Disclaimer : L'histoire, les lieux et les personnages appartiennent à J.K Rowling. Seule la fiction m'appartient ainsi que le personnage de Soulliah. Je ne touche pas le moindre centime pour ces écrits et le seul profit que j'en retire, sont vos reviews alors n'hésitez pas à me laisser vos impressions.
Résumé : Et si le trio était en fait un quatuor… Qu'est-ce qu'une seule personne peut changer au cours de l'histoire ? Seule la suite vous le dira…
Avertissement : Aucun pour le moment
Mot de l'auteur : C'est une histoire que j'avais déjà commencé à poster au début de mon inscription, mais je tenais à la réécrire entièrement pour mieux organiser mes chapitres et ne plus avoir cette impression de résumé ennuyeux des livres.
Et maintenant la fiction.
Prologue.
Le petit village de Mangouste la grande perdu en pleine campagne était entièrement couvert d'un manteau blanc presque immaculé. Hormis sur les routes péniblement dessalées par les petits moyens de la commune, il n'y avait aucune trace qui venait gâcher la splendeur blanche de la neige à perte de vue. Une épaisse fumée noire s'échappait de ce hameau de tranquillité et de paix encore éclairé par les illuminations de noël où chaque habitant n'inspirait qu'à mener une vie tranquille et douillette.
Il était encore très tôt en ce matin de janvier de l'année 1980 lorsque la campagne presque déserte et parfaitement silencieuse fut troublée par un pop relativement discret. Là, au milieu de nulle part, apparu un homme à l'allure étrange. Il était grand, plutôt vieux et une longue chevelure blanche ainsi qu'une longue barbe tout aussi immaculée venaient cacher une grande parte de ce qui semblait être une robe aux couleurs relativement claires. Des lunettes en demi-lune étaient perchées en équilibre sur son nez crochu et son regard azur s'attarda un instant sur la vue de carte postale qui s'offrait à lui. Vraiment, Albus Dumbledore était plutôt satisfait d'avoir eut rendez-vous à cette heure plus que matinale et de ne pas avoir eut la mauvaise idée de se vêtir en rouge… Car avec la chance qu'il avait et malgré le fait que les fêtes soient déjà passées, il aurait été pris pour le père noël.
Un faible crissement attira son attention et son regard vif se pausa sur un petit lapin qui venait de sortir de son terrier. L'animal l'observa puis sembla décider qu'il valait mieux pour lui qu'il s'éloigne au plus vite. Albus suivit les petites empruntes de pattes jusqu'à remarquer un faon à l'orée du bois le plus proche puis le clocher du village le ramena à la réalité et il soupira légèrement avant de se mettre en marche vers les maisonnées rassemblées. Eclairé par les lampadaires et les guirlandes lumineuses, Albus marchait d'un pas calme et lent sur les vieux trottoirs déneigés par les soins de ses habitants. A chaque porte, ou portail, on pouvait encore voir une couronne de houx accrochée et quelques maisons voyaient encore une utilité à laisser leurs illuminations de branchées.
À chacun de ses pas, le peu de neige restant sur le trottoir se plaignait dans un son étouffé sans qu'il n'y prenne garde. Et enfin, il s'arrêta devant un petit portillon de bois brut auquel une couronne était fièrement accrochée. D'un aspect extérieur, la maison était semblable à toutes les autres dans le village. Elle n'était pas très grande, mais elle possédait un petit jardin qui en faisait le tour et les volets étaient encore clos. Mais pour un regard expérimenté, il était évident que la maison avait un petit quelque chose de différent… Le plus flagrant aux yeux d'Albus, c'était l'allée menant du portillon à la porte d'entrée qui était totalement dénuée de neige, preuve flagrante que celui qui avait fait ça s'était servit de la magie pour effectuer son travail. Albus eut un petit sourire amusé, les sorciers avaient beau faire de leur mieux pour vivre parmi les moldus sans se faire repérer, ils appréciaient bien souvent leur petit confort magique…
Le vieil homme poussa le petit portillon de bois et le referma derrière lui avant de s'avancer vers la porte d'entrée sans aucun empressement. Il ne savait pas tellement ce qu'il faisait ici, mais il avait le pressentiment qu'il n'allait pas forcément être heureux de ce qui allait se passer. Une fois devant la porte, il leva son poings et frappa trois petits coups contre le panneau de bois. L'attente dans le frais matin ne fut pas longue comme une charmante femme aux longs cheveux châtains et au regard noisette apparu de l'autre côté de la porte. Elle l'observa un instant, méfiante, puis elle ouvrit un peu plus grand et s'effaça pour le laisser entrer, ce qu'Albus fit sans discuter.
Dans le silence pesant de la pièce uniquement troublé par le tic tac de l'horloge à balancier qui se trouvait au fond près de la cheminée, Albus retrouva la jeune femme qui attendait à côté du canapé, l'air on ne peut plus serein. Le gros ventre qu'elle portait fièrement la dernière fois qu'ils s'étaient vus avait disparu et une légère fatigue se voyait sans peine sur son visage de porcelaine. Elle portait une robe de sorcière toute simple et tenait ses mains croisées devant elle. Sa baguette magique était posée sur la petite table de salon, juste à côté d'un scrutoscope en équilibre parfait sur sa pointe et pour l'instant, totalement immobile.
- Rowena, allez vous enfin me donner les raisons de ma présence chez vous ? » Attaqua finalement le directeur.
D'ordinaire, il était celui qui faisait languir les autres, celui qui s'amusait à leurs dépends et qui aimait à les faire mariner dans leur jus, juste pour savoir combien de temps ils tiendraient sans craquer… Mais cette fois-ci, il avait la désagréable impression d'avoir échangé les rôles et cela ne lui plaisait pas vraiment. Il tira un sourire doux et amusé de la jeune femme qui pris finalement la parole, ne désirant pas s'amuser à ses dépends plus longtemps, elle entra dans le vif du sujet.
- Je vous ai demandé de venir ici, parce que j'ai un énorme service à vous demander, Albus. »
- Quel genre de service ? »
- Avant tout, avez-vous bien pris soin de ne parler de ce rendez-vous à personne ? »
- Conformément à vos exigences, personne ne sait que je suis ici ou même que je devais venir. »
Elle lui fit un petit signe de tête afin de confirmer qu'elle le croyait sur parole sans demander plus de preuves. Cherchant un instant ses mots, elle se décida rapidement avant de reprendre l'air tout aussi sereine et déterminée.
- Il faut bien que vous compreniez que si je vous ai demandé à vous et pas à quelqu'un d'autre, c'est à la fois parce que vous avez toute ma confiance et aussi parce que je sais que vous serez capable de respecter vos promesses jusqu'au bout. »
Rowena pris un instant pour rassembler ses idées et comme Albus restait silencieux, elle continua sur sa lancée.
- J'ai vu… Une grande partie de mon avenir, Albus… Et si les choses ne changent pas, il ne sera pas bon. »
- Comment ça ? Qu'avez-vous vu ? »
- Vous ne saurez que ce que vous avez besoin de savoir. » Sourit doucement la jeune femme.
C'était un fait agaçant auquel Albus aurait dût s'habituer depuis le temps, mais ça n'était pas le cas. Les divinatrices, surtout quand elles avaient sa sagesse de Rowena, ne donnaient jamais tous les détails de ce qu'elles avaient pût apercevoir ou interpréter de l'avenir. C'était extrêmement frustrant que de savoir qu'elle savait et que peut importe ses arguments pour lui faire partager ses secrets, elle ne dirait rien de plus que ce qu'elle jugeait nécessaire qu'il sache.
- Qu'ais-je besoin de savoir ? » Accepta-t-il de guerre lasse.
- Le regard de Vous-savez-qui est tourné vers moi… » Annonça-t-elle comme si elle parlait du temps du lendemain. « Bientôt ils viendront me chercher et je sais que je ne pourrais pas lutter… Non Albus. » L'interrompit-elle en levant une main.
Le vieil homme, déjà prêt à lui proposer tout un tas de solutions pour régler son problème, referma la bouche sans prononcer un son et elle repris tout aussi sereinement.
- Sirius ne sera pas en danger… Et je ne veux pas que ma fille le soit… Elle est si petite… Elle vient à peine de naître… Et je ne veux pas qu'elle grandisse avec l'angoisse de voir les mangemorts venir la chercher ou bien avec le poids d'être orpheline… Comprenez-vous cela ? »
- Oui. » Admis Albus en toute sincérité.
- Alors si vous comprenez, ça va être plus facile pour moi. » Sourit-elle.
Au moins, elle n'aurait pas à faire avec le vieil homme tentant de la raisonner, de lui démontrer par A plus B que les solutions étaient ailleurs. Elle savait que certaines choses ne pouvaient être changées et ce qu'elle avait vu en faisait partit… Son heure serait bientôt arrivée et sa fille avait un rôle bien important à jouer plus tard, c'était donc à elle de tout mettre en œuvre pour que cela soit possible un jour.
- Je vous confie mon enfant, Albus… Mais à plusieurs conditions. »
- Mais je… »
- Il n'y a que comme ça qu'elle sera en sécurité… Je vous en prie, il faut que vous me croyez sur parole… Il est impossible de faire autrement… Je ne pourrais plus être là pour la protéger, mais je peux faire en sorte de l'aider, même après ma mort… Laissez moi lui offrir ce dernier cadeau. »
- Très bien… Quelles sont vos instructions ? » Se résigna encore le directeur de Poudlard.
Ravie, Rowena offrit un sourire radieux au vieux mage qui acceptait ses conditions et rendait les armes. Il la laissait choisir sa mort et la façon dont elle voulait que les choses se déroulent pour sa petite fille.
- Vous allez l'emmener avec vous dès aujourd'hui pour la cacher à Poudlard et tant que Vous-savez-qui ne sera plus capable de lui faire du mal, vous demanderez à Molly Weasley de l'élever comme si elle était sa fille… Nous vous inquiétez pas, elle acceptera. »
- Ensuite ? »
- Il faudra qu'elle pense qu'elle est réellement la fille biologique de Molly et Arthur, c'est très important… Elle ne devra apprendre la vérité qu'après sa première année d'école et là encore, vous ne lui direz pas tout…. »
Un bon quart d'heure durant, Rowena expliqua à Albus tout ce qu'il devait savoir pour suivre ses dernières recommandations. Elles concernaient toutes sa fille, pour qui seule elle avait vu une partie de l'avenir et elle exigeait qu'elles soient respectées scrupuleusement, exactement au moment où elle voulait que son bébé apprenne la vérité… Lorsqu'Albus lui eut assuré qu'il suivrait toutes ses demandes à la lettre, elle s'absenta un instant et revint dans le salon avec un tout petit enfant bien emmitouflé dans une couverture épaisse et blanche.
Sans cérémonie, elle fourra le précieux fardeau dans les bras d'un Dumbledore un peu mal-à-l'aise. L'enfant dormait paisiblement, inconsciente de ce qui se tramait dans son dos, parfaitement incapable de comprendre qu'elle ne reverrait plus jamais sa mère de son vivant et que tout serait fait pour qu'elle ne se souvienne pas d'elle durant les onze premières années de sa vie.
- Adieu Albus. » Fut les derniers mots prononça avant de lui tourner le dos, signe qu'il était temps pour lui de partir.
Et le vieux mage partit de la maison sans un regard en arrière. Il savait que s'il le faisait, il n'aurait pas la force de la laisser toute seule, de lui prendre sa fille même si elle la lui avait confié de son propre chef dans l'espoir que tout marcherait selon ses plans et qu'elle la protègerait.
Tout était calme dans la maison et il en avait été de même durant toute la journée. Le seul bruit perceptible avait été celui de la vieille pendule à balancier qui rythmait les secondes puis sonnait les heures. A chaque fois qu'une heure coïncidait avec un moment de repas pour sa fille, Rowena souriait doucement, fixant encore et toujours le point par lequel elle avait vu Albus partir à travers la fenêtre de son salon. Depuis son départ, il avait neigé à gros flocons et on ne voyait plus trace d'une quelconque visite à son domicile, c'était parfait, personne ne pourrait se douter de quoi que ce soit.
Elle n'avait pas bougé de son poste de la journée, attendant patiemment qu'ils arrivent. Car elle savait que ce serait pour aujourd'hui et elle se doutait qu'ils attendraient que la nuit soit là pour les protéger des vues trop perçantes… Elle n'avait pas mangé, elle n'avait pas eut faim et elle avait passé sa journée à penser aux bons moments de sa vie, c'était encore le meilleur moment pour le faire, ensuite, elle ne pourrait plus. Tous les merveilleux instants qu'elle avait vécu y passèrent : ses jeux avec son frère jumeau, leur tendre complicité, la première fois qu'elle était allé à Poudlard, sa rencontre avec Sirius… Sa répartition à Gryffondor et son apprentissage de la magie… Son premier Optimal, en sortilèges, et puis les farces de ses amis… Le premier baiser qu'elle avait échangé avec Sirius… Leur mariage, l'annonce de leur grossesse… Les neufs mois qu'elle avait passé à porter son bébé en elle et à voir un Sirius de plus en plus gaga vivre tout ceci en temps que spectateur voulant a tous prix participer, sentir, toucher, entendre… Sirius n'avait pas été là pour la naissance de sa fille et Rowena en avait été peiné, mais il était en mission pour l'ordre depuis près d'un mois à présent et elle ne pouvait rien y faire… Le combat pour le bien valait plus à ses yeux que le fait d'accoucher seule, sans son mari… Et puis c'était mieux ainsi, il ne serait pas en danger.
Vingt-deux heures sonnèrent à la pendule. La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà et Rowena n'avait toujours pas donné le moindre signe de faiblesse. Elle s'était cependant détourné de la fenêtre, ne voyant plus rien au dehors et elle avait tiré les rideaux… Son attention s'était tournée sur les photographies exposées sur le manteau de la cheminée qu'elle contemplait depuis un bon quart d'heure déjà quand un sifflement retentit furieusement dans la pièce silencieuse, rompant la monotonie du tic tac de l'horloge. Rowena se tourna d'un geste brusque pour fixer le scrutoscope posé sur la table et qui tournait désormais à vive allure…
Ils étaient là…
Rowena eut juste le temps d'attraper sa baguette magique quand la porte vola en éclat dans une formidable explosion, laissant tout un groupe de mangemorts investir les lieux et attaquer dès le premier stupéfix qu'ils virent voler vers eux…
Confortablement installé dans son bureau du collège Poudlard, Albus Dumbledore observait la petite fille avec attendrissement, se souvenant du premier jour où il l'avait vu. Soulliah avait bien grandit depuis, elle avait désormais vingt-deux mois, depuis deux jours à peine et elle attendait impatiemment qu'Albus continue son histoire, assise à même le sol, au beau milieu de la pièce. Elle était toujours aussi brune qu'à sa naissance et ses grands yeux étaient aussi noir qu'une nuit sans lune. Mais ils n'avaient pas cette impression de vide et de froid comme ceux de Severus… Non, s'il avait dût les comparer à ceux de quelqu'un, il aurait plutôt choisit Hagrid qui avait lui aussi les yeux couleur charbon, mais qui avait un regard nettement plus avenant malgré sa taille imposante. Trahissant son impatience à retourner jouer, la petite fille tritura le bas de sa robe, la faisant un peu remonter sur ses cuisses potelées, révélant sa couche culotte sans plus s'en préoccuper.
- Soulliah… » Appela Albus.
Il attendit qu'elle ait levé ses grands yeux vers lui, signe qu'elle l'écoutait attentivement, puis il repris d'une voix tout aussi douce et prévenante.
- Aujourd'hui est un jour très important… Tu vas retourner chez ton papa et ta maman. »
La petite fille, encore incapable de s'exprimer correctement, ouvrit la bouche dans un air de surprise, les yeux écarquillés.
- Tu comprends, on ne peux pas vivre au collège tant qu'on a pas onze ans… Mais quand tu auras l'âge, tu reviendras ici pour faire tes études… »
Albus préféra éviter de lui dire que d'ici là, elle aurait certainement oublié avoir vécu ici dans sa toute petite enfance, la mémoire n'étant pas encore bien établie, il n'était pas rare qu'on oublie ce genre de détails lorsqu'on était si jeune. Elle qui passait son temps à l'appeler papa (ce qu'il rectifiait à chaque fois) n'allait plus se souvenir du nombre d'histoires qu'il lui avait lût le soir et des nombreux bobos qu'il avait fait disparaitre avec un gros câlin et des bisous magiques… Mais c'était mieux ainsi et c'était ce que Rowena voulait.
Il avait donc rassemblé toutes les affaires de la fillette et l'avait accompagné hors des limites du collège, la faisant marcher de temps en temps, avant de la garder dans ses bras et de transplaner. Il lui fallut quelques longues minutes à consoler la fillette, retournée par un tel transport, mais il n'avait pas le choix, moins de monde le voyait faire et moins il y aurait de risque qu'on s'inquiète de la petite fille. Lorsque Soulliah fut remise de ses émotions, il se dirigea vers la porte d'entrée du Terrier.
Les négociations avec Molly et Arthur avaient été menées depuis longtemps déjà et très peu de temps après qu'Albus se soit vu attribuer temporairement la garde de Soulliah, ils avaient accepté de la prendre sous leur toit dès que la guerre serait terminée. C'était à présent le cas, Voldemort avait mystérieusement disparu trois jours plus tôt en emportant avec lui Lily et James Potter et en laissant un orphelin qui était déjà un héro pour le monde sorcier. Albus n'avait pas amené Soulliah plus tôt car il avait eut des affaires urgentes à régler avant cela, comme le fait de placer Harry dans sa famille de moldus par exemples, mais à présent, il devait tenir parole et il frappa sur le panneau de bois.
- Albus ! » Accueillit joyeusement Molly Weasley. « Entrez, les plus jeunes font la sieste et Charlie est occupé par ses devoirs de vacances. »
Albus s'exécuta et pût bientôt apercevoir William, onze ans, n'était pas là puisqu'il effectuait sa première années à Poudlard dans la maison Gryffondor. Par contre, Charlie, alors âgé de neuf ans, leva la tête de son parchemin pour observer Dumbledore et la fillette.
- C'est elle qui va devenir notre sœur maman ? » Demanda le petit garçon au visage constellé de tâches de rousseurs.
- Oui… Je te présente Soulliah… Et tu te souviens du secret dont papa et maman vous ont parlé à Bill et toi ? »
- Ne jamais, jamais dire à Soulliah qu'elle a été adoptée. » Récita le petit garçon. « Soulliah est notre petite sœur, depuis toujours et celui qui dit le contraire est un menteur. »
Molly sourit. Depuis plusieurs mois déjà, ils répétaient sans cesse à Bill et Charlie que bientôt, une nouvelle petite fille arriverait à la maison et qu'elle serait presque du même âge que Ron qui n'avait que trois mois de moins qu'elle. Bill et Charlie avaient été les seuls enfants à être mis dans la confidence, puisqu'ils étaient les seuls à être assez vieux pour se rappeler de l'arrivée de Soulliah, pas vraiment le jour de sa naissance… A quelques mois près, Percy aurait été mis au courant lui aussi, mais les parents ne doutaient pas que bientôt, à force d'entendre parler de Soulliah comme d'une sœur, il ne se souviendrait plus qu'elle avait débarqué du jour au lendemain à près de deux ans alors qu'elle était sensée être arrivée dans sa vie avant Ron.
- Je vous ai apporté toutes ses affaires ainsi que ceci. » Présenta Albus.
C'était une boite toute en longueur et il n'était pas difficile de deviner qu'elle contenait une baguette.
- C'était celle de sa mère… Elle veut que vous la lui offriez lorsqu'elle sera en âge d'aller au collège. »
Molly confirma d'un signe de tête et posa la boite sur la table avec révérence.
- Soulliah… Tu veux faire un gros câlin à ta maman ? » Demanda Albus.
Molly tendit les bras vers la fillette, lui faisant un immense sourire lorsque l'enfant répéta de sa petite voix alors qu'elle tendait aussi les bras, ouvrant et refermant ses petits doigts d'un geste compulsif qui trahissait son impatience.
- Mama ! »
Après avoir confié l'enfant à Molly, Albus ne s'attarda pas et partit sans même un au revoir pour la fillette qu'il avait élevé pendant près de deux ans. C'était mieux ainsi, pour sa réputation car personne ne le verrait pleurer et pour la mémoire de Soulliah… Les adieux s'imprimaient tellement plus facilement dans la tête des enfants…
Au début, voir la famille de rouquins qui habitaient à l'extérieur du village en compagnie d'une petite fille aux cheveux bruns, avait eut de quoi animer les ragots pendant plusieurs semaines, mais à présent, les gens s'étaient habitués à la voir parmi eux et prenaient comme acquis que la petite était une des filles des parents Weasley qui avait la malchance de subir l'excentricité de ses parents qui lui teignaient certainement les cheveux. Car comment deux rouquins pourraient-ils faire une brune alors que tous les autres enfants avaient les cheveux aussi flamboyants que les leurs.
Bien que la nouvelle arrivée ait animé les soirées des villageois à l'époque, maintenant qu'elle était là depuis trois ans, ça n'avait plus vraiment d'intérêt à colporter de maison en maison et mêmes les voyageurs de passages n'eurent guère le droit à l'épilogue du sujet. De toute façons, les Weasley étaient une famille étrange qu'ils ne voyaient que rarement et qui vivaient dans un coin presque impraticable dans la campagne. La mère était débordée par ses enfants et le père posait sans cesses les questions les plus incongrues qui soient sans sembler se rendre compte de l'inutilité complètes de ses interrogations.
Soulliah avait oublié Albus et sa vie au collège depuis longtemps déjà. Elle était désormais âgée de cinq ans et demi et elle s'entendait à merveille avec ses frères et sa petite sœur. Etant les deux seules filles de la maison, elles se serraient souvent les coudes face aux nombreuses farces de leurs frères. Elle avait rapidement trouvé sa place parmi les nombreux enfants de la famille et Molly et Arthur l'avaient rapidement aimé comme si elle était de leur propre sang, oubliant parfois qu'elle n'était pas réellement leur fille.
Tout allait bien dans le meilleur des mondes… Bill et Charlie étaient rentré à la maison pour les vacances depuis près d'un mois et demi déjà, pour la plus grande joie du reste de la famille et l'été était relativement agréable, avec plus de journées ensoleillées que trempées de pluie. Tout allai bien, aucun nuage à l'horizon… Jusqu'à cette nuit de la mi-août 1985 où Arthur et Molly furent réveillés par les cris horrifiés d'un de leurs enfants.
- AU SECOURS ! PAPA ! MAMAN ! AU SECOURS VITE ! » Hurlait-on à en réveiller les morts.
Sortant précipitamment de leur lit, encore à moitié endormi, Arthur et Molly se rendirent vite compte que les cris ne venaient pas d'une des chambres, mais de l'extérieur et ils furent tout de suite nettement plus réveillés malgré le fait qu'il soit à peine quatre heures du matin. Se précipitant dehors, baguettes brandies, ils trouvèrent Bill à genoux dans la poussière tout près de la remise à balais. Ce n'est qu'en s'approchant d'avantage, éclairant la scène de leurs baguettes, qu'ils comprirent toute l'horreur de la situation.
Bill n'était pas tout seul et il tenait dans ses bras, sa petite sœur, Soulliah, inconsciente alors que du sang tâchait leurs pyjamas. Bill pleurait à chaudes larmes entre ses cris de frayeur et Arthur dût user de toute la persuasion nécessaire pour qu'il accepte de la lâcher. Enveloppant Soulliah dans une épaisse couverture en prenant garde à ne pas lui faire trop mal, il se redressa en la portant dans ses bras.
- Je l'emmène à sainte Mangouste… Laisse les enfants dormir, tu nous rejoindras à une heure raisonnable… Je te tiens au courant dès que j'ai des nouvelles. »
Arthur avait ensuite couru vers le portail en bois qui délimitait leur terrain sans attendre de réponse de sa femme presque hypnotisée par la tache de sang qui détrempait le sol poussiéreux. Molly revint à la réalité avant même qu'Arthur ait transplané et elle s'occupa de calmer Bill et de le remonter dans son lit pour attendre, seule et angoissante, des nouvelles de son mari.
Arthur arriva en grandes pompes dans l'hôpital pour sorcier dont le hall habituellement bondé était pratiquement désert. Fort heureusement, ses cris terrifiés eurent vite fait d'ameuter les médicomage qui emportèrent sa petite fille, ne le laissant pas les suivre.
Et l'attente débuta aussi pour Arthur.
Une très longue attente, qui dura plusieurs heures sans qu'il n'ait la moindre nouvelle, sans qu'on vienne le rassurer sur l'état de son enfant dont la vie était menacées… Il n'osait imaginé ce qu'il aurait vécu si elle avait été soignée à la méthode moldue, moins efficace, plus longue encore… Attendre ici étai déjà bien assez angoissant… Peut à peut, le hall commença à s'animer au rythme des premières visites de la journée et des nombreux sorciers qui venaient rendre visite, mais Arthur n'en n'avait que faire car il n'avait toujours aucune nouvelle de Soulliah malgré le nombre de fois où il était allé en querir, sans succès.
Quand les enfants s'étaient levés à neuf heures ce matin là, le petit déjeuné était déjà prêt et la cuisine n'avait jamais été aussi propre dans leurs souvenirs, même pour ceux de Bill qui était le plus vieux. Dans l'espoir de calmer son stress et de ne pas voir les heures passer, Molly avait briqué la maison du sol au plafond, mais cela n'avait malheureusement rien arrangé… Elle pressa les enfants de manger et de s'habiller puis elle fit appel au magicobus pour rejoindre l'hôpital sorcier où ils retrouvèrent un Arthur aux traits tirés et malheureusement tout aussi démunis que leur mère car il n'avait toujours aucune nouvelle.
Il était midi passé quand un médicomage à l'air épuisé vint enfin à leur rencontre. Molly était rentré à la maison, juste le temps de préparer des sandwichs pour les enfants qui étaient en train de les manger sans trop d'appétit car ils avaient fini par comprendre qu'ils étaient là a cause de l'état grave dans lequel ils avaient retrouvé Soulliah huit heures plus tôt. Molly et Arthur se levèrent immédiatement lorsqu'ils se rendirent compte que le médicomage venait pour eux, contrairement aux espoirs des nombreux patients qui attendaient leur tours dans la salle d'attente avec plus ou moins de patience.
- Monsieur et Madame Weasley ? »
Molly confirma d'un signe de tête empressé.
- Comment va Soulliah ? » Demanda Arthur.
- Votre fille est hors de danger. » Rassura immédiatement le médicomage pour le plus grand soulagement des parents et des enfants qui avaient retenu leur souffle.
- Que s'est-il passé ? » Demanda Molly qui avait retrouvé sa voix.
- Il nous a fallu beaucoup de temps, mais nous avons réussit à sauver son bras… Elle gardera malheureusement les cicatrices à vie, je suis navré… Mais elles ont été faites par une créature magique transformée et nous ne pouvons pas faire plus… Bien sur, elles s'atténueront avec les années, elles dégonfleront, s'étireront et deviendront blanches, mais elles seront toujours là. »
- Est-ce qu'elle a été mordue ? » Demanda Arthur avec angoisse.
- Non… Seulement griffée… Votre fils est arrivé à temps. »
Un peu plus tôt, une secrétaire était venu voir Arthur pour lui demander de plus amples explications et il avait alors expliqué avoir été réveillé par son fils ainé et avoir trouvé Soulliah à l'extérieur, en sang et le bras droit en charpie, à peine relié à son torse par son épaule dont l'os était nu. C'était une nuit de pleine lune et Arthur avait assez d'expérience pour reconnaitre une attaque de loup-garou… Loup garou que Bill avait réussit à faire fuir en essayant de l'immoler… La bête, courageuse mais pas téméraire, avait préféré fuir en abandonnant sa proie.
Ils passèrent le reste de la journée à tenir compagnie à une Soulliah encore trop faible pour rester éveillée et ça n'est que le soir que Molly compris le fin mot de toute l'histoire. Ses fils ainés n'avaient rien trouvé de plus amusant que d'inventer une épreuve qui, s'ils la réussissaient, prouverait qu'ils étaient dignes d'être un Weasley : passer toute une nuit dehors dans le jardin… Bill, Charlie, les jumeaux et Ron avaient réussi sans problème, les ainés se chargeant de vérifier le calendrier lunaire. Mais sans qu'ils ne l'aient prévu puisqu'il lui avaient soutenue qu'elle était encore trop jeune pour le faire, Soulliah s'était levé sans rien en dire à personne et avait passé la nuit dehors, finissant par attirer un loup-garou affamé… Fort heureusement pour sa petite sœur, Bill avait des soupçons et vérifiait toutes les nuits que Soulliah dormait dans son lit… La nuit dernière, ça n'avait pas été le cas et il était arrivé juste à temps pour la sauver.
Tous les garçons furent punis durant le reste de l'été par leur mère furieuse. Ginny avait été épargnée, absolument pas au courant de l'histoire et Soulliah avait reçut une punition suffisamment forte en ayant été à deux doigts d'y laisser sa vie. Autant dire que ce fut la fin d'été la plus calme que le Terrier ait connu depuis de nombreuses années. Soulliah pût sortir au bout d'une petite semaine à peine, mais ses soins durèrent encore plus d'un an… Elle porta des pansements pendant près de six mois puis elle dût faire des leçons de rééducations pour retrouver la force de son bras. Hormis ses cinq horribles cicatrices qui lui prenaient l'épaule et tout le bras droit, elle n'eut qu'une seule séquelle : elle était devenue gauchère.
Les années passèrent, à la légère déception d'Arthur et au grand déchirement du cœur de Molly, à la fin de ses études, plutôt que de suivre les traces du paternel au ministère, Bill partit travailler en Egypte, pour le compte de la banque des sorciers et Charlie, deux ans plus tard, se rendit en Roumanie pour étudier les dragons. Percy entra à Poudlard, dans la maison Gryffondor comme ses ainés, puis ce fut au tours des jumeaux de faire une entrée fracassante au collège de sorcellerie… Enfin, le premier septembre 1991, ce fut au tours de Ron et Soulliah de faire leur entrée officielle dans le monde de la magie.
Affaire à suivre...
