Il était une fois…Les histoires de la Mer Caspienne et d'ailleurs (tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Hector Barbossa…Mais d'où vient cette robe, et ce singe? Et puis pourquoi des pommes ? Et pourquoi un chapeau aussi énoooooorme ?)

Hector ne m'appartient évidemment pas ainsi que Jack et tous les personnages de la saga, qui comme vous le savez, sont la propriété de la souris aux grandes oreilles !

Bonne lecture et ne vous sentez pas génés de laisser des commentaires ! Toutes critiques est bienvenue !

Chapitre 1 : Hector et la fameuse robe pourpre

Elizabeth Swann se demandait ce qui allait lu arriver. Pouvait-on, en effet, trouver situation plus…bizarre ? Elle était là, sur ce bateau pirate, dans cette sublime robe pourpre, devant une table couverte de mets plus appétissants les uns que les autres. Mais il n'eut pas le temps de s'interroger plus longtemps car voilà qu'arrivait le maitre des lieux ! Hector Barbossa jaugea la demoiselle d'un œil connaisseur et déclara d'un ton aimable, à la limite du mondain :

« -Servante ou pas, elle vous va bien ! »

Elizabeth était embarrassée, elle s'attendait à se trouver en présence d'un rustre sanguinaire et elle tombait sur un homme civilisé. Elle essaya donc de déceler la faille en lui demandant :

« -Puis je savoir ce qui est arrivé à sa précédente propriétaire ?

-Tssss, ne parlons pas de cela ! »

En réalité si Hector Barbossa ne souhaitait pas aborder ce sujet, ce n'est pas parce qu'il avait quelque chose à se reprocher, bien au contraire. Mais si vous voulez savoir le fin mot de cette histoire, revenons quelques années plus avant…

Kaliningrad 1715

Hector aimait bien la Baltique, un petit peu plus grand que la Caspienne et surtout, il y avait beaucoup moins d'Ottomans. Hector n'aimait pas les Ottomans, de véritables hypocrites. Soit disant que leur religion leur interdisait de boire de l'alcool mais ça ne les empêchait de lui taxer deux, trois tonneaux d'eau de vie lorsqu'ils arraisonnaient son « navire marchand ».

Mais c'en était fini de tous ça, maintenant Hector allait gouter aux joies de la piraterie dans le grand Océan et jouir d'une liberté sans limites. Mais avant de repartir, il convenait de s'amuser un peu !

Notre vaillant capitaine entra donc dans une taverne où, grisé par son espoir de succès et de richesse, il paya une tournée générale qui fut fort bien accueilli par la cinquantaine de marins présents ainsi que leur « compagnes ». A voir toute ces gens réunis, Hector se sentit soudain très seul. Il est vrai qu'il n'avait pas eu le droit à une présence féminine depuis plusieurs mois et, on peut le dire, ça commençait à lui manquer. Il guetta donc une personne capable de lui convenir, mais, pas de chances, il était tombé dans le bar des vieilles rombières !

« C'est bien ma veine ! Tssss, bon j'ai plus qu'à aller voir ailleurs ! »

Il paya sa tournée, sortit sous les multiples salutations reconnaissantes de l'assemblée et s'en alla en quête d'une taverne ou d'un tripot mieux dotés. Mais malheureusement, Kaliningrad semblait être la ville où la médiocrité alliée à la vulgarité régnait. Or, notre homme était un homme de bon gout, ne goutant guère aux joies de la basse prostitution, préférant le luxe et la délicatesse aux fanges pestilentielles des bas fonds de la société que la plupart des autres pirates affectionnait. Il s'apprêtait donc à retourner bredouille sur son navire quand il fut violemment percuté par un missile humain qui le fit choir sur un étalage de fruits et légumes.

Hector allait violemment pester contre l'impudente chose lorsqu'il croisa les grands yeux effrayés de la jeune fille qui venait de le percuter. Deux grands yeux noirs qu'entouraient des cheveux tout aussi noirs et qui semblaient lui demander de l'aide. Il releva donc précautionneusement la demoiselle qui ne pipait mot et lui demanda gentiment :

« -Vous m'avez l'air inquiète, je peux faire quelque chose pour vous ? »

La jeune fille se tourna alors vers lui avec un air de bête acculé, elle regarda autour comme si elle cherchait une échappatoire, ce qui laissa le temps au capitaine de la Caspienne de la détailler : une sublime robe pourpre qui mettait avantageusement sa silhouette en valeur, des brodequins luxueux, pas le genre de filles que l'on trouve habituellement dans un port. Il allait lui demander ce qu'elle faisait là lorsque la jeune fille déclara d'un ton précipité :

« Je vous en prie, qui que vous soyez, emmenez moi avec vous. Je ne peux pas rester dans cette ville !

-Mais, mademoiselle, un navire n'est pas vraiment…

-Je vous en supplie !

- Bon, très bien, suivez-moi ! »

Et il entraina la jeune fille qui le suivait au plus près à travers les ruelles sombres pour finalement arriver au port et devant son navire. Le port semblait être en proie à l'ébullition. Des tas de marchands se ruaient vers leurs navires, une rumeur circulait, disant que le port allait bientôt être bloquée pour raisons diplomatiques ! Hector et la jeune demoiselle grimpèrent donc vite à bord d'un beau et fringuant navire pour mettre les voiles directement. Autant profiter de la panique générale pour s'enfuir.

Une fois qu'ils eurent quittés le port, le capitaine Barbossa emmena la demoiselle dans sa cabine et précisa :

Je vous la laisse jusqu'à la fin de votre séjour à bord. Mais j'aimerais bien comprendre ce que vous faites exactement là !

Il s'assit dans un gros fauteuil et attendit une réponse. La jeune fille soupira et déclara :

-Je m'appelle Ingrid, je viens du Brandebourg. Ma famille veut me marier à un espèce de haut dignitaire du coin mais je ne veux pas. Il parait qu'il est vieux et gros, et je serai sa quatrième femme. Je ne veux pas passer le restant de mes jours avec un gros port libidineux.

Hector eut un sursaut de compassion mais ne put s'empêcher de lui demander :

-Il me semble pourtant que s'embarquer avec le premier marin venu n'est pas une solution plus agréable. Les marins n'ont jamais été réputés pour leur délicatesse à l'égard des dames.

-Vous n'êtes pas comme ça !

- Comment pouvez-vous le savoir ? Je pourrais très bien faire ce que je veux de vous, personne ne viendra vous aider, surtout pas un des membres de l'équipage.

-Vous n'êtes pas ce genre d'homme, ca se voit dans vos yeux.

Sur ce coup-là, Hector était mouché. Que répondre à une si jolie demoiselle qui vous dit que vous êtes un homme bien ? Il toussota d'un air gêné et déclara avec peu d'assurance :

-Euh, moui. Bon d'accord. Mais qu'est ce que je peux faire pour vous ?

La jeune fille détailla l'homme qui lui faisait face : la trentaine, ni trop laid, ni réel beauté mais un port de tête quasi aristocratique et un certain raffinement dans sa vêture. Non assurément, elle était tombée sur un homme bien.

«-Emmenez moi en Angleterre !

-En Angleterre ? Ce n'est pas la porte à côté !

-J'ai des amis là bas.

-Bon, mais il va falloir que vous vous changiez, les robes mais si elles sont ravissantes sur les femmes, ne sont pas vraiment adapté aux navires.

-Mais …

-Ne vous inquiétez pas, il doit rester deux trois frusques d'un de mes petits frères qui doivent être à votre taille, par contre, euh…Ce n'est pas le genre d'étoffe auquel vous devez être habitué. »

Il se dirigea vers un coffre, commença à farfouiller dedans, jetant un nombre incroyable de livres sur le sol, ce qui permit à son hôte de constater qu'il adorait Shakespeare, pour enfin tomber sur un manteau, une chemise et des culottes, certes un peu défraichies mais tout à fait convenable.

Hector les tendit à Ingrid et déclara en sortant:

-Je vous laisse vous changer, appelez moi si vous avez besoin de quelque chose.

-Je…merci !

-Mais de rien !

-Euh, je ne connais même pas votre nom…

Il se retourna vers elle et dit en souriant :

-Hector Barbossa.

-C'ets un nom que je n'oublierai pas.

-Je n'en doute pas un instant !

Cela faisait déjà quelques jours qu'ils voguaient vers l'Angleterre et les rumeurs commençaient à enfler sur le navire de Barbossa. Certes le capitaine avait amené une jolie donzelle sur le navire mais personne n'avait le droit d'y toucher et même le capitaine ne s'approchait pas d'elle. Pour des marins, voilà qui était plus qu'indécent et Hector ressentait déjà une certaine méfiance de son équipage à son égard. En effet, un capitaine qui ne prouve pas sa virilité ne peut pas être un bon capitaine. Ca commençait à sentir mauvais pour Hector qui, pour aggraver le tout, était en train de tomber amoureux.

Il s'avérait que son hôte était tout aussi féru de littérature que lui et surtout, elle s'y connaissait en canons ! Ils avaient passés une soirée entière à parler de Bossuet et de boulets ramés. Et en plus elle était belle, oh ça oui.

Quand ils prirent leur dîner ensemble ce soir là, elle avait remis sa longue et belle robe pourpre, ce qui fit chavirer Hector. Le pauvre en était tellement retourné qu'il ne touche pas à la divine tarte aux pommes qui était dans son assiette, préférant dévorer des yeux sa belle convive. De son côté, la demoiselle commençait à ressentir une certaine attirance pour ce marin qu'elle connaissait à peine mais qui était bien plus civilisé que la plupart des membres de la cour de Prusse. Elle remarqua donc vite que l'homme qui était assis en face d'elle à table n'avait touché à aucune nourriture physique et qu'il semblait un peu à côté de ses bottes. Elle lança donc une discussion sur Richard III, Hector s'enflamma pour « Voici donc l'hiver de notre déplaisir ». Il ne faut jamais parler de Shakespeare à un homme aux manières théâtrales ! Et plus Hector déclamait, plus Ingrid riait, plus il se rapprochait d'elle…Ainsi il n'y eut rien d'étonnant à ce que les lumières de la cabine du capitaine s'éteignent tôt ce soir là, et le soulagement des marins fut largement perceptible lorsqu'ils ne virent ni Ingrid ni Hector en ressortir.

Le lendemain, notre nouvellement joyeux capitaine sifflotait à la barre, avec l'insouciance de l'amoureux éperdu qui pense que sa belle restera toujours à ses côtés. Mais malheureusement pour lui, les côtes de l'Angleterre se rapprochaient inexorablement et la dame de ses pensées n'avait pas l'air de songer changer de cap. La nuit avant qu'ils n'arrivent dans le port de Londres, alors qu'ils partageaient encore une fois le même lit, le lucide pirate de la Mer Caspienne demanda :

-Je suppose que demain soir, tu ne seras plus là ?

-J'ai peur de te répondre que tu supposes bien !

Hector soupira et demanda :

-Et que puis-je faire pour essayer de te retenir ?

-Tu ne peux rien faire, je suis quelqu'un d'inconstant, mon ex-futur mari a dut s'en rendre compte. J'aimerais te dire que je resterai avec toi sur ce navire pour toujours. Mais toi comme moi savons que c'est impossible. Je n'ai jamais aimé le négoce, et encore moins le commerce de fruits et légumes…

Hector sourit : en effet, comment lui dire qu'il était l'un des 9 Seigneurs de la Confrérie des Pirates et qu'il adorait les pillages et les grandes canonnades sanguinolentes, qu'il n'était qu'un fieffé mécréant qui vivait de vols et de violences ? Les fruits et légumes lui avaient semblé être une meilleure alternative. Il essaya quand même :

Et si je te dis que je t'aime ?

Alors je te dirais que tu t'es trompé de personne, il y en a qui te mérite plus que moi !

Il n'y a rien à faire hein ?

Je crains que non.

Arrrh !

C'était quoi ce bruit ?

Rien, un grognement de résignation sans doute…

Elle se tourna vers lui, l'embrassa sur la joue et s'endormit une dernière fois dans ses bras. Le lendemain elle avait quitté avant le navire avant qu'il ne se réveille. Il essaya vainement de la retrouver, bien entendu mais elle ne lui avait évidemment pas dit son vrai nom.

Comment aurait-elle put dire à un capitaine de navire marchand qu'elle était la fille cadette du roi du Danemark en route pour un mariage politique ?

Hector repartit de Londres bredouille, avec pour seul souvenir de son amour perdu une robe pourpre et la conviction que désormais, ce serait lui qui ferait tourner les femmes en bourrique !