Mot de l'auteur : Et pouf ! mon nouveau bébé fait ses premiers pas ! J'espère que ce chapitre introductif vous mettra la HYPE autant qu'à moi!
Tout ce bordel a commencé chez Henrietta, un soir après les cours. C'est toujours là qu'ils se retrouvent, à choisir entre le cimetière, la forêt ou le Benny's quand ils ont envie de passer plusieurs heures à boire du café. Ils se rassemblent chez elle uniquement parce que sa piaule est grande et plutôt classe, et aussi parce que ses parents lui foutent la paix. Il faut dire qu'elle les domine, ils se soumettent sans broncher et son petit frère stupide a peur d'elle, dit que sa grande sœur est méchante (et grosse). Henrietta est la seule fille du groupe, c'est vrai qu'elle a des rondeurs, elle n'a pas le physique stéréotypé des nanas dans les magazines de mode, loin de là. Cheveux noirs, robes noires, maquillage noir, tout est noir, normal, ce n'est pas une putain de conformiste. Elle ne mâche pas ses mots, elle dit toujours ce qu'elle pense, et c'est rarement quelque chose de « sympa ». C'est peut-être aussi la plus mâture des 4, ce qui est logique selon elle, d'être plus mûre que des mecs. Même le plus âgé et leader de leur bande, Michael, ne lui arrive pas à la cheville sur certains points. C'est parce qu'il est trop dans son monde, un monde sombre et lyrique. Il passionne, ça c'est sûr, mais la communication n'est pas son fort, écrire des poésies et paroles de chansons morbides, pour lui c'est simple, mais des petites choses de la vie lui paraissent incroyablement ardues. Se lever tous les matins et aller en cours pour se farcir des idiots toute la journée par exemple. Il fait des efforts, mais pas trop non plus. Ce mec est bizarre dans tous les cas, genre, personne ne connait son nom de famille. Seuls quelques profs doivent bien le savoir avec leur liste, c'est tout. Et sa situation familiale, n'en parlons pas, on sait juste que ses parents ont divorcés quand il était petit. Même si, petit en âge, il était déjà grand en taille. Il vit maintenant avec son père et sa belle-mère, qu'il hait par-dessus tout. Ils ont déjà essayé mainte fois de le rendre « normal », de le changer, qu'il ne soit plus « comme ça ». Ça a commencé par l'inscription à un groupe de parole de gestion de la colère quand il avait 11 ans et ils ont été jusqu'à l'emmener dans une sorte de camp qui ne fait absolument aucun sens. A force, ils ont compris que Michael restera Michael. Le conventionnel, c'est pas pour lui. Et ça, ça ne changera jamais. Bien sûr, il a évolué depuis ses 11 ans, comme tout le monde. Mais il reste fidèle à lui-même. Il s'installe à même le sol, sur le tapis baroque noir et mauve de la chambre d'Henrietta et s'allume une clope. Celle-ci est sur son lit, le plus jeune à ses côtés. Lui, c'est le plus petit, c'est le petit frère. Il se prénomme Georgie mais c'est le pseudonyme de Firkle qui le défini le mieux. C'est le plus jeune mais ça ne l'empêche pas d'avoir le même train de vie qu'eux. En fait, c'est peut-être même le plus ténébreux, le plus trash. C'est par exemple le premier du groupe qui a perdu sa virginité. Henrietta a halluciné, les deux autres n'en avaient que faire. Michael clame haut et fort que l'amour ce n'est pas pour lui, phrase qu'il répète sans arrêt, comme traumatisé par la séparation de ses parents. La jeune femme a beau lui expliquer que l'histoire de ses géniteurs ne détermine pas la sienne, il reste buté. Leur chef est têtu, c'est comme ça. Elle reste néanmoins sa plus fidèle confidente, c'est sûrement son rôle de seule fille de la bande qui lui vaut ça. Mais c'est lourd d'avoir 3 mecs qui racontent leurs histoires persos en toute intimité. Car bien sûr, ils ne se dévoilent jamais totalement quand ils sont tous réunis. Les hommes sont compliqués, cons aussi. C'est bien pour ça que Henrietta ne joue pas dans cette team. Elle préfère les filles. Le truc c'est que cette ville paumée qu'est South Park ne comporte pas d'autres filles gothiques. Elle doit se contenter de petites conformistes, assez mignonnes, parfois originales mais sans être transcendantes. Un jour peut-être elle se trouvera une nana qui vaut le détour, ou pas. Peu importe. Pour le moment elle n'a pas besoin de plus que de quelques aventures enflammées, sans prise de tête, sans lendemain, faut pas croire, les femmes ne sont pas forcément niaises et n'attendent pas obligatoirement de vivre le grand amour avant de s'envoyer en l'air et elles peuvent le faire sans rien n'espérer par la suite. C'est peut-être la moins romantique des 4 finalement. Michael cache bien son jeu mais en vrai, il rêve de rencontrer quelqu'un qui lui fera croire en ces histoires de sentiments et le reste qui va avec. Firkle, lui, est carrément en couple avec un garçon de sa classe, mais il n'en parle pas beaucoup. La honte de sortir avec un conformiste peut-être ? Ça aurait pu être pire, ça aurait pu être avec un vampire par exemple. Les vampires sont les ennemis par excellence des gothiques, eux et les emo aussi. Mais les emo, il n'y en a pas à South Park et encore heureux ! Gérer ces débiles avec leurs faux crocs et leur jus de tomate est déjà assez galère comme ça. Et enfin, il reste Pete, un mec de taille moyenne, reconnaissable d'entre tous avec sa mèche rouge qu'il s'amuse à agiter dans tous les sens. Il ne parle jamais de ses relations amoureuses, son monde s'arrête à celui de son groupe et ne se préoccupe pas vraiment du reste de la population de la Terre. Hors de question de fréquenter les conformistes.
Le plus drôle, c'est qu'Henrietta est la seule fille avec qui ils traînent, mais ils n'ont jamais manifesté le moindre intérêt. Elle a rapidement affirmé être de l'autre bord une fois un certain âge atteint, mais même avant cela, elle s'est toujours sentie comme leur égal. Elle est un pote, pas une nana potentiellement baisable et ça lui va très bien comme cela. N'empêche, il serait temps que Pete et Michael débutent leur vie sentimentale, ou sexuelle tout du moins. Elle en a un peu marre d'essuyer leurs déceptions et frustrations. C'est pourquoi elle a accepté de sortir ce weekend, de les emmener avec elle à une soirée chez une des filles les plus populaires de ce bled : Wendy Testaburger.
Pete: Tu te fous de notre gueule ?
Se plaint Pete en remettant sa mèche en place. Il écrase rageusement sa cigarette dans le cendrier et fronce les sourcils.
Michael: Je vois vraiment pas ce qu'on irait foutre là-bas.
Enchéri le leader d'une voix d'outre-tombe. La jeune femme lève les yeux au ciel, est-ce trop demander que pour une fois, ils soient motivés à faire autre chose que de fumer dans sa piaule ? C'est pour leur bien qu'elle fait ça ! Et pour le sien aussi, faut bien l'avouer, elle chassera durant cette soirée. Chasser la charmante femelle comme elle aime dire avec ironie.
Firkle: Moi j'y vais. Mon copain y sera.
Annonce soudainement Firkle, d'un ton impassible. Pete se renfrogne et Michael soupire, résigné. Ils ne sont pas en position de refuser, c'est bien ça ?
Michael: Quel enfer... C'est d'accord.
Pete se met à pester dans son coin, il a toujours haï cette conne de Testaburger. En fait, il est quasiment certains qu'il détestera cette soirée et toutes les personnes qui s'y trouveront.
Henrietta: Maintenant que c'est décidé, arrêtez de pleurnicher.
Henrietta saisi la télécommande de sa chaîne hi-fi et l'allume. Du bon son sort des enceintes et l'ambiance se métamorphose. Ils sont tous aussitôt pris dans une espère de transe. La fête débile de Wendy est vite passée aux oubliettes. Michael sort une flasque de Whisky de la poche de son long manteau noir et fait tourner. Ils ne leurs faut rien de plus pour être à leur place, être en phase avec eux-mêmes. Le temps file, le contenu de la flasque aussi, ainsi que le paquet de clopes.
Pete: Vide.
Se lamente Pete dans un souffle, il laisse tomber la boîte sur le sol.
Firkle: Néant.
Ajoute Firkle avec une grimace. Le manque de cigarettes est une véritable malédiction.
Henrietta: Fallait être prévoyants ! Je vous jure, faut tout vous apprendre !
Les sermonne Henrietta avec malice. Elle, elle a toujours de quoi fumer, bien que ce qu'il lui reste ne fait pas l'unanimité.
Pete: C'est infect, c'est des mentholées !
Firkle: Je préférerais être écorché vif que de fumer ça.
Mais ils ne sont jamais contents ceux-là ! Michael décline également.
Michael: Il m'en reste une. La seule et unique survivante.
Pete: La chance.
Pete contemple la cigarette avec envie, il donnerait n'importe quoi pour l'avoir. L'alcool décuple son envie de fumer. Il bave presque dessus, lorgne avec convoitise le contenu de tabac. Soudain, Henrietta élève la voix, enjouée.
Henrietta: Vous n'avez qu'à la partager !
Firkle hoche la tête et approuve. Ça promet d'être intéressant !
Pete: C'est quoi cette idée stupide encore ?!
Râle le rouge en grognant. Michael hausse les épaules et se lève, va dans sa direction. Il tend la clope, comme s'il s'agissait d'un appas. Pete décroise les bras, irrésistiblement attiré. Il rejoint le plus grand.
Henrietta: Vas-y Michael, prend une bouffée et transmet-la à Pete, il va adorer ça !
Ordonne Henrietta en pouffant légèrement, Firkle ricane, il aime bien emballer son mec en le faisant, ça procure pas mal de sensations. Pete ne les prend pas au sérieux, il se décompose quand il voit Michael allumer la cigarette et prendre la première taffe. Bien évidemment, il ne compte pas lui passer la clope après, il veut jouer le jeu et c'est franchement ridicule ! Tout en inhalant, le grand ténébreux lui fait signe d'approcher de la main. Pete pique un fard, il ne sait pas expliquer pourquoi mais l'idée de ce rapprochement le gêne. Ce n'est pas comme ça qu'il la voulait cette clope ! Henrietta et Firkle s'impatientent et leurs disent de s'activer. Michael se penche vers lui, le plus naturellement du monde. Le plus jeune se surprend à trembler, ce n'est rien, juste un échange de fumée, rien de plus, rien d'étrange à cela. Pete entrouvre les lèvres, il a presque eu peur de percuter celles de Michael. Heureusement ce dernier s'arrêter à la bonne distance et souffle. Pete ferme les yeux et respire profondément. Il a l'impression que cet instant dure comme... l'éternité ? C'est long en tous cas, beaucoup trop long. Trop éprouvant. Il rouvre les yeux en entendant les rires de ses amis, ils vont payer pour ça ! Michael se redresse vivement et s'éloigne à grandes enjambées.
Henrietta: Alors, c'était comment ? Chaud ?!
Firkle: Vu leurs têtes on dirait bien !
Henrietta: Tu es rouge comme tes cheveux, Pete !
Le duo éclate de rire et Pete serre les poings, en rage.
Pete: N'importe quoi ! Ça ne fait rien du tout !
Michael: C'était futile.
Ajoute Michael après un raclement de gorge, révélateur de son malaise.
Henrietta: C'est cela oui !
Firkle: C'est toujours ce qu'on dit au début !
Et voilà. C'est à partir d'ici que ça a commencé à déraper, à partir envrille, à devenir incontrôlable.
A suivre...
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