Harry était assis sur une balançoire, restant immobile, impassible. Il se balançait par moment sous l'effet d'un coup de vent, faisant grincer les anneaux rouillés. Le jeune brun ouvrit les yeux, premier signe de vie depuis une quinzaine de minutes. Le sorcier de seize ans à peine fixa un coin sombre caché par des arbustes. C'est à cet endroit que Sirius lui était apparut pour la première fois. Il avait d'abord prit son parrain pour un chien, forme qu'il avait en tant qu'animagus, puis Sibylle Trelawney son Professeur de divination, lui avait annoncé que ce chien n'était rien d'autre qu'un sinistros, le présage de mort.
Le jeune garçon se décida à rentrer chez lui. Le soleil commençait à s'effacer et sa tante lui avait ordonné de rentrer avant la tombée de la nuit. Harry marcha machinalement vers la maison de son oncle et sa tante mais il fit un détour. Il voulait arriver en retard, il voulait que sa tante lui reproche d'avoir traîné, juste pour savoir qu'il existait encore. Mais il n'y parvint pas, malgré son détour il arriva avant que ce foutu soleil ne se soit couché. Il monta donc dans sa chambre en silence, sans manger quoi que ce soit, sans accorder le moindre regard à sa "famille".
Son oncle, sa tante et son cousin, Harry ne les considérait pas comme sa famille. Il les haïssait tant. S'ils ne lui avaient pas menti peut-être qu'il ne serait pas celui qu'il est aujourd'hui, et si Dumbledore lui avait tout de suite dit la vérité, et si… Tant de chose mais il n'y en a qu'une qui compte: la perte de Sirius, si Harry avait su profiter des quelques moments de bonheur qu'il pouvait partager avec son parrain. Trop tard! Et il se haïssait tant pour cela. Il se coucha dans son lit entièrement habillé. Il savait ce qui se passerait le lendemain, il se lèverait et descendrait manger une tartine, se laverait, porterait les même vêtements, et se dirigerait au même endroit: le parc. Il y passerait la journée et rien ne l'empêcherait d'y rester, qu'il pleuve, qu'il neige. C'était ainsi depuis un mois. Depuis le début des vacances qui avaient suivie l'année scolaire la plus dure pour Harry jusqu'à maintenant. Car Sirius, son parrain, son père, sa seule vraie famille, était mort.
Le jeune brun se leva, descendit dans la cuisine avala une tartine et se dirigea vers la salle de bain, prit sa douche et s'observa dans le miroir: une jeune homme de seize ans, prêt à entrer dans sa sixième année à Poudlard, l'école de sorcellerie. Des cheveux noirs indomptables, des yeux vert émeraudes et cette cicatrice en forme d'éclair, unique trace de l'Avada Kedavra lancé par Voldemort quinze ans auparavant, un sort qui avait tué ses parents et détruits leur maison. Harry se rhabilla et sortit du pas traînant, qu'il réservait autrefois au Professeur Rogue lors des cours de potion.
Le jeune sorcier rejoignit le parc et s'assit sur la balançoire, replongeant dans son état de demi somnolence. Il mit quelques secondes à voir l'enveloppe posée sur le sol. Il la prit dans ses mains et lut: Harry POTTER. Il ouvrit l'enveloppe espérant très fort que c'était un piège lancé par les Mangemorts. À la place de cela il trouva une photo, c'était ses parents, sa mère tenait dans ses bras deux enfants et son père un troisième, tous trois identiques! Il remarque aussi une jeune fille debout cachée derrière sa mère, elle devait avoir un an et demi maximum. Harry sentit la tête lui tourner, il regarda au dos de la photo, un mot était écrit:
Salut Harry, je me présente: Ode Dupin. Cette photo est la seule où tu pourras voir toutes ces personnes réunies, la première et la dernière qui fut prise la veille de l'attaque de Tom sur tes parents. Mais, laisse moi éclaircir le trouble de ton esprit. Tes parents: James et Lily POTTER ont eu, il y a seize ans, trois fils, des triplets. Lors de l'attaque de Voldemort l'un d'entre eux est mort: Mickaël. Le deuxième je t'en parlerais plus tard. Et le troisième toi, qui a survécu à Voldemort et a été trouvé sain et sauf par Hagrid, il t'a confié aux Dursley sous l'ordre de Dumbledore. Tu étais pourtant le plus faible des trois, ta naissance à été difficile, tu as passé plusieurs mois à l'hôpital, les médecin te donner un sursis de deux mois, et pourtant… Tu as survécu à cela, et à Voldemort, et tu es devenu un excellent sorcier. Le deuxième des triplets s'appelait William, il a été recueilli par Remus Lupin, que tu connais, tout comme moi. Je suis la jeune fille qui se tient derrière ta mère. J'ai passé huit ans chez Remus, avec ton frère et le jour de mes neuf ans je me suis enfuie avec lui. Je me suis installé loin de l'Angleterre avec ton frère. Je ne t'ai pas écris pour te raconter cela, mais pour te dire que tu as toujours une famille. Quand j'ai appris la disparition de Sirius je t'ai observer et ai vu ton désespoir. Je me suis dis que: peut-être que tu te laisserais mourir, oubliant que tu es l'espoir de tous les sorciers. J'ai donc pris une décision: te ramener auprès de ceux qui t'aiment, car tu as une famille Harry. William est ton portrait craché, sauf les lunettes, il porte des lentilles et s'habille différemment de toi. Mickaël aussi, te ressemble, car il vit. Oui, j'ai trouvé un moyen de sauver les morts. Mais tu auras le temps d'en savoir plus. Le temps quand on est morts n'a aucune prise sur nous, j'ai été sauver ton frère il y a trois ans. Mickaël à donc quatre ans. Mais cet incident a provoqué une modification physique inexplicable. Certaines mèches de ses cheveux se sont teintes de blond!!! Pour te prouver la véracité de mes propos ci-joint une photo de tes frères et moi il n'y a pas très longtemps.
Harry regarda dans l'enveloppe et sortit une deuxième photo. Il détailla mentalement la jeune fille, elle avait de longs cheveux noirs et des yeux marron, elle était habillée de cuir noir et portait une cape, noire elle aussi, les agrafes avaient la forme d'un serpent enroulé sur lui-même. Cette jeune fille avait un visage plutôt joli si on omettait la lueur étrange qui brillait dans ses yeux. On ne déchiffrait aucun sentiments, le vide total. Harry regarda sur la droite de la jeune fille, il vit son portrait craché, comme elle l'avait dis, le même visage, les mêmes cheveux, les yeux… Non, les yeux étaient ternes, vidé de tous sentiments exactement comme Ode. William, si tout cela n'était pas une farce, portait une chemise noire et un pantalon de la même couleur, il avait des bottes de cuirs qui lui montaient à mi mollets. Un Gothique… Tout chez son "frère" lui faisait penser à ce style vestimentaire, son allure, son regard, sa tenue. Puis il regarda au centre de la photo. Appuyé sur les épaules de William et Ode, Mickaël semblait sur le point de tomber. Son visage était identique à celui de son frère, ses cheveux noirs étaient parsemés de mèches blondes, il était habillé lui aussi en noir. Mais son regard brillait, un vert éclatant de joie. Le sourire qui étirait ses lèvres donnait de la chaleur à cette photo. Le jeune garçon semblait porter en lui suffisamment de bonne humeur pour remplacer celle, absente, de son frère et Ode.
Harry releva sa tête, le regard dans le vide. Il réfléchissait, son esprit était confus, deux frères… Deux frères qui lui apparaissaient de nul part. Il décida de repartir chez son oncle et sa tante chercher quelques affaires puis il se rendrait au square Grimmaurd pour voir le Professeur Lupin.
Le magicobus roulait à une vitesse dangereuse, comme toujours, Harry était assis dans un coin il avait enfilé une robe et une cape. Le capuchon rabattu sur son visage le faisait passer pour un sorcier dangereux. Ainsi personne ne le gênait.
- Square Grimmaurd! Annonça Stan Rocade.
Harry descendit, la nuit était tombée et aucun moldu ne vit le jeune homme qui restait immobile devant les numéros 10 et 12. Peu à peu une maison apparue et Harry sonna à la porte. Un sorcier qu'il ne connaissait pas vint lui ouvrir. Ce dernier le fixa baguette tendue jusqu'à ce que Harry ôte sa capuche.
- Entrez! Dit le sorcier, une fois la porte fermée, Dumbledore sortit de la cuisine pour rejoindre le nouveau venu dans l'entrée.
- Harry? Que s'est il passé? Demanda le vieux sorcier.
- Rien de grave. Je cherche le Professeur Lupin. Dit Harry d'une voix monotone.
- Mais, je t'avais interdit de…
- Je m'en fiche, il marqua une pause de quelques secondes et fixa son directeur dans les yeux, je veux voir le Professeur Lupin. Dit-il d'une voix calme à donner des frissons.
- Je ne t'obéirais pas. Conclue Dumbledore. Tu m'expliqueras ce qui s'est passé. Vas dans la chambre où tu as dormis la dernière fois, je passerais après notre réunion.
Harry mit fin à la discussion en sortant du 11 square Grimmaurd, il claqua la porte et sortit en courant. Le jeune homme prit la première route sur sa droite, remonta la rue principale. Il aperçut un escalier qui menait à une cave. Les marches partait de la rue et descendait sur un mètre, puis il y avait une porte fermée à clé. Paniqué à l'idée que Dumbledore le retrouve Harry n'arrivait pas à réfléchir. Il entendit des bruits de pas. Puis en apercevant les silhouette au bout de la rue il s'accroupit et c'est à ce moment qu'il trouva son tickets de sortit. Quand il se mettait face à la porte, il avait sur sa droite un renfoncement dans le mur, il ne l'avait pas vu car une grande plante le cachait. Il passa sur le côté et s'assit, le menton posé sur ses genoux. Il tendit l'oreille et attendit, quelques secondes à peine s'écoulèrent avant qu'une demi-douzaine de personnes ne passe en courant au-dessus de lui.
- Professeur !! Hurla une voix que Harry reconnu comme celle de Mrs Weasley. Severus vient de rentrer, il est gravement blessé, il faut que vous veniez.
Au son des voix Harry conclue, que les deux sorciers se situaient à seulement trois mètres de lui. Le moindre bruit pourrait le trahir, son genou commençait à le lancer et il lui serait difficile de rester dans cette position pendant plusieurs heures. Puis le directeur prit la parole.
- Alastor, prenez la direction des recherche : retrouvez Harry à tout prix. La mort de son parrain l'a rendu instable psychologiquement je pense. Nous avons besoin de lui pour vaincre Tom, il faut absolument savoir ce qui le pousse à chercher Remus.
- Albus. Dit Maugrey. Ne serait-il pas plus prudent de prévenir Lupin pour qu'il nous prévienne dès que le jeune Potter le contactera.
- C'est inutile, il ne sait pas où habite Remus. Et puis je ne veux pas prendre le risque que Harry découvre certaines choses. Allons-y Molly.
Sur ce le directeur ainsi que la mère des Weasley s'éloignèrent. Maugrey donna quelques instructions, puis ils se séparèrent. Harry attendit, la nuit avait retrouvé un semblant de silence. Par moment des éclats de voix se faisaient entendre. Le jeune sorcier fourra sa main gauche dans sa poche et en ressortit la photo reçue un peu plus tôt. Harry allongea sa jambe douloureuse et regarda pour la deuxième fois le visage joyeux de Mickaël. Lui qui avait cru tout perdre avec la mort de son parrain, lui qui devait avant tout penser à tuer Voldemort pour sauver les sorcier, lui venait de découvrir qu'il avait deux frères. Harry prit le temps de décider quoi faire: premièrement il devait prendre contact avec Ron et Hermione. Si ses deux meilleurs amis acceptaient de l'aider il lui serait facile de trouver le Professeur Lupin. Le jeune brun décida de rester jusqu'à la nuit et après s'être installé de façon à ne pas être vu, il couvrit sa tête du capuchon et ferma les yeux.
Harry se réveilla lentement et remarque tout de suite la pleine lune, le Professeur Lupin devait déjà être sous sa forme de loup-garou. Le jeune sorcier sortit de sa cachette et rejoignit la rue sur la pointe des pieds, l'oreille tendue. Après avoir vérifié que personne n'était dans la rue il avança à pas de loup en direction de l'ancienne maison des Blacks. Soudain il fut plaqué au sol. Il voulut crier à l'aide mais une main se plaqua sur ses lèvres. Harry sentit ses côtes craquer sous le poids de son agresseur.
- Ecoute moi Potter. Je ne te ferais aucun mal mais toi tu jure de m'écouter jusqu'au bout. Harry acquiesça, il avait l'impression de connaître cette voix, mais il n'arrivait pas à se souvenir où il l'avait entendu. Le jeune brun acquiesça, la personne se déplaça légèrement ce qui soulagea Harry, puis un voile noir s'abattit devant son regard. Il ne distinguait plus rien, la peur s'empara de lui.
- Que... la main couvrit ses lèvres une nouvelle fois.
- Je t'ai demandais de te taire. Le bandeau c'est pour que tu ne puisses pas t'enfuir tant que je ne t'aurais pas tout dis.
Harry se laissa conduire par l'homme, cette voix le rassurait sans qu'il sache pourquoi. Après plus d'une heure de marche Harry s'effondra.
- Potter? Qu'est-ce que tu as? Le kidnappeur réfléchit quelques instant avant d'ôter le bâillon. Potter?
- Soif... murmura le sorcier dans un souffle. Je n'ai rien bu depuis plusieurs jours... réussit-il à dire d'une voix presque inaudible.
- On y est bientôt, lève toi. Dit l'homme d'un ton sévère.
Harry entendait cette voix comme si elle lui venait d'un rêve. Est-ce cela la mort? Pensa-t-il un court instant avant qu'il ne distingue plus rien. Il plongea alors dans un cauchemar: celui de sa vie, chaque désastre lui apparaissait avec plus de détails que jamais. Harry vit la mort de ses parents, il entendit leur agonie ou plutôt leurs cris de peur, de rage... des pleurs... puis plus rien. Tout était si confus, le visage de Sirius, son sourire avant de tomber à travers le voile de l'arcade.
