Disclaimer : Les personnages, les noms, les caractères et les lieux sont la propriété de J.K. Rowling, ceci par l'intermédiaire des Editions Bloomsbury © et de la compagnie Warner Bros ©. Seuls l'intitulé de l'intrigue et les événements relatés sont à moi.

Hop hop, bonjour à tous et à toutes, me revoilà pour une nouvelle histoire. Elle peut paraitre proche de L'accord du Wyrm par certains points, certains m'en feront surement la remarque. C'est en quelque sorte voulu, cette histoire rassemble ce que je ne pouvais pas intégrer dans L'accord. Le thème est évidemment une romance HG/SS. Il y aura pour les premiers chapitres une bonne quantité de vocabulaire équestre. Si certains termes vous échappent (même si j'ai essayé de rester "tout public" n'hésitez pas à demander ou à faire une tite recherche sur l'ami google : (une image est parfois bien plus claire que les mots...)

Pour le rythme de parution j'espère me tenir à un chapitre par semaine et je m'excuse par avance encore une fois des fautes de frappes/ correction fantaisites de mon open office très farceur...

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Résumé :

"Regardez en vous. Cherchez bien, là, tout au fond. Vous la voyez ? Votre âme..." Post T6, ne tient pas compte de la majorité des événements du t7.

Désolée, je ne peux absolument pas le mettre dans la description de l'histoire, et je ne sais pas du tout pourquoi.


Anima

Severus Rogue avait accueilli MacNair avec méfiance. Depuis deux ans qu'il était devenu le directeur de Poudlard, il avait réussi à maintenir éloignés la plupart des Mangemorts, en dehors des Carrow. Alors voir ce psychopathe installé dans son bureau, occupé à lui raconter avec délectation la dernière partie de chasse à courre organisée par le Lord Noir en personne l'agaçait prodigieusement.

- C'est le problème, Rogue. Les Moldus, on en trouve autant qu'on veut. Les Sang-de-bourbe deviennent plus rares hélas. C'est dommage. Ils sont bien plus intéressants à chasser, ils savent ce qui les attend. Les autres ne valent pas mieux qu'un mouton, attendant bêtement qu'on l'égorge. Il rit grassement à cette évocation.

Devant le peu de réaction de son interlocuteur, il se redressa dans son fauteuil, et garda enfin le silence plus de cinq secondes.

- Bien sûr, susurra Severus, décidant qu'il était temps d'ouvrir enfin la bouche. Mais en quoi puis-je t'être utile ? Il n'y a plus le moindre Sang-de-bourbe ici. Je ne vois pas ce que je pourrais te proposer d'intéressant.

MacNair ne paru pas déçu de cette réponse, au plus grand dam du directeur. Il se pencha vers lui, une expression avide sur le visage qui ne lui disait rien de bon.

- Je sais, je ne m'intéresse pas à ta marmaille, pas pour l'instant. Mais tu as quelques petites choses amusantes dans la foret, est ce que je me trompe ?

Imperceptiblement, Severus soupira de soulagement. Il avait craint l'espace d'un instant que Poudlard devienne le nouveau terrain de chasse des Mangemorts et autres proches du Seigneur des ténèbres.

Cette nouvelle lubie avait pris Voldemort rapidement après que son retour ait été officialisé, une fois le ministère définitivement tombé. Il avait alors fêté sa victoire en invitant ses partisans à une chasse incroyable, dans le parc de la maison de son Moldu de père. Des Moldus, des Sang-de-bourbe, des traîtres... Tous lâchés sur la pelouse, courant, fuyant ou terrassés par la peur, pendant que les Mangemorts et autre arrivistes s'en donnaient à cœur joie, à coup de magie ou d'armes diverses. Puis les choses s'étaient perfectionnées. Un immense terrain était maintenant dédié à ce nouveau sport. Plus de 300 hectares boisés, parsemés de plaines, d'étangs était dédié à l'amusement...

Severus avait dû y participer. Il était « cordialement » invité par Voldemort lui même. Mais il avait réussi à obtenir le droit de n'être que l'arbitre en quelque sorte. Son Maître avait alors rit de son côté si intellectuel.

- Il y a en effet quelques créatures intéressantes. Une préférence ? L'ironie dégoulinait de la voix de Severus. Avec un peu de chance, il se ferait dévorer par une chimère.

- J'ai amené quelques gars, répondit MacNair, un sourire carnassier illuminant son visage de brute. Je pense faire une battue, et voir ce qu'on ramassera dans nos filets.

- Bien. Je ne vous demanderais qu'une chose. Ne détruisez pas tout ce qui se trouve là bas. Il y a énormément de choses inestimables, rares.

Severus se leva, prêt à prendre congé de son hôte. Le mettre à la porte serait plus juste.

- Viens avec nous alors, tu verras comme c'est... jouissif. Et tu pourras nous raconter tes petites histoires de plantes inestimables.

Severus hésita une seconde. Mais après tout, il sortirait de l'école la meute de sadiques qui devaient attendre dans le hall. Il n'aimait pas les savoir en liberté, risquant de s'en prendre aux élèves, ou de fouiner là où ils ne devraient pas... Si gambader une heure dans la forêt pouvait faire partir ces imbéciles, c'était peu cher payé.

Mais le directeur de Poudlard n'avait pas mesuré l'ampleur du désir de MacNair. Les « quelques » gars étaient en réalité une cinquantaine, et faisaient le pied de grue sur la pelouse qui séparait le château de la foret. D'énormes enclos avaient été montés à la va vite pour entreposer provisoirement leurs captures.

La battue fût lancée quelques minutes plus tard, MacNair préférant profiter du soleil pour surprendre les créatures nocturnes dans leur sommeil. Les hommes se séparèrent en deux groupes, une dizaine s'éloignant rapidement sur de vieux balais au dessus de la forêt, les autres s'espaçant de deux mètres les uns des autres, formèrent un « v » large, puis s'enfoncèrent à pieds sous le couvert des arbres. Severus se tenait à la pointe centrale à coté de MacNair. Il détestait cet homme, c'était indéniable. Mais il reconnaissait qu'il savait faire preuve de professionnalisme dans son domaine.

Il avancèrent en silence sur quelques centaines de mètres, puis les premières détonations retentirent au loin, résonnant étrangement dans le silence paisible de la forêt. Les hommes qui avaient pris de l'avance sur les balais commençaient à rabattre les créatures dissimulées dans la végétation. Le groupe s'immobilisa, baguettes levées, le souffle court, pendant qu'un vol de corbeaux les survolait. Severus observa les hommes autour de lui. Il en reconnaissait quelques uns, tous de parfaits crétins. Pourtant ils étaient à cet instant tous très concentrés, attentifs. Ils reproduisaient une danse mainte fois répétée.

Enfin, un tumulte, comme un roulement de tonnerre lointain approcha. Les bêtes arrivaient rapidement. Le son des branches, des feuilles, des pierres piétinés progressait vers eux à toute vitesse. Les premiers animaux apparurent dans leur champs de vision. En véritable chef d'orchestre, MacNair coordonna les captures. Il envoya différents sorts sur les créatures qu'il jugeait d'un seul coup d'œil. Les marquant de différentes couleurs : vert, à capturer. Rouge, laissez partir. Le tri commença. Deux licornes s'écroulèrent sous les stupéfix. Quelques acromentules de petites taille subirent le même sort, pendant qu'une adulte était marquée d'une tache bleue ciel. Un avada l'arrêta net. Trop dangereuse sans doute. Des hippogriffes qui tentaient de s'évader par la voie des airs rejoignirent les licornes. Une grosse Wyverne donna du fil à retordre aux hommes, mais en s'y mettant à trois ils réussirent enfin à la maîtriser. L'un d'entre eux fût tout de même touché par son dard, et s'effondra sous la douleur. Un groupe de sombrals fût séparé avec plus de douceur, ces animaux étant plutôt appréciés chez les Mangemorts. Severus s'approcha d'eux, et indiqua lesquels devaient être relâchés, servant aux transports des élèves dans Poudlard, ou pour les déplacements du personnel. Divers cerfs, daims, chevreuils passèrent sans encombre, mais la chimère qui espérait peut être passer inaperçue parmi eux n'échappa pas à l'œil aiguisé de MacNair, qui l'immobilisa lui même.

Une petite dizaine de centaures, visiblement décidés à évacuer les intrus, menèrent une bataille perdue d'avance. Severus n'aimait pas cela. Mais il serra les dents. Qu'étaient quelques centaures captifs face aux centaines de morts auxquelles il avait déjà assisté ?

Soudain, les détonations reprirent de plus belle, accompagnées de cris. Severus ne comprit pas les mots, mais l'agitation gagna rapidement son groupe.

- Une grosse pièce, murmura MacNair.

Les rabatteurs poussèrent encore quelques cris, des monosyllabes. Instantanément, le groupe de capture resserra les mailles du filet.

Severus cru tout d'abord qu'il s'agissait d'un sombral. Mais la créature qui se dirigeait vers eux n'avait pas grand chose à voir. Plus petit qu'un sombral, plus rond, et surtout avec un air reptilien très prononcé. Une des ailes de l'animal pendait légèrement, sans doute blessée. Lorsqu'il vit le groupe d'hommes, il tenta de faire demi tour. Mais il était coincé, les rabatteurs l'avaient rejoint. Severus remarqua que les hommes portaient l'un de leur camarades, dont la robe arborait une énorme tache de sang sur la poitrine. MacNair envoya une tâche violette sur l'animal, qui se cabra de colère. Une dizaine d'hommes envoyèrent alors dans un mouvement parfaitement synchronisé autant de cordes magiques brillant d'un beau bleu électrique. La créature fût alors immobilisée dans une position grotesque, les quatre pattes écartée, le cou tendu vers l'avant, la gueule soigneusement muselée, les ailes plaquées au corps. On aurait dit un jeune faon se mettant debout pour la première fois.

MacNair hocha la tête, et s'approcha, Severus le suivant quelques pas derrière. Le chasseur promena ses yeux sur le corps de la bête, examinant chaque partie. Il tendit la main et la posa sur son dos, provoquant un grondement grave et profond comme un roulement de tonnerre.

L'animal devait mesurer un mètre quarante au garrot. L'aspect général était chevalin, finement musclé, mais plus épais que peut l'être un sombral. Cependant en lieu et place des sabots, se tenaient des pattes reptiliennes à trois doigts armées de serres recourbées comme celles d'un aigle ainsi qu'un ergot tout aussi impressionnant. Pas de crins, mais une queue longue et fine terminée en fouet. Le corps était recouvert de poils très courts, très serrés, brillants comme du satin. De grandes ailes de chauve souris prenaient racine quelques centimètres sous le garrot. La tête petite et fine, avait un front large, un chanfrein légèrement concave et une mâchoire relativement longue. Les oreilles étaient très petites et fines, et actuellement couchées contre la nuque de fureur. Les yeux n'étaient pas vides et blancs, mais d'un noir profond et uni, sans pupille visible. Severus voyait la bête trembler de fureur, tenter de se battre contre les liens. Mais les hommes l'avaient totalement immobilisée. Il la frôla des doigts et fût étonné de la douceur extrême de la fourrure. On aurait dit de la pure soie.

- C'est magnifique, murmura-t-il. Tu sais ce que c'est ?

MacNair secoua la tête.

- Aucune idée. C'est une femelle, c'est tout ce que je peux dire. Une trouvaille du Demi-Géant ?

- Peut être. Ce fou de Hagrid a déjà fait des croisement étranges. On dirait un mélange de dragon et de sombral. Malheureusement on ne pourra pas lui demander, il a disparu quand j'ai obtenu mon poste de Directeur.

- Dommage. Il aurait pu être utile, pour une fois.

- Tu devrais la montrer au Seigneur. Je suis sûr qu'elle lui plairait.

MacNair acquiesça à contre cœur. Il devait sans doute vouloir garder l'animal pour lui seul. Severus savait qu'il possédait une collection impressionnante d'animaux tous plus dangereux les uns que les autres. Et que de nombreux Moldus ou Sang-de-bourbe en avait fait les frais. Il n'aimait rien plus qu'un truc plein de dents, de griffes ou de venin. Quelque chose qui le rapprochait du Demi-géant qu'il méprisait tant.

D'un aboiement rauque, MacNair ordonna au groupe de se mettre en marche. Les animaux stupéfixiés furent déplacés par lévitation, les autres, solidement attachés et entravés, furent contraint d'avancer, lentement. La bête sifflait de fureur, pendant qu'elle était traînée de force. Severus remarqua que les animaux en avaient peur, et accéléraient lorsqu'ils la sentaient derrière eux. Les centaures la regardaient d'un œil inquiet et ne la lâchaient pas du regard.

Les chasseurs parquèrent les animaux dans les enclos, pour un dernier contrôle avant d'être transportés, sans doute dans les écuries du terrain de chasse.

MacNair passa en revue ses prises, soigna quelques plaies, inspecta leur état général.

Il se dirigea ensuite vers un petit groupe d'homme qui entouraient celui qui avait été blessé. Severus l'accompagna, songeant qu'il faisait vraiment peu de cas de son personnel, préférant s'occuper d'abord de ses animaux. Sans doute avaient-ils plus de valeur.

- Comment t'es-tu fait prendre Vins ? Demanda le Mangemort sans la moindre compassion. Au contraire, il semblait vraiment furieux.

Le rabatteur semblait effrayé. Pas par l'attaque ou sa blessure, non, bien par la réaction qu'il craignait de la part de son patron.

- Je n'ai pas fait d'erreur monsieur ! S'exclama-t-il. On avançait,on vous avait presque rejoint et d'un coup il est arrivé par la gauche, et m'a sauté dessus. Il m'a éventré et mordu à la poitrine ! Rubb m'a rafistolé pendant que les autres l'ont repoussé vers vous.

Il souleva le pan déchiré de sa robe, montrant une horrible cicatrice verticale partant de l'estomac et descendant sans doute jusqu'au pubis. Sa poitrine présentait une profonde marque de déchirure mal soignée, encore rose vif. Il ne semblait pas avoir été envenimé.

- Je ne veux pas d'imbéciles dans mon groupe Vins ! Hurla MacNair. Si tu n'est pas foutu de mater une bestiole, qu'est ce que tu fais encore ici ?

Vins se ratatina sur lui même, terrorisé.

Les animaux commencèrent à être emmenés, un par un, par de petits groupes d'hommes. A la fin de la journée, il ne resta plus que la bête inconnue, MacNair, Vins et la dizaine d'hommes qui maintenaient les liens fermement serrés.

- Tu viens avec moi Rogue ?

Severus sentait que MacNair n'aimait pas l'idée d'aller présenter sa trouvaille au Seigneur des ténèbres seul. Il résista à l'envie de l'envoyer balader, mais il voulait savoir ce qu'il adviendrait de l'animal. Et s'il pouvait trouver le moyen de le récupérer pour lui eh bien... Tant mieux. Il avait toujours aimé les sombrals. Ils étaient tellement plus agréables à utiliser que les balais. Tellement plus confortables, intelligents, fidèles... Rien à voir avec un bout de bois ensorcelé. Et cette bestiole était franchement magnifique à ses yeux, fière et noble comme un pur-sang. Il serait très heureux de l'installer dans les écuries du château qu'occupaient déjà ses deux sombrals personnels Hadès et Hécate.

Le transport de la créature posa quelques problèmes. Dès qu'elle sentait qu'un lien se détendait imperceptiblement, elle tentait de mordre, de donner un coup de tête ou de patte. Les hommes durent se synchroniser parfaitement pour transplaner sans encombre.

Lorsqu'ils atterrirent devant le manoir qu'occupaient Voldemort et ses proches, MacNair dû faire un saut de côté pour éviter l'attaque.

- C'est une vraie garce, comme je les aime, gloussa-t-il

Severus s'abstint de tout commentaire. Il avait espéré que la bête réussisse son coup, mais cela pouvait toujours arriver... Ils la conduisirent vers les écuries, et avec quelques difficultés, réussirent à l'enfermer dans un box équipés de hauts barreaux solides. MacNair en ajouta aussi au dessus, au cas où l'animal tenterait la voie des airs. Il renforça encore davantage les soubassements de bois, ainsi que l'anneau d'attache soudé dans le mur de pierres. La créature tournait en rond comme une folle, frappait les barreaux et les murs dans son désir de s'enfuir.

MacNair s'était agenouillé devant son maître, lui avait raconté avec maints détails la partie de chasse qui s'était déroulée quelques heures plus tôt. Voldemort avait acquiescé à l'énumération des espèces capturées.

- Très bien, MacNair, susurra le Lord Noir. Tout devra être opérationel pour la saison prochaine. Tu as trois semaines pour les préparer.

- Oui, seigneur. Si je peux me permettre, nous avons ramené quelque chose qui pourrait vous plaire. Nous l'avons installé dans vos écuries. Si vous acceptiez de me faire l'honneur de...

Voldemort se leva, et d'un signe sec, lui ordonna de le suivre.

Il est certain qu'il apprécia la créature. Mais lorsque MacNair lui indiqua qu'elle était prévue pour servir de simple difficulté supplémentaire pour la prochaine partie, il refusa. C'était un petit ajout personnel de MacNair. En plus de la chasse à l'homme traditionnelle, quelques bêtes sauvages étaient également lâchées, aussi dangereuses pour les Moldus que pour les Sorciers. Et que le meilleur gagne... Agacé par le bruit phénoménal qu'elle faisait en remuant dans son box, il la plaqua contre le mur du fond, comme écrasée par un mur invisible. Elle siffla de rage, mais s'avoua vaincue, pour l'instant.

- Non, il est hors de question qu'elle risque d'être vulgairement abattue comme un Moldu, siffla Voldemort. J'ai une meilleure idée... Severus, penses-tu quelle pourrait être dressée ?

Severus réfléchit quelques secondes. Il avait éduqué ses sombrals lui même, Voldemort le savait. Un travail de douceur et de répétition. Mais un sombral est naturellement plutôt docile, ce sont des charognards grégaires. Le truc qui se jetait presque dans les murs de fureur encore quelques secondes plus tôt était visiblement un prédateur solitaire, et ça ne fonctionne pas du tout de la même manière. De plus il s'agissait certainement d'un hybride magique, autant dire l'une des pires choses à dresser qui puisse exister. Mais c'était une occasion unique...

- Je peux essayer, Maître. Je ferais tout pour qu'elle vous convienne.

- Je ne te demande pas d'essayer, mais de réussir, menaça le lord noir de sa voix doucereuse. Nourrissez là, ajouta-t-il, une lueur malsaine illuminant son regard reptilien.

Brusquement, trois hommes de sa garde rapprochée empoignèrent Vins qui hurla comme un dément. On ouvrit le box, et ils le jetèrent sur la paille fraîche. Il supplia, pleura, mais quand Voldemort leva le sort qui immobilisait la bête, elle n'eut aucune pitié. L'homme fût déchiqueté et piétiné en quelques secondes, devenant une véritable charpie difficile à regarder sans retenir un haut le cœur.

- Appelle-la Perséphone, ronronna le Seigneur des Ténèbres en passant sa langue sur ses lèvres fines, prenant congé.

Laissé seul avec son « cadeau », Severus grimaça. Le vieux serpent lui lançait un nouveau défi impossible, encore... C'était son plus grand plaisir. Voldemort espérait qu'il serait blessé dans l'opération, contraint d'abandonner, laissant une excellente raison de punir et railler le Maître des potions si peu enclin à la torture et aux jeux. Il savait aussi que la tâche lui avait été confié à lui plutôt qu'a MacNair parce que ce cinglé brisait les bêtes, les éteignait complètement. Pas lui.

Il observa sa Perséphone. Elle s'était prostrée dans un coin du box, la tête appuyée contre le mur de pierre grise, le souffle rapide. Elle n'avait pas touché au corps qui gisait maintenant dans la paille, la souillant de sang et de tripes. Il n'aimait pas du tout l'idée qu'elle prenne goût à la chair humaine tant qu'il en aurait la garde...

- Il veut que tu restes là, jusqu'à la chasse du 31 octobre, annonça MacNair en revenant dans l'écurie. Il regarda d'un air dégoûté le cadavre méconnaissable de celui qui avait pourtant travaillé à la capture qui le rendait si fier. On va enlever ça, ajouta-t-il, c'est de la merde, elle mérite mieux.

Il lança un sort sur la bête qui de surprise fit un grand bond à la verticale, comme une gazelle. Un licol rigide, fait d'un métal argenté et brillant d'un éclat bleuté glacial lui encercla solidement la tête, et d'un geste, il ajouta une corde qui l'attacha fermement à l'anneau soudé au mur, la coinçant complètement.

Il ouvrit la porte du box avec précaution, et voyant qu'elle tentait de ruer, il immobilisa également ses hanches.

- Tu vas te marrer avec elle, commenta MacNair, un sourire malsain aux lèvres.

Il ôta toute la paille souillée à la fourche, traitant le cadavre comme un vulgaire crottin. Severus apporta la litière propre, et déposa un gros quartier de bœuf frais dans le râtelier. L'animal le regardait, suivait le moindre de ses mouvement de son œil aux profondeurs abyssales. Il pouvait y voir toute la colère et la haine qu'il était possible d'avoir.

- T'as une chambre la haut, ajouta MacNair en indiquant une mezzanine qui courait au dessus des boxes.

Severus hocha la tête sèchement. Il n'aimait pas du tout l'idée de laisser Poudlard aux Carrow pendant trois semaines. Il pourrait sans doute y faire quelques visites surprises pour s'assurer que ces deux imbéciles n'abusent pas trop...