Note : Bonjour à toutes et à tous. Voici un projet qui me tenait à cœur mais qui n'a rien à voir avec ma fic ''Le dernier recours''. Il s'agit d'une série de cours OS, il y en aura trois exactement sur trois personnages emblématiques de Harry Potter. Voilà, j'espère que cela vous plaira !

Je tiens, par ailleurs, à remercier Trixy Calla, pour sa correction et son soutien pour cet OS et mon autre fic :) Grâce à elle, vous n'aurez pas à affronter mes horribles fautes (à part pour les passages que j'ai réécris ^^)

Résumé : Ils étaient trois. Trois Serpentards. Trois hommes dans l'ombre des autres. Trois hommes sous la coup de Voldemort. Trois qui se sont relevés et repentis, au péril de leur vie. Trois hommes qui ont fait face à la mort et l'ont accueillis, les bras ouverts.

Disclamer : Rien ne m'appartient.


Chapitre 1 :

Peter Pettigrow

Peter, du haut de son ignorance, ne savait pas réellement ce qui l'avait conduis à ça. À quel moment avait-il arrêté de croire en son maître ? À quel moment avait-il arrêté de suivre docilement ce monstre et à éprouver de la pitié pour Potter, le garçon qui était devenu orphelin par sa faute ? Impuissant, les yeux écarquillés de terreur, il regardait sa propre main d'argent se dirigeait inexorablement vers sa propre gorge. La peur l'étouffait plus que cette main qui n'était plus tellement la sienne.

Il ne voulait pas mourir, pas maintenant. Il avait trop de questions à poser. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi, après tant d'années, prenait-il soudainement conscience de ses actes ? Il ne savait pas exactement. Peut-être parce que, à l'aube de sa mort, il étais temps pour lui de trouver la rédemption, de demander pardon pour ses actes. Qu'en savait-il ? Sa vie était basée sur la destruction de celles des autres. Trop lâche pour survivre par lui-même et trop lâche pour se battre, pour s'interposer. Toute sa vie, il avait été un lâche. Et il allait mourir comme un lâche. De sa propre main. Dans l'ombre d'une cave.

Derrière le brouillard dans lequel il plongeait doucement, le brouillard de l'inconscience, il comprit pourquoi il en était là aujourd'hui. Pour lui, Harry Potter. Le si gentil Harry Potter qui tentait d'éloigner les doigts d'argents de sa gorge. En vain.

On avait l'habitude de dire, chez les moldus, que lorsque l'on mourrait, on voyait défiler devant nos yeux toute notre vie. On voyait défiler nos choix et nos erreurs, nos doutes et nos certitudes. On voyait défiler tous nos actes, tous ces actes qui nous avaient conduis là où nous étions aujourd'hui.

Ce n'était pas le cas de Peter.

Non, lui, il ne voyait pas sa vie défiler devant ses yeux. Il la voyait dans les yeux de Harry Potter, des yeux et un visage qui lui rappelaient tant James et Lily. Des yeux et un visage qui avaient amené la chute des Maraudeurs. Il y voyait sa vie défiler. Et toutes les erreurs qu'il avait commises dans sa misérable vie. Des erreurs, il en avait faites. Des tonnes. Des moins importantes et des plus graves. Chacune d'entre elles le hantaient jour après jour. Elles régnaient sur ses pensées, et encore plus sur ses cauchemars. Pas un jour ne s'écoulait sans qu'il se demande ce qui se serait passé si il avait agis autrement.

- Pour toi, c'était sans doute le plus beau moment de ta misérable vie, n'est-ce pas, de pouvoir dire à Voldemort que tu savais où se trouvaient les Potter ?

Ces mots de Sirius, lors qu'ils s'étaient revus après douze longues années, le hantaient eux-aussi. Black était tellement sûr de lui, tellement haineux. Mais il se trompait. Jamais Peter n'avait vécu de moment comme celui-ci. Ce n'était pas le moment le plus beau de sa vie, mais le plus dur. Sa raison avait lutté contre son cœur. Sa raison avait gagné.

À chaque fois qu'il songeait à cet instant intense, horrible, où il s'était retrouvé face à Voldemort et qu'il avait osé trahir ces amis, une question revenait sans cesse : Et si ? Et si il n'avait rien dit ? Et si il avait laissé le Lord le torturer ? Si il était mort ce jour-là, Sirius aurait-il été fier de lui ? James, lui et Remus auraient-ils loué son nom jusqu'à la fin de leur vie ?

- Tu ne comprends pas ! Il m'aurait tué !

- Alors tu aurais dû mourir plutôt que de trahir tes amis, mourir comme nous serions morts pour toi s'il l'avait fallu !

S'il était mort, l'auraient-ils aimé plus qu'ils ne l'aimaient déjà ? Oui, sans aucun doute. Ils l'auraient aimé et loué à un point inimaginable. Jamais son nom n'aurait été sali. Jamais plus on ne lui aurait associé le mot lâche.

Mais lâche il était, et ses amis il avait trahi.

À chaque fois qu'il pensait à cette nuit-là, une question revenait : Qu'était-il censé faire ? Il n'était pas James, il ne l'avait jamais été et ne le serait jamais. Il ne ressemblait en rien à Sirius, prêt à défier le Lord Noir et la famille qui l'avait vu naître pour défendre celle qu'il s'était créé. Il était bien loin du gentil Remus, celui qui voulait toujours défendre la veuve et l'orphelin. Bien sûr qu'il avait tenté de leur ressembler ! Bien sûr qu'il avait tenté de ressembler à ce qu'ils voulaient voir en lui ! Mais c'était lui, Peter, le plus faible. Pas James, pas Sirius et encore moins Remus. Non, c'était lui qui avait peur ! Qui était impuissant !

Aucun d'eux n'avait dû faire face à cette peur qui lui rongeait continuellement les tripes. Chacun savait, une fois sortie de Poudlard, ce qu'il ferait. Ils allaient entrer dans l'Ordre du Phénix, parce que c'était leur destin. C'était dans leur sang. Mais lui, le pauvre petit Queudver, qu'aurait-il pu faire dans ce monde de géants ? Merde ! Il voulait simplement survivre, à dépit de pouvoir vivre ! Était-ce trop demander que de vouloir vivre ? Il n'était pas un preux chevalier prêt à donner sa vie pour une cause juste, non. Il était simplement Peter Pettigrow, un rat qui avait vu s'approcher doucement mais sûrement sa fin. Et ça lui avait fais peur. Beaucoup ont agis de la sorte par la suite, il avait juste été le premier à le faire.

Oui, Peter était un lâche. Oui, il avait trahi ses amis. Mais, jour après jour, il le regrettait. Il regrettait d'être aussi lâche, d'être aussi fourbe. Ce n'était pas de sa faute, pourrait-il se dire, c'est la nature qui l'a fais comme ça. Mais Peter connaissait ses faiblesses et rien de ce qu'il pourrait dire ne pourrait l'excuser. À vrai dire, il n'avait pas d'excuses.

- Ta dévotion n'est rien d'autre que de la couardise. Tu ne serais pas ici si tu avais un autre endroit où aller.

Peut-être son maître avait-il eu raison quand il était revenu vers lui. Peut-être est-ce la lâcheté ou la peur qui avait conduis ses pas jusqu'à cet instant fatidique où une main d'argent enserrée sa gorge. Peut-être le Choixpeau aurait-il dû l'envoyer à Serpentard comme il l'avait prévu. Tout aurait été plus facile. Et James, Sirius et Lily auraient été encore en vie, sans lui pour les trahir.

Trop de peut-être dans sa vie. Trop de lâcheté et de peur qui avaient guidé ses pas.

Il s'en souvenait maintenant. Il l'avait refoulé tout au fond de sa mémoire pour que son maître ne comprenne pas les doutes qui l'habitaient. Oui, il s'en souvenait. Son cœur avait lutté avec acharnement contre sa raison. Son cœur et l'amour qu'il ressentait pour ces meilleurs amis. Oh oui, il avait lutté. Mais sa raison avait été la plus forte. Ou est-ce sa peur ?

Tout ce qu'il avait fait, il ne l'avais pas fait de gaîté de cœur. Il avait éprouvé chacun de ses actes, il avait souffert mille morts pour ce qu'il avait fait. Et serait prêt à en souffrir mille autres si cela avait pu les ramener, eux, ses amis. Si cela avait pu ramener les Maraudeurs. Leur famille.

Je suis tellement désolé, aurait-il voulu dire alors que Voldemort exterminait un à un tous ceux qui s'opposaient à lui. Je suis désolé James, pardonnes-moi. J'avais peur, tellement peur. Peur que vous m'abandonniez parce que j'étais trop faible, que vous me laissiez seuls. J'aurais dû vous faire confiance. J'aurais dû croire en vous. Je suis tellement désolé.

Mais James n'était plus là pour l'entendre. Et Peter ravalait ses mots à chaque fois qu'ils tentaient de sortir de sa gorge. Alors que son cœur hurlait sa détresse et sa culpabilité.

- Tu veux me tuer ? Alors que je t'ai sauvé la vie ? Tu as une dette envers moi, Queudver !

Est-ce réellement sa dette envers le jeune Potter qui avait fait relâché son étreinte sur sa gorge ? Ou quelque chose de plus profond que cela ? Est-ce à partir de ce moment qu'il a commencé à s'éloigner de son maître ? Ou bien plus tôt, quand le dit-maître a combattu le jeune Potter dans le cimetière et qu'il a cru entendre la voix de James ?

Peter ne savait pas, et peut-être ne le saurait-il jamais. Dans tous les cas, l'outil d'argent que Voldemort avait donné à son serviteur le plus lâche s'était retourné contre lui, à présent qu'il était désarmé, inutile. Pettigrow payait le prix de son hésitation, de son instant de pitié. Mais le serviteur n'en était plus tellement un. L'espace de quelques instants, il devenait le courageux Maraudeurs qu'il aurait dû être.

Il tomba à genoux, sentant venir la Mort. Et pour la première fois de sa vie, il n'avait plus peur.

Il était soulagé.