Bonsoir... Le petit mot d'intro, c'est toujours compliqué. Je voudrais suivre l'histoire d'origine avec un autre point de vue, et en grande amoureuse que je suis, j'ai mêlé un petite romance dans tout ça, ne venez pas dire qu'aucun des profilers ne vous a jamais tapé dans l'œil... Bande de coquinous !
L'œuvre qu'est Criminal Minds/ Esprits Criminels, ne m'appartient en aucun cas, ma fiction a été créée dans le but de se divertir, je n'en tire pas de revenus.
Je vous souhaite une bonne lecture,
Dream-E
Amaryllis, 2005, Belgique
Ils mentent, je ne suis pas comme ça, je ne suis pas folle. Je suis normale, je ne dois pas aller dans un asile, je n'ai jamais rien fait de mal. Je voulais juste, pour une fois, dire ce que je pensais. Pourquoi dois-je toujours me cacher ? Pourquoi sont-ils si mauvais avec moi ? Ils se prétendent ma famille, mais même les inconnus me traient d'une meilleure façon. Je me sens si mal, si mauvaise et fébrile. Je peine à respirer calmement, mon corps est secoué de sanglots. Je ne veux pas qu'ils m'entendent, ils prennent plaisir à me voir souffrir. Je tends la main, attrape mon ordinateur, le pose sur mes genoux, me blottis au fond de mon divan.
J'en ai marre de tout ça, je ne le supporte plus, j'aimerai tellement que cela s'arrête. Il faut que je m'en sorte, que je me tire de cette maison. Je n'ai plus personne à qui parler, ou chez qui aller. Ils m'ont tous trahis, je ne veux pas m'attacher à eux, c'est inutile. Je dois rester forte, je ne dois pas craquer.
Mon regard s'évade sur la pièce, ma chambre, refuge et enfer combiné. Je tombe nez à nez avec ma table de bricolage, sur laquelle jonchent morceaux de cartons, peinture, pot de glu et... Un cutter. J'ai changé la lame hier. Il coupe fort. Je pourrais me faire du mal, si je ne fais pas attention, je pourrais me couper, trancher ma peau, y laisser des lignes parallèles d'un rouge rubis. Je pourrais arrêter de m'apitoyer sur mon sort. Je sais que c'est mal de faire ça, je ne comprends même pas pourquoi je le fais, cela me permet de souffrir, encore, mais de contrôler cette douleur moi-même. Le métal est glacé, et les petites gouttes de sang glissent le long de mon poignet, tombent sur le sol du bout de mes doigts.
Qu'est-ce que j'ai encore fait ? C'est hideux, je suis hideuse. Je n'aurais jamais pensé à faire ça à une époque, je ne suis pas cette personne à qui je ressemble aujourd'hui.
Je dois nettoyer ce spectacle macabre, il ne faut pas que quelqu'un le voit. J'attrape un rouleau d'essuies-tout, éponge le bois, verse un peu d'eau, frotte avec plus d'entrain, les jette dans ma poubelle violette. J'aime cette couleur.
J'éteins les lampes de ma chambre, retourne dans mon divan, me couvre d'une couverture en patchwork. Ma marraine me l'avait ramenée de Londres, quand j'avais six ans. Elle a toujours été douce avec moi, mais elle est morte il y a quelques années, d'un arrêt cardiaque. J'ouvre une fenêtre Google, je vais regarder un film, je crois en avoir quelques uns de réserve.
Je baille, il est presque trois heures du matin. Je dépose mon ordinateur sous le canapé, replace un coussin derrière la tête. J'entends des grincements de plancher, l'un de mes parents à dû se lever, il n'y a ce bruit étrange que près de leur chambre. Et si ce n'était pas eux ? J'ai le ventre tordu, c'est idiot. Je tends tout de même l'oreille, compte le nombre de pas. Je distingue un sursaut sourd, étouffé, et un bruit sourd. On dirait qu'on coupe de la viande crue. Non, je rêve. C'est mon imagination. La personne se dirigent vers ma chambre. J'ai peur. Avec quoi suis-je sensée m'armer ? C'est juste l'un de mes parents, n'est-ce pas ? Un éclat lumineux vient me chatouiller la rétine, c'est le cutter que j'ai jeté tout à l'heure.
Je m'en saisis, veille à ne faire aucun bruit. Je calme ma respiration, reste collée contre le canapé, je suis bien placée. Si la personne ouvre la porte, vu que je suis derrière, elle ne me verra pas tout de suite. J'ai le temps de constater qui est-ce et de décider quoi faire. Je dois rester calme, c'est le plus important. La porte s'ouvre lentement, et le reflet d'un lame apparaît. Mon rythme cardiaque s'accélère, c'est maintenant que je dois agir. Vu la carrure, c'est un homme, pas très vieux, entre 25 et 40 ans. Je n'ai aucune chance si il parvient à m'immobiliser, je suis petite et rapide, alors je peux fuir. Mon téléphone est dans ma poche, il faut que je sorte de la maison, ensuite, je cours me réfugier dans la forêt en face. Ça peut fonctionner, je connais mon environnement, et sûrement mieux que lui.
Je saute sur le sol, plante mon cutter à plusieurs reprises dans le dos de l'homme, ressens une douleur à l'abdomen, c'est la peur. Je cours, saute les dernières marches des escaliers, ouvre la porte, observe mon environnement. Je suis en pleine tempête, je ne suis plus sûre de rien. Je peux l'entendre sortir par la porte, mais je suis déjà sur la rue, je n'ai pas pris la peine de regarder si il y avait une voiture. Je viens d'atteindre le bois. Je crois encore un peu, m'adosse contre un gros arbre, sûrement là depuis des dizaines d'années. La fatigue a pris la place de l'adrénaline, c'est une bonne chose que cet arbre soit ici. Je ne sais pas où je suis. Je n'entends personne me poursuivre, je l'ai probablement perdu, j'ai réussi. Je me laisse tomber au sol, prends mon téléphone, appelle le service d'urgence, prends garde à chuchoter.
- Allô ? Je vous en prie... Je suis dans la forêt. Je suis perdue. Un homme est entré chez moi. Je crois qu'il a tué tout le monde, mais j'ai réussi à m'échapper. Aidez moi. Je ne sais pas s'il est encore là. Je suis à Goyet, c'est près de Namur. Je ne plaisante pas
- "Mademoiselle ne bougez pas. Restez cachée. Une équipe d'urgence va venir vous chercher. En attendant restez avec moi d'accord ? Quel est votre nom ?"
- Oui. Je m'appelle... Je m'appelle Amaryllis Delaunay. J'ai dix-sept ans.
- " D'accord. Dis moi Amaryllis, quelle est ta chanson préférée ?"
- Ma chanson préférée ? Je ne sais pas. J'aime assez la musique classique, le requiem de Mozart est l'une de mes favorites.
- " Vraiment ? À ton âge c'est étonnant ! Qu'est-ce que tu aimes manger ?"
- La barbe à papa et les croustillons de la foire, ils sont toujours trop chaud pour pouvoir les manger sur le champs.
- "D'accord. Tu vois un hélicoptère dans le ciel ? Ce sont les gens qui viennent t'aider. Ne bouge pas, quelqu'un va descendre te chercher. Courage ma grande."
- Merci.
Je raccroche. Elle a dit vrai, bientôt une échelle descend accompagnée d'un homme. Il s'enquiert de mon état, m'attache à lui, nous montons dans les airs. Un médecin se charge de prendre ma tension, d'observer mes points vitaux. On m'assied sur un siège, m'attache, m'enroule dans une couverture chauffante. Les quelques personnes me demandent sans arrêts si je vais bien. Que devrais répondre ? Je ne le sais même pas moi-même. Nous atterrissons devant un bâtiment, c'est le commissariat de police. Je n'y suis jamais rentrée avant aujourd'hui. Les murs sont blancs, salis, combinés aux reflets des néons, et à mon manque de sommeil conséquent, j'ai ma tête qui va exploser. On m'indique de m'assoir le temps de régler quelques papiers. Peu à peu, la plupart des têtes risquent des coups d'œil discrets vers moi.
Je leur dirais bien de me laisser tranquille.
Ils sont morts. Ils sont tous morts. J'éprouve un peu de soulagement, je ne souffrirai plus. Ma petite sœur... Elle est morte, elle aussi ? Je ne le réalise pas.
- Amaryllis Delaunay. Suivez-moi s'il vous plait. L'inspecteur Vanbruiken va vous recevoir.
Je hoche la tête, suis le policier, qui me donne une tape sur l'épaule. Il me laisse aux mains de l'inspecteur, une femme. Elle a des traits durs, fatigués par des années de travail acharné dans ce domaine, majoritairement masculin. Mon affaire semble trop lourde pour ses épaules, d'une soixantaine d'années, je me sens coupable de lui infliger une telle chose.
- Amaryllis, je suis Claire Vanbruiken, celle qui va résoudre le... Meurtre de ta famille. Je comprends que tu ne veuilles pas parler tout de suite. Nous verrons ça demain. En attendant, un psychologue va venir te voir, pour t'aider. Tu peux lui dire ce que tu veux, il est obligé de garder le silence. Je te reverrai demain, d'accord ? Tu es forte, ma puce.
- D'accord, merci.
Ainsi la femme me laisse avec le psy. Je n'ai jamais aimé les psys. Mais celui-là, je le déteste. Sa tête m'agace, sa manière de parler, de se mouvoir, il a une haute estime de lui-même, qui est, à mon avis, injustifiée.
- Amaryllis. Dis moi comment te sens-tu ? Tu ne dois pas être en super forme. Tu as été très courageuse cette nuit. Peu de gens en aurait été capable.
- Je pense que courage est de la stupidité. Ce que j'ai fait est loin d'être stupide. Depuis qu'on m'a récupérée, on n'a pas arrêté de me demander comment j'allais. Ça ira. Je vais bien. Ce n'est pas moi qu'on a tué. Je suis en vie, alors ça va. Que voudriez-vous que je fasse, ou que je dise ? Je ne pleurerai pas. Je n'ai rien à lâcher. Vous voulez que je vous raconte ce qu'il s'est passé ? J'ai entendu le plancher grincer. J'ai entendu qu'on tranchait je ne sait pas quoi de ma sœur. Mon instinct m'a poussé à prendre un cutter. Je l'ai enfoncé dans le meurtrier, j'ai couru. Je ne sais pas pourquoi ou comment il a fait ça. C'est le boulot de la police de savoir. Maintenant je manque de sommeil, et j'ai besoin de calme, puis-je aller faire un tour, et dormir par la même occasion ?
- Ah... Ma petite. Ne sois pas si gênée enfin. Je sais que tu veux pleurer. Je sais que tu es mal. Vas-y, lâche tout.
- Je prends ça pour un oui.
Je me lève de la chaise, ouvre la porte, me dirige vers l'entrée. Je n'aurais pas dû être si désagréable. De l'air frais, enfin, le jour commence à se lever, il doit être 6 ou 7h. Un groupe peu commun va me foncer dedans, si je ne bouge pas. Mais... J'ai cette nouvelle douleur au ventre... Je baisse les yeux, je suis couverte de sang. Ce n'était pas la peur, ce type m'a touchée. J'ai du couper l'hémorragie, je gardais mon bras serré contre moi, ce n'était pas non plus une plaie profonde, autrement je m'en serais rendue compte. C'était peut-être ça qui inquiétait le médecin de l'hélico. S'il avait bien fait son travail il l'aurait vraiment vu. Ma tête se met soudainement à tourner, comme si le temps avait repris son cours. Je titube, mes genoux cèdent. Un jeune homme me rattrape in extremis, il a le visage inquiet. Pas comme les autres, lui, il semble sincère.
- Est-ce que vous allez bien ?
Il a un accent, anglais, plutôt américain.
- J'ai perdu beaucoup de sang. J'ai besoin d'un perfusion. Au plus vite. Dites que je ne veux pas de drogue, de morphine ou je ne sais quoi. Je vais m'évanouir.
Une douleur intense à l'abdomen me fait grimacer. Je ne me souviens pas de grand chose, qu'est-ce que j'ai encore fait ? Je me relève en sursaut, cherche un indice sur l'endroit dans lequel je me trouve. C'était une mauvaise idée, je devrai éviter tout mouvement brusque.
- Idiote. Ai-je murmuré pour moi même.
- En fait, c'est un réflexe humain que nous avons tous. C'est lié au cerveau, plus précisément à...
- Reid je ne crois pas que ce soit le moment.
Qu'est-ce que... Je suis à l'hôpital. J'ai dû avoir un accident, sinon je n'aurais pas mal au ventre comme ça. Il y a deux hommes que je ne connais pas. Le plus jeune, Reid, si j'ai bien compris, doit avoir un peu moins de vingt-cinq ans. Il est plutôt grand. Il les cheveux mi-long, bouclés, quelques mèches brunes retombent sur son visage pâle, formant un ensemble assez charmant. L'autre doit être un peu plus âgé, il a sûrement trentaine ? Musclé, chocolat, sûr de lui, je peux distinguer une arme sous son t-shirt.
- Soit vous êtes un flic ou militaire, soit vous êtes un tueur à gage. Ai-je lâché de but en blanc.
- Quoi ?
- Votre physique, votre assurance, votre timbre de voix, et l'arme que vous portez.
- Il y a autre chose. Qu'est-ce que c'est ? Me demande Reid, les yeux pétillants.
- L'arme à sa cheville ? Ou la position ? Oui c'est ça !
- Bien joué !
- Ok... On est pas là pour analyser mon comportement, p'tit génie ! Et mademoiselle... Amaryllis.
- Étant donné que vous me connaissez, puis-je avoir vos nom ?
- Agent Morgan, du FBI, et lui c'est le Dr Spencer Reid.
- Oh...
Je repousse les couvertures, balance mes jambes sur le bords du lit. Je tiens debout. C'est déjà ça. Je fais quelques pas vers le grand miroir accroché au mur. Je suis bien amochée. J'ai les bras et les jambes remplies de griffes.
- Pourquoi je ne me souviens de rien ? J'ai reçu un coup sur la tête ? Je serais victime d'amnésie partielle. À moins que... J'ai vécu un choc violent. Mon cerveau refuse de se souvenir, réflexion post-traumatique. Mais qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Non... Je n'aurais quand même pas décidé de...
Je regarde mes poignets, hormis les traces de mutilation, rien. Mes veines sont intactes. Mon attention se porte sur mon ventre. De plus près je peux voir des points de sutures, à deux endroits. Comme si... Comme si on avait voulu me tuer.
- C'est ça. Le tueur, la forêt, l'idiot de psy. Comment peut-on le laisser exercer ce job ? S'il avait su me comprendre, ne serait-ce qu'un peu, je ne serais pas tombée à moitié morte en plein milieu d'un commissariat de police ! Et sur un inconnu, qui ne l'est plus tant que ça maintenant... Est-ce que vous avez écouté ma demande , Docteur Reid ?
- Oh que oui ! Il a insisté personnellement ! Hein Spencer ?
- Je comprends juste...
- Je plaisantais. Amaryllis, on va s'en aller. Quelqu'un de votre famille va sûrement venir vous voir.
- Ils sont tous morts hier soir.
- Ah... Des amis alors, oui, des amis vont venir vous voir.
- Inutile. La seule amie que je possède est moi-même. Mais des policiers vont venir m'interroger. Puis il faudra bien s'occuper de me trouver une famille, les trucs du genre... J'espère ne pas avoir trop abusé de votre temps.
- Au revoir, Amaryllis.
Je viens de rencontrer les deux seules personnes qui ne me rejettent pas du premier coup. Ce sont deux agents du FBI, que je ne reverrai jamais de ma vie.
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