choix et s'en accommode, se parant par la suite de ce genre de sourire rassurant qui vous retournait l'estomac ? Faisant semblant de comprendre vos raisons, et vous encourageant à poursuivre dans la voie de la lâcheté pour vous réconforter…
Ou bien fallait-il s'accrocher à l'autre, le serrer contre soi, embrasser ses lèvres jusqu'à l'en étouffer, en lui renouvelant des serments auxquels ni l'un, ni l'autre ne croyait vraiment, juste parce que cela faisait bien d'agir ainsi ? Pour se rassurer soi-même, se dire qu'au moins l'on avait été à ses côtés jusqu'à la fin, qu'on l'avait encouragé et soutenu dans le dernier couloir de la mort qui s'ouvrait à ses pieds ? Rester près de lui en lui caressant le visage et l'embrassant, en riant de la vie quand l'autre ne voyait encore que la mort.

Parfois, il était possible d'avoir de la chance : l'autre, ayant conscience de la déliquescence dans laquelle il se plongeait irrémédiablement, décidait par lui-même de mettre la plus grande distance possible entre vous et lui, afin de se protéger de vos regards, vous épargnant ainsi la peine d'être celui qui s'en allait. Et vous, bonne âme qui faisait semblant de vouloir rester fidèle au poste, vous finissiez invariablement par fuir en courant les lieux, cherchant du réconfort dans les yeux d'un être en bonne santé.

Pratique.

Ignoble.

Humain.

Comment faire, en effet… Lorsque vous aviez conscience que le corps entre vos bras finirait toujours irrémédiablement par vous échapper, quoi que vous fassiez, et qui que vous priiez ? Comment retenir un homme qui n'avait eu de cesse d'être intouchable dans sa manière de penser ? Un être qui lui avait toujours paru inaccessible, immatériel, en esprit du moins ? De fuir ses questions, et plus encore leurs réponses, inlassablement, durant les quelques semaines qu'avait duré leur ersatz de relation ? Il lui avait semblé évident que son compagnon ne le laisserait jamais atteindre les affres de ses pensées. Alors à défaut de le comprendre, il avait désiré l'entendre. Si le psychisme de l'autre lui avait toujours paru inatteignable, les mouvements erratiques de son amant étaient une preuve tangible que physiquement, à défaut du reste, l'autre chevalier lui appartenait, - un peu. Une preuve devenue presque nécessaire au fil du temps, perdus dans le plaisir charnel qu'ils partageaient dans cette chambre aux volets clos, dont les fissures laissaient filtrer un début d'aube paresseux, créant et modifiant des ombres sur les murs en rythme avec les gestes érotiques se jouant dans ce lit.

Comment faire oui, alors que plus il le serrait dans ses bras à l'en étouffer, à l'en écraser, à l'en faire hurler, plus il avait l'impression qu'il lui échappait, inlassablement ? Inatteignable, tel son animal totem, impossible à saisir, à l'instar de ce corps qui glissait entre ses doigts, et se refusait à totalement lui appartenir. Ces questionnements, ces réflexions, il n'avait pu s'empêcher de les retourner dans son esprit. Mais à présent, il lui était bien difficile de rester concentré : sous lui, l'autre gémissait, se cambrait merveilleusement, se tordait et s'agrippait de toutes ses forces à ses épaules musculeuses d'un bras, alors que son autre main se perdait entre les draps, les chiffonnait, les déchirait, les retournait, à l'image de la boule de désir qui n'avait de cesse de grandir en lui et ne demandait qu'à exploser. Un grondement lui échappa, sans qu'il puisse le retenir, et il posa son front contre l'épaule pâle: le visage extatique de son compagnon avait toujours eu tendance à gravement endommager ses capacités de réflexion.

« Plus...fort ! »

Une demande, une seule, mélange de supplique bercée d'urgence et de désir fou. Et ces yeux, qui se fermaient, s'ouvraient, à l'instar de cette bouche crispée en une moue qui changeait parfois au profit d'un cri de jouissance, et qui lui retournaient le ventre tant ils lui faisaient de l'effet. Le chevalier aux cheveux bleu nuit souffla légèrement plus fort, partagé entre le plaisir indicible que produisait toujours chez lui une étreinte, et la frustration abominable que ces questions faisaient naître dans son esprit, et qui lui donnaient envie de tordre les bras de l'autre, de le retourner sur le matelas, et de le prendre, encore, encore, et encore, jusqu'à ce que ce dernier lui hurle les réponses qu'il attendait, assommé de plaisir et incapable de lui dire non. Jusqu'à imprégner de son être l'autre, l'en faire déborder, s'incruster au plus profond de sa chair, de son âme, le faire devenir fou, du moins plus qu'eux ne l'étaient à la base.

Mais cela ne serait pas : il en avait conscience, et l'autre le savait aussi. Cela faisait partie du jeu, de cet étrange embryon de cache-cache sentimental qu'ils avaient implanté entre eux, par commodité et par peur de se regarder réellement. Depuis que cette relation rongée à l'acide avait commencé, il aurait été impossible de dire à quand remontait la dernière fois qu'ils avaient eu une conversation longue de plus d'une trentaine de phrases. La vérité les fuyait, de même que le sommeil. L'un comme l'autre, pour des raisons bien différentes, et pourtant bien réelles.

Sous lui, l'autre homme rouvrit encore une fois ses yeux limpides, avant de venir dégager une mèche taquine égarée sur son visage et qui se collait à ses lèvres, les laissant enfin libres d'accès à la bouche vorace de celui qui le dominait. Comme une invitation, un cadeau qu'il lui faisait. Il le vit dans ces pupilles rétractées sous le plaisir. Un sourire entendu étira les lèvres de l'individu à la chevelure de nuit. Ce dernier, se penchant dans l'intention d'un baiser passionné fit glisser le velours sec de ses lèvres contre la joue de son camarade, remontant lentement jusqu'à l'objet de convoitise. A quelques millimètres à peine, il chercha à capter l'attention de l'autre, le regardant avec un plaisir mal dissimulé tenter de revenir difficilement des limbes de la jouissance qui l'attiraient inlassablement au rythme de leurs hanches. Les nuages de plaisir s'accumulaient, inlassablement, rendant de plus en plus difficile les retours à la réalité. Quelques secondes à peine d'inactivité, et déjà, sous lui, l'autre s'impatienta.

« Embrasse-moi.

-Tu en as envie ?

Question rhétorique, bien évidemment. Nul ne saurait l'empêcher de tourmenter son amant au beau milieu de leurs ébats.

- Fais-le.»

Un nouveau sourire, presque doux, comme pour donner son accord. L'autre paraissait soulagé de sa réponse affirmative, et pourtant, à bien y regarder, ce qu'il faisait tout le temps, il remarqua sans mal qu'il était aussi… déçu. De plus en plus amusé, il se pencha encore un peu, lentement et… refusa finalement le présent offert pour laisser couler sa bouche sur la gorge nue et, dans un mouvement incontrôlable, y plongea les dents. Violemment.

« Haa ! »

L'homme se cambra sous l'attaque féline et bestiale. La morsure était profonde, comme chaque fois. Leurre, ce n'était qu'un leurre ! Il lui avait menti et… A présent, il recommençait ! C'était… tellement bon ! Il poussa un autre cri, plus aigu, à l'image de la folie qui s'emparait de lui. Un cri, puis encore un autre.

Un hurlement. De plaisir. De douleur. De folie.

Une insulte, à valeur d'encouragement.

Au-dessus de lui, son amant eut un sourire fauve.. Son compagnon était un menteur invétéré, qui avait toujours eu toutes les difficultés du monde à cacher ses envies les plus profondes. Et c'était uniquement lorsque ce dernier faisait enfin tomber le masque –de quelques centimètres à peine-, qu'il se décidait à sonner le glas de leur étreinte, les entraînant tous deux dans des mouvements erratiques, bruts, passionnés, qui leur arrachaient des hurlements tels qu'il s'était toujours demandé jusqu'où leurs cris trouvaient un écho et des oreilles effarouchées.

Et ils recommenceraient. Encore, et encore. Jusqu'à se noyer. Jusqu'à ce que la folie ne renverse entièrement leurs âmes souillées de leurs crimes. Ils n'avaient trouvé d'autre façon de sauver leurs âmes, d'échapper, l'espace de quelques secondes à la démence qui mangeait peu à peu leur regard. Eux, les meurtriers servant au nom de leur Déesse, salissant leurs mains tannées pour la pureté du Sanctuaire. Pour la paix et le futur, comme ils aimaient à se le rappeler en trinquant des verres emplies de vin. De boissons colorées, de la même teinte que celle qui salissait leurs doigts. De cette même nuance qui hantait leurs nuits, les réveillait inlassablement. Alors que de jour, il leur arrivait de trouver une raison à ce qu'ils faisaient, la nuit, tout s'effaçait, les plongeant dans le doute.

Les pupilles turquoise se fermèrent brusquement sous un coup de rein particulièrement… agréable, l'obligeant à quitter ses pensées, alors que des larmes mortelles glissaient sur ses joues, élément agaçant et pourtant inhérent à toute étreinte avec son amant. Le plaisir était toujours au rendez-vous, la perte de contrôle également. Il ferma les yeux, et se laissa bercer par un baiser qui avait plus valeur d'acte de propriété.

La main de l'autre étreignit la sienne à quelques centimètres de son visage, la serrant à lui faire mal. Il tendit le cou, et mordit violemment le poignet qui s'offrait à lui, grignotant la peau, tirant sur ses muscles pour ne surtout pas cesser son acte. C'était une demande. L'autre ne lui avait pas encore tout donné. De nouveau, un grondement, une menace. Un ordre. Il gémit, et se laissa porter. Son corps le brûlait et lui faisait mal à la fois. Alors que son sang maudit bouillonnait, il songea une fois de plus qu'il n'y aurait pu y avoir de plus belle mort. Et lorsque l'autre, allongeant enfin cet index meurtrier qu'il aimait tant, avant de le faire glisser sur son torse lui inocula enfin son poison dans les veines, il hurla.

Une jouissance empoisonnée, à nulle autre pareille.

Aphrodite ouvrit les yeux, et eut un sourire de plaisir dément.

Se souvenir, toujours. Pour être un jour capable de demander pourquoi.