Voici Healing, la suite de Big bro.

Je vais de suite mettre des warnings concernant l'histoire en général : Cette fanfiction traite de sujet graves comme la pédophilie, le viol, le suicide, les traumatismes, des problèmes de santé psychologique, des abus et le blâme d'une victimes de sévices gravissimes.

Cela dit, pour ceux qui sont resté sur leur faim avec Big bro, cette fanfiction traitera aussi d'une lente reconstruction psychologique. Il y aura des larmes, de la colère, de l'angoisse, de la peur. Mais aussi de l'amour, de la bienveillance, de la compassion.

Je tiens aussi à préciser un point très important : Les personnages de cette fanfiction sont OOC ! On ne connais pas assez Natsuo Todoroki pour affirmer qu'il réagirait comme ceci ou non dans le manga ! Je suis consciente que Fuyumi n'est pas une ordure ! Donc, si le comportement de l'un où de l'autre vous fait vous exclammer '' Dans le manga, il ou elle ne ferait jamais ça '' C'est normal ! Cela dit, si vous voulez débattre sur un point, je reste entièrement ouverte à la discussion.

J'espère que vous apprécierez ce premier chapitre ^^ Bonne lecture.


Natsuo était ému au moment où il retrouva Shouto. Il était lucide évidemment, il ne s'attendait pas à ce que son petit frère lui saute dans les bras comme Fuyumi alors qu'ils n'avaient jamais put s'approcher. Cela dit, il avait réellement envie de le rencontrer, de le découvrir, de le connaitre. Il en avait toujours eu envie.

Natsuo a toujours voulu être un bon grand frère.

Par le passé, et comme il était le deuxième plus jeune, Natsuo avait été traité comme le bébé faible de la bande parmis son frère et sa soeur. Quand Shouto était né et que tous ensemble, ils étaient allé voir leur mère à la maternité, les yeux du petit garçon avaient brillé en se posant sur Shouto : Il était si petit, si fragile. Tout rond, avec une bouille douce, une peau blanche et sa chevelure délicate de bambin. Il avait sentit son cœur se réchauffer. Il avait été le premier des trois à demander.

'' Est-ce que je peux le prendre dans mes bras maman ? ''

Rei Todoroki avait sourit et avait consencieusement donné Shouto a Natsuo.

'' Fais attention mon chéri, il est fragile . "

Natsuo n'avait pas quitté son petit frère des yeux, et il souriait. Il était heureux, maintenant c'était lui le grand frère ! Son rôle en tant que tel, était de protéger son cadet et d'être un bon exemple pour lui. En tant qu'enfant, il s'était fait de nombreux film en y pensant : Il se voyait déjà le protéger contre des garçons qui l'embêterait à l'école, il voulait lui apprendre à jouer au ballon et au volley. Il voulait être un bon modèle. Il en avait eu tellement envie...

Malheureusement, rien ne s'était bien déroulé par la suite. Entre l'ascension de violence à la maison. Le fait qu'Endeavor mette Shouto à l'écart. Leur mère qui était lentement devenue folle. Touya qui ne souriait plus, qui ne parlait plus... Natsuo avait énormément pleuré en voyant son grand frère s'éteindre sous ses yeux. Touya qui auparavant souriait et riait avec eux, n'était plus que l'ombre de lui même. Et Natsuo était jeune, il était effrayé et il ne savait pas quoi faire.

Et puis un jour, la violence terrible de leur père se déporta sur Shouto. Sur ce pauvre petit garçon innocent, si frêle face à son père. C'était peut-être injuste pour Touya mais le fait que son petit frère subisse de telles choses et soit constamment blessé, le choqua encore plus. Il y avait des images dans son esprit, où il voyait le visage inexpressif de Shouto, le nez en sang dans la salle de bain qui faisait encore trembler ses poings aujourd'hui. Et ça l'avait dégoûté de ne pouvoir rien faire. Cela lui serrait si fort le cœur qu'il avait finit par rassembler tout son courage.

A l'école, il avait fini par aller voir sa maîtresse. Et il lui avait alors dit d'une voix tremblante.

'' Mon père frappe mon petit frère. Je ne sais pas quoi faire...''

Du haut de ses dix ans, Natsuo avait juste voulut que tout ce cauchemar s'arrête. Mais au final, il était rentré chez lui et avait vu des valises dans le couloir, puis son père était passé et avait dit avec indifférence.

'' Ton école à appelé Natsuo. Tu pars à Kyushu, immédiatement. ''

Il n'avait même pas comprit sur le coup, c'était... Irréel. Natsuo avait été envoyé le plus loin possible, par qu'il avait osé ouvrir sa bouche contre toutes les horreurs qu'il voyait.

Il avait hurlé alors que son tuteur l'avait emmené de force dans la voiture. Fuyumi pleurait silencieusement sans le regarder. Son père lui lançait un regard dur. Et sans le vouloir un instant, Natsuo avait dû partir, privé de sa famille durant toute ces années. Il avait été jeté comme on se débarrasse d'un pauvre nuisible.

Durant ses années, il dut faire face à la tristesse d'être mit si violemment à l'écart. Il dut aussi vivre avec le stress de savoir que son père continuait sûrement de maltraiter ses frères. Il pensait à Fuyumi à qui il devait manquer, à Touya qui n'était plus qu'une ombre et à Shouto qui grandissait sous les coups d'Endeavor. Il n'eut d'ailleurs plus aucune nouvelle de ses frères. Touya ne répondait jamais à ses appel. Shouto était trop jeune pour avoir un portable, quand à Fuyumi...

Il l'avait au moins toute les semaines au téléphone. Mais même quand il posait des questions sur ses frères, elle ne s'était jamais étalé. Il savait que Touya était distant de sa bouche. Mais rien sur Shouto.

'' Tu sais Natsuo, je n'ai pas le droit de lui parler. Donc je ne sais pas quoi te dire. Mais il va bien ! Ne t'inquiète pas ! '' Répondait-elle souvent avec un ton rassurant.

A force d'écouter toujours la même chose. Natsuo avait fini par croire qu'au final, les choses à la maison c'était peut-être un peu arrangé. Il n'y croyait pas dur comme fer, mais il aurait bien aimé en avoir la certitude, parce que son inquiétude pour Shouto ne disparut jamais totalement.

Malgré la distance, même si il n'avait jamais pu parler à son petit frère. L'envie d'être un grand frère protecteur était toujours présent au fond de son cœur. Oui... C'était un rôle qu'on lui avait volé. Et ça lui faisait beaucoup de peine.

Aujourd'hui, il avait dix-neuf ans et plus personne ne pouvait l'empêcher de faire ce qu'il voulait. Et là maintenant, il était déterminé à reprendre sa place dans la famille.

Durant tout le trajet du retour, il n'avait cessé de penser au moment des retrouvailles. Il savait que Fuyumi était contente. Il espérait que Touya le soit aussi. Quand au plus jeune...

Il voulait lui montrer qu'il se fichait pas mal de ce que son père voulait, et même si Enji ne voulait pas que Shouto fréquente Natsuo, il passerait quand même du temps avec lui. Il avait le droit de connaitre son petit frère. Il savait d'avance que Shouto n'avait surement pas eut la vie facile durant tout ce temps. Il connaissait Endeavor. Malheureusement...

Il était loin de s'imaginer ce qui se cachait derrière toute cette période embuée de mystère. Très, très loin de s'imaginer.

Et le moment qu'il avait tant attendu était arrivé, il se tenait là, dans l'encadrement de la porte de la chambre de Shouto. Ils allaient enfin se rencontrer.

Il fit un pas dans la pièce en souriant maladroitement avec émotion.

- Sh... Shouto. Tu te souviens de moi ?

Il avança encore.

- C'est moi. Natsuo. Tu me reconnais ? Tu te souviens ?

Shouto ouvrit les yeux plus grand en le voyant avancer vers lui, le plus grand frère pensa que peut-être il se souvenait de lui. Son sourire s'élargit.

- Tu me reconnais ? Je suis content de te revoir !

Il esquissa d'ouvrir les bras pour lui donner une embrassade, cependant Shouto recula brusquement, s'éloignant de lui avec un regard méfiant et mal à l'aise. Natsuo tiqua à sa réaction, reculant d'un pas. Peut-être y allait-il trop brutalement ?

- Je... Je suis ton grand frère, tu te souviens ? Tu étais tout petit quand je suis parti.

'' Grand frère '' Ces mots résonnaient étrangement dans l'esprit de Shouto. Cela faisait longtemps qu'il ne les avaient plus entendus.

Bien évidemment il se souvenait de Natsuo. Il se souvenait que ce grand frère là l'espionnait souvent avec un visage horrifié, et que son père l'avait grondé avec une voix effrayante en lui disant de ne pas s'approcher de Shouto, tout en le jetant brutalement hors de la pièce en l'attrapant par le poignet. Et un jour, il était parti parce qu'il avait dit à sa maîtresse que leur père était méchant. C'est Touya qui le lui avait raconté...

- Je suis ton grand frère.

Il plaqua ses cheveux en arrière en ajoutant.

- Je... J'ai toujours voulu qu'on parle ensemble tu sais. Je suis désolé. J'aurais... J'aurais aimé pouvoir être présent. Dit-il avec un sourire triste.

Natsuo souriait, et son attitude se voulait bienveillante et rassurante.

Mais.

Shouto sentait son cœur s'emballer. Il avait son grand frère en face de lui. Son autre grand frère. Il ne savait rien de lui et pourtant, inconsciemment, il ne pouvait s'empêcher de le relier à Touya. Peu importe la raison et la logique, il était angoissé par sa présence. Il reculait et il commença à trembler face à lui.

Natsuo le regardait avec stupeur. Il n'avait pourtant rien fait de mal ou de menaçant. Il demanda avec douceur.

- Est-ce que... Tu va bien ?

Il tendis la main vers lui et aussitôt, Shouto la repoussa par réflexe.

Natsuo fronça les sourcils avec inquiétude. Shouto palissait en le regardant, reculant au maximum, le plus loin qu'il puisse. C'était peu être exagéré mais, voir Natsuo, son deuxième grand frère, depuis tout ce qu'il c'était passé avec Touya, le mettait en état de choc. Touya et Natsuo ne se ressemblaient pas traits pour traits, certes... Mais ils étaient tout deux plus grands que lui, tout les deux avaient un beau visage avec des traits doux, et tout les deux avaient cette même voix. Une voix douce, chaleureuse et suave. Une voix que Shouto avait entendu bien trop souvent au creux de son oreille.

La voix de Natsuo était... Totalement identique à celle de Touya.

Les yeux du garçon piquèrent, il allait presque se mettre à pleurer à cause du choc émotionnel. Natsuo semblait complètement perdu et inquiet.

- Grand... Frère... Ne...Ne...

Fuyumi entra soudainement dans la chambre. Elle regarda ses deux frères. Puis elle déclara en voyant son cadet sous le choc.

- Natsuo ! Shouto est fatigué, tu devrais le laisser se reposer ! Viens en bas, je t'ai préparé un café !

Les deux frères se figèrent en la regardant. Puis Natsuo se releva. Il jeta un dernier coup d'œil à son petit frère avec une profonde inquiétude. Il n'osa même pas lui demander si il allait bien. Il se contenta de sortir en le regardant au moment de fermer la porte. Il avait soudainement une boule au ventre. Il était surprit par la panique de son frère alors qu'il ne c'était rien passé du tout. Et Fuyumi... Fuyumi aussi était étrange. Nerveuse et cachottière.

Il s'assit à table près d'elle et immédiatement, elle lui refit un sourire.

- Tu es content d'être rentré ?

- Hum oui.

Il regardait toujours vers l'escalier. Il y avait quelque chose de vraiment bizarre, il demanda.

- Tu es sûre que Shouto va bien ?

- Oui ! Bien sûr ! Ne t'inquiète pas pour lui. Il vient d'entrer à Yuei tu sais. Il est fatigué et nerveux, c'est tout !

- Mouais...

- Alors, il paraît que tu cherches un appartement par ici ?

- Ouais. Hors de question que j'habite dans cette maison. J'avais envie de vous retrouver hein... Mais je ne pense pas que je supporterais de cohabiter avec le vieux.

- Ne sois pas si dur Natsuo. Papa change ces dernier temps.

Il soupira. Il n'aimait pas trop parler de son père avec elle. Il le détestait vraiment et elle, elle semblait toujours tout atténuer et là maintenant, il n'avait pas envie de se disputer. Ils parlèrent un moment, au fil des minutes qui passaient, il se rendit naturellement compte qu'elle évitait certains sujets.

Elle pouvait passer de longues minutes à parler sur des sujets banals et sans importances. Mais quand Natsuo posait une question en rapport avec Shouto ou Touya, il avait droit à des phrases courtes et floues. Pourtant, il voulait en savoir plus. Il venait de rentrer et il découvrait que Touya n'était pas là, et il ne pouvait pas parler à son petit frère.. Son petit frère qui était... Bizarre et effrayé. Sa réaction l'avait profondément perturbé, et l'attitude évasive de sa sœur à son propos le titillait. Il y avait pourtant une question qu'il fallait qu'il pose.

- Est-ce que... Est-ce que papa a fait souffrir Shouto ?

Fuyumi resta muette un instant, elle regarda à gauche à droite, dans toute les directions en répondant maladroitement avec un sourire.

- Hum Natsuo. Tu sais, ça n'a pas d'importance ! Il est en bonne santé et c'est un bon élève. Donc ça va ok ?

Sa réponse le choqua.

- Mais qu'est-ce que tu dis ?

Elle se figea en déglutissant.

- Tu n'as pas répondu à ma question. Il lui a fait du mal ? Parce que si oui, ça a de l'importance. Que tu lui pardonnes ou non, je m'en fou.

Natsuo perdait lentement sa patience. Il avait doucement espéré qu'en rentrant, il retrouverait sa famille et rétablirait ses liens avec eux, mais il n'était pas bête non plus. Il se souvenait à quel point son père avait pu être violent. Et la réaction de Shouto quelques instant plus tôt lui faisait doucement croire que son petit frère avait été victime de cette brutalité pendant toute ces années. Cela l'angoissait, il avait besoin de savoir. Il faisait parti de la famille bon sang ! Alors il devait savoir ! Il tenta de se calmer en demandant plus posément.

- Fuyumi, je ... J'ai envie de savoir ce qu'il c'est passé durant mon absence. J'ai le droit de savoir hein ?

Elle baissa la tête avant de dire.

- Il ne c'est rien passé durant ton absence. Tu n'as pas à t'en faire.

Il sentait très clairement qu'elle lui mentait.

- Alors pourquoi est-il si étrange ? Il a quinze ans... Ce n'est plus un enfant. Et... Il a paniqué comme devant un inconnu effrayant. Pourtant il se souvient de moi non ? Je t'avoue que ça me perturbe.

Son silence l'agaça. Il aurait préféré être parano mais non... Il sentait bien que quelque chose n'allait pas.

- Grande sœur, tu dois me dire, il c'est passé quoi pendant mon absence ? Est-ce que Shouto va bien ? Où est Touya ?

Les sourcils de Fuyumi se froncèrent.

- Fuyumi ! Il c'est passé quoi ? J'ai le droit de savoir !

- Il ne s'est rien passé ! Lui cria t-elle dessus.

Ses yeux étaient humides, elle gronda.

- Tu n'as rien de mieux à faire en arrivant ici que de poser des questions inutiles ? Il ne s'est rien passé ! J'ai beau te le dire, tu continue de t'énerver contre moi. Je n'ai rien fait ! Je t'ai chaudement accueillit et la première chose que tu fais c'est de me prendre la tête !

Il se figea sur sa chaise. La réaction de Fuyumi le prit au dépourvu. Elle réagissait un peu excessivement alors qu'apparemment, rien ne c'était passé. Cela dit, il venait d'arriver, il n'était pas temps de créer une dispute. Il aurait peut-être du s'abstenir de poser toute ses questions tout de suite. Il se leva doucement et posa sa main sur son épaule.

- Fuyumi... Je suis désolé. Pleures pas, j'aurais peut-être du être plus calme.

Elle renifla. Décidément, Natsuo arrivait, et tout ce qu'il avait à la bouche, c'était Shouto, Touya, Shouto. Pourtant cette journée était spéciale, il ne fallait pas la gâcher, non...

Pendant les premiers jours, Natsuo resta proche de Fuyumi, c'était les vacances et il voulait rattraper un peu le temps perdu. Seulement, ses projets ne se passaient pas comme il le voulait. Premièrement, Touya était injoignable. Il commençait à trouver de plus en plus louche le fait qu'il soit parti sans laisser ni numéro, ni adresse. Et Fuyumi agissait comme si c'était normal... Deuxièmement, Shouto restait enfermé dans sa chambre quand il était à la maison. Il ne descendait jamais et ne parlait jamais. A plusieurs reprises, Natsuo sortait avec Fuyumi, au restaurant et au cinéma et il demandait.

- Shouto veut peut-être venir avec nous ?

Fuyumi montait et redescendait à toute vitesse.

- Il ne veut pas, tant pis ! On y va ?

Natsuo était angoissé par le mutisme et le renfermement de son petit frère, et l'attitude de Fuyumi l'agaçait doucement. Comme si elle se fichait pas mal de son cadet.

Un jour, alors qu'elle était partie faire une course, il décida de monter les escaliers. Le plus jeune était toujours dans sa chambre. Ils pouvaient se parler non ? Il fallait qu'il arrive à lui parler. Il toqua d'abord à la porte.

- Shouto ?

Le garçon derrière la porte ne répondit pas tout de suite.

- C'est Natsuo. Ecoute...

Il prit une voix douce.

- On est peut-être parti du mauvais pied. Mais j'aimerais bien qu'on parle à deux, tu veux bien dis ?

Shouto finit par répondre.

- Je... Je ne sais pas.

La voix de son frère était tremblante et incertaine.

- Est-ce que je peux entrer ?

Le garçon hésita, Natsuo saisit la poignet et doucement il ouvrit : L'adolescent le regardait avec de grand yeux d'animal apeuré. Il semblait terrifié et angoissé. Pourquoi ? Le visage de l'adulte se teinta de peine.

- Shouto... Je ...

- Ne t'approches pas ! Glapit-il en le voyant faire un pas.

Natsuo sursauta et baissa la tête vers le sol. Une pointe de tristesse naquit dans son cœur. La voix de Shouto s'adoucie.

- Ne... Ne t'approches pas s'il te plait.

Il murmura s'il te plait deux ou trois fois. Il tremblait. Il avait vraiment l'air paniqué.

Quelque chose n'était pas normal DU TOUT.

- Qu'est-ce qu'il ne va pas Shouto ?

Il déglutit.

- On... On est seul tout les deux. Je sens que Fuyumi me cache quelque chose, et toi tu... Tu es étrange. De quoi as tu peur comme ça ? Ça m'inquiète.

L'adolescent le regardait silencieusement, il ouvrait parfois la bouche comme si il allait dire quelque chose, mais aucun mot ne sortait. Natsuo sentait qu'il avait du mal à soutenir son regard. Plus le jeune homme aux cheveux blancs le regardait, et plus il sentait que quelque chose était anormal. Shouto était tellement... Craintif. Bien trop craintif. Pourquoi avait-il si peur ?

- Est-ce que c'est moi qui te gène ? Tu... Tu as peur quand je suis dans la pièce ?

Il ne répondit pas, il tremblait. Cette vision faisait tellement de peine à Natsuo, il voulait juste savoir ce qui n'allait pas pour faire ensuite, ce qu'il fallait faire. Car en cet instant, il était perdu.

- Je sens que tu as peur. Mais je ne veux pas te faire de mal tu sais... Je suis content de te revoir. Je veux qu'on parle et qu'on apprenne à se connaitre.

La voix de Natsuo ressemblait tellement à celle de Touya. La même voix douce. La même voix pleine de gentillesse.

- Tu n'as pas a avoir peur de moi. Est-ce que tu veux bien qu'on se parle ? Tu verra que tout vas bien. S'il te plait descend avec moi et on prendra un chocolat, ou un thé... Je ne sais pas ce que tu aimes. Dit-il en finissant par un léger rire nerveux.

Shouto baissa la tête de plus en plus. Chaque mots sonnaient comme si Touya les disaient. Touya qui avait brisé son cœur et qui ensuite était parti pour toujours.

- Shouto ? Natsuo s'approcha en fronçant les sourcils.

- Ne t'approches pas ! Répéta t-il avec une voix aiguë et terrifiée. Le plus grand se figea, il ne comprenait pas l'attitude de son cadet à son égard, alors qu'il n'avait pas fait le moindre geste menaçant.

- Ne... Ne t'approches pas de moi... Ne t'approches pas.

Son estomac se noua douloureusement quand il vit des larmes tomber sur les genoux de son frère. Shouto avait la tête baissé, mais il savait qu'il était en train de pleurer. Cette vision terrible le tétanisa sur place.

Quelque chose n'allait pas... Du tout.

Il sentit sa gorge se serrer. Il recula doucement en murmurant.

- Je... Je suis désolé si je te fait peur Shouto...

Il déglutit en ajoutant.

- Si tu as besoin de temps où je ne sais quoi... C'est comme tu veux. Je... J'aimerais vraiment qu'on se parle, c'est tout. Mais, si tu ne veux pas... Ce n'est pas de ta faute, j'attendrais.

Il espéra que ses paroles rassurantes allaient aider à le décrisper, mais Shouto ne releva pas la tête. Il resta figé, tremblant, assit sur son lit.

Natsuo ferma la porte et resta contre celle-ci un instant. Shouto dégageait quelque chose de si sombre, que sa gorge était douloureusement serré, au point où il avait lui-même envie de pleurer. Cela dit, il resta fort. Il fallait qu'il comprenne ce qui n'allait pas.

Fuyumi, même si elle n'avait pas envie de parler, devait lui dire la vérité. Elle savait quelque chose, c'était obligé ! Il faisait lui aussi parti de la famille, et si l'un des membre de sa famille allait mal, il voulait pouvoir l'aider. Shouto n'était pas si sombre, si terrorisé pour rien, il y avait forcément quelque chose. Et c'était sûrement grave. Alors il fallait qu'il sache.

Quand il commença à poser des questions à sa sœur, elle se braqua immédiatement. Répétant le même scénario que lorsqu'il était arrivé.

- Il ne c'est rien passé ! Arrêtes de m'embêter Natsuo !

Le jeune adulte ne voulait pas s'énerver contre elle, il aurait aimé une entente pacifique parce qu'elle était sa sœur et qu'il l'aimait.

Mais là, elle le mettait en colère. Alors abandonnant son pacifisme, il éleva la voix.

- Fuyumi ! Je suis allé voir Shouto et tu sais ce qu'il c'est passé ? Il n'est pas capable de me regarder dans les yeux, il tremble et il pleure quand je m'approche de lui ! Et toi... T'essais de me faire gober qu'il ne s'est rien passé ? Qu'il panique comme ça naturellement ? Tu me prend pour un con ma parole !?

Elle resta sans voix, il frappa des mains sur la table.

- Mais qu'est-ce que tu fais Fuyumi ?! Je me souviens de toi comme étant toujours là à t'inquiéter pour Touya et moi quand on était petit. Et là, tu vois clairement que Shouto va mal mais tu ne le calcule pas un instant ! Pourquoi tu me répète qu'il n'y a rien alors que c'est un mensonge ? C'est notre petit frère ! Arrêtes de dire que ça n'a pas d'importance, que c'est rien et qu'il n'y a rien ! Shouto souffre de quelque chose et tu me donne l'impression que t'en à rien à foutre et que tu fais comme si de rien n'était ! C'est horrible comme comportement !

Elle commença à pleurer en serrant les dents.

- Je n'ai rien fait de mal Natsuo ! Comment peux-tu me parler comme ça ?

- Bien sûr que si tu fais quelque chose de mal ! Si Shouto est incapable de dire quoi que ce soit, c'est peut-être parce que jusqu'à maintenant, tout le monde fait mine de l'ignorer alors que ça se voit à mille kilomètres que quelque chose cloche !

- Non ! Je n'ai rien fait de mal !

Elle lui cria dessus.

- J'en ai assez, toi comme lui vous fichiez tout en l'air ! Tu oses me faire ce genre de reproches, mais moi non plus personne ne se souci de ce que je ressens ! Tout ce que je veux c'est une famille normale ! Mais entre Shouto qui ne dit jamais un mot et qui ne veut jamais voir personne et toi qui passe ton temps à m'agresser avec tes questions !

Elle sanglota.

- Je veux juste une famille heureuse...

Il resta silencieux devant elle, des nuées de sentiments contradictoires fluctuaient dans sa tête.

Il avait l'impression que sa sœur était dans le déni total. Il savait qu'elle était au courant de ce qu'il s'était passé entre ces murs. Son comportement excessif en témoignait pour lui. Il bouillonnait de lui extirper de force ce qu'il s'était passé, mais la voir se mettre dans des états pareils parce qu'elle ne voulait pas parler le perturbait encore plus. Fuyumi et Natsuo avait toujours été proches, évidemment qu'il se souciait d'elle. Il le lui montrait régulièrement. Mais là en cet instant, il commençait à percevoir que ce qui énervait Fuyumi.

C'était qu'il pose des questions à propos de Shouto.

- C'est faux ce que tu dis... Je me souci de ce que tu ressens.

Il serra les poings.

- Je te parle souvent, je te demande tout les jours si tu va bien. Tu sais très bien que je t'aime.

Une désagréable sensation d'amertume lui prit la gorge.

- Mais bizarrement Fuyumi... A chaque fois que c'est de Shouto que je semble me soucier, on dirait que ça ne te plais pas.

Elle s'arrêta de pleurer et écarquilla les yeux. Natsuo continua avec une voix sombre.

- Je me souviens quand on était petit que tu avais tes à-priori sur lui. Mais on était des enfants à l'époque... Alors je me disais qu'avec le temps c'était passé. C'est passé n'est-ce pas ?

Elle resta silencieuse, comme si elle ne savait pas quoi répondre.

- Ou peut-être que ça n'est pas passé... Natsuo ferma les yeux douloureusement. Interpréter les choses de la manière qu'il imaginait lui faisait mal : Fuyumi était adulte, et ce n'était pas de la faute de Shouto si son père les avaient séparé. Elle n'était plus une enfant, elle devait obligatoirement en avoir conscience.

- Mais même si tu n'aimes pas Shouto, si il souffre de quelque chose, c'est terrible de le laisser souffrir sans rien dire.

Elle s'exclama soudainement.

- Bien sur que si ! J'aime... Je ... J'aime Shouto...

Cela sonnait faux, et la poitrine de Natsuo s'emplie de dégoût. Il s'éloigna d'elle.

- Je suis tellement déçu.

Elle parut choqué. Il se dirigea vers la porte, incapable de la regarder à nouveau. Il aimait Fuyumi, c'était sa grande sœur.

Mais son comportement avec Shouto était cruel. Avant de partir, il déclara.

- Que tu veuilles me parler ou pas, je vais découvrir ce qui c'est passé. Sois en certaine.

Fuyumi le regarda partir en serrant les poings.


Le jour d'après, Natsuo attendit que Shouto parte à Yuei, il attendit que son père aille au travail et que Fuyumi sorte elle aussi de la maison. Il attendit patiemment que la maison soit vide. Et il commença à fouiller.

Le premier lieu qu'il fouilla fut la chambre de Shouto. Il entra dans la pièce avec une pointe de culpabilité : Ce n'était pas très honnête de fouiller comme ça dans la chambre de son frère mais, si cela pouvait le mettre sur une piste, il fallait le faire.

La première chose qui le frappa fut à quel point la chambre de son frère était ... Vide : Des bouquins scolaires, un bureau, des pochettes remplies de feuilles de travail et son futon au fond de la pièce. Ce n'était pas une chambre d'adolescent de quinze ans. Il n'y avait pas la moindre trace de loisir. Il souleva le matelas, ouvrit les tiroirs, mais il ne trouva rien.

Il quitta doucement la pièce avec un sentiment de malaise. Il descendit dans la cuisine pour fouiller les placards. Il cherchait le moindre élément qui pourrait le mettre sur une piste. Après avoir fouiner dans la cuisine, il alla dans la chambre de Fuyumi. Au départ il ne trouva rien non plus. Puis il eut l'idée de regarder dans la poubelle, en fouillant jusqu'au fond, il trouva une photo de Touya déchiquetée. Une pointe de curiosité le prit. Pourquoi avait-elle fait ça ?

Fuyumi avait pourtant toujours aimé Touya ...

Il ramassa les pièces de la photo et les mit dans sa poche, il descendit dans le salon et continua à fouiller. Ce n'est qu'alors qu'il était en train de regarder le contenue du buffet dans un coin de la pièce qu'il tomba sur ce qui allait le bouleverser.

Sa main se posa sur un genre de dossier bleu et blanc, il fronça les sourcils avant de tirer dessus pour le sortir. Et la son regard s'éclaira. C'était un dossier de l'hôpital.

Ses yeux se baissèrent sur le document et son rythme cardiaque s'emballa d'un coup en voyant le nom et la date inscrit dessus.

'' Shouto Todoroki. 2015 ''

C'était il y a trois ans. Shouto avait été à l'hôpital ? C'était bizarre parce que Natsuo n'en avait jamais rien su.

Il ouvrit le document et commença à le lire, et au fil des pages, son coeur tomba dans son estomac. Tout ce qu'il avait pressentit se confirma douloureusement. Il ferma les pages, après une heure de lecture. Il était pâle et bouleversé.

Son petit frère avait essayé de se suicider il y avait trois ans. Suite à sa tentative de suicide, il avait été catatonique pendant des jours. Dans le rapport, les médecins avaient noté que la cause de cette tentative était le départ inopiné de son frère aîné Touya. Touya était donc parti depuis longtemps. On ne lui avait rien dit... Il n'a jamais su que Shouto avait essayé de se suicider, il n'a jamais su que Touya avait quitté le foyer. Il se souvenait de tout ces appels avec Fuyumi... Ou il demandait si tout allait bien à la maison, et elle lui avait toujours répondu joyeusement.

'' Oui oui, ne t'en fais pas ''

Elle lui avait mentit. Elle lui avait caché des chose aussi grave ! Mais pourquoi ?

Mais ce qui troubla Natsuo encore plus, furent les pages de suivie médicales qui étaient vides, blanches. Comme si après cette tentative de suicide, Shouto n'avait vu personne.

Il ne se sentit pas bien, il lui fallut s'asseoir un instant pour digérer l'horreur de cette découverte. Que c'était-il passé pour que Touya parte d'un coup ? Pourquoi le départ de son frère avait plongé Shouto dans un désespoir tel qui avait essayer de s'ôter la vie ? Pourquoi Shouto semblait ne pas avoir été suivi ? Pourquoi Fuyumi lui mentait-elle avec tant d'entêtement ?

Shouto était sûrement dépressif aujourd'hui. Si il n'avait pas été voir un psy, si son père ne l'avait pas fait soigner par un spécialiste, c'était quasi obligé.

Pourquoi est-ce que cette horreur était réduite au silence ? C'était injuste.

Natsuo se leva lentement, le dossier en main. Ses sourcils étaient froncés. La peine qu'il ressentait était immense. Et au fur et à mesure des heures qui passaient, des millions de questions fleurissaient dans son esprit.

Fuyumi rentra vers treize heure ce mercredi là. Elle débarrassa son sac et enleva sa veste et elle sursauta en voyant Natsuo assit à la table du salon. Il avait l'air sombre. Elle demanda nerveusement.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Il soupira avant de la regarder. Ses yeux noirs étaient un mélange de tristesse et de colère. Il répondit.

- Maintenant, dis moi ce qu'il c'est passé.

Elle fit un pas en arrière, avant de répondre avec agacement.

- Laisses moi tranquille Natsuo, j'en ai assez de te répéter qu'il n'y a rien.

Il la coupa presque dans sa phrase en posant bruyamment le dossier de l'hôpital sur la table. Elle le regarda avec stupeur. Voyant qu'elle ne disait rien, il sorti aussi les morceaux de photos déchirés de sa poche.

-Tu es toujours sûre qu'il ne s'est rien passé ?

Elle commença à trembler.

- Je t'ai dit que je ferais tout pour savoir... Fuyumi... Pourquoi est-ce que tu me mens comme ça ?

Elle déglutit avant de dire en commençant à partir.

- Laisses-moi tranquille.

- Fuyumi ! Il l'arrêta avec une voix calme et sévère. Si tu ne m'avoue pas tout, là maintenant. Ce sera comme une trahison.

Il ajouta avec un ton terrible.

- Je repartirais et tu ne me verras plus jamais.

Elle se figea en regardant dans le vague pendant un instant. Elle baissa la tête doucement en pleurant. Elle se sentait piégée.

- Fuyumi, si tu m'aimes. Assied toi et dis moi tout.

Il lui fallut quelques secondes avant de finalement se résigner. Quoi qu'elle faisait maintenant de toute façon, son frère la détesterait. Alors elle se tourna lentement pour venir s'asseoir à table. Natsuo s'adoucit en la voyant enfin prête à coopérer.

- Grande sœur, il faut que tu me dises la vérité maintenant. Qu'est-ce qui est arrivé à Shouto ?

Elle prit une inspiration tremblante, elle commença d'une voix larmoyante.

- Il... Il y a trois ans... Je rentrais à la maison pour manger. Cela faisait depuis des années que... Que Touya ne voulait plus me voir ni me parler. Quand j'essayer de l'approcher, il était toujours froid et... Méprisant. Il m'insultait et me disait qu'il en avait assez de me voir. Il était toujours... Toujours avec Shouto. Tout le temps. Il ne le quittait jamais une seconde.

Elle souffla en riant avec cynisme.

- Alors oui j'étais jalouse... J'avais le sentiment que Shouto me volait mon grand frère. Mais comment j'aurais pu savoir ? Comment j'aurais pu deviner ce qu'il se passait dans le dos de tout le monde ? Shouto n'a jamais rien dit à personne... J'étais censé le deviner par magie ?

Natsuo fronça les sourcils.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passait ?

Le regard de Fuyumi devint sombre, elle renifla plusieurs fois.

- Ce n'est pas de ma faute Natsuo... Je...

Natsuo ajouta.

- Qu'est-ce que Touya a fait ?

Elle renifla encore, cherchant la force pour avouer.

- Touya était un monstre...

Le jeune homme se figea, ses yeux s'arrondirent.

- Quoi ?

Fuyumi finit par avouer.

- Ce jour là je rentrais à la maison... Je voulais juste parler à Touya, pour que les choses aillent mieux. Je suis monté et j'ai entendu des bruits... Je suis monté et... J'ai vu ce qu'il faisait.

Natsuo resta muet, attendant le cœur battant ce qu'elle allait lui avouer.

- Touya... Il... Il abusait sexuellement de Shouto.

Natsuo resta immobile sur sa chaise quand il l'entendit dire ces mots. Son souffle se coupa presque.

- Pardon ?

Fuyumi baissa la tête, il ne pouvait pas la quitter du regard, il se sentait... extrêmement malade d'un seul coup. Les images de Shouto qui tremblait et qui lui demandait de ne pas l'approcher flashèrent dans son esprit. Il commença à se sentir mal... Très mal...

- Quand papa l'a apprit, il est devenu fou de rage. Et le soir même, Touya n'était plus là.

Elle se frotta la joue avant de dire.

- Quand papa est rentré au soir, il a forcé Shouto a dire ce qu'il c'était passé et... On a comprit que... Ce genre de chose se passait, depuis que maman est partie.

Elle grinça des dents.

- Je n'y pouvait rien Natsuo... On était pas proche lui et moi et il n'a rien dit... En six ans il n'a rien dit à personne ! Ce n'était pas de ma faute.

Plus Fuyumi parlait, et plus ce qu'il entendait était pire. Touya n'avait pas juste abusé de Shouto une fois... Il l'avait fait depuis de longues années, depuis que leur mère était partie...Natsuo pouvait très bien situé cette période, il venait juste d'être envoyé au loin. Il se souvenait de Shouto avec son bandeau autour de l'œil. C'était à se moment là que cela avait commencé. Au moment où Shouto était encore un tout petit garçon. Un petit garçon mignon, sage, muet et triste. Et c'est à ce moment là que cela avait commencé. C'était quoi ce cauchemar ?!

Et ça avait duré des années... De longues années ou Touya avait abusé de lui sans que personne ne s'en rende compte.

Des larmes lui piquèrent le bord des yeux . Toutes les pièces du puzzle s'assemblèrent. Touya qui était parti. Shouto qui était triste, effrayé, sombre. Qui tremblait dès qu'on l'approchait et qui ne voulait parler à personne. Sa tentative de suicide... Sois disant parce Touya était partie.

Et là maintenant, son petit frère qui avait subit tant d'horribles malheurs, devait se tenir droit et faire semblant d'être un jeune étudiant ordinaire, parce que son père l'attendait de lui.

Et personne ne parlait de ça. Comme si c'était un détail oubliable. Natsuo n'avait jamais été prévenu, ni pour le viol, ni pour Touya, ni pour le suicide. Il pleura en demandant avec une voix tremblante.

- Mais pourquoi personne ne me l'a dit ?

Fuyumi se renferma sur elle-même, un mélange de colère et de tristesse montaient en lui. Si quelqu'un l'avait prévenu que son frère avait été violé, si quelqu'un lui avait dit que son frère était à l'hôpital parce qu'il avait voulu se suicider...

Il se serait débrouillé tant bien que mal. Il serait revenu en courant. Il aurait traversé le pays comme s'il s'agissait d'un parcours du combattant pour être là pour lui. Il aurait fait quelque chose ! Si il avait été prévenu, il aurait cherché à faire quelque chose !

C'était injuste... Si injuste !

- Si j'avais su... Je serais rentré à la maison ! C'est injuste ! Injuuste ! Si on m'avait prévenu j'aurais pu me débrouiller pour être là ! Pourquoi... Pourquoi personne ne m'a prévenu que mon petit frère souffrait le martyre ? Pourquoi... Pourquoi tu m'as menti ? Demanda t-il avec une intense incompréhension.

Elle ne répondit pas, elle se contenta d'enterrer sa tête dans ses épaules. Ses appels avec Natsuo était quelque chose de précieux... Alors égoïstement, elle n'avait pas voulut les gâcher avec de mauvaises nouvelles. Mais maintenant c'était trop tard...

Le cœur de Natsuo était serré, la colère, la tristesse et l'injustice étaient insupportable. Il se rappela de son petit frère quand il était un tout petit bébé qu'il tenait dans ses bras. Quand il avait sourit en pensant qu'il devait le protéger parce qu'il était son grand frère. Natsuo avait essayé de le protéger en brisant le silence, mais on l'avait éloigné de sa famille, et alors qu'il partait, Shouto était devenue une proie à la merci de la violence de son père et aux envies sordides de Touya. Le visage innocent et adorable de Shouto lorsqu'il était enfant le hantait. Il n'avait pas pu être là, il n'avait pas pu le protéger.

Son petit frère avait enduré des souffrances horrible et personne ne l'en avait protéger. Et aujourd'hui, maintenant qu'il était adolescent, Shouto vivait en étant une personne brisée qui n'avait jamais connu le bonheur.

Il se leva brutalement et sorti en trombe de la pièce. Il attrapa ses clef de voiture. Il se hâta de démarrer et saisi son portable avec son autre main. Il composa le numéro de Yuei. Quand on lui répondit, il dit d'une voix tremblante mais forte.

- Bonjour, je suis Natsuo Todoroki, je suis un parent de l'un de vos élève en classe héroïque. Shouto Todoroki.

La personne au bout de la ligne sembla chercher dans ses registres, il ajouta alors.

- Je veux qu'on le fasse sortir de cour, je viens le chercher immédiatement.

La personne au bout du fil parut surprise de sa fermeté mais Natsuo ne leur laissa pas le choix, il venait chercher Shouto.

L'adolescent était en cour quand un surveillant entra dans la salle de classe.

- Shouto Todoroki ? Rassembles tes affaires, quelqu'un vient te chercher tout de suite.

Il sembla étonné.

- Pardon ? Quelqu'un vient me chercher ? Pourquoi ?

- Un membre de ta famille est en route. Tu dois sortir.

Aizawa regardait le surveillant puis son élève, il souffla.

- Allez Todoroki, fais tes affaires. Les devoirs d'aujourd'hui seront envoyé par mail, je passerais le mot.

Perdu, le garçon se leva en rangeant son matériel, puis il sorti de la salle de classe.

Natsuo arriva devant le bâtiment, il se gara. C'est à ce moment là qu'il vit Shouto sortir. Ce n'est que maintenant qu'il savait qu'il remarqua au combien le visage de son petit frère était empreint de malheur. Il était si beau alors c'était si navrant de voir que ses yeux n'avait aucun éclat, que son expression était éternellement maussade, à tel point qu'on se demandait si il était capable de sourire. C'était injuste.

L'adulte aux cheveux blancs sorti de la voiture et Shouto le remarqua alors, le jeune garçon se figea en voyant son grand frère, il était surprit de le voir, de voir que c'était lui qui venait le chercher.

- Shouto...

Le garçon recula d'un pas quand son frère avança. A nouveau, l'adolescent ressemblait à un animal terrorisé, il avait peur de Natsuo, parce que sa voix et son visage lui rappelait Touya. A ce constat, les yeux du plus grand se remplirent à nouveau de larmes.

- Shouto... Frangin...

Il avança encore, et Shouto tremblait, il reculait et ses yeux étaient emplis de terreur.

- Non... Non grand frère. Non.. Ne t'approches pas... Non !

Natsuo l'enserra avec force dans ses bras. Et puis il craqua et pleura en le tenant contre lui.

- Je suis désolé Shouto !

Le garçon tremblait terriblement en le suppliant faiblement.

- S'il te plait... S'il te plait lâche moi... S'il te plait...

Et Natsuo sentait le cœur de son frère battre à la chamade. Il avait tellement, tellement peur.

- Je sais tout maintenant. Je sais tout... Oh mon dieu... Touya t'as fais énormément de mal...

Shouto sursauta au nom de son frère, puis il fondit en larmes. Natsuo caressa ses cheveux en le serrant.

- Je te promet que je ne laisserais plus rien de douloureux t'arriver... Je te promet que je serais toujours là pour toi maintenant...