TITRE : Vultus est index animi
GENRE : Romance, Médiéval, Angst, Drama, Univers Alternatif
PLOT : Le monde est à l'aube d'une nouvelle ère. Derek, esclave et propriété du Seigneur Gérard, ne peut qu'être spectateur du monde de la nuit, où les Vampires règnent en maître. Lui n'est pas humain. Il est... Différent. La Bête a soif de liberté. Mais user du Seigneur Stiles, tout juste revenu des croisades, n'est peut-être pas une si bonne idée...
RATING : M, pour le sexe, le sang et la drogue. Et peut-être aussi la torture... ^w^ ( tout va bien, oui. )
COUPLE : Sterek ( Stiles x Derek )
SPOILER : Hm... Rien ;)
NOTE : • Parce que j'aime ça, parce que je n'adore que ça, c'est une fusion avec.. Eh bien, vous verrez bien à la fin ;)
• Les personnages et une bonne partie de l'histoire appartiennent à Jeff Davis, Patrick Tatopoulos et Len Wiseman. Après, j'ai tout mit à ma sauce et j'ai tout écrit, il ne faut pas déconner non plus.
• Comme on ne change pas une équipe qui gagne, à chaque début de chapitre pour une histoire comme celle-ci, il y aura une chanson en début de chapitre. Ce n'est pas vraiment une song fic, mais plus... une bande son. Avec quelques paroles intégrer au texte... Bref. J'espère que cela vous plaira. De nouveau, vous pouvez retrouver la playlist sur la page Youtube, j'y ajouterai chaque chanson à chaque chapitre. J'espère que cela vous convient !
BÊTA : Merci à Mini BN pour son joli boulot ! :D
Bonne lecture ! ~
Vultus est index animi – Chapitre 1
MIKKY EKKO - We Must Be Killers
Derek n'avait jamais rien connu d'autre que le fait d'être un esclave. Après tout, il était né dans les cachots de la Citadelle, sous l'œil avisé du seigneur Gérard. Quoique, esclave est un bien grand mot pour lui. Les humains enchaînés et abattus vendus au Seigneur étaient des esclaves. les Lycans enchaînés aux remparts du château étaient des esclaves.
Lui, il n'était rien de tout cela. Ni Humain, ni Lycan, il était un sans statut, un sans nom, un sans rien. Certes, il était enchaîné, certes il donnant sueur et sang, il donnait sa vie pour les Vampires. Certes il ressemblait physiquement aux humains, il avait tout de même cette part de lui qui frissonnait quand il entendait les cris dans la nuit, les hurlements à la lune, résonnant des profondeurs brousailleuses de la forêt, l'appel de l'Astre Nocturne.
Il était un mélange de ces deux races diamétralement opposées, l'Abomination qui faisait le pont entre prédateurs à deux pattes et prédateurs à quatre pattes.
Être ainsi tiraillé par les deux seules races auxquelles il pouvait s'identifier n'aidait pas à se trouver une identité. Il n'était pas un de ces monstres à quatre pattes, et pourtant... Et pourtant, il se surprit à les envier, un jour où il n'arrivait à dormir et qu'il regardait le ciel et le soleil illuminer la citadelle. C'étaient des bêtes sanguinaires, qui n'avaient aucun esprit, seul un instinct et un goût du sang qui annihilait tout le reste ... Mais ils avaient quelque chose que Derek n'aurait jamais : La liberté. Cette joie simple de courir dans la forêt, accompagné de ses congénères, ou seul. Sentir le vent dans ses cheveux, la terre meuble sous ses pieds, l'odeur de la nature l'entourant comme une étreinte.
Il avait grandi des chaînes aux chevilles, des chaînes aux poignets, des chaînes au cou. Il avait grandit sans savoir s'identifier et en voulant le plus possible se faire accepter, justifier sa vie, justifier qu'il soit toujours en vie. Il avait obéi, s'était effacé et avait muselé ses instincts qui n'étaient pas humains, avait étouffé ses grognements, ses frissons de dégoûts quand il était trop près des vampires, ses hurlements bloqués dans sa gorge les nuits où la lune était pleine et que les Lycans hurlaient tellement fort dans la forêt. Il avait tout fait pour être quelqu'un, mais il n'était personne. Personne.
Plus il prenait d'âge, plus ses instincts se développaient. Malgré tout ce qu'il voulait, tout ce qu'il désirait, il n'était qu'une plaie géante sur laquelle les vampires jetaient du sel à chaque fois qu'ils s'approchaient, qu'ils le regardaient ou même qu'ils lui adressaient la parole.
Mais il avait grandi, passant d'un enfant esclave effacé à un jeune adulte tiraillé par ses instinct. Désormais en âge de se reproduire, l'hybride qu'il était malgré son envie de n'être qu'un simple humain dû faire face à son lui le plus sombre, son héritage transmit pas les monstres qui étaient libres en dehors de la Citadelle. Ses désirs s'éveillèrent, tout comme son corps et sa perception du monde autour de lui changea. Il accepta ce qu'il était. Ni un humain, ni un Lycan, ni un vampire. Il était autre chose. Et sans même qu'il ne le réalise, il se forgea une place au dessus des humains esclaves. Il était comme eux, mais les vampires, au vu de sa loyauté sans faille, lui avait défait les fers de ses jambes, les fers de ses bras.
Seulement, il avait toujours ce collier, les pics acérés qui frôlaient la chair de son cou, depuis qu'il était enfant. Il ne devait avoir qu'une poignée d'années et vivait au rythme des vampires, trop jeune pour travailler avec les hommes esclaves, alors il était avec les femmes, préparant les draps de satins pour les sommeils des Seigneurs, préparer les plats les plus raffinés pour simuler un reste d'humanité, servir le sang frais dans les verres en cristal. Les femmes humaines étaient très gentilles avec lui, patientes et inconscientes de ce qu'il était vraiment. À vrai dire, personne ne le savait à l'époque, et même ceux qui avaient été présent avec Gérard quand il l'avait trouvé dans les cachots, collé au flanc du Lycan qui l'avait mise au monde, n'avaient pas imaginé ce qui en découlerait.
À peine plus grand que la table, l'enfant qu'il était à l'époque avait pris un soin tout particulier pour offrir un repas digne de ce nom et, minutieusement, servait le sang aux allures de vin coûteux dans les coupes en cristal presque lumineuses. Ce jour-là, ils fêtaient le départ en campagne du protégé de Gérard, le tout premier humain qu'il avait transformé en vampires quand le Seigneur avait acquis son statut d'Éternel. Derek ne l'avait vu que rarement, mais il avait été un des seuls vampires à être agréable avec lui. Petit enfant qu'il était, Derek avait vu en ce jeune homme qui ne vieillissait pas, une bonne raison d'être un petit garçon obéissant, parce que les vampires, s'ils étaient tous comme lui, n'étaient pas si mauvais.
Sauf que tous les vampires n'étaient bien entendus pas comme le Seigneur Gérard ou son pupille et surtout ne comprenaient pas pourquoi le Seigneur s'était abaissé à garder un cabot comme lui en vie. Cette nuit-là, l'un de ces amis, peu content de sa décision d'épargner Derek, avait alors voulut prouver à Gérard qu'il n'était utile à rien et l'avait bousculé. La carafe de sang frais s'était alors échappée des mains du petit Derek et s'était écrasée sur le sol, gâchant le précieux liquide carmin. Le vampire s'était moqué, avait ri à gorge déployée et s'était mis à le bousculer, sous les rires de quelques autres nobles.
Derek n'avait jamais appris à se contrôler et son héritage s'était manifesté. Il ne se souvenait plus vraiment ce qui s'était passé, mais il savait qu'il s'était retrouvé à quatre pattes, ses sens aiguisés, le sang affolant son odorat et la mâchoire douloureusement fermée sur la main du noble qui l'avait malmené, les crocs profondément plantés dans son membre.
Ce soir-là, ils avaient compris, tous avaient compris. Il n'était pas un simple petit humain qui avait échappé à la malédiction de ses parents, il était le premier qui pouvait devenir un de ces monstres à quatre pattes et ne pas perdre sa lucidité pour autant. Il était le premier et le seul capable de devenir un Lycan mais redevenir humain par la suite. Il n'avait peut-être pas le contrôle à cette époque, mais il l'avait acquis avec le temps.
Le protégé du Seigneur Gérard était parti en campagne, on avait forgé un collier adapté au petit cou de Derek pour lui apprendre à se contrôler et ne pas se retransformer en Lycan, et le noble qui l'avait bousculé ne fut plus admit à la Citadelle du Seigneur Gérard.
À partir de cet instant, les seuls moments où Derek ne portait plus ses fers étaient les soirs de ses premières pleines lunes. La bête en lui reprenait ses droits et il devenait un loup décharné, un Lycan capable de se tenir sur deux pattes mais qui perdait tout contrôle. Pendant des années, toutes ces nuits de pleine lune, le Seigneur Gérard bridait ses instincts en lui offrant en pâtures quelques esclaves à dévorer ; jusqu'à une nuit, où on retrouva des cinq humains offerts la veille, au monstre qu'était devenu Derek pour quelques heures, deux esclaves amochés mais respirant toujours.
Derek commençait doucement à se contrôler.
Bien entendu, ce qui devait arriver arriva : lors de la pleine lune suivante, ces humains rescapés vécurent la douleur de sentir son corps changer tout entier : leur peau se déchirer pour laisser sortir des touffes de poils poisseux de sang, leurs os se briser pour mieux se ressouder, dans une position si différente que celle des humains, un museau apparaître, leurs dents tomber pour laisser de la place pour que des crocs acérés ne pousse.
Derek, en plus de se transformer, avait la possibilité de transmettre cette malédiction à d'autres humains, les condamnant pour l'éternité à perdre leurs consciences et devenir les monstres qui peuplaient précédemment leurs songes les plus cauchemardesques. Il eut enfin une utilité pour les vampires, autre qu'être un esclave pas humain. Les soirs de pleine lune, Derek se transformait toujours, enfermé dans les cellules de la Citadelle où la lune pouvait frapper ses épaules, ses rayons passant par les épaisses grilles en fer forgé qui se trouvaient au-dessus de sa tête.
Au-delà de la douleur qu'il ressentait à chaque fois, Derek tentait de se contrôler, de ne pas tenter de s'échapper quand les Vampires envoyés par le Seigneur Gérard poussaient dans sa cellule la poignée d'humain qu'il devait transformer. Toutes ces années à se battre contre ses instincts le rendait à fleur de peau sous la caresse de l'astre nocturne et malgré toute sa bonne volonté humaine, il ne pouvait être doux face aux esclaves quand il se trouvait sous sa forme animale.
Derek aurait pu rester inconscient de cette injustice pourtant visible. Il aurait pu n'être qu'une simple forme vaguement humaine parmi tant d'autre, esclave banal parmi tous les autres humains offerts au bon vouloir des vampires. Il aurait vraiment pu rester insouciant, offrant corps et âme à celui qui avait décidé de le laisser vivre plutôt que de le tuer le soir où il l'avait trouvé pleurant dans le liquide amniotique de la bête sanguinaire qui l'avait mise au monde. Il aurait pu rester l'enfant qui voyait en Gérard un dieu de miséricorde, qui avait la compassion nécessaire et la bonté de lui offrir ne serait-ce qu'un regard, qu'un signe de reconnaissance qui justifiait sa vie.
Seulement voilà : Derek n'était plus un enfant et plus que tout, ce n'était pas facile de se considérer comme un esclave humain quand ces derniers ne le considéraient que comme quelqu'un d'intouchable, au même titre et niveau que les vampires ; tandis que ces derniers ne voyaient en lui qu'un moins que rien, plus impure et incapable que les humains.
Ne pas trouver sa place, c'était ce qui l'avait poussé à commencer à réfléchir. Il était différent, il était quelqu'un de perdu et surtout, il était quelqu'un de seul, de tellement seul.
Plus rapidement devenait-il un homme, plus son contrôle sur ses instincts se développait et il devenait maître de lui et de ses instincts. La Lune avait toujours cette ascendance sur son esprit, sur son corps les nuits où elle brillait fort dans le ciel, mais il sentait, il savait. Quand il eut atteins ses quinze hivers, il sut qu'il était capable de se transformer quand il le voulait. C'était si étrange, si puissant, si grisant.
Chaque Pleine Lune, le Seigneur Gerard continuait de lui envoyer des humains à transformer en monstres. Les vampires avaient tous remarqués que, durant les jours sombres qui séparaient les deux Pleines Lunes, les humains qui avaient été mordus, qui avaient été infectés étaient plus forts, plus endurants et pouvaient garder les murs de la Citadelle en faisant reculer les Lycans de la forêt par leur simple présence. Puis ils se transformaient et au bout de trois lunes, le Seigneur Gerard décidait qu'ils avaient fait leur temps et les supprimait.
Aussi simplement que ça.
Et le cœur de Derek saignait. Il était peut-être le seul Lycan capable de vivre sous deux formes intrinsèquement liées, il n'en restait pas moins qu'il se sentait liés à ceux qu'il mordait, ceux qu'il transformait. Ils étaient les seuls qu'il sentait proches de lui. Et ce sentiment de vide qu'il ressentait depuis toujours dans sa poitrine, ce trou béant se remplissait peu à peu par ta présence de ceux ayant survécus une nuit de pleine lune à ses côtés, se remplissait par ce sentiment d'appartenance ressenti alors qu'aucun ne lui en voulait pour cette malédiction. Ils ne le prenaient pas en pitié, ils ne lui en voulaient pourtant pas, ils en voulaient à ces monstres de vampires. Et Derek ne pouvait pas leur en vouloir. Chaque jour et chaque nuit, il s'attachait un peu plus à ces personnes et chaque nouvelle lune, il les perdait au profit de nouveaux pauvres hères. You were there, You were tearing up everything.*
Le roulement était perpétuel, sans fin et l'humeur de Derek ne suivait plus depuis longtemps.
Derek vit passer plus d'esclaves dans son cachot qu'il y a d'étoiles dans le ciel.
Les hivers défilèrent jusqu'à ce que Derek ne devienne un jeune homme amer, qui observait le monde dans lequel il... vivait, survivait, d'un mauvais œil. Petit à petit, il s'était forgé une place respectée au-dessus des esclaves humains, et lui, et les presque Lycan qu'il transformait tous les mois, se faisaient un point d'honneur à protéger du mieux qu'ils pouvaient les humains. Ils ne pouvaient pas faire grand-chose, puisque le Seigneur Gerard les avait achetés en premier lieu pour qu'ils servent de garde-manger. Mais Derek faisait toujours en sorte de pouvoir défendre les hommes contre les coups de fouets arbitraires, soulager les peurs des femmes et changer les idées des enfants.
Le Seigneur Gerard, voyant en lui un fidèle serviteur, lui octroya petit à petit plus de liberté : Contrairement aux autres esclaves qui, comme lui, vivaient de nuit, la porte de sa cage, de son propre cachot, restait souvent ouverte. Il se nourrissait mieux et dormait sur une couche mince de vieux langes et non sur le sol. Quand il avait commencé à montrer les caractéristiques d'un homme, et que son appétit sexuel s'éveilla, Gerard le mit à l'apprentissage du fer et des constructions. Aux côtés d'un forgeron esclave vendu des années de cela et qui commençait à faner. Il apprit à tordre le métal, à le faire fondre, à le façonner pour lui donner la forme qu'il désirait et canaliser ainsi ses frissons grisants qui parcourraient sa peau, canalisant ses instincts dévastateurs.
Quand son vingtième hiver prit fin, Derek était le seul, mais néanmoins meilleur maître forgeron de la Citadelle et caché derrière un masque de fidélité et de soumission complète. Nourrissant un désir de liberté si grand, si énorme que cela en était devenu douloureux.
À chaque fois qu'il croisait le seigneur Gerard, il rêvait de le blesser assez gravement pour pouvoir prendre la fuite. Mais il n'était pas le seul à nourrir ses envies de liberté durant toutes ces années. Et même si Derek était plus fort, plus instinctif et plus rapide que les humains qui avaient tenté de s'enfuir, il savait qu'il ne pourrait même pas arriver jusqu'à la forêt avant d'être abattu. Et Derek voulait vivre. But we all know how to fake it. *
Quand son vingt-et-unième hiver se termina, il en était arrivé à la conclusion que le seul moyen de pouvoir trouver une certaine liberté était d'amadouer d'une manière ou d'une autre le cœur de glace de Gerard, ce même cœur qui ne battait plus depuis bien trop longtemps. Et ce fut au milieu de ce printemps qu'IL revint, comme la réponse à toutes ses questions : Le pupille de Gerard rentra à la Citadelle, après plus de seize longues années passées à parcourir le monde.
Quand il l'avait vu arriver sur son cheval, merveilleusement apprêté, comme s'il n'avait pas passé la journée à chevaucher, Derek avait senti l'idée germer dans son esprit. Les souvenirs qu'il avait de lui, étaient remontés à la surface et quand Gerard l'avait présenté - représenté - au jeune homme éternel, Derek l'avait pendant un cours instant regardé dans les yeux, se gorgeant de la douceur de ses pupilles couleur hydromel. We all know what we've done. *
- Stiles, mon cher, tu te souviens de Derek, notre Lycan personnel ? S'était vanté le Seigneur alors que Derek mettait un genou à terre, baissant la tête en signe de soumission.
- Gerard, je ne pense pas qu'on puisse l'abaisser à l'appeler Lycan, ce n'est pas un de ces animaux, avait-il doucement répondu.
- C'est en tout cas notre Maître Forgeron, avait continué le Seigneur en balayant sa remarque d'un geste exaspéré de la main.
Le regard clair qui avait caressé Derek lui avait arraché un frisson.
Pendant plusieurs jours après ça, Derek avait senti son regard sur ses membres, sur ses muscles et son torse dénudé alors qu'il forgeait les nouvelles lances pour les chasseurs. L'odeur de luxure et d'envie qui s'était échappée par vagues du pupille l'avait submergé et un plan tordu avait fleuri sous son crâne. Pourquoi ne pas profiter de tous les avantages qu'il avait. Après tout, séduire le jeune Seigneur Stiles pour s'en servir, qu'il plaide sa cause au Seigneur Gerard ne semblait pas insurmontable.
Il lui avait alors fait la cour, enfin, dans la limite de ses moyens et aussi discrètement que possible ; répondant positivement aux regards appuyés, aux gestes discrets, ne disant rien quant à sa présence, quand le jeune Seigneur venait dans la forge pour faire réparer son bouclier un jour, son épée le lendemain, sa lance celui d'après ; aux sourire discrets et aux touches légères. Set my body free.* Il le laissa venir, adoptant la posture suspicieuse mais séduite.
Enfin, au bout de plusieurs mois de jeu, Derek avait accompli son œuvre. Ça c'était fait presque par hasard, vraiment.
Il avait pris l'habitude d'être ultra conscient de la présence du protégé de Gerard. Pour mieux être préparé à paraître sous son meilleur jour, bien sûr. Il avait senti sa fragrance épicée d'hydromel chaude planer près de son établi alors que la nuit se terminait. Surprit que le jeune éternel ne s'arrête pas pour le voir, lui échanger un regard plein de désir, un mot où même une caresse légère sur l'avant-bras, Derek avait délaissé ses outils pour le suivre. Le plus silencieusement possible, il s'était glissé à sa suite, suivant son odeur douce et envoûtante qu'il portait ce jour-là une légère touche de ce que Derek saura identifier plus tard comme de la nostalgie. Il l'avait suivi par tous les couloirs sinueux et labyrinthiques qui s'étendaient sous la Citadelle jusqu'à déboucher à ce qui semblait être une voie sans issue, dans le flanc Est de la montagne, dans laquelle la Citadelle vampirique était creusée.
Mais Derek avait suivi son odorat et avait trouvé un petit passage abrupt qui serpentait et grimpait le long de la falaise. Il fut assez habile pour ne pas s'écorcher les mains, ou même tomber, mais un simple humain, sans sa force et ses réflexes et son agilité, se serait brisé le cou en aval de cette falaise. C'était dangereux mais Derek continua de grimper jusqu'à déboucher à l'entrée de la grotte. Voyant parfaitement bien même dans la pénombre la plus dense, il rejoignit rapidement un lieu magnifique dont il n'avait même jamais soupçonné l'existence.
La source qui alimentait la Citadelle avait ici créé un petit lac où s'affrontaient stalactites et stalagmites, parfaitement conservées à l'ombre et dans lesquelles se reflétaient les reflets du soleil levant, faisant danser des couleurs sur le mur, des couleurs qui semblaient n'exister qu'ici.
Et au milieu de toute cette beauté presque irréelles, l'immortel au visage d'ange, à la beauté sauvage et féline, levait son visage vers le ciel et les rayons du soleil. Royal dans ses habits d'apparats quotidiens, magnifique dans ses étoffes de bleue de Prusse et d'argent - magnifique dans son abandon total à l'astre du jour qui allait pourtant le réduire en poussière.
Derek avait sauté sur l'occasion, littéralement.
Il avait bondi et percuté le jeune Seigneur Stiles pour le soustraite aux rayons dévastateurs. Ils avaient roulé jusqu'à un coin d'ombre que le soleil n'atteindrait jamais.
- Seriez-vous devenu fou, Monseigneur ?! Avait commencé à crier le forgeron, ne faisant pas attention à la douleur sourde qu'il ressentait dans la poitrine, ni au frisson d'angoisse qui le secouait. La Pleine Lune n'était pas loin et ses instincts étaient décuplés au maximum.
- Qu'est-ce que cela peut bien te faire, forgeron ? Avait rétorqué celui qui, en apparence seulement, était plus jeune.
Jamais Stiles ne l'avait appelé Forgeron jusqu'alors, implantant une certaine proximité en l'appelant toujours par le seul prénom qu'il se connaissait.
- Le soleil vous est mortel, Monseigneur !
- Non justement ! Pendant un instant, un cours délicieux instant, avant que je me consume, je peux sentir la chaleur du soleil sur ma peau, une fraction de seconde et dès que la nuit est levée, que la lune est haute, je suis obligé de revenir ! Et bonté divine, Stiles, je m'appelle Stiles !
Le hurlement, ce cri du cœur avait résonné de longues et glaciales secondes dans la grotte. Puis ce murmure déchirant.
- Je ne suis même pas en mesure de pleurer.
Derek n'avait pu que le regarder, interdit. Ce petit noble, à la vie et aux nuits parfaites, cet oisillon dans ses dorures étincelantes, voulait s'amuser avec le feu.
Derek avait entrouvert la bouche, surpris comme jamais il ne serait presque plus possible de l'être pour lui dans le futur et le jeune Seigneur l'avait fixé un instant avant de se jeter sur lui. L'étreinte qu'il lui avait donnée et la puissance de ses lèvres sur les siennes, autoritaires, l'avait fait frissonner de pied en cape et avant même qu'il ne puisse réellement comprendre ce qui se passait, il pressait déjà le vampire contre la parois de la grotte, dans la pénombre surnaturelle de la grotte, ravageant sa bouche de la sienne.
- Fais-moi ressentir, Derek, fais-moi sentir vivant de nouveau.
C'était un ordre et une supplication à la fois. Et Derek n'était personne pour désobéir.
Personne.
Derek avait déjà connu le plaisir de la chaire aux côtés de certains qu'il avait transformé. Il avait goûté la toute première fois au corps d'une femme quand il se contrôlait à peine, et c'était une femme bien plus âgée que lui. Une humaine. Il n'avait à l'époque pas su contrôler ce désir physique et oui, il lui avait fait mal. Il ne s'y était pas réessayé avant un moment, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus et qu'un de ses humains transformés n'ai senti, d'une manière ou d'une autre, qu'il avait besoin de s'épancher auprès de quelqu'un, DANS quelqu'un. Il s'était terré dans le bras de ce blond plus âgé, plus fort et qui pourtant s'abandonna totalement à ses bons soins, à ses touches hésitantes, puériles et inexpérimentées.
Mais ça... Ça, cette sensation, ce baiser qui ressemblait plus à un affrontement, ce corps ferme mais plus fin que le siens qui l'épinglait contre la paroi avec une force plus puissante que la sienne, ce duel de force complet jusqu'à ce que Derek ne prenne le dessus pour prendre du Seigneur Stiles tout ce que ce dernier ne voulait pas donner, c'était incroyable. C'était beau et énorme, gigantesque, délicieusement passionné.
Si le Seigneur Stiles n'avait pas été un vampire immortel, Derek l'aurait sans aucun doute tué sous la puissance de ses coups de reins, sous sa force un peu trop brute, sous la passion qui le consumait pleinement pour la première fois. La peau froide du vampire sous ses doigts, sous ses paumes, au-dessus de lui alors qu'il le chevauchait sauvagement, les yeux pâles et lumineux, les crocs sortis, Derek n'aurait jamais cru sentir tant de désir pour celui qui faisait parti de ceux qu'il considérait comme des ennemis désormais naturels.
Ils ne s'étaient calmés qu'au bout de longues minutes. Incapable de faire face à ce qu'ils avaient fait, le Seigneur Vampire avait pris le temps de se rhabiller sans lui accorder un seul regard puis était partit sans un mot, disparaissant par là où ils étaient arrivés. Derek lui, était resté un long moment à fixer le plafond coloré de cette grotte, soucieux. Il avait trouvé un certain plaisir à coucher avec le vampire... à vrai dire, il n'avait jamais ressenti ça avec les autres esclaves, qui se soumettaient tous à lui sans restriction. Le Seigneur Stiles ne s'était pas laissé faire et les instincts dominants de Derek avaient, sans aucun doute, trouvé cela intéressant de devoir pratiquement se battre pour asseoir son autorité. Silver tigers in the moonlight runing.*
Mais Derek savait parfaitement que ce n'était qu'une façade, il serait toujours socialement au plus bas, sans aucun statut. Et il avait espéré que se soucier du pupille de Gerard, de prendre le temps d'installer entre eux un climat plus propice encore aux faveurs sexuelles qu'il ne l'était déjà, aurait pu amener Derek à pouvoir manipuler le vampire pour qu'il plaide sa cause. Malheureusement, ça s'était passé trop rapidement, plus rapidement qu'il ne l'avait espéré... And the wind in the trees singing « Do you believe ? »* Trop rapidement. Maintenant que le jeune Seigneur vampire avait eu ce qu'il voulait, Derek n'avait plus aucune monnaie d'échange.
Il n'avait ensuite plus vu le jeune seigneur vampire pendant plusieurs jours et Derek en était arrivé à se faire à l'idée de trouver un autre moyen de s'enfuir. Il s'attela donc à la tâche compliquée de se créer, en toute discrétion, un jeu de petites clés capables de le libérer de cette chaîne piquante qu'il avait au cou. Durant ces dernières années, les Vampires avaient dû lui forger deux colliers piquants de tailles différentes pour s'adapter à son cou qui se développait plus il devenait un homme. Il n'avait pas fait attention la première fois qu'ils le lui avaient enfilé, mais la seconde fois, il nourrissait déjà un désir de liberté qui l'avait poussé à observer attentivement ces deux petites clés alors qu'un vampire quelconque refermait les fers autour de son cou, les verrouillant avec deux gros cadenas avant de les donner toutes deux à Gerard. Derek avait justifié sa curiosité manifeste en demandant tout haut pourquoi avait-il besoin de deux sécurités.
- Nous ne sommes jamais trop prudent avec les bêtes comme toi, Derek, lui avait dit Gerard d'un ton presque gentil.
Derek avait de nouveau feint une soumission parfaite en hochant la tête d'un air docile alors que son sang et la rage bouillaient dans ses veines.
Pendant cinq jours donc, il s'attela à la confection de la clé pour le cadenas juste sous le côté droit de sa mâchoire, pour tenter d'oublier la peau du Seigneur vampire, son odeur et celle de son désir. Ce fut un total échec cuisant. Il n'avait su recréer ce petit bout de métal juste de souvenir et s'était fustigé pour son incompétence et son arrogance. Il devrait faire de nombreux essais avant de réussir à se défaire de ses chaînes. Et comme s'il avait senti sa colère et sa douleur, le Seigneur Stiles revint à son atelier. We must be killers*. Des regards furent échangés, une touche légère sur le bras qui tenait le marteau et un coup d'œil vers la montagne.
- Seigneur Stiles, avait presque murmuré Derek en arrivant dans la grotte ce matin-là.
- Stiles. Appelle-moi juste Stiles.
Le vampire s'était glissé contre lui et la douceur de leur étreinte n'eut plus rien à voir avec celle où Derek s'était laissé aller à ses plus bas instincts. Le forgeron n'y avait presque pas pensé, pas réfléchit, mais il honora le corps du Seigneur Stiles comme le plus précieux des joyaux, avec beaucoup de ferveur dans sa tâche. Et ce dernier le lui rendit bien.
Derek n'avait jamais connu rien d'autre que le fait d'être un esclave sans statut, sans famille, sans rien. Mais ce jour-là, dans ses bras à lui, il connut pour la première fois la douceur et l'illusion doucereuse qu'il comptait pour quelqu'un, et pas seulement en tant qu'animal domestique.
Le plan de Derek commença à s'éroder peu à peu.
Children of the wild ones.*
.*.
* Tu étais là, tu étais en train de tout détruire. Mais nous savons tous comment faire semblant. Libère-moi. Des tigres d'argent courant au clair de lune. Et le vent dans les arbres qui chante "Y crois-tu ?"
Nous sommes sûrement des meurtriers, enfants des Sauvages.
NOTE : Eh oui, c'est une fusion avec le film Underworld, le Soulèvement des Lycans. L'idée m'est venu après être tombée sur le fanart utilisé en couverture.
Eh voici donc ma deuxième surprise. Ma surprise, mon projet secret, sur lequel je travail activement depuis plusieurs mois maintenant. J'ai presque terminé ( tout est dans le presque u_u ) et j'espère que cette histoire un peu angst vous plaira autant qu'elle m'a plus à l'écrire et l'étoffer.
Pour l'instant, les publications de chapitres se feront toutes les deux semaines, en alternance avec mon crossover Mort, sa Déesse et son Roi, soit le chapitre 2 arrivera le 28. Quand j'aurais terminé de poster tous les chapitre du crossover, je passerai à un chapitre par semaine. Est-ce que je fais comme le panda ? C'est à dire tous les lundi ? Ou en milieu de semaine, le jeudi ? N'hésitez surtout pas à me le dire ˆˆ
J'espère aussi que cette manière de fonctionner, avec des paroles de chansons qui font écho à ce qui se passe dans les chapitres, vous plait. Perso, j'aime bien :P
Bref ! À la semaine prochaine pour le Xover !
Xoxo, ´Win.
P.S : Les habitués, vous connaissez la rengaine, mais pour les petits nouveaux, j'ai une boîte mail, pour tout et n'importe quoi, n'hésitez pas à me contacter, là ou sur ma page FB :3 c'est plume (point) eowin (le petit arobase que j'ai jamais su comment ça s'écrivait) gmail (re-point) com :D
