Titre : My wedding song! (Ou : Pas de succès même sur Meetic, merci Jeremy)
Genres : Humour super relatif, amitié, romaance, on est à la limite du crack parfois, et aussi y'a beaucoup d'anglais
Rating : T (avec quelques gros sous-entendus, mais pas suffisamment pour mériter du M... je crois ?)
Personnages/Pairings : Eraserhead/Present Mic
Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi. Le titre est celui de la deuxième chanson du single de l'opening de l'anime :P

Résumé : « Le mariage n'est qu'une convention sociale, de toute façon. » « Si c'est ce que tu penses, t'as qu'à m'épouser, toi ! » Quinze ans après, Hizashi retrouve par hasard une vieille promesse faite à son meilleur ami. Le problème ? Shouta et lui en remplissent toutes les conditions, désormais.

Note de l'auteur : Heeey everybody! PUT YA HANDS UP! /vous tend le micro/
Ahem je veux dire, voici un OS que j'ai commencé il y a très exactement une semaine sur un coup de tête parce que cette idée avait l'air débile et que j'adore écrire des trucs débiles - sauf qu'au final il fait genre 15 000 mots et il est toujours pas terminé, yeaah ! Du coup c'est un two-shots ! Re-yeah ! (C'est l'énergie du désespoir en fait, écrire ce truc m'a vidée de toutes mes forces)

Bref, voici la première partie ; la seconde arrivera... d'ici peu. Dès que j'en serai à peu près satisfaite. D'ici là, j'espère que ce (long, je vous l'accorde) premier chapitre vous plaira ! C: Joyeuse Saint-Valentin ! \o/

Liste des gens qui méritent... juste, tout : Puppy, Mamounette, Célia, Jeremy. Vous êtes les meilleurs, je vous aime x3


My wedding song!
Partie 1

C'était une blague, au départ, en fait. Bon, d'accord, une demi-blague – mais avec une grande part de blague quand même ! Quelque chose qu'il avait lancé comme ça, lorsqu'il avait seize ans et que le désespoir de s'être fait plaquer par sa septième copine depuis qu'il était entré au lycée lui faisait dire n'importe quoi ; et en même temps, quelle fille quittait son mec la veille de la Saint-Valentin ? Surtout alors que « son mec », c'était lui, Hizashi Yamada, le type le plus fun et attachant de toute l'école au moins ?
Je dirais bruyant, surtout, l'avait corrigé Shouta lorsqu'Hizashi s'était confié à lui le lendemain, quelque part dans la cour à la pause de midi. Et c'était comme ça que tout avait commencé : parce que cette remarque l'avait agacé, évidemment, lui qui se croyait victime de malédiction, qui craignait plus que tout de mourir sans avoir jamais connu le grand amour, les joies de la vie à deux, le mariage !
Quatre-vingt-dix pourcents des couples finissent par se séparer. Autant prendre un chat. Et le mariage n'est qu'une convention sociale, de toute façon.

Sur le coup, la logique implacable – et le manque de compassion absolu – de son meilleur ami l'avaient agacé. Alors, il avait eu la réaction la plus mature et intelligente au monde : il avait pointé sur Shouta un doigt accusateur, l'avait regardé droit dans les yeux à travers ses lunettes de soleil, et-

« Si c'est ce que tu penses, t'as qu'à m'épouser, toi ! »

C'était une blague.
Une plaisanterie. Un défi, à la limite, une proposition à moitié sérieuse motivée par la frustration et l'envie de faire taire l'autre garçon, de se plaindre une fois encore que, comme c'était parti, à passé trente ans ils seraient toujours célibataires et puceaux, et l'un et l'autre – des bêtises d'adolescent, en somme, qu'il avait eu plaisir à réciter pendant que Shouta fronçait les sourcils. Comme il savait qu'il le harcèlerait avec ça s'il osait le rejeter, Shouta avait accepté sans broncher, laissant à peine échapper un soupir de consternation, mais…
Il se souvenait avoir dit, mot pour mot, alright, mec – je prends ça en note, t'auras qu'à signer !

Et pourtant rien au monde n'aurait pu préparer Hizashi, près de quinze ans plus tard, à retomber sur le carnet où il avait inscrit cette promesse – et où, juste en bas, la signature de Shouta figurait à côté de la sienne.

… Sérieusement, what the hell.
Le carnet qu'il avait entre les mains était l'un de ceux qu'il avait utilisés tout au long du lycée pour consigner plus ou moins tout ce qui lui passait par la tête, des paroles de chansons qu'il n'avait finalement jamais enregistrées aux devoirs à préparer pour le prochain cours de maths. Il en avait eu tellement qu'il avait oublié jusqu'à l'existence de celui-ci, à vrai dire, jusqu'à ce que sa mère l'appelle pour le sommer de venir récupérer du bazar à lui qu'il avait visiblement oublié en déménageant, plus de dix ans auparavant, et sur lequel elle venait de remettre la main ; alors non, vraiment… il ne s'attendait pas à ça.
Brièvement, il essaya de fermer le carnet puis de le rouvrir, pour voir s'il n'avait pas halluciné les mots griffonnés sur la double page, mais non. Et maintenant qu'il les avait sous les yeux, il se souvenait les avoir écrits, de toute façon. Moi, Hizashi Yamada, aka Present Mic le coolissime, et Shouta Aizawa, aka Eraserhead l'endormi, faisons la promesse solennelle de-

-de nous marier si, à trente ans révolus, nous sommes encore tous deux célibataires.
Et ils l'étaient.
En tout cas, Hizashi l'était, depuis un bon moment même ; c'était complètement lame, mais il ne se souvenait plus de quand datait sa dernière relation sérieuse, ni même s'il en avait seulement eues. Une copine ici, un mec par-là, mais tous finissaient toujours par le larguer au bout d'une semaine ou deux, arguant qu'il était trop énergique ou trop « bruyant » (quinze ans lui avaient appris avec pertes et fracas que, souvent, si les remarques de Shouta l'agaçaient, c'était parce qu'il avait raison), et au final il avait un peu… ahem, pris la décision rationnelle et tout à fait sensée de faire passer sa carrière – ses différentes carrières : sur le terrain, à la radio, au lycée Yuei – avant sa vie personnelle.

… ainsi, donc, il était toujours célibataire. Et il avait trente ans ; trente-et-un, même, dans trois mois à peine. Et Shouta avait trente ans. Et il ne savait pas si Shouta était toujours célibataire – mais s'il avait quelqu'un, il lui en aurait parlé, non ?
Wait, wait, non. Wait. Il n'était pas en train d'y réfléchir sérieusement. À… ça. La possibilité de tenir cette promesse et d'épouser- argh, on avait dit non ! C'étaient des paroles en l'air, des trucs de gamins, pour rigoler. Rien de plus. Nothing at all !

Hizashi inspira à fond, déterminé, et referma le carnet d'un coup sec.


Puis il passa la nuit à rêver que son meilleur ami et lui élevaient des mini-Hizashi et des mini-Shouta (qui leur ressemblaient trait pour trait – oui, même la moustache et la barbe) par dizaines dans une grande ferme au milieu des prés, et sa première pensée au réveil fut oh no what the hell NO. Ce n'était pas que les mini-Shouta n'étaient pas mignons, avec leurs petits yeux tout fatigués, mais… Non, il n'était pas en train d'envisager ça sérieusement. No way. Il n'avait même pas l'intention d'avoir des enfants un jour, bon sang !
Dans la salle de bain attenante à sa chambre, il s'aspergea le visage d'une eau encore plus froide qu'à son habitude, frotta énergiquement ses traits tirés puis se redressa d'un coup. Okay, songea-t-il en regardant son reflet droit dans les yeux, la promesse dans le carnet n'avait aucune valeur, et d'ailleurs Shouta ne s'en souvenait probablement pas, il n'avait donc pas à s'inquiéter de quoi ce soit. Ni à se poser la moindre question. Tout allait bien. Everything's hellaa fine.

Fier de sa décision, il s'offrit un sourire décidé et se mit enfin à sa petite routine matinale.
Malheureusement, tout n'allait pas bien. Il le comprit sitôt qu'il entra en salle des maîtres, un peu plus tard dans la matinée, son costume de héros revêtu, ses cheveux coiffés comme à son habitude et toute son énergie revenue.

« Hey, everybody ! lança-t-il à la cantonade, une main dans la poche et l'autre saluant ses collègues d'un grand geste. Alors, ready pour cette nouvelle journée qui nous attend ? »

Sa tirade ne fut accueillie que de quelques marmonnements, comme tous les jours, entre ceux de ses collègues qui le saluaient sans trop de conviction (Midnight lui adressa un petit signe de la main sans le regarder, ce qui signifiait « c'est trop tôt pour avoir autant d'énergie ») et ceux qui lui répondaient avec sincérité (All Might, surtout, bénie soit son âme de héros parmi les héros). Ce n'était pas un jour comme tous les autres, cependant, et Hizashi en eut la confirmation dès l'instant suivant – lorsqu'il se tourna vers son espace de travail et trouva Shouta à celui d'à côté, l'air encore à moitié endormi et les yeux rivés sur la tasse de café qu'il terminait lentement.

« Hello, Eraser ! eut-il le temps de lui lancer en s'asseyant non loin de lui. Alors, encore une longue nuit de- »

De travail, était-il censé dire ; mais tout ce qui lui vint fut d'élevage de mini-nous dans une ferme au milieu des prés et il s'arrêta net.
Heureusement, il se reprit vite – pas assez pour s'éviter un regard dubitatif de son meilleur ami, un sourcil levé et lourd d'interrogation, mais il parvint à enchaîner avec un autre sujet (ses élèves, en l'occurrence ; Shouta était toujours plus bavard lorsqu'il était question de ses élèves) et à endormir la méfiance de l'autre homme, pour l'instant du moins.

Le reste de la journée ne fut pas plus simple, cela dit. Il ne croisa pas Shouta si souvent que ça, mais à chaque fois qu'il l'aperçut dans un couloir ou en salle des professeurs, il ne put s'empêcher de repenser à ce foutu rêve. Même une fois qu'il fut parvenu à se le sortir de la tête, restait un malaise qui lui triturait les neurones ; et celui-ci ne s'en alla pas le lendemain, ni le surlendemain, ni le jour d'après…
Jusqu'à ce qu'Hizashi soit à même de mettre des mots dessus, en fait, de le désigner d'une façon bien claire et nette : Shouta. Et lui. En couple.
C'était difficile à croire, il voulait bien l'admettre, mais depuis plus de quinze qu'il le connaissait et qu'ils étaient amis, plus de dix ans qu'ils dînaient ensemble presque tous les samedis soirs, plus de quatre ans qu'ils étaient même collègues de travail, jamais il ne s'était encore imaginé en couple avec Shouta. C'était juste… Pas complètement out of the question, s'il s'efforçait d'envisager la possibilité avec logique, car son meilleur ami était à la fois quelqu'un de super fun, un très bon parti et un mec pas mal du tout ; mais c'était son meilleur ami, justement. La personne avec laquelle il était le plus à l'aise dans tout l'univers. Sans doute aussi celui à qui il tenait le plus. Alors s'imaginer en couple avec lui-

C'était bizarre, super bizarre, et la bizarrerie de la situation dut amener Hizashi à agir bizarrement car, le samedi suivant, Shouta lui jeta soudain un regard suspicieux par-dessus son bol de ramen au restaurant.

« Hizashi, l'appela-t-il, et c'était mauvais signe parce qu'il avait plissé les yeux et qu'il n'utilisait son prénom sur ce ton que lorsqu'il voulait lui faire comprendre qu'il était très sérieux. Qu'est-ce qu'il y a ? »

C'était le genre de question anodine qui voulait tout dire, et Hizashi avala nerveusement sa salive. Il espéra ne pas avoir été trop bruyant, mais c'était peine perdue – l'air de son meilleur ami se fit plus méfiant encore.

« Mais rien du tout, Eraser ! essaya-t-il quand même, bien que sa sincérité habituelle manque à son ton faussement énergique. Je- Je vois pas du tout de quoi tu veux parler.
– Tu m'évites », accusa alors Shouta, et- est-ce que c'était une pointe de déception derrière la froideur dans sa voix ? « Ça fait une semaine que tu ne me regardes pas en face quand on se parle. Jeudi matin, je t'ai frôlé dans un couloir et tu es parti en courant. »

Ah.
Oui, effectivement, il avait fait ça. Oups.
D'instinct, il rentra les épaules et prit un air aussi désolé que mal à l'aise. Il n'avait… plus trop le choix, hein ?

« Okay, okay, finit-il par dire, levant les paumes en signe de reddition. D'accord, disons que… Hypothétiquement. » Il releva sur Shouta un regard sérieux. « Si je te dis. Par exemple. Quelque chose comme… mariage… ?
– Tu as l'intention de te marier bientôt ? »

Sans se départir de son air absolument impassible, il avait levé un sourcil dubitatif et Hizashi fut pris d'un sursaut.

« Non ! s'exclama-t-il aussitôt. Enfin, si, peut-être ! Argh, I don't even know ! »

Il fallait qu'il se calme. Il inspira à fond puis expira. Si ça se trouve, Shouta ne s'en souvenait même pas, pas vrai ? Il suffisait de lui remémorer rapidement la promesse qu'ils s'étaient faites, d'en rigoler un coup, d'accompagner tout ça d'une blague ou deux, et puis tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes et il pourrait enfin reparler à son meilleur ami normalement, sans penser à leurs futurs enfants qu'ils n'auraient pas dès qu'il le regardait.
Voilà, ça, c'était un bon plan. Rassuré, il rouvrit les yeux et reprit donc.

« Tu- Tu te souviens de notre promesse ? demanda-t-il, s'efforçant de sourire sans y arriver vraiment. Au lycée, tu sais, le jour de la Saint-Valentin ? »

Voilà, très bien, maintenant il n'avait plus qu'à attendre que l'autre homme secoue la tête, après quoi il lui raconterait en rigolant qu'ils avaient juré de se marier, mais enfin, c'était complètement stupide, sauf qu'Hizashi avait retrouvé le carnet où ils l'avaient consigné et ça l'avait-

Seulement, en face de lui, Shouta ne secoua pas la tête ; ne l'invita pas à continuer d'un regard vaguement intéressé ; au lieu de cela il écarquilla les yeux et il s'immobilisa et les nouilles qu'il tenait entre ses baguettes retombèrent dans son bol dans un flotch disgracieux qui retentit presque dans le restaurant bondé.

Holy freaking shit il s'en souvenait.

Ce fut au tour d'Hizashi d'ouvrir grand les yeux, cette fois-ci. Il n'aurait jamais cru que… et bon sang, qu'est-ce que ça allait donner, maintenant ? Si ça se trouve, Shouta allait croire qu'il voulait qu'ils tiennent cette promesse, alors que- Enfin- Son esprit criait non, bien sûr que non ; même si sa priorité était de se défaire du malaise qui le prenait sitôt qu'il posait les yeux sur son meilleur ami depuis quelques jours, ne pas l'épouser sur un coup de tête (pire, une promesse vieille de quinze ans !) lui semblait évident, mais-
Dammit, c'était trop compliqué pour son cerveau fatigué du samedi soir. Alors ils se fixèrent dans le blanc des yeux pendant un moment encore, jusqu'à ce que l'autre homme baisse le regard et laisse échapper un soupir presque imperceptible.

« D'accord, dit-il simplement, et Hizashi crut qu'il allait faire une attaque.
– … D-D'accord ? s'étrangla-t-il, incrédule. Comment ça, d'accord ?
– J'accepte de t'épouser. Comme promis. »

Wait, what ?
Il cligna des yeux. Shouta s'essuya la bouche d'un coin de serviette propre, l'air à nouveau parfaitement calme, comme si de rien n'était.
Est-ce qu'il… Est-ce qu'il plaisantait ? Mais en même temps, il n'était pas du genre à…

« Je ne suis pas du genre à revenir sur mes promesses. Et tu le sais. »

Oui, oui, il le savait – mais ça ne l'empêcha pas de rester silencieux, estomaqué.
D'un côté, c'était bien du Shouta tout craché, de prendre à la lettre un serment qu'il avait conclu plus de quinze ans auparavant et qui n'avait même pas valeur légale parce que ni l'un ni l'autre d'entre eux n'était majeur à cette époque-là ; et en même temps, c'était de mariage dont il était question, là. L'espèce de contrat sacré censé intervenir après de longues années de relation idyllique, featuring sa mère qui l'accompagnerait jusqu'à l'autel ou quelque chose comme ça au cours d'une longue cérémonie, suivie d'une lune de miel sous les tropiques. Une union censée durer toute la vie, ou au moins aussi longtemps que l'entente mutuelle le permettrait. Quelque chose qui impliquait souvent la vie à deux dans une grande maison avec au moins un chien, des enfants-
Okay, non, pas d'enfants – niveau mini-Hizashi et mini-Shouta, il avait donné, merci. Mais tout de même ! Un mariage, ce n'était pas quelque chose qu'il se voyait décider à l'arrache un samedi soir au-dessus d'un bol de ramen ; même si…

Même s'il avait trente ans et qu'il était toujours célibataire.

Oh for the love of fuck, ça lui faisait mal de l'admettre, mais il avait dû avoir raison, quand il était gamin, c'était pas possible autrement : sa vie amoureuse devait bel et bien être tout bonnement maudite, parce qu'il avait trente ans et qu'il était toujours célibataire. Bon, plus puceau, au moins ça – mais ce n'était pas ça qui lui garantirait une relation sérieuse, avec un garçon ou une fille qui accepterait de partager sa vie jusqu'à ce que la mort les sépare. S'il comptait épouser quelqu'un comme ça, il lui faudrait tout d'abord le ou la rencontrer, apprendre à le ou la connaître, puis se laisser le temps de construire une relation avec cette personne… et ça prendrait des années.
S'il avait l'intention de se marier un jour, dans l'état où étaient les choses, il devrait probablement attendre encore cinq ou dix ans, au minimum, pour autant que son ou sa partenaire accepte un mariage aussi tard.

À moins qu'il n'épouse Shouta.

Wait. Il n'était pas sérieusement en train de considérer la possibilité d'épouser Shouta, juste pour avoir bel et bien l'occasion de se marier un jour, si ?

« … Je sais pas si c'est une bonne idée », s'entendit-il finalement dire, ses yeux verts fixant toujours son meilleur ami sans vraiment croire à ce qu'il était en train de raconter.

Qu'est-ce qu'il faisait, bon sang ? Il était censé dire non, là ! Prendre les choses à la rigolade, faire une blague, terminer par pointer Shouta de ses deux index en criant ahah, je sais que le plus sexy des héros fait rêver tout le monde, mais ce corps de rêve est déjà pris !
Sauf qu'il n'était pas, ahem. Déjà pris. Bien au contraire.

« Je veux dire, on n'est même pas en couple ! poursuivit-il, parce que c'était logique, enfin, qu'il fallait être en couple avant de se marier – et d'ailleurs, c'était pas le truc de Shouta, ça, la logique ? Laisse-moi t'inviter quelque part d'abord, au moins !
– C'est un rendez-vous ? » demanda alors l'autre homme, un sourire amusé au coin des lèvres.

Visiblement, la situation ne le déstabilisait pas autant qu'Hizashi, de loin pas. Le blond fronça les sourcils.

« Parfaitement, my dear !
– Je suis libre demain après-midi. » Puis il tamponna une dernière fois sa bouche du coin de sa serviette. « Et je suis à peu près certain que tes ramen sont froids, maintenant. »


Et donc, le lendemain après-midi, plusieurs heures après avoir effectivement mangé ses ramen froids, Hizashi se retrouva devant la porte de l'appartement de son meilleur ami avec cinq minutes d'avance et un recueil de casse-têtes entre les mains.

« Un livre ? l'interrogea Shouta lorsqu'il vint lui ouvrir.
Hey, je te connais, quand même ! Tu n'aimes pas les fleurs. Puisque ça fane. »

En face de lui, l'autre homme – son rencard, même si c'était extrêmement troublant de penser à lui en ces termes – le dévisagea un instant encore.

« Tu es moins stupide que je ne l'aurais cru.
Hé ! »

L'espace d'un instant, il gratifia son meilleur ami (ce terme-là sonnait beaucoup plus naturel à son esprit, merci bien) d'une moue vexée, mais rares étaient les remarques de Shouta qui le blessaient réellement. Le temps que ce dernier enfile ses chaussures, d'ailleurs, il avait laissé tomber l'expression au profit d'un sourire – si c'était un rendez-vous, après tout, et puisqu'il était là… autant agir comme il l'avait toujours fait avec les personnes qu'il avait fréquentées jusqu'ici, non ? Se plier en quatre pour faire plaisir à la personne qui l'accompagnait pour la journée ; ça, en tout cas, c'était quelque chose qu'il savait faire, expérimenté comme il l'était dans le business du divertissement, et il se sentait capable d'y parvenir sans trop réfléchir à… ce que tout cela signifiait exactement.
Et ça ne signifiait rien parce que cette après-midi allait leur prouver à tous les deux qu'ils étaient parfaitement incapables de sortir ensemble et donc qu'un mariage entre eux serait effectivement une idée catastrophique.

Alors il emmena son Shouta jusqu'à l'endroit où il avait garé sa voiture, puisque Shouta ne conduisait pas, lui ouvrit la porte comme Shouta commençait à lui raconter l'aventure qui était arrivée à l'un de ses chats pendant la nuit ; puis il s'installa à ses côtés et ils passèrent le trajet à discuter de tout et de rien sur fond d'un CD de pop tranquille à bas volume, puisque Shouta n'aimait pas la musique trop forte, ni les morceaux trop entraînants. Hizashi les conduisit jusqu'au centre commercial, ensuite, ayant décidé qu'ils iraient au cinéma, puisque Shouta n'était pas fan des activités plus bruyantes ou des lieux plus fréquentés. Il n'eut même pas besoin de demander à son ami quel film il voulait voir : ce fut le thriller dont il avait lu quelques bonnes critiques la veille au soir, puisque Shouta n'était pas touché par les comédies romantiques, après quoi il leur acheta quelque chose à boire mais pas de pop-corn, puisque Shouta n'aimait pas que les bruits de mastication disgracieux l'empêchent d'apprécier le film-
Et lorsqu'il s'installa dans son siège confortable, à la gauche de Shouta comme toujours, Hizashi se rendit simultanément compte de deux choses : first, il avait complètement oublié de se plier en quatre pour faire passer à l'autre homme la plus belle après-midi de sa vie, and second, il n'avait aucune idée de ce qu'il aurait pu faire autrement parce que jusqu'ici tout s'était déroulé exactement comme toutes les sorties qu'il avait toujours faites ensemble. Entre amis. Depuis quinze ans.

Ce qu'ils étaient en train de faire, là, c'était une sortie entre potes.
Ou alors cela faisait quinze ans qu'ils sortaient ensemble sans s'en rendre compte. Ce qui serait complètement stupide, même pour eux.
Ils ne s'étaient même pas habillés différemment de d'habitude, bon sang !

Avec un léger soupir, Hizashi se laissa glisser dans son fauteuil et leva les yeux sur l'écran, sans vraiment le regarder pour autant. Il devait bien y avoir des différences, pourtant, entre un vrai rendez-vous amoureux et les sorties qu'il faisait si souvent avec Shouta ! Quelque chose qu'il se permettait avec un ou une partenaire et qui n'avait pas sa place dans un moment entre simples amis, quelque chose qui-
Soudain, il sentit la main de Shouta effleurer la sienne contre l'accoudoir et il sursauta. Oh. Wait. Il crut un instant qu'il le gênait, d'abord, parce qu'il était effectivement affalé dans son siège et que son bras devait bien prendre la moitié de l'accoudoir, au moins – mais à la seconde d'après les doigts de son ami se glissèrent entre les siens et il sentit ses yeux s'écarquiller.
Quelque chose comme ça, songea-t-il. Probablement.

« Rien ne nous y oblige, entendit-il vaguement Shouta lui intimer, à voix basse que lui seul pouvait entendre. Si ça te gêne. »

Si ça le gênait ? D'accord, il était plus que malchanceux en amour, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait jamais eu de rencards, loin de là – des mains, comme ça, il en avait tenues plein, des dizaines et des dizaines ! Alors il n'y avait aucune raison pour que celle de Shouta lui pose problème, enfin… à ce qu'il lui semblait. La question était plutôt de savoir ce que Shouta en pensait, lui.
Quand il tourna la tête vers son ami, cependant, il le trouva les yeux rivés sur l'écran devant eux et l'air on ne pouvait plus impassible ; aussi il ne releva pas et laissa enfin leurs doigts s'entremêler contre l'accoudoir. Ceux de l'autre homme étaient froids, et il ne put retenir un large sourire satisfait lorsqu'il les enveloppa des siens dans une vaine tentative de les réchauffer un peu.

Ils passèrent toute la séance main dans la main, finalement, tant et si bien que lorsqu'ils sortirent Hizashi dut se rendre à l'évidence : non seulement c'était la seule chose qui différenciaient ses « rendez-vous » des sorties qu'il faisait déjà depuis des années avec Shouta, mais en plus, se tenir la main n'était pas un drame.
Loin de là, même. S'il devait être honnête, il avouerait probablement que cela avait quelque chose d'agréable, de presser des doigts contre les paumes rugueuses de son ami et de le sentir serrer les siens en retour-

… Mais il n'était pas censé réfléchir en ces termes et encore moins se laisser convaincre qu'une relation amoureuse avec Shouta était une bonne idée for the love of God. Pour rappel, le but de ce rencard, c'était de leur prouver à tous les deux qu'ils n'étaient pas compatibles, pas l'inverse ! … N'est-ce pas ?
Et ce, même s'il était en train de se produire précisément l'inverse.

« Alors ? » demanda toutefois Shouta, platement, lorsqu'ils se retrouvèrent installés au calme dans un petit café après la séance. Il le dévisageait d'un regard vaguement interrogateur tout en plongeant sa cuillère dans sa tranche de forêt-noire. Hizashi, lui, attendit quelques instants encore avant de répondre.
« Si, si, c'était une après-midi du tonnerre, évidemment, finit-il par avouer, sans pour autant toucher à son café frappé. Mais… »

Comment le lui dire ?
Mais il n'était pas sûr qu'épouser son meilleur ami, faute de mieux, parce qu'il était toujours célibataire à passé trente ans était objectivement une bonne idée ? Ou plutôt, mais il avait d'abord pensé que c'était une mauvaise idée, sauf que cette après-midi lui avait apporté la preuve que Shouta et lui étaient tout à fait à même de sortir ensemble, et du coup il ne savait plus du tout où il en était ?
Too much information, songea-t-il – et Shouta ne tarda pas à reprendre la parole, de toute manière.

« … Le mariage n'est qu'une convention sociale, lui rappela-t-il, l'air parfaitement blasé.
– Je sais ! Mais- Mais ça m'empêche pas de voir ça comme un acte d'amour, you see ?! »

Son meilleur ami ne lui répondit pas tout de suite. Le fixa une ou deux secondes avant de poursuivre.

« Si tu as changé d'avis, ce n'est pas un pro-
– Non ! Enfin, je veux dire, je ne suis pas en train de dire que je n'ai pas envie de t'épouser, c'est juste que je ne sais pas si j'ai effectivement envie de t'épouser, et puis je veux pas non plus que tu te sentes forcé à quoi que ce soit juste à cause d'une vieille promesse stupide qu'on a faite quand on était gosses ! Aargh ! »

Sans même se rendre compte qu'il s'était fait bruyant – il avait manqué d'activer son alter, à vrai dire, et ne devait son salut qu'à ses nombreuses années d'entraînement, bénie soit sa persévérance –, il laissa tomber ses coudes sur la table et prit sa tête entre ses mains.

« Et puis, si ça se trouve, tu as quelqu'un en vue », acheva-t-il.

Le silence qui accueillit cette idée dura de nombreux instants, cela dit, jusqu'à ce que l'autre homme laisse échapper un long, long soupir.

« … Hizashi. Tu es le seul idiot que ça ne gêne pas de passer son temps avec moi, pour rappel. Aucune autre de mes « relations » n'a duré plus de quelques semaines.
– Mais… même pas cette fille, là ? Celle qui te demande tout le temps en mariage ? »

C'était la question à ne pas poser, apparemment, car son ami haussa un sourcil profondément dubitatif et le regarda comme s'il était l'être le plus stupide sur lequel il lui ait jamais été donné de poser les yeux.

« Je ne ressens pas d'attirance envers les femmes. »

… Ah oui. True. Okay, il voulait bien accepter le titre d'« être le plus stupide sur lequel il ait jamais été donné à Shouta de poser les yeux ».

« Le mariage n'a aucune signification à mes yeux, reprit son meilleur ami, tout en terminant tranquillement sa part de gâteau. Je t'ai fait une promesse, alors si tu veux que je t'épouse, je le ferai. Et si tu ne le veux pas, je ne t'épouserai pas. Ce n'est pas plus compliqué que ça. »

Certes. Le choix restait compliqué pour Hizashi, quand même, parce que c'était à lui que revenait la décision de lier à jamais – ou non – sa vie et celle de son meilleur ami ; mais il doutait que Shouta puisse vraiment l'aider à choisir quand lui-même ne savait pas ce qu'il voulait vraiment, alors il soupira à son tour.

« Je préférerais qu'on ait quelques rendez-vous de plus d'abord. »

Quelques rendez-vous qui le convaincraient qu'il s'agissait bel et bien d'une mauvaise idée, de préférence.
Pour toute réponse, l'autre homme lui offrit un bref mouvement de tête, accompagné d'un hm d'approbation. Deal, donc. Hizashi aurait encore quelques… jours ou semaines de répit.
Rasséréné, il put enfin terminer son café – qui n'avait pas eu le temps de refroidir puisqu'il était déjà froid, ahah ! –, retrouver le sourire, puis se lever le premier pour régler l'addition lorsqu'ils s'en allèrent.

« Tu n'étais pas obligé de tout payer toi-même, lui fit remarquer Shouta en quittant le café.
– T'inquiète, mec ! Ça me fait plaisir !
– C'est comme ça que tu fais d'habitude ? En rendez-vous. »

Il y avait une pointe d'amusement dans sa voix et Hizashi ne sut s'il devait en être vexé ou juste très, très heureux de constater que toute cette histoire de mariage ne l'empêchait pas (plus) de communiquer normalement avec son meilleur ami.

« Of course ! s'exclama-t-il fièrement, un large sourire aux lèvres.
– … C'est donc bel et bien à cause de ta personnalité que tu te fais toujours larguer.
Hé ! C'est méchant, ça ! »

C'était « méchant », certes-
Mais si Shouta avait raison, alors il était bien le seul qui semble accepter et apprécier cette personnalité – et ce depuis tant et tant d'années, à vrai dire, qu'il était bien probable que lui seul soit capable de la supporter toute une vie.


Malheureusement, les rendez-vous avec Shouta qui suivirent le week-end d'après et le suivant se déroulèrent, à peu de choses près, exactement comme le premier.
C'est-à-dire, admirablement bien.

Ils allèrent au restaurant une fois, et ce fut comme lorsqu'ils dînaient ensemble le samedi soir, si ce n'est qu'il osa mêler ses doigts à ceux de l'autre homme sur la table pendant qu'ils attendaient leurs entrées ; et en fait, c'était très agréable, de discuter comme ça. Alors en se rendant au magasin de disques la fois d'après, ils se tinrent plus proches, sans forcément se prendre la main puisque Shouta n'était pas fan des démonstrations d'affection en public, mais c'était tout comme – et puis il y eut ce moment où Hizashi était penché sur un rayon de vinyles lorsqu'il sentit la main. De Shouta. Se poser. Dans le bas de son dos.
Immédiatement, il tressaillit et tourna un regard interloqué vers… son rencard du jour, du coup.

« Les deux gamines là-bas n'arrêtent pas de te regarder, lui souffla seulement ce dernier, l'air aussi peu concerné qu'à son habitude. On sort bien ensemble, aujourd'hui, non ?
– Heu… oui… »

C'était bien ça : faute de meilleur terme, pour l'instant, ils sortaient ensemble. En vue d'un éventuel mariage. Et ce, quand bien même ils n'avaient jamais, ni l'un ni l'autre, ressenti quelque sentiment amoureux que ce soit pour l'autre.

« Pour la énième fois, Hizashi, si tu n'en as pas envie, dis-le.
– C'est- C'est pas ça ! C'est juste que… J'ai encore de la peine à croire que c'est vraiment vrai, tu vois ? »

Pour toute réponse, Shouta hocha la tête, mais il ne retira pas sa main – et Hizashi ne lui demanda pas de le faire.
Alors le rendez-vous se poursuivit normalement, comme si de rien n'était, jusqu'à ce qu'ils aient passé l'après-midi à profiter de la présence l'un de l'autre et que, l'heure avançant, le blond ne se décide à ramener son meilleur ami chez lui.
Et c'est une fois debout sur son paillasson, prêt à lui souhaiter une bonne soirée et à s'en aller, qu'il lui vint à l'esprit une idée à laquelle, réflexion faite, il aurait dû songer dès le départ.

« … On ne s'est jamais embrassés », lâcha-t-il, bêtement, tant l'évidence qu'il avait jusqu'ici ignorée lui revenait en pleine poire avec la force d'un solo de guitare électrique sur une sono branchée à fond. Ils sortaient ensemble, donc, ou en tout cas ils essayaient, et ils ne s'étaient jamais embrassés.

Insensible à son tourment intérieur, toutefois, l'autre homme le dévisagea en silence un instant.

« Est-ce que tu aimerais le faire ?
– Heu- Hein ? Pardon ?
– Est-ce que ça t'aiderait à avoir l'impression que tout ceci est vraiment vrai, si on s'embrassait ?
– M-Mais… quand ça ? »

En réponse à son air abasourdi, Shouta le regarda comme s'il avait envie d'aplatir son propre front contre sa paume, fort – mais il n'en fit rien.

« Maintenant, abruti. »

Okay, what.
Maintenant. Il avait la possibilité d'embrasser Shouta… maintenant. C'était logique, c'était tout à fait prévisible, après tout – ils venaient de rentrer de leur troisième rendez-vous, ils sortaient plus ou moins ensemble, ça n'aurait rien d'étrange qu'il embrasse Shouta là, maintenant. Il le faisait avec ses autres partenaires, la plupart du temps. Mais tout de même-
Est-ce qu'il avait envie d'embrasser Shouta ? Shouta, avec ses boucles noires en bataille, les traits de son visage qu'il connaissait par cœur, ses yeux noirs qui le fixaient d'un regard intense ? Shouta, son meilleur ami, mais aussi- son petit ami, en ce moment, son-
Oh, screw that.

Sans même s'embarrasser d'un hochement de tête affirmatif, il fit un pas en direction de l'autre homme et sentit presqu'aussitôt ses bras passer autour de son cou. Un instant, encore, une pensée pour toutes les filles et les garçons qu'il avait embrassés dans des conditions similaires, puis leurs lèvres se rencontraient avec précaution – et il n'y eut ni étincelle, ni battement de cœur manqué, ni frisson de plaisir…
Du moins, jusqu'à ce qu'il sente les doigts de Shouta défaire son chignon et se glisser dans ses cheveux. Sitôt que ses ongles rencontrèrent son crâne, Hizashi frémit de la tête aux pieds et l'attira plus près de lui encore, un bras passé autour de sa taille et la langue taquinant d'ores et déjà ses lèvres dans l'espoir qu'il les entrouvre pour lui laisser la voie libre ; tant et si bien qu'il se sentit presque trahi lorsque l'une des mains de Shouta descendit jusqu'à son torse pour le repousser en douceur.

« Arrête de mettre autant d'énergie dans tout ce que tu fais », murmura-t-il toutefois tout contre ses lèvres, le souffle chaud, sans s'éloigner d'un pas et les yeux mi-clos.

Après quoi il attrapa ses lunettes à deux mains, les lui retira suffisamment pour les remonter sur le dessus de sa tête ; puis ses doigts froids retrouvèrent le chemin de son visage, une main contre sa mâchoire et l'autre presque dans sa nuque, et Shouta le ramena à lui pour l'entraîner dans un baiser bien plus lent, bien plus profond, bien plus intense.
C'était- C'était quelque chose d'agréable, quelque chose dont il pouvait définitivement s'accommoder. Et dont il s'accommoda de longues minutes encore, à vrai dire, le temps que la langue de Shouta se mêle à la sienne jusqu'à ce que leur souffle s'épuise et qu'ils soient forcés de se séparer.

« Alors ? demanda son meilleur ami slash petit ami slash homme qu'il venait d'embrasser avec passion et il avait adoré ça, l'air un peu amusé. Satisfait ? »

C'était un bien piètre mot pour l'excitation qui pétillait au creux de l'estomac d'Hizashi. En temps normal, c'était à ce moment-là qu'il attirerait à nouveau son ou sa partenaire du jour contre lui, à vrai dire, pour mélanger leurs souffles courts et espérer qu'il ou elle l'invite à entrer, à rester un moment de plus, la nuit entière peut-être – mais ce n'était pas quelque chose qu'il s'imaginait faire avec Shouta, du moins, pas sans que les hordes de mini-Hizashi et de mini-Shouta lui reviennent à l'esprit (oui, même s'il savait pertinemment que c'étaient des hordes hypothétiques et en aucun cas réalisables), alors il se contenta de répondre :

« … Yeah. Enfin, je veux dire, carrément, mais- Où est-ce que t'as appris à embrasser comme ça ?! Je croyais que t'avais eu qu'un ou deux copains de toute ta vie ! »

À ces mots, l'autre homme le gratifia du sourire sardonique qu'il adressait toujours à ses élèves après s'être bien joué d'eux.

« Sois sage, et peut-être que je t'apprendrai. »

Puis il pivota sur ses talons, accompagnant son geste d'un bref signe de la main, et s'en retourna dans son appartement en abandonnant Hizashi à son ébahissement.
Stop, rewind, repeat. Il venait d'embrasser Shouta, et il avait adoré ça – et l'espace d'un instant, il avait même voulu plus que ça.


« On le fait, du coup ? On se marie ? Ou non ? »

Il ne savait plus du tout où il en était. S'il l'avait seulement su un jour.
En face de lui, malheureusement, Shouta se contenta de lever les yeux de son bol de ramen le temps de lui jeter un regard blasé. C'était un peu étrange de parler de cette histoire de mariage alors qu'ils prenaient leur traditionnel dîner du samedi soir entre amis, mais la question le préoccupait trop pour qu'il la laisse reposer jusqu'au lendemain. Et puis, ils avaient d'ores et déjà convenablement transgressé les frontières entre romance et amitié à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, de toute façon.

« C'est une question rhétorique ? lui demanda Shouta en retour. Tu connais mon point de vue sur le sujet. »

Bien sûr qu'il le connaissait – mais ça ne l'empêchait pas de ne pas savoir que décider ! En quelques semaines, ils s'étaient donné plusieurs rendez-vous qui s'étaient tous très bien passés, ils s'étaient embrassés plusieurs fois aussi, et maintenant il semblait presque naturel à Hizashi de prendre la main de Shouta ou de passer un bras autour de ses épaules ou de sa taille sitôt qu'ils sortaient, mais… De là à dire qu'il était prêt à passer toute sa vie avec lui…

Avec Shouta, jusqu'à ce que la mort les sépare.
C'était drôle, ne put-il s'empêcher de songer en glissant leurs doigts entremêlés dans la poche de son long manteau ce soir-là, à la sortie du restaurant. Maintenant qu'il y réfléchissait, il n'avait jamais envisagé que quoi que ce soit puisse vraiment le séparer de Shouta, quand bien même leur emploi de super-héros les mettait constamment en danger de mort, justement ; et en même temps il s'apprêtait à raccompagner l'autre homme jusque chez lui, à déposer encore un baiser sur ses lèvres peut-être (ou peut-être pas, puisque la sortie de ce soir était censée se faire entre amis – mais s'ils sortaient ensemble, toutes leurs sorties ne devenaient-elles pas automatiquement des rendez-vous galants ?), puis à le laisser pour la nuit.

« Encore en train de te triturer les méninges ? entendit-il Shouta lui lancer, le ton à peine moqueur. Attention à ne pas-
– On ne vit pas ensemble, le coupa-t-il toutefois sans ménagement.
– … et donc ? »

Une pointe d'agacement se faisait sentir dans sa voix, cette fois-ci, mais Hizashi s'efforça de rester aussi sérieux et concentré que possible.

« Si on se marie, il faudra bien qu'on emménage ensemble », déclara-t-il. L'autre homme resta silencieux le temps de lui jeter un regard peu convaincu.
« Pas forcément. Il y a des couples qui vivent séparés.
– Oui, parce qu'ils sont séparés ! À quoi ça servirait de se marier, si c'est pas pour connaître les joies de la vie de couple ?! Pouvoir compter l'un sur l'autre presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre ?! That's the idea ! »

Okay, il s'était peut-être un peu légèrement emporté – mais c'était vrai, quoi ! Un des grands avantages du mariage, ce qu'il y avait de plus romantique, c'était justement la vie à deux ! Se réveiller tous les jours aux côtés d'une personne qu'il aimait et qui l'aimait en retour, cuisiner pour elle ou lui, le ou la prendre dans ses bras pour lui souhaiter une bonne journée, le ou la retrouver le soir avec mille et une choses à se raconter, avoir toujours quelqu'un à qui parler, à écouter, et avec qui… vivre, tout simplement !
C'était important pour lui.
Shouta, en revanche, donnait l'impression d'y prêter autant d'intérêt qu'aux résultats du dernier tournoi de curling régional. C'est-à-dire pas beaucoup.

« On a qu'à essayer, fut-il cependant le premier à proposer, lorsqu'Hizashi posa sur lui deux yeux verts écarquillés. Demain, je m'installe chez toi, et on regarde ce que ça donne. »

Le blond lui jeta un regard interrogateur.

« Tu- Tu es sûr ? » Ce n'était pas une mauvaise idée, tout compte fait, c'était juste que… « Et tes chats ? Faut bien que quelqu'un les nourrisse !
– Dans ce cas, c'est toi qui viens. »

Lui, aller chez Shouta. Pour y vivre. Plusieurs jours – toute la semaine, peut-être, même, ou carrément toute la vie.
Ça encore, c'était quelque chose qu'il n'avait jamais envisagé, mais la proposition tenait la route : après tout, s'ils n'étaient pas capables de vivre ensemble, cela signifierait qu'ils ne devaient définitivement pas se marier. Et s'ils l'étaient, eh bien… Hizashi aurait le temps d'y réfléchir plus tard, sans doute.
Mais ils ne le seraient pas. N'est-ce pas ? Il n'y avait aucun moyen qu'ils le soient, no way. Pas alors que tous leurs rencards jusqu'ici s'étaient passés à merveille et que Shouta embrassait comme un dieu et qu'il n'aurait décidément pas dit s'il lui avait proposé de passer la nuit chez lui autrement que pour y dormir. Right ?

C'est ce qu'il se dit, en tout cas, lorsqu'il débarqua chez Shouta avec quelques tenues de rechange et tout ce qui était nécessaire à sa survie le lendemain en fin de matinée.
Et puis il fut distrait par la présence de son meilleur ami lorsqu'il vint lui ouvrir encore à moitié endormi, les cheveux en bataille, mal rasé (comme souvent, remarque), simplement super fun dans son vieux pyjama sur lequel il était écrit miaou et qu'il avait depuis des années – alors Hizashi éclata de rire, passa un bras autour de ses épaules, et entreprit de le traîner jusqu'à la cuisine pour lui préparer du café. Il était venu ici suffisamment souvent pour savoir où se trouvaient les tasses, fort heureusement, et comment faire marcher la machine, et quel était le café que Shouta prenait toujours le dimanche matin ; l'autre homme avait même quelques capsules de son café préféré à lui en réserve, d'ailleurs, pour tous ces samedis où ils terminaient la soirée par un dernier verre chez Shouta et qu'Hizashi passait la nuit sur place.

« Wake up, Eraser ! lui lança-t-il avec entrain en déposant devant lui la tasse de liquide brûlant. C'est presque midi, je te fais des pancakes ? Ou une omelette ? »

Tout en parlant, il ramena ses longs cheveux en une queue de cheval rapide, histoire qu'ils ne le gênent pas pendant qu'il cuisinait, et il s'amusa du grognement vaguement affirmatif que son ami et collègue (eeet petit ami) lui offrit pour réponse. Des pancakes, dans ce cas. Les œufs, le beurre et le lait étaient dans le frigo ; le sucre, dans ce placard-là, juste au-dessus de l'évier, sur le tablard du milieu ; le saladier un peu plus loin, dans celui d'à-côté…

Cuisiner pour Shouta n'était pas bien difficile, en fait. Manger avec lui non plus. Passer du temps avec lui ? Non plus, même s'ils n'aimaient pas les mêmes émissions télévisées et qu'il n'arrivait à se concentrer qu'en musique tandis que son meilleur ami préférait travailler en silence – car Shouta lui avait déjà promis et juré que ses fredonnements ne le dérangeaient pas. Même les deux chats de l'appartement, Jack (dont il avait choisi le nom lui-même, en excellent ami qu'il était !) et Black (un chat noir, évidemment, parce que Shouta avait énormément d'imagination, c'était bien connu), étaient d'ores et déjà habitués à sa présence et n'hésitaient d'ailleurs pas à sauter sur ses genoux ou à se frotter entre ses jambes quand bon leur semblait.

En milieu de journée, il remit la main sur l'un de ses sweats préférés, qu'il avait oublié ici la dernière fois qu'il était venu, justement, et lorsque vint l'heure de se coucher il se rappela qu'il avait une brosse à dents de rechange dans la salle de bain de son meilleur ami, aussi – ce qui n'était pas si étonnant, compte tenu du fait que Shouta avait bien laissé des pyjamas dans son armoire, juste au cas où, mais…

« Tu viens ? » lui demanda soudain l'autre homme, d'ores et déjà prêt à se coucher, étouffant un bâillement au passage.

Hizashi termina d'appliquer sa crème de nuit sur son visage, puis lui jeta un coup d'œil dans le miroir de la salle de bain.

« Tu peux aller te coucher, Shouta, répondit-il. T'inquiète, je vais retrouver le chemin du canapé tout seul ! »

À ces mots, cependant, son meilleur ami haussa un sourcil.

« Je croyais qu'on sortait ensemble.
– Ahem… Oui ? » C'était vrai, mais ça faisait toujours bizarre, désolé, il n'y pouvait rien.
« Qu'on s'entraînait à vivre ensemble.
Yes… »

Encore un regard appuyé à travers le miroir, et puis-

« Hizashi, reprit Shouta avec un soupir, les yeux fermés pour un instant. Tu ne vas pas dormir toute la semaine sur le canapé. On a déjà dormi dans le même lit des dizaines de fois, de toute façon. »

Huh. Certes.
Non, non, maintenant que Shouta le lui faisait remarquer, c'était vrai : que ce soit au lycée lors de leurs petites soirées entre potes, en voyage scolaire ou même lors de ce séjour à l'onsen de la ville voisine qu'il s'était promis de ne plus jamais mentionner de sa vie même en pensée, ils avaient, effectivement, déjà dormi des dizaines de fois côte à côte. Mais ce jour-là… Ce jour-là, c'était différent, non ? S'ils sortaient ensemble…
Okay no, no way. Ils travaillaient le lendemain, de toute façon, donc c'était absolument hors de question.
… et quand, rasséréné, déterminé, il ouvrit la porte de la salle de bain d'un grand geste et pénétra d'un pas ferme dans la chambre de Shouta, il trouva son meilleur ami d'ores et déjà assoupi, de toute façon. (Pas qu'il ait espéré quoi que ce soit ! Mais… quand même.)

Au réveil, le lendemain, il fut bien obligé de se rendre compte d'une chose, cependant – que le visage de Shouta soit la première chose qu'il voie, eh bien, ça le ne dérangeait pas. Ça ne le surprenait même pas, à vrai dire. Ses traits relativement sereins, pour une fois, les sourcils à peine froncés sous l'impulsion d'un rêve peut-être un peu frustrant, les cernes sous ses yeux passablement atténués, il était-
Brusquement, son expression se fit agacée et il porta une main à son visage.

« Tes cheveux, Hizashi », maugréa-t-il, visiblement assez… mécontent d'avoir été réveillé par une poignée de mèches blondes qui lui entraient dans la bouche – et l'autre homme hésita entre éclater de rire ou carrément s'indigner.

Il opta pour la première option, finalement, lançant au passage à Shouta qu'il était l'heure de se réveiller de toute façon, puis il disparut dans la salle de bain, sans omettre toutefois de paramétrer une alarme sur son téléphone. Il saurait quand il devrait aller vérifier que son meilleur ami s'était bien levé, comme ça. Ensuite, il pourrait leur préparer un petit-déjeuner en vitesse, s'assurer que l'autre homme se nourrisse quelque chose, et puis…
Et puis la journée qui s'ensuivit se passa à merveille. Hizashi avait bien dormi, même, il était de bonne humeur, plein d'énergie ; après quoi il en fut de même le mardi, et le mercredi, et le jeudi…

En d'autres termes, leur vie à deux avait été embarrassante trois minutes, en tout et pour tout, et quelques jours après avoir emménagé chez son meilleur ami (slash petit ami slash… concubin ?) Hizashi avait d'ores et déjà l'impression que Shouta et lui avaient passé toute leur existence ensemble. Ce qu'ils avaient peut-être bel et bien fait, en fait, en grande partie du moins.

Il en fit part à Shouta le vendredi soir, alors qu'il venait de rentrer du studio après un épisode particulièrement endiablé de Put Your Hands Up! Radio. Tout juste douché, il se trouvait en tailleur sur le canapé, les yeux rivés sur le journal télévisé et les cheveux vaguement retenus en un demi-chignon rapide ; son compagnon, lui, n'avait eu aucun scrupule à s'appuyer contre son épaule (ce qui ne le dérangeait pas, en vérité – il lui tenait chaud, comme ça) et pianotait sans grande conviction sur la tablette qu'il avait empruntée à Hizashi sans sa permission.

« Donc cette histoire de mariage tient toujours ? demanda-t-il pour toute réponse, sans quitter des yeux l'écran tactile. Si c'est le cas, il faudra planifier la cérémonie. »

Et ça aurait été une réponse parfaitement sensée, à vrai dire, une énième démonstration de la logique implacable dont son meilleur ami était capable, s'il n'y avait eu- Sa tête sur son épaule. Son visage si proche du sien, sitôt qu'Hizashi se tournait pour lui jeter un regard interrogateur. Et surtout, surtout, sa main, soudainement posée sur son genou.
Hizashi aurait adoré être capable de lui offrir une réaction digne de ce nom, vraiment, un oui ou un non ou autre chose, une remarque pertinente – mais l'instant où Shouta releva sur lui ses deux yeux noirs et où leurs regards se croisèrent eut raison des connexions entre ses neurones, fit tout bonnement court-circuiter son cerveau, et à la seconde d'après ses lèvres rencontraient celles de l'autre homme sans qu'il n'ait pu ne serait-ce qu'imaginer les en empêcher.

Ils étaient habitués à s'embrasser, depuis le temps – assez pour que leurs bouches réagissent presque par elles-mêmes, que les dents de l'un trouvent la lèvre de l'autre, que celles de Shouta s'entrouvrent pour inviter sa langue-
Mais il y avait dans ce baiser-là quelque chose de différent des autres. Quelque chose de bouillant, quelque chose d'électrique – quelque chose qui se concrétisa dans l'esprit d'Hizashi lorsque, les yeux fermés, il sentit la main de l'autre homme remonter le long de sa cuisse. Il prit le temps d'apprécier leur baiser, pas décidé à mettre un terme à leur échange, pas alors que c'était lui qui l'avait initié et que Shouta savait exactement quoi faire pour lui arracher soupir après soupir ; mais lorsqu'enfin ils se séparèrent ses yeux verts plongèrent dans ceux de son meilleur ami et y découvrirent une intensité, un désir qu'ils n'y avaient jamais connu jusqu'alors.
Gloups.
« Meilleur ami » n'était probablement plus le plus approprié des termes en ce moment-là, en vérité.

« Shouta… murmura-t-il, le souffle encore erratique mais bien incapable de détacher ses yeux de l'autre homme. Wait a minute. On va vraiment… faire ça ? »

Sans répondre, d'abord, son compagnon se hissa sur ses genoux jusqu'à presser une nouvelle fois ses lèvres contre les siennes, en un baiser rapide mais humide et lourd de sens – puis il replongea son regard droit dans le sien.

« Notre amitié a survécu à pire, dit-il. Je crois.
– Tu crois ? »

Hizashi grimaça. Il avait un peu de peine à imaginer ce qui pourrait être pire que de… de coucher ensemble – même si le terme n'était pas celui qu'il préférait, il n'en avait pas de meilleur –, car c'était bien ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Ou en tout cas, ce qu'il avait envie de faire, et ce qu'il savait que Shouta avait envie de faire aussi, et ce que Shouta savait sans doute aussi qu'il avait envie de faire aussi. Ou… something like that.
L'homme en face de lui, lui, hocha simplement la tête.

« Comme la fois où on est allés à l'onsen et-
Stooop ! s'exclama aussitôt le blond, les yeux soudain écarquillés et toute tension pratiquement oubliée, d'un seul coup. On avait dit qu'on parlerait plus de la fois à l'onsen ! »

Blessé, ou en tout cas désagréablement pris par surprise, il recula d'un centimètre et eut le réflexe d'attraper l'un des coussins du canapé qui se trouvaient juste à côté de lui. L'instant d'après, il le lançait sur Shouta, bien sûr, et ce dernier l'attrapait avant de poser la tablette tactile sur la table basse à côté du canapé, l'air aussi fier et moqueur que lorsque l'une de ses plaisanteries sadiques avait fonctionné.
C'était le genre de sourire qu'à la fois il adorait voir au visage de cet homme et mourait d'envie de lui faire perdre.
Alors, armé d'une moue vexée, il se jeta sur lui sans réfléchir – une stratégie assez stupide, tout bien réfléchi, car Shouta n'eut aucune peine à se protéger de quelque attaque que ce soit avec le coussin qu'il avait attrapé plus tôt, et lorsque leurs yeux se croisèrent à nouveau Hizashi se trouvait presque allongé au-dessus de lui. Lui, avec son sourire amusé, ses lèvres encore humides de leurs précédents baisers, les joues un peu rouges et le regard sombre-

« Tu parles trop », lui souffla-t-il en se débarrassant du coussin tandis que le blond le fixait, complètement abasourdi. Puis l'une de ses mains trouva le chemin de sa tempe et il replaça quelques mèches longues derrière son oreille, un geste étonnamment tendre qui ne fit qu'accentuer la surprise d'Hizashi. « Si aucun de nous ne se force à faire quelque chose qu'il n'a pas envie de faire, alors il n'y pas de problème. »

Lentement, ses doigts qui étaient contre sa tempe glissèrent jusque dans ses cheveux, contre son crâne ; alors seulement il appliqua une légère pression, comme pour l'attirer contre lui mais pas suffisamment fort pour qu'Hizashi ne puisse pas se redresser s'il le souhaitait, et…
Ils s'embrassèrent à nouveau. Plus lentement encore, cette fois-ci, mais plus longuement aussi – lèvres contre lèvres et langue contre langue, la main de Shouta contre la mâchoire d'Hizashi pour le guider doucement là où il en avait envie, jusqu'à ce que la tête lui tourne et que la proximité du corps de l'autre homme le fasse brûler.
D'accord, songea-t-il lorsqu'il sentit les doigts de son « meilleur ami » descendre le long de son torse, s'emparer de son t-shirt, se glisser sous le tissu fin. Okay. Ses lèvres avaient un goût dont il n'avait déjà plus envie de se passer, ses mains froides contre sa peau étaient divines, il ne voulait plus qu'une chose : le presser contre lui et le toucher et lui arracher le moindre soupir, le moindre gémissement, peut-être même un cri ou deux ou cent. Oui, ça en faisait trois – whatever.

Ça n'avait pas d'importance, de toute façon, tant que cela ne l'empêchait pas de laisser Shouta le conduire jusqu'à sa chambre, et de sentir enfin ses ongles s'enfoncer dans ses épaules nues tandis qu'il s'appliquait à lui faire voir des étoiles.


P.S. : Je viens de me rendre compte que le site n'accepte pas les doubles points d'interrogation ou d'exclamation... de quel droit empêches-tu Mic d'exprimer sa personnalité intérieure FFnet

Bref. Merci d'avoir lu jusqu'ici, à tout bientôt ! :P