Nouveau Moi : Renaître en Obito Uchiha

Résumé de l'histoire : Il paraît que je suis Obito Uchiha. Il paraît aussi que Lysander McGregor était une de mes réincarnations et que sa mort n'était pas prévu. Il paraît aussi que j'ai droit à une seconde chance, peu importe mes vies, peu importe là où je veux aller. C'est une sorte de compensation.

Fan de l'univers de Naruto, dont je comprends aujourd'hui la raison, le choix a été vite fait. Me réveillant sous les décombres rocheux, je venais d'entamer un pas neuf vers un monde nouveau.

Ne me reste plus qu'à survivre et bouleverser la chronologie.

Bonne lecture et n'hésitez pas à me laissez des commentaires, ça aide à progresser et à motiver !

Disclaimer : Je ne vous apprends rien, je ne possède malheureusement pas Naruto !

PROLOGUE

La journée avait bien commencé pourtant.

Il s'était levé en pleine forme cinq minutes avant que l'alarme de son téléphone ne sonne, avait eu l'agréable surprise de constater que ses parents n'étaient pas là, qu'il restait davantage de céréales dans le paquet de Miel Pops que prévu et était arrivé six minutes en avance pour prendre le bus qui devait le conduire au lycée. Si on ajoutait à cela que la batterie de son MP3 était pratiquement pleine alors qu'il avait oublié de le recharger la veille et qu'il avait pris avec lui le premier tome composant le Saint Graal connu sous le nom de la série Naruto, on aurait même pu qualifier la journée de parfaite.

Alors pourquoi tout avait-il dérapé ?

Ça avait commencé avec Mathias qui du trottoir opposé l'avait salué avec un grand sourire. Pas un problème en soi mais la surprise de voir son camarade de classe avec le pied plâtré et des béquilles l'avait laissé sur le cul un moment. Le grand Mister M s'était apparemment cassé la figure en vélo la veille et pire que s'être chopé une fracture, il avait dû essuyer les remontrances de ses parents paranoïaques... C'était dans ces moments là que Lysander regrettait la dysfonctionnalité de sa famille. Entre un père PDG absent H24 et qui couchait à droite et gauche en trompant sans vergogne sa mère qui s'en foutait royalement tant qu'elle avait accès à son compte en banque, mère qui par ailleurs travaillait en tant qu'avocate de renom et passait tout son temps au boulot ou en boîte avec ses amies et lui qui, finalement, n'avait été conçu que pour calmer les ardeurs de ses grands-parents qui réclamaient à grands cris un petit-fils ainsi que pour être le successeur de ses géniteurs, on ne pouvait définitivement pas dire que sa situation familiale était idyllique. Ainsi si Mathias se plaignait Lys, lui, l'enviait.

Il était finalement entré dans la salle de cours au moment où la sonnerie retentissait, faute au sac à dos surchargé supplémentaire qu'il portait pour soulager son ami en béquilles. Son prof de physique ne lui avait heureusement pas fait de réflexions mais l'heure avait été longue tant il s'était ennuyé face à ce qu'il considérait comme étant du niveau du collège. Se taper l'électricité au programme encore une fois n'était franchement pas une partie de plaisir. Trop simple. C'était chiant, pour faire court.

Quatre heures de cours finirent leur succession et à midi il prit la direction de chez lui, décidant de marcher la vingtaine de minutes nécessaires pour y arriver au lieu de prendre le bus. Plus tard serait-il chez lui, mieux cela vaudrait. Allumant une clope au passage, plus par esprit de rébellion que par véritable envie de fumer, il se demanda un instant comment ses parents réagiraient en apprenant qu'il goûtait à l'infâme piège toxique qu'était le tabac. Sans nul doute péteraient-ils une durite pendant qu'il rirait aux éclats. Foutre ses parents en rogne était son sport favori. Au moins éprouvaient-ils une émotion à ce moment-là...

Lorsqu'il pénétra dans la villa parentale, il se mit à gémir en constatant que la Maserati GranTurismo des grands-parents paternels se trouvaient dans l'allée. Tape à l'œil et absolument futile, cela leur ressemblait plutôt bien. Il allait devoir supporter deux vieillards insupportables. Pas un cadeau en soi, évidemment.

Avançant la tête baissée et les yeux rivés sur ses pieds comme s'il devait se rendre à l'échafaud, il remarqua bien trop rapidement la vieille carne habillée de ses affreux vêtements à motifs floraux qui le fixait de son regard stupide et abrutissant. On ne changeait pas les habitudes.

-Si ce n'est pas notre merveilleux bébé ! s'exclama-t-elle de sa voix nasillarde en lui pinçant la joue de ses doigts décharnées. Mais qu'il a grandi ! Oh, viens faire un gros bisou à ta belle grand-mère !

Absolument horrible, dégoûtant et terrifiant. Comment une telle femme pouvait exister restait de l'ordre du mystère pour lui. Malheureusement ou heureusement, ce fut ce moment que choisit le papi de la bande pour faire son entrée.

-Allons Mathilda ! la rabroua-t-il. Laisse Lysander respirer un peu, tu veux ? Il ne deviendra jamais un grand homme si tu l'infantilises ainsi !

La vieille mémé le laissa alors tranquille alors qu'elle reculait en lui laissant un espace vitale plus important. "Merci grand-père" aurait-il dit s'il n'avait pas su que le calvaire viendrait de lui désormais. Parce que définitivement, sa famille était un poison toxique dont il aurait bien aimé réchapper.

-Mais regarde à quoi tu ressembles ! continua-t-il sur un ton de reproche comme pour lui donner raison. Presque pas de muscles, un vrai sac d'os et de tendons ! Tu te nourris de jus de carottes et d'eau en bouteille ou quoi ? Tu crois vraiment que tu peux plaire aux filles comme ça ? Mange plus et mets-toi un peu à la musculation ! Les hommes McGregor ont toujours été connus pour leur vigueur ! Tu fais honte à ta lignée, fiston !

Drôle comme sa famille avait une haute opinion de lui. Surtout que sa mère qui était pour une fois présente ne faisait strictement rien pour le défendre... S'excusant finalement, il fila à la cuisine où il se prépara un sandwich jambon beurre en moins de deux. L'avalant à la vitesse d'un train TGV de la SNCF, il se barra de chez lui quinze minutes à peine après être rentré. Plus rapide, c'était difficile à trouver.

Ce fut certainement sa précipitation et l'envie irrésistible de se tirer loin de là qui furent les causes de son accident. Traversant la rue sans même prendre le temps de regarder si une voiture pointait le bout de son nez, il entendit le crissement caractéristique des pneus d'un véhicule effectuant un freinage d'urgence. L'instant d'après tout devenait noir alors que son corps tentait tant bien que mal d'amortir un choc puissant.

Il avait brièvement perdu connaissance, remarqua-t-il en ouvrant les yeux. Allongé au sol il avait l'impression que tous ses os avaient été brisés en morceaux et que ce qu'il restait d'eux n'était que des miettes. Il entendit avec peine son père et son grand-père hurler contre le conducteur tandis que sa grand-mère téléphonait aux pompiers avant de finalement remarquer sa mère à ses côtés qui lui tenait la main et pleurait en lui demandant de tenir bon.

Ils pouvaient donc avoir des émotions, constata-t-il avec stupeur. Mais alors qu'il sentait les battements de son cœur ralentir et son esprit s'engourdir, il tourna sa tête vers sa mère et la détailla lentement, gravant chacun de ses traits dans sa mémoire tout en sentant son cœur se serrer brièvement alors qu'il admirait la lueur d'amour qui brillait dans ses yeux. Elle ne lui avait jamais dit qu'elle l'aimait pourtant il le comprenait aujourd'hui. Élevée pour des parents au coeur froid elle n'avait jamais su montrer ses sentiments. Mais aujourd'hui... Aujourd'hui était une exception. Il mourrait après tout.

S'excusant auprès d'elle pour la souffrance qu'il allait lui causer, il lui offrit l'un de ses rares sourires. Il le lui devait bien. Puis il le fit auprès de Mathias pour lui demander de le pardonner de l'abandonner alors que les autres ne lui parlaient que peu. Songeant à l'exposé de l'après-midi qui portait sur l'industrie au 19ème siècle, sujet que son ami ne maîtrisait absolument pas et qui lui causait de sérieuses crises d'angoisse, il sentit une nouvelle pointe de culpabilité le faucher avant de remarquer avec une certaine consternation que la mort ne lui faisait pas peur, comme s'il s'était depuis longtemps préparé à trépasser, comme s'il s'agissait d'un acte anodin et habituel.

C'est parti pour la grande aventure, songea-t-il avec ironie en fermant les yeux alors qu'il se sentait sombrer.

De manière étonnante, il n'aurait pu avoir davantage raison.