Chalut chalut ! Bien, en ce joli après-midi de printemps, je vous propose le premier chapitre d'une nouvelle fiction. Je sais que je n'ai pas encore fini "Et si le destin changeait ?", mais ça ne va plus tarder, et je ne supporte pas l'inactivité.
Si le début vous plaît, je serais ravie de la continuer, même si je n'ai aucune idée de la direction qu'elle va prendre.
Je serais sûrement obligée d'espacer les mises à jours tant que je n'aurais pas terminé ma première fic, mais je promet de faire de mon mieux pour ne pas vous laisser trop en haleine.
Que dire d'autre ? Ah oui, c'est une fic dans un UA (ma première, je sais pas ce que ça va donner). Ici, Calm Belt est un océan tout ce qu'il y a de plus normal. Donc pas de fruits du démon. Même si ça me fend le cœur de leur retirer des pouvoirs aussi classes, je sais que je ne saurais plus quoi en faire plus tard si je les insère dans cette fic.
Bien, ceci étant dit, bonne lecture !
Bisous cramés !
Pyro.
Les personnages de cette fic appartiennent au dieu Oda, que je vénère chaque jour un peu plus pour avoir créé One Piece.
Sur l'île de la Baleine, quelque part sur Calm Belt, il existe un immense pensionnat, le Moby Dick. Le directeur, Edward Newgate, aussi surnommé Barbe-Blanche, est un ancien truand qui s'est racheté auprès de la société. Aujourd'hui, il recueille les jeunes voyous sans attache pour leur fournir un foyer et une famille. Il les considère comme ses propres fils, et se fait d'ailleurs appeler Père par ses pensionnaires, ce qui le remplit de joie.
En échange de leur séjour ici, les accueillis doivent trouver un travail et s'y tenir. L'argent qu'ils gagnent est en partie reversé au pensionnat et sert aux éventuels travaux, mais aussi, et surtout, à la paye du personnel et de la nourriture, car les repas sont fournis. Toutefois, il leur reste toujours assez d'argent pour eux.
Ainsi, par un calme après-midi d'été...
-PORTGAS D. ACE ! T'AS EXACTEMENT DEUX SECONDES POUR REVENIR ICI ET ASSUMER TES CONNERIES AVANT D'AGGRAVER TON CAS !
-HAHAHAHAHAHA!
Sous les yeux médusés des pensionnaires de Barbe-Blanche, Ace déboula dans la Grande Salle, mort de rire, suivit de près par Satch. Ce dernier, d'après ses cheveux en bataille... et son pyjama, venait à peine de sortir de sa sieste.
-REVIENS ICI, SALOPARD !
-Pourquoi t'es si fâché ? demanda l'autre en faisant une moue innocente par dessus son épaule. T'es tellement belle comme ça...
Son poursuivant, essoufflé, s'arrêta et s'appuya quelques instants sur ses genoux. Quand il se redressa, il y eut un grand silence, puis tous les témoins explosèrent de rire.
Satch avait été maquillé dans son sommeil, comme une demoiselle avant la nuit de noce ! Mascara, blush, rouge à lèvres, far à paupières... tout y était passé ! Et l'as de pique ornant joyeusement sa joue désignait clairement l'auteur du méfait.
-Je vais te faire bouffer ton chapeau par les narines, Portgas !
Ouh... Il m'appelle par mon nom ? Il doit avoir la haine alors... Génial !
-Mais t'es si sexy... Franchement, tu m'excites à un point... Tu devrais te pomponner comme ça plus souvent ! le provoqua Ace d'une voix suave.
Il lui fit un baiser à distance accompagné d'un clin d'œil séducteur. Les rires des autres redoublèrent. Le plus vieux commença à vraiment s'énerver.
-ATTEND QUE JE T'ATTRAPE ET JE TE FAIS TA FÊTE !
-Bleeeeeeh ! fit Ace en lui tirant la langue. Trop lent et trop vieux pour m'avoir, Satch !
-ESPÈCE DE SALE...
-Oh là ! Oh là ! le coupa l'autre. Pas de grossièretés dans la bouche d'une si jolie demoiselle !
-... Ok, tu viens de signer ton arrêt de mort !
Il fallut que Vista intervienne pour séparer les deux hommes et qu'Edward Newgate en personne fasse résonner sa voix pour que le calme revienne.
-Vous n'avez pas bientôt fini de vous chamailler comme des maternelles ? tonna-t-il.
-C'EST LUI QU'A COMMENCÉ ! s'exclamèrent les deux jeunes hommes en même temps en se pointant l'un l'autre du doigt.
-Moi ? Mais j'ai rien fait ! se récria Satch.
-Ah ouais ? Et ce que t'as dit hier c'était quoi ?
-Et qu'est-ce que j'ai dit hier ?
Ace rougit et se gratta la tête. Merde. J'avais pas prévu de me trahir comme ça.
-Oooooh ! Mais... C'est quoi cette mine embarrassée ? fit l'autre d'un ton gourmand.
-Ta gueule, Satch, marmonna-t-il.
-Ah non ! Tu m'as bien proprement humilié, à ton tour maintenant !
-Allez, Ace, dis-nous ! renchérit Izou qui s'était approché.
-Je serais curieux de savoir, ajouta Vista.
-Roooh ça va ! C'est juste que t'as dis que tous les gays étaient des tapettes bonnes à faire la vaisselle et le ménage, c'est tout ! finit-il par avouer.
Satch écarquilla les yeux.
-C'est juste ça ? Mais je vois pas ce que ça a à voir avec t...
-Satch...
-Quoi ?
Il avisa la mine gênée de son ami et cela fit tilt dans sa tête. Oui, cet homme est un peu long à la détente.
-Oh... Ah ! OOOOH !
Ace grogna. Il n'y avait pas beaucoup de monde qui étaient au courant de son... Orientation. En fait, il n'y avait que ses frères et Marco, son ex, absent pour l'instant... Ils avaient réussi à se cacher pendant les quelques mois qu'avait duré leur relation, et n'en avaient jamais parlé à personne, fut-ce à leurs meilleurs amis.
-Alors tu es...
-Ouais j'suis gay ! Et compte pas sur moi pour laver ton linge ou nettoyer ta table ! Ça me donnerait trop de boulot. Et puis j'me salirais les mains pour la semaine !
-HEY ! ESPÈCE DE SALE GAMIN !
Le brun éclata de rire, et la tension retomba. Newgate, qui était resté silencieux pendant tout l'échange, se fit la réflexion que son fils adoptif n'aurait pas dû être si gêné de leur avouer cela. Qu'il n'ait pas voulu le dire, soit, tout le monde avait des secrets. Mais une fois poussé aux aveux, qu'il soit si embarrassé... Il faudrait qu'il lui parle, plus tard.
-Mais pourquoi tu voulais pas nous le dire, Ace ? demanda Vista.
… Ou pas.
-C'est vrai, renchérit Joz. On est tes frères non ? Ta famille. On peut tout entendre. Surtout qu'Izou est dans le même cas que toi. On l'a accepté alors pourquoi pas toi ?
-C'est pas que je ne veux pas vous l'avouer... C'est que je veux éviter LA question qui vient après !
-Ça va, on te demandera rien si tu veux rien nous di...
-Hey Ace ! T'as quelqu'un en vue du coup ?
Ace soupira, et Joz et Vista foudroyèrent Satch du regard. Les pieds dans le plat ! Et comme il faut !
-Bah quoi ? demanda ce dernier.
-T'es vraiment qu'un boulet, vieux, grogna le premier.
-Qu'est-ce que j'ai fa...
-C'est bon, Joz. Ça va... dit le brun en se pinçant l'arête du nez.
Ace se refusait à mentir à ses frères, et il savait que Satch ne le lâcherait pas tant qu'il ne crachait pas le morceau. Alors...
-Ouais, j'ai quelqu'un en vue ouais...
-Ah oui et c'est...
-Si tu me demande qui c'est, je te fais bouffer la banane que tu as sur la tête. Compris ?
Horrifié, le châtain plaqua les mains sur ses cheveux et gémit.
-Ah non ! Pas question ! J'y tiens, moi, à ma banane !
-Au fait, Satch... Tu devrais aller te débarbouiller. T'as du rouge là, le nargua Ace en pointant ses lèvres du doigt.
Sa victime se retint de justesse de lui en mettre une devant le directeur et partit en grommelant, sous les rires des pensionnaires, et même celui de Newgate, bon enfant. Ravi, Ace fit une extravagante révérence pour saluer son public involontaire et remonta dans sa chambre. Enfin, celle qu'il partageait avec ses frères. Mais ils travaillaient pour l'instant et ne seraient pas rentrés avant un moment. Il avait la pièce pour lui tout seul.
Cela faisait deux ans qu'Ace, vingt ans, Sabo, dix-neuf ans et Luffy, dix-sept ans, habitaient au Moby Dick. Frères de cœur, sinon de sang, ils s'étaient rencontrés dans la rue.
Avant de les connaître, Luffy, malgré son jeune âge, menait une petite bande de jeunes qui en provoquaient d'autres. Les rixes et bagarres de rue qu'ils avaient menés avaient finalement attiré l'attention de la police. Ils avaient dû se séparer. Certains avaient échoué ici, comme Sanji, Nami et Ussop, d'autres étaient toujours en cavale, comme Zoro et Robin. Le jeune brun avait erré un moment seul dans la rue. Puis un jour, alors qu'il commençait à dépérir de la faim, les deux autres le trouvèrent et le prirent sous leur aile. Ils lui offrirent nourriture, chaleur et réconfort, et Luffy n'avait plus voulu se séparer d'eux.
Sabo, lui, était un jeune fils de la haute qui avait fugué de chez lui. Il volait pour se nourrir, ne s'attaquant toutefois qu'aux commerçants prospères. Mais ce qui avait inquiété la police, c'est que, tel un Robin des Bois, il s'amusait à voler les bourses des plus riches pour les redonner aux plus pauvres. Il prétendait ainsi réguler l'injustice de la différence qui existait entre le "monde d'au dessus", et le peuple. Après plusieurs plaintes et descriptions du blond, des agents l'avaient pourchassés, et dans sa course, il avait rencontré Ace. Assez brusquement d'ailleurs, puisqu'il lui était rentré dedans. Ils les avaient semés à deux, Ace lui montrant comment se cacher et s'échapper, et ils ne s'étaient plus quittés.
Ace avait un passé plus sombre. Bagarreur, un peu pyromane sur les bords, il avait trempé dans des trafics pas nets. Drogue, contrebande, tout y était passé. Quand l'argent qu'il gagnait ainsi ne lui a plus suffit, il se fit "nettoyeur". Il était employé par des meurtriers pour "laver" leurs passages à coups d'essence et de briquet. Dernier arrivé sur les lieux d'un crime, dernier parti aussi, c'était lui qui laissait les derniers indices visibles, malgré toutes ses précautions. Il se fit repérer et traquer longtemps, et de ce fait, devint un expert pour se cacher, se faire oublier et voler ce dont il avait besoin. Il connaissait chaque ruelle de la ville comme sa poche, et s'amusait même à provoquer les policiers et à les perdre dans les dédales des cités. Il déambulait tranquillement dans les rues en attendant qu'on le contacte à nouveau quand Sabo l'avait percuté. Analysant sa situation en un clin d'œil, il n'avait pu résister au plaisir de faire encore tourner les autorités en bourrique et avait résolut de l'aider. Au final, il s'était prit d'affection pour le blond, et il l'avait accepté comme ami.
Tout trois recherchés, et n'en pouvant plus de cette partie de cache-cache infinie, les garçons avaient fini par se présenter au pensionnat en demandant asile. Que Barbe-Blanche leur avait volontiers offert. Et depuis, ils n'en avaient plus bougé. Luffy ne travaillait pas encore à cause de son jeune âge, mais il faisait des baby-sittings occasionnels. Sabo, remarquable dans sa capacité à s'approprier des informations, était devenu journaliste. Quand à Ace, il s'était fait employer comme barman au Bar de l'Arnaque de Shakky. Le nom lui avait plu, et la plantureuse tenancière avait été charmée par son allure. Amie de Newgate, et elle-même ancienne truande, elle avait fermé les yeux sur son passé, et le soir même, il distribuait mojitos et tequilas aux clients.
Il fut sorti de ses pensées par son téléphone qui vibrait. Il lut le message.
Yo, Ace !
Les parents de la gamine que je garde ce soir auront du retard.
Je rentrerais vers 21h au lieu de 20h30. T'inquiète pas ok ?
Lu'
Il grogna. Bon, ben ça voulait dire qu'il allait être de corvée de vaisselle à sa place ce soir. Cet abruti était toujours en retard quand c'était son tour. Bizarre non ? Il renvoya un rapide "Tu perds rien pour attendre !" à son cadet, puis il reposa le portable sur sa table de nuit.
En soupirant, il s'allongea sur son lit et regarda le plafond. Il repensa à la vacherie qu'il avait fait à Satch, et ne put s'empêcher de rire. Puis sa question lui revint en mémoire et il passa la main sur son visage. Oui, il avait quelqu'un en vue. Quelqu'un qui, il le savait, serait très difficile à amadouer. Cheveux d'ébène, peau tannée par le soleil, corps tatoué, yeux gris acier, sourire prédateur...
Trafalgar Law.
