Octobre 1933, Tête de Sanglier
Assise devant la fenêtre crasseuse, la jeune enfant observait les rares personnes circulants dans la sinistre et sinueuse ruelle. Le temps était à l'orage ce jour là, une pluie battante venait s'écraser sur les vieux carreaux, brouillant ainsi la vue de la fillette. Le feu dans l'âtre de la cheminée éclairait d'un douce lueur le petit salon miteux et sombre, parfois certains clients de l'auberge allaient et venaient dans la pièce exiguë. La plus part d'entre eux étaient au mieux un peu louches et au pire menaçants.
L'escalier grinça pour la énième fois de la journée, la fillette pouvait reconnaitre ce pas entre mille, en se retournant elle vit son père la regarder d'un air sévère. Son père était un homme de grande taille, une longue barbe et de longs cheveux grisonnants, mais surtout un regard d'un bleu intense, une caractéristique familial.
- Callirrhoé vient un peu par ici, jeune écervelée. Grogna Abelforth.
La fillette se leva tout en se tordant les doigts, puis s'approcha doucement. Elle ne tenait jamais compte du ton qu'employait son père, il avait d'aussi, loin qu'elle se souvienne, toujours arboré cet air bourru.
- J'ai une surprise pour toi. Continua-t-il sur le même ton.
Abelforth n'avait pas pour habitude d'offrir quoique ce soit à sa fille, cependant il s'occupait d'elle mieux que n'importe qui, et la couvrait d'affection d'une manière très particulière. Souvent, le soir en la bordant, il lui lisait des mythes aussi bien sorciers que moldus, après lui avoir préparé un chocolat chaud. Callirrhoé était une fillette plutôt réservée, mais curieuse de tout.
Abelforth, plongea une main dans sa poche gauche et en sortie un petite boule de poile mauve. Le regard de la fillette s'éclaira.
- Un Boursouflet ! pépia l'enfant.
La bouche d'Abelforth se tordit un peu, signe qu'il souriait. Callirrhoé n'avait jamais exprimé de vive voix son souhait d'avoir un jour une de ses petites boules de poils. Son père comme souvent avait deviné le fond de sa pensée.
La fillette saisit le Boursouflet avec une précaution toute particulière, comme si le petit animal était l'objet le plus précieux au monde. Abelforth se racla la gorge.
- Tu devrais lui donner un nom. Proposa-t-il.
- Minou ! s'écrit-elle avec cette spontanéité toute particulière aux enfants.
Abelforth posa doucement sa main sur la tête de l'enfant, et lui ébouriffa les cheveux. Cheveux que la fillette tenait de sa mère, des cheveux du blond le plus pure qui soit, une crinière de Vélane.
Voilà, presque sept ans qu'Abelforth avait trouvé la fillette. Un soir de février, ce dernier avait entendu les vagissements caractéristiques d'un nouveau née, l'enfant reposait dans un couffin sur le seuil de l'auberge. Une lettre accompagnait le nourrisson. Et cette lettre l'informait de l'existence de son enfant. Fruit d'une nuit de passion. Abelforth, comme beaucoup d'autres hommes avant lui, avait cédé à l'attractivité d'une Vélane. Une créature magnifique, qui avait suite à cette union charnelle, enfantée d'un bambin magnifique. Il avait été stupéfait d'apprendre qu'il avait une fille, et bon sang ne saurait mentir, elle avait les yeux bleus des Dumbledore. Abelforth n'avait eu aucun doute quand à sa paternité. Il l'avait donc élevée. Et plus elle grandissait, plus elle devenait magnifique.
Le frère d'Abelforth, Albus Dumbledore, participait également à l'éducation de la petite fille, et ceux malgré leur mauvaise entente. Albus Dumbledore avait pour Callirrhoé, une affection toute particulière, qui c'était exacerbée à la suite d'un incident.
L'incident c'était produit alors que Callirrhoé se promenait sur le rive du Lac Noir sous un soleil estival. Albus lui avait fait une visite complète de l'école Poudlard, profitant des vacances scolaires pour passer totalement inaperçus. La fillette l'avait écouté attentivement tout l'après midi, elle était fascinée par les mythes et les légendes qui entouraient Poudlard. Notamment pour le calamar géant du Lac Noir. Elle s'était un peu trop approchée du bord, et était tombée à l'eau la tête la première. Albus qui était non loin de là avait pu lui éviter la noyade, malheureusement la fillette avait attrapé un virus magique présent de le Lac. Cet incident lui avait valut un mois à Saint-Mangouste, ainsi que l'assurance que ce virus resterait ancré dans son corps à vie. Par la grâce de Merlin, Callirrhoé n'avait pas encore fait de rechute, mais le risque planait encore et toujours.
Abelforth venait de gâter sa fille, cependant il y avait un objectif sous cet élan de générosité. La Boursouflet était certes un cadeau, mais également une mise à l'épreuve. La fillette allait devoir s'occuper d'un animal, elle deviendrait surement plus autonome, et devrait faire passer les besoins de la créature avant les siens. Il savait que Callirrhoé était assez mûre pour s'en occuper, il avait toute confiance en elle.
L'enfance de Callirrhoé était bercée de douceur et de gaité, bien que la Tête de Sanglier ne soit pas le lieu idéal pour éduquer une enfant. Mais une ombre planait sur l'enfant, l'apogée d'un mage noir, connu de tous ,et en particulier des Dumbledore. Gellert Grindelwald. Une homme qui avait déjà marqué la famille Dumbledore du sceau de la mort.
Voici le prologue d'une fiction que je travaille depuis une moment contrairement aux deux autres que je publie sur mon profil.
J'espère que ça vous plaira !
