Traduction : Funnyway
C'est une fiction en 4 chapitres.
Auteur : Rennie51
Titre Original : Guess who's sleeping in your bed
Rating : K+
Devine qui dort dans ton lit !
« Je suis sympa avec toi à cause de ta situation actuelle », expliqua Dr House, s'efforçant de paraitre sincère tout en faisant rebondir sa petite balle de caoutchouc contre le sol.
Il la regarda ricocher contre le mur puis atterrir avec grâce dans la paume de sa main droite. Souriant, il s'appuya contre le dossier de sa chaise et posa les pieds sur son bureau d'un même mouvement. Son ami et collègue, le Dr James Wilson, était affalé dans sa chaise fixant négligemment le plafond. Le jeune docteur baissa la tête et jeta un regard plein de questions à l'autre docteur.
« Ma situation ?
— Yep. » House jeta la balle contre le sol encore, prenant plaisir à la regarder rebondir contre les différentes surfaces avant de revenir parfaitement dans sa main.
« Ma situation… comme avoir à écouter tes arguments invariablement égocentriques et intéressés ? » demanda Wilson tandis qu'il laissait retomber sa tête contre le dossier de sa chaise.
House sourit, la balle de caoutchouc ayant perdu de son intérêt, il tendit le bras par-dessus le bureau pour attraper celle de tennis. Il la lança en l'air.
« Admets-le, Wilson, tu ne peux pas te passer de moi. »
L'oncologue soupira en l'arrière de sa tête.
« Si vrai. Pourtant si triste… »
House attrapa la balle et la replaça sur son bureau.
« La situation à laquelle je fais référence c'est celle où tu te retrouves fraichement divorcé et très seul. Sans mentionner très seul !
— Pas que ce soit évident ou quoi que ce soit, mais je ne suis pas très seul. »
Wilson changea de position sur sa chaise, plaçant son coude sur l'accoudoir et son menton dans sa main. Il n'était pas certain de vouloir avoir cette conversation. House regarda son ami avec compassion.
« Fais-moi confiance, tu es seul.
— Tu n'auras pas à te jeter du toit. Je ne suis pas si seul que ça. »
Wilson se redressa et tenta, sans succès, d'attraper la petite balle de caoutchouc sur le bureau. House fut plus rapide et l'arracha à sa prise puis la garda hors de sa portée.
— Bien sûr que tu ne l'es pas. Tu m'as toujours, moi ! » s'exclama le médecin irrévérencieux tout en battant des cils suggestivement.
Wilson sourit malgré lui.
« Divorcer était l'une des choses les plus intelligentes que j'ai jamais faite.
— Oui mais seulement pour rattraper l'une des choses les plus stupides que tu aies jamais faite ! Soit, pour le dire tout haut, te laisser enchainer pour la troisième fois. » trancha House tout en tirant sa jambe du bureau à l'aide de sa main droite, l'autre jambe suivant rapidement. Il se repositionna sur sa chaise, se redressa complètement et pivota pour faire face à Wilson. « Bien sûr, il y a aussi cette fois où Julie t'a quasiment pris sur le fait avec cette blonde dans ton bureau…
— C'est une des qualités que j'admire le plus chez toi, House. » l'interrompit le jeune médecin. « Tu as l'inquiétante habilité de frapper efficacement un ami à terre. » Il secoua la tête et sourit tristement.
— Et bien merci ! C'est un don. » House étudia un moment son ami. « J'ai quelques relations d'affaire qui peuvent aider, tu sais. »
La tête de Wilson roula dans la direction de House.
« Relations d'affaire ? »
L'autre docteur acquiesça alors qu'il saisissait de nouveau la balle de tennis géante et commençait à la jeter d'une main à l'autre.
Wilson s'assit bien droit.
« Des prostituées ?
— Tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose. » House gratta son coude avec la balle de tennis.
« Je n'ai pas besoin de prostituées, House. Je vais bien en ce domaine.
— Oui, j'ai remarqué combien tu privilégiais ta main gauche dernièrement. » House regarda par-delà son bureau pour bien observer l'autre médecin puis ajouta. « Tu as besoin de lui laisser un peu de repos ou elle va finir par tomber.
— Je suppose que tu fais référence à ma main ?
— Quoi d'autre ? »
Wilson soupira.
« Le fait que je ne sois plus marié ne signifie pas forcément que je fais abstinence. » protesta le jeune docteur.
« Mais pour quelqu'un qui était habitué à tenir une double comptabilité, ce sortilège d'à demi-sèche doit être foutr—fichtrement difficile. » House se pencha sur son bureau et chuchota :
« Alors, c'est qui, cette nana ?
Wilson baissa la tête jusqu'au niveau de House et sourit.
« Tu crois vraiment que je vais te le dire ? » murmura-t-il à son tour.
Agacé, House se redressa.
« Pourquoi pas ? Tu annonceras probablement tes fiançailles dans trois mois ! »
L'oncologue leva la main pour protester.
« Hors de question. J'en ai fini avec le mariage.
— Oh bien sûr que oui ! » s'exclama House d'un acquiescement moqueur. « Je peux comprendre qu'un homme se marie trois fois, mais quatre ? Quel idiot ferait ça ? » Il plissa les yeux. « Tu as dit que c'était qui, déjà ?
— Je n'ai rien dit. » Wilson commença à se lever, espérant que l'autre docteur comprendrait le message et stopperait la conversation.
« Devrais-je comprendre que c'est un mec ? Pas tout à fait ce à quoi je m'attendais, mais… »
Wilson retomba dans sa chaise.
« Ce n'est pas un homme.
— Transexuel ?
— Non !
— Hermaphrodite ?
— House ! »
Celui-ci leva la main en signe de retraite.
« Okay, okay ! » Il réfléchit un instant. « Mon idée convenable c'est qu'il s'agit de la charmante Melle Debbie à l'accueil. »
Malgré son degré actuel d'agacement, Wilson était intrigué.
« Pourquoi dis-tu ça ?
— Bon principalement parce que tu as eu tendance à l'ignorer ces derniers jours. »
House survola des yeux son bureau à la recherche d'un autre jouet avec lequel s'occuper. Wilson croisa les bras sur son torse.
« Donc… puisque je l'ignore, je couche avec elle ? »
House s'empara de son yoyo puis releva la tête.
« Tu te l'es faite ? Pourquoi Docteur Wilson ?!
— Je ne couche pas avec Debbie. J'ai durement appris qu'avoir une relation avec quelqu'un du boulot n'est pas la chose la plus intelligente à faire. Ça ne m'arrivera plus jamais !
House rattrapa le yoyo contre son torse.
« Pourquoi plantes-tu un couteau dans mon cœur ?
— Passes par-dessus, tu t'en remettras.
— Par-dessus qui ? »
Wilson se leva à nouveau et mit ses mains sur les hanches.
« Tu ferais aussi bien de laisser tomber maintenant, je ne vais rien te dire.
— Mais tu me dis tout ! » protesta House les yeux rivés sur son ami.
« Exactement comme toi, tu racontes tout. » Wilson s'empara de la balle de tennis et la jeta en l'air plusieurs fois.
« Non, non, pas comme ça du tout. » House se renfrogna. « Si tu ne me le dis pas, je ne te laisserai pas toucher à mes jouets. »
Wilson sourit alors qu'il attrapait la balle et la renvoyait par-dessus le bureau à son ami.
« Un repas, ça te dit ? »
Attrapant difficilement la balle, House l'agita de façon menaçante dans les airs.
« Tu essayes de changer de sujet !
— Non, j'essaye d'aller manger. J'ai faim.
— Okay, que penses-tu de ça ? Je promets de te payer un steak et tu me le dis ? » proposa House, se dirigeant vers le côté de son bureau pour récupérer sa canne.
Wilson pencha la tête, plissant le front dans sa réflexion.
« Hum… avec des oignons grillés et des pommes de terre au four ?
— Ça marche ! » répondit House, fier de lui comme s'il attendait sa récompense.
« Je ne crois pas, non. » décréta Wilson, en regardant son ami droit dans les yeux.
House retomba dans sa chaise, vaincu.
« Bien, mais ce n'est pas terminé. Tu parleras ! » prévint-il en essayant de paraitre intimidant.
Wilson se gratta légèrement la tête, semblant méditer à ce que House venait juste de dire. Il demeura silencieux. L'autre médecin sourit d'un air prédateur.
« Tu as peur de moi, n'est-ce pas ?
— Je suis plus effrayé par le bâton qui t'appartient. » conclut Wilson tout en pointant la cane que House tenait désormais. House leva sa cane dans les airs.
« Et avec raison ! »
Les deux hommes furent silencieux pendant quelques instants, Wilson espérait que son ami perdrait de l'intérêt pour cette conversation tandis que, de son côté, House était toujours déterminé à avoir sa réponse. Ce dernier fit le tour de son bureau en boitant et s'assit sur le bord.
« Okay, que penses-tu de ça ? Je devine et tu me dis quand je chauffe. »
Wilson soupira.
« Je n'ai pas envie de jouer.
— Okay… sinon tu devines et je te dis quand tu chauffes. »
A cet instant le Dr Allison Cameron entra dans la salle de conférence, le front plissé, ignorant totalement la présence des deux hommes dans la pièce adjacente. Ils tournèrent leur attention vers elle, remarquant tous les deux qu'elle portait un dossier et semblait absorbé dans une profonde réflexion. Déposant le dossier sur la table, elle tira une chaise et s'assit. Puis elle ouvrit le dossier et commença à le lire. Les deux médecins dans l'autre pièce l'observèrent à travers la vitre pendant qu'elle étudiait le dossier, tortillant ses cheveux entre ses doigts de façon machinale et mordant sa lèvre inférieure.
Alors qu'il la regardait, House remarqua dans son champ de vision périphérique que Wilson s'était tranquillement assis dans le fauteuil. Le plus âgé jeta un regard par-dessus l'épaule à son ami et fut immédiatement intrigué par ce qu'il vit. L'oncologue fixait avec attention le Dr Cameron, sa tête penchée sur le côté. Il frottait inconsciemment sa poitrine d'une main tandis que ses doigts tapotaient contre l'accoudoir de l'autre. House tint fermement sa canne et boita hâtivement jusqu'à la porte de la salle de conférence. En l'ouvrant, il lança :
« Dr Cameron, j'ai besoin de vous pour un avis ! »
La jeune femme fut saisie par le son de la voix de son supérieur. Elle se tourna rapidement et jeta un regard vers le Dr Wilson qui la regardait au travers de la vitre.
« Oui, bien sûr, j'arrive tout de suite. » House lui fit un signe de la tête et retourna à son bureau, souriant très aimablement à la mine renfrognée de Wilson.
Cameron ferma le dossier qu'elle était en train de lire, repoussa sa chaise et se mit en route, les rejoignant dans le bureau. Alors qu'elle entrait dans la pièce, elle se rendit compte que Wilson était présent. Elle nota qu'il semblait bizarrement attendre que House parle.
« Dr Cameron. » salua Wilson de la plus professionnelle des manières.
En réponse, elle lui fit un petit sourire et tourna son attention vers son supérieur hiérarchique.
« Vous avez dis que vous aviez besoin d'un avis ?
— Oui, oui, en effet. » House lança un bref regard à Wilson. Assis sur son bureau, il s'adressa à sa jeune protégée.
« J'ai tenté de déterminer avec qui le Dr Wilson couchait, mais je crains de ne pas avoir réussi. D'habitude, je suis plutôt bon pour ces choses-là, mais à cause de l'entêtement du Dr Wilson, je n'obtiens rien… contrairement à ma collègue ici présente qui dira qu'il l'obtient de manière régulière. » Il regarda à nouveau Wilson dont le visage était maintenant caché entre ses mains. Le plus âgé sourit en s'adressant à Cameron. « Votre avis ? »
Il ne put s'empêcher de constater combien elle avait rougi, clairement embarrassée tandis qu'elle fixait le sol. Après un moment, sa tête se releva et la colère était désormais visible sur son visage.
« Docteur House » commença-t-elle d'un ton cassant. « J'apprécierai si vous me laissiez en dehors de vos jeux infantiles.
— Tu ferais aussi bien de lui dire à propos de nous, Allison. Tu sais qu'il finira par le découvrir tôt ou tard. »
Deux paires d'yeux se tournèrent en direction de Wilson, grandes ouvertes de stupéfaction. L'oncologue regarda tour à tour House et Cameron attendant qu'un des deux parle. Après plusieurs instants de malaise, une paire d'yeux passa du choc à l'amusement. L'autre passa plutôt à quelque chose comme de la rage.
« Bien joué, Dr Wilson ! » claironna House.
« Vous devriez grandir tous les deux ! » s'écria Cameron, les poings sur les hanches.
« Et Angelina Jolie devrait coucher avec moi mais ça n'arrivera jamais ! » répondit House sans aucun sérieux.
Cameron secoua la tête, tourna les talons et sortit du bureau. Les deux médecins la suivirent du regard tandis qu'elle récupérait le dossier sur la table de conférence et quittait la pièce en direction du couloir sans un regard pour eux.
Wilson soupira.
« Je m'excuserai auprès d'elle dans la matinée et tu devrais faire pareil.
— M'excuser pour quoi ? J'ai simplement posé une question. C'est toi qui l'as accusé d'avoir des relations sexuelles avec toi. »
Wilson leva les mains d'exaspération.
« C'était une blague !
— Ouai, tu lui diras ça.
— J'ai dis que je m'excuserai dans la matinée.
— Est-ce que je pourrais regarder ? » lança House tout en saisissant son flacon de vicodine et il avala deux pilules en seul lancé.
« Non. »
House sourit tout en tapotant des doigts sur son bureau.
« Alors, est-ce que tu ?
— Est-ce que je ? » demanda Wilson d'un ton absent, réfléchissant à ce qu'il allait dire à Allison le lendemain.
« Est-ce que tu te tapes Cameron ? »
Les pensées de Wilson revinrent tout à coup au moment présent. Il plissa les yeux d'un air menaçant en fixant House dans les yeux.
« Okay, donc tu ne te l'as fait pas. Pourquoi est-ce que tu la fixais comme ça alors ?
— Comme quoi ?
— Comme si elle était une sucette et que tu voulais la lécher. »
Wilson roula des yeux.
« Charmant, House ! C'est juste une belle femme.
— D'accord. »
Il y eut un nouveau silence dans la pièce.
« Bon est-ce que tu vas me dire de qui il s'agit ? »
Wilson soupira une fois de plus.
« Okay, disons que je me mets à ton niveau et que je te donne un indice. Qu'est-ce que j'y gagne ? »
House réfléchit un moment.
« Je te laisserai tenir mon yoyo. »
Wilson jeta un œil dessus.
« Seulement le tenir ?
— Docteur Wilson ! Nous n'avons même pas encore eu de rencard !
— Une offre tentante, mais je ne pense pas, non.
— Okay, okay… je te laisserai jouer avec. » Le plus âgé fit tournoyer le jouet autour de sa main, présentant son trophée.
« Est-ce qu'on parle toujours du yoyo ?
— Nous parlons de mon yoyo, mon champion Superyo Samourai. Tu sais ce qu'un yoyo énoncé à l'envers signifie, n'est-ce pas ? »
Confus, Wilson leva un sourcil.
« Oy-Oy ? Qu'est-ce que c'est supposé vouloir dire ?
— Rien. J'avais juste envie de t'entendre dire ça.
— C'est bon, j'en ai assez pour aujourd'hui. Je te dis à demain. »
Wilson se leva et sortit rapidement du bureau de House, agitant la main quand il vit la porte se fermait devant lui. Le plus âgé regarda l'oncologue disparaitre à l'angle du couloir.
« Ne sommes-nous pas touchants ? » prononça-t-il à haute voix en souriant. Il rattrapa son yoyo et le regarda avec admiration. « Écoute, ce soir ce sera seulement toi et moi, petit. »
Il glissa un doigt dans l'anneau et, gracieusement, envoya son précieux yoyo aussi loin qu'il était possible. Sans manquer son coup, il le rembobina, le saisit entre ses doigts et le claqua contre la paume de sa main.
Fin du 1er chapitre
