"Tiens une nouvelle histoire... Pas bien LVEB... Pas bien du tout ! surtout que tu n'as toujours pas fini "Delirium tremens" et "Une âme forte"..." Voilà ce que le lecteur égaré sur cette page devrait penser... Mea culpa, mea maxima culpa ! je suis désolée d'avoir tout ça en train et de commencer autre chose. Mais cette histoire me hantait et s'écrit facilement contrairement au "Delirium" (pour ceux qui connaissent). Donc je vous promet que je terminerai ce qui est en cours. Je ne sais pas quand, mais je vous jure que cela se fera ! A près tout j'ai déjà des histoires finies je ne vois pas pourquoi je ne continuerai pas dans cette voie !
Plusieurs mots d'avertissement concernant cette histoire: premièrement c'est un SS/HG (je suis dans ma période concernant ce couple et le fandom anglophone est très riche concernant ce pairing) ... ce qui veux dire: vous pas aimer vous pas lire ! Mais attention, c'est une histoire de respect gagné, d'amitié et bieeeeeeeeeennnn plus tard d'amour. (quand Hermione a atteint sa majorité si vous voulez savoir...bande de petits curieux...). je doute donc que le rating ne monte très haut pour l'instant. Je doute d'ailleurs qu'il monte un jour vu mon incapacité totale à écrire des scènes... hem... disons des scènes déshabillées... ;)
Deuxièmement ceci est un AU: donc Hermione et Snape ont simplement treize ans d'écart. (il est à noter que Hermione ne sera pas dans la même année qu'Harry). Ils se rencontrent peu après la première chute de Voldemort. le reste est à peu près canon. je vous dirais si je fais encore des sais pourquoi faire Au quand on peut faire canon... mais l'histoire est venue comme ça... Navrée pour ceux à qui cela fait peur
Troisièmement ce chapitre concerne quelques remarques pas très gentilles vis à vis des catholiques. Pour couper court à toute critique je suis catholique pratiquante et j'aime ma religion, mon église et toutes les institutions qui vont avec. Ne me faites donc pas dire ce que je n'ai pas dit. Ceci est un travail de fiction et Severus ne me parait simplement pas l'épithome du bon croyant. Quant Soeur McDonald, que vous allez vous empressez de découvrir j'en suis sûre... et bien il y a des fanatiques et des imbéciles partout... Hélas !
Sur ce si je ne vous ai pas trop dégoûté de cette histoire je vous souhaite une excellente lecture, vous dit à bientôt pour les reviews (n'hésitez pas... tant que c'est constructif) et la suite car pour 'instant tout va bien et j'i des chapitres d'avances
PS: je ne suis ni blonde ni british ni riche. Tout appartient à la divine JKR
LE SORCIER ET L'ENFANT
A Mathieu qui ne lira probablement jamais ce texte...
PARTIE I: L'ENFANT
CHAPITRE I: RENCONTRE
Il pleuvait. La bruine fine et gluante semblait salie par la fumée qui s'exhalait d'une grande cheminée d'usine. Assise sur un banc, au milieu d'un
terrain de jeux misérable, une petite fille pleurait. Plutôt maigre, on n'aurait pu dire si elle était jolie ou non. Elle se tenait droite comme la justice, secouée de sanglots, les mains crispées, tordues autour de sa robe bleue. Une masse incroyable de cheveux bruns et frisés moutonnait au bas de sa nuque frêle. Elle avait la peau pâle des enfants citadins qui ne voient jamais le soleil que dans un square. Sa bouche trop grande découvrait des dents recouvertes par le métal d'un appareil dentaire. Les larmes qui coulaient sur ses joues zigzaguaient entre les taches de rousseur éparpillées sur son visage. Il y avait quelque chose de pathétique dans la détresse d'une si petite créature.
Mais pour l'homme vêtu de noir qui venait de rentrer dans l'aire de jeu, de telles pensées étaient inconcevables tant il était pris par ses propres soucis. Des balançoires remuaient doucement, poussées par le vent, exhalant à chaque mouvement des grincements qui ressemblaient à des soupirs. Soudain, les nuages s'écartèrent et un rayon de soleil vint éclairer l'ensemble.
Des éclats de rire.
Une fillette sur la balançoire.
Elle monte, monte si haut qu'elle semble prête à toucher le ciel.
Un instant. Suspendue dans les airs. Et elle saute. Gracieusement . Ses cheveux roux lui fouettent le visage.
Elle atterrit légèrement, légèrement comme une biche qui saute par dessus un tronc d'arbre.
Ses yeux verts rayonnent.
Il n'a jamais rien vu d'aussi beau.
L'homme esquissa une grimace de douleur. Il était venu chercher des souvenirs et sa mémoire le rattrapait avec une pénible intensité. Il faisait soleil en ce temps là. Mais désormais les pâles rayons de lumière étaient rapidement recouverts par des nuages grisâtres. Peut-être était-ce pour le mieux… Le temps avait passé écrasant sur son chemin les promesses d'espoir qu'il avait semé. Le soleil aurait été trop affreux, contraire à la réalité. Il avait besoin de ce ciel triste et sinistre. De ce temps en accord avec son cœur. Car elle était morte la petite fille de ses souvenirs, elle était morte, ses grands yeux verts éteints dix pieds sous terre. Morte et morte par sa faute. Il l'avait trahi. Il n'avait pas su la protéger. Cela faisait dix mois et il ne parvenait pas à l'oublier. Il se dit qu'il n'y parviendrait jamais. Mais en avait-il le droit ? En avait-il le désir ?
-« Lily »
Son murmure était rauque. Il suffoquait les poumons pris dans un étau d'angoisse. Chancelant, il s'approcha du banc. Et il la vit. Une gamine maigrichonne qui regardait droit devant elle en pleurnichant. Huit ou neuf ans . Peut être un peu plus. Elle n'avait rien à faire là. L'agacement saisit l'homme en noir. Il s'assit violemment à côté de la mioche, espérant lui faire peur. Mais elle ne le voyait pas . Stupide gamine. Il aurait voulu être seul.
-« Tu ne peux pas aller chouiner ailleurs ? », demanda-t-il méchamment
La gosse ne tourna même pas la tête. Il grinça des dents. Il détestait les enfants.
-« Pleurer ne fera que te rendre encore plus laide que tu n'es »
Les sanglots redoublèrent. Il haïssait cette petite pleurnicheuse assez faiblarde pour se laisser aller à criailler sur un banc. Il se haïssait pour avoir envie de faire pareil.
-« Je suis un monstre »
Severus sursauta. La voix de la mioche était réduite à un murmure à peine audible. Il ne s'attendait pas à ça. Il jeta à nouveau un regard à la gamine. Un monstre ? Un rire amer lui saisi la gorge… Ce n'était qu'une gosse pas bien jolie… Mais un monstre… Un visage reptilien à la peau pâle et aux yeux rouges et glacés s'imposa dans son esprit. Sa main droite se crispa sur son avant bras gauche.
-« Un monstre vraiment ? », interrogea-t-il d'un ton dédaigneux .
-« Mary Musgrove l'a dit… Et la maîtresse aussi … Et sœur McDonald… »
La fillette renifla.
-« c'est de ma faute si on a dû déménager »
Déménager ? C'est probablement pour ça qu'il n'avait jamais vu la pleurnicharde dans le voisinage. Il soupira profondément. La gosse semblait être passée en mode confession. Autant qu'il la laisse se soulager, elle déguerpirait plus vite après.
-« Et qu'est ce que tu as fait pour qu'elle te disent ça gamine ? »
La mioche écarquilla les yeux et avala péniblement
-« J'ai fait… »
Un moment de silence
-« Je ne vais pas y passer la journée, petite idiote … »
-« J'ai fait des « choses »… »
Il ricana… Des « choses », hein ? Des « choses » qui n'avaient pas plus à sœur McDonald ? La sale gosse était peut-être un peu précoce pour son âge ! Ces catholiques étaient parfois plus puritain que les puritains. Et faire des « choses » avait dû outrer les bonnes-sœurs frustrées…Il voyait déjà le chœur des vierges effarouchées condamnant un geste enfantin et prophétisant à la gamine abasourdie la cécité ou quelque autre dommage physique permanent comme conséquence de ses « actes immondes ». Une vague de ce qui ressemblait à de la sympathie l'effleura un instant avant de se dissiper aussitôt. Elle n'avait qu'à pas se faire prendre ! Il regarda l'enfant et ordonna :
-« Regarde moi gamine… J'ai dit regarde moi »
Lentement, comme à contre cœur, la fillette tourna sa tête vers lui. Elle avait de grands yeux noisettes qui lui mangeaient la moitié du visage. La couleur plutôt indéfinie tirait tantôt sur le brun clair tantôt sur le vert. Des yeux presque remarquables mais qui n'avaient rien d'extraordinaire auprès des yeux émeraudes qu'il avait un jour connu. Le souvenir de Lily lui mollifia un instant le cœur. Lily aurait été aimable avec cette chose pitoyable au visage souillée de larmes et au nez qui coulait. Son ton s'adoucit légèrement. Et c'est sans trop de méchanceté qu'il déclara :
-« Il n'y a rien de mal à se faire du bien et à faire des « choses » comme tu dis… Ca ne fait pas de toi un monstre pour autant. Crois moi j'ai de l'expérience dans ce domaine. Mais à l'avenir aie un peu de plomb dans ta stupide petite cervelle: fais des « choses » en privé ! »
La fillette entrouvrit la bouche comme si tout un monde d'espoir venait de se montrer à elle.
-« Vous êtes sûr que ce n'était pas mal ? Que ce n'était pas diabolique ? Sœur Mc Donald a dit… »
-« Laisse cette vieille chouette tranquille et réfléchis un peu si tu en es capable petite idiote ! As tu tué quelqu'un ? As tu fait du mal à quelqu'un ? »
La gosse secoua la tête.
-« Tu saisis mon point de vue maintenant gamine ? »
La fillette eut un sourire radieux. Et brutalement Severus eut l'impression de se sentir comme ce vieux fou de Dumbledore. Enfin… tant qu'il n'avait pas l'étincelle dans l'œil…
-« Oui Monsieur. »
Pour chasser la désagréable sensation d'agir comme le vieux sage sur la montagne, il la houspilla d'un ton bougon.
-« Pas la peine de me montrer tes bagues. Fiche le camp maintenant ! »
-Oui Monsieur ! Merci monsieur ! »
Et elle bondit du banc avec toute la force de son jeune âge.
Sur le banc, l'homme resta seul avec ses souvenirs
Hermione courait, le sourire retrouvé. Le vent lui fouettait le visage. La rue grise, les échoppes miteuses, tout cela n'avait pas changé. Mais elle était légère, légère. Légère et libre. Sœur Mc Donald s'était trompé. Elle n'était pas un monstre. L'homme l'avait dit. Et elle faisait confiance à l'homme. Ni agréable, ni beau, il aurait pu la révulser et la faire fuir. Mais elle était restée assise à côté de lui. Elle pressentait qu'il y avait là quelque chose d'important. mais sa conscience de sept ans se trouvait incapable de trouver les mots convenables pour enclore cette impression puissante. L'homme n'avait pas cherché à agir gentiment. Il ne l'avait pas bercé de mots doux et sucrés comme font d'ordinairement les grandes personnes qui parlent aux enfants. Il n'avait pas caché sa pensée, ne s'était pas dissimulé derrière des mots qui sonnent creux. Il avait dit la vérité, la complète et totale vérité, plaisante ou déplaisante. Et pour cela, Hermione lui avait fait confiance. Sœur Mc Donald avait toujours eu des phrases faites de miel, des « ma petite fille », des « ma chère enfant » à tour de bras, mais quand « les choses » étaient arrivées, elle avait repoussé Hermione avec dégoût. Menteuse. Les parents d'Hermione, eux, avaient promis de toujours la défendre, d'être à ses côtés. Mais quand « les choses » étaient arrivées, ils lui en avaient demandé raison, la bouche méfiante, de la colère et de la peur dans les yeux. Menteurs. Et Hermione était restée seule avec sa monstruosité. Seule. Avec la conviction que sa jeune vie était détruite avant de commencer. Avec la certitude que des forces maléfiques avaient pris corps en elle, à son insu. Si tel n'était pas le cas, pourquoi avait-elle commis « les choses » ? « Les choses » qu'elle n'avait même pas voulu accomplir ? Le mal était en elle avaient dit les sœurs. Et ses parents l'avaient traité de menteuse. Comment pouvait on vivre avec de tels crimes jaillissant involontairement de son être ? Le cœur d'Hermione s'était brisé de douleur et de peur. Et puis l'homme était arrivé avec son sourire ironique et son regard noir. Et il savait ce qu'était « les choses ». Il savait qu'elle n'était pas un monstre. Et sans le vouloir, sans chercher à la consoler il avait réparé le monde éclaté d'Hermione. Il avait dit qu'elle était une pleurnicheuse, une sale gosse. Il avait dit qu'elle était laide. Hermione savait que cela était vrai. Elle s'était suffisamment regardée dans une glace avec ses dents trop longue et ses cheveux en bataille, pour souhaiter ressembler à autre chose . Et n'était elle pas là, à verser des larmes sur un banc ? « Laide petite pleurnicheuse » : l'homme avait dit la vérité sans chercher son approbation, sans chercher à ne pas la blesser. Et il avait par cela involontairement gagné son respect. Alors quand il avait déclaré qu'elle n'était pas un monstre… Elle avait su. Elle avait su qu'il ne mentait pas. Pas comme les autres. Un homme qui, quoi qu'il arrive, disait ce qu'il pensait être juste… Et avec toute la candeur et la ferveur de ses sept ans Hermione se remit entièrement au jugement de cet inconnu.
Un homme pleure sur un banc. Une petite fille sourit en regardant le ciel. L'un fait le deuil de son amour perdu. L'autre reprend confiance en l'univers. L'un a sans le savoir ouvert les portes de l'espoir à l'autre. Une dette de vie s'est établie entre deux étrangers. Sans s'en douter, ils marcheront main dans la main vers la rédemption. Il est parfois des forces plus puissantes que la magie elle-même à l'œuvre dans ce monde.
N/A: voilà... j'espère que vous avez aimé ce début et que vous prendrez le temps de me dire ce que vous en pensez positif ou négatif. A bientôt LVEB
