Bonjour les amis ! Je reviens avec cet OS un peu particulier : tout d'abord parce qu'il s'agit d'un crossover, comme vous l'aurez remarqué, entre Captain America/avengers et Supernatural. Mais aussi parce que cet OS peut changer de statut et devenir une fic... détails en bas !

Situation : cet OS prend place après le film Civil War, alors que Steve a abandonné le bouclier, a délivré mais, ici, quitté son équipe, et Bucky s'est fait congelé à nouveau. Pour SPN, l'action peut se situer, pour l'instant, vers n'importe quelle saison après une des morts de Dean (la première mort ? Saison 3 ? ou saison 10 ?).

Disclamer : Avengers appartient à Marvel et Stan Lee, Supernatural à Bobby Singer, et cette histoire à moi.


Je n'ai jamais pu me résoudre à t'abandonner

Steve était encore sorti ce soir-là. Depuis quand n'avait-il pas passé une soirée chez lui ? Une semaine, au moins. Ou peut-être deux. Il ne savait pas, il avait perdu le compte. Quelle importance ? Aucune. C'est ce qu'il s'était dit quand il était parti du Wakanda, abandonnant Bucky derrière lui, quand il avait quitté son équipe récemment délivrée, et ce malgré les nombreuses protestations de Sam et Clint, quand il avait emménagé à Butler en Pennsylvanie, se coupant quelque peu de la technologie, ou encore quand il avait commencé à sortir.

Et il n'avait plus arrêté.

Ce soir encore, Steve Rogers abandonnait ses principes pour se livrer aux bars du coin.


Il ne marchait plus droit depuis quelques heures déjà. L'horloge du quartier sonna 4H quand il atteint son appartement. Un frisson le parcourut lorsque sa main toucha le bois de sa porte. La chose la plus réelle et familière à laquelle il s'était confronté depuis quelques heures.

Où étaient donc ces foutues clés ? Ou les avait-il mises ? Bon sang !

Il commençait à perdre patience. Pas dans ses poches arrières... pas dans ses poches avant... pas dans ses chaussures... il pensa à fouiller son slip mais bon, il savait qu'elles n'y seraient pas.

Le monde bougeait autour de lui. Et au ralenti. Sa vision ne suivait pas ses mouvements, et c'était très handicapant. Sa vision ne suivait plus du tout... Sa vision s'assombrissait...

Sous le paillasson. Voilà, il s'en souvenait. Les clés étaient sous le paillasson.

Il se mit dos à sa porte et se laissa glisser jusqu'à toucher le sol beaucoup trop bas. À tâtons, il chercha l'objet de son salut. Mais maintenant, même ses mouvements ne suivaient plus sa volonté... C'était d'un ridicule à pleurer.

Il avait sommeil, il n'en pouvait plus. Trouvant la bosse qui trahissait la présence des clés, il s'autorisa quelques minutes de repos avant l'ultime effort et ferma les yeux.

Il ne se réveilla pas.


Steve rentra chez lui. Il était tard, mais il se sentait à peine ébréché. Après tout, le sérum dans son sang était trop puissant pour quelques verres d'alcool. La drogue lui permettait d'y voir un peu plus trouble et d'oublier quelques instants sa vie, mais il retrouvait bien trop rapidement le contrôle.

C'est donc détendu qu'il regagna son immeuble. Il était déterminé à se coucher, à oublier, à pardonner et à continuer. La routine...

Il s'avançait dans le couloir quand il remarqua quelque chose qui ne devait pas y être. Et pourtant, quelque chose de presque trop fréquent : son voisin de palier était étalé sur le sol, une main crispée sur son paillasson, la tête basculée sur sa porte. Steve soupira, les sourcils froncés. Ce gamin lui faisait une peine immense. Et l'entendre hurler n'était pas assez, il fallait aussi qu'il le ramasse en pleine nuit.

S'accroupissant d'un geste souple, Steve prit les clés. Ensuite, il plaça sa grande main sur la joue froide du jeune homme.

« Sam... Je suis là, ça va aller. Je te ramène, d'accord ? »

Bien sûr, Sam Winchester ne lui répondit pas. Il ouvrit cependant les yeux. Une fente trop fine pour distinguer quoi que ce soit. Mais il n'était pas totalement inconscient, c'était déjà ça.

D'un bras assuré et fort, il souleva le jeune homme et le mit sur son épaule comme on aurait pris un gros sac de grains. De grains imbibés d'alcool.

De sa main libre, Steve ouvrit la porte de son voisin. Il regarda l'intérieur, fit un pas, se stoppa. Des canettes, de partout. Des habits, sales. Des bouts de verre...

Steve fit un pas en arrière et referma la porte. Il mit les clés dans sa poche et sortit celles de son propre appartement. Quelques pas plus tard, il se trouvait à l'intérieur de son salon, plus salubre bien qu'au rangement douteux. Mais il ne s'y arrêta pas et continua jusqu'à sa chambre – il avait pris sa décision. Trop de fois il avait ramené Sam dans son lit trop vide et était revenu dans le sien, abandonnant le jeune homme à ses cauchemars et ses démons trop réels. Trop de fois il avait ignoré les gémissements confus de son voisin en espérant qu'il se réveillerait sans rien se rappeler.

Cette fois, il en avait assez.

Steve déposa Sam sur son propre lit aussi délicatement qu'il le put. Là, il retourna chercher une bassine et une grande bouteille d'eau fraîche. Il revint enfin avec une compresse humide pour soulager la tête sans doute endolorie de Sam. Une fois la serviette posée sur le front, il entreprit d'enlever les chaussures, chaussettes et, avec un peu de gêne, le pantalon de Sam. Il le laissa en tee-shirt et caleçon, tenue la plus confortable pour les cuites, de ce qu'il en savait. Ensuite seulement il se déshabilla lui-même, choisissant un tee-shirt et un short confortable. Enfin, de toute la délicatesse que lui permettait son corps immense, il s'installa dans le lit. Aux côtés de Sam Winchester.

Il le regarda un moment. Sam était sur le dos. Une main sur la compresse fraîche, l'autre sur son abdomen musclé. Il avait les yeux ouverts, la bouche ouverte.

« Où suis-je ? » demanda-t-il dans un murmure.

« Chez moi, Steve, ton voisin. Tout va bien. »

Sam prit le temps d'analyser la réponse. Puis, dans la même voix si faible, il continua.

« Où est Dean ? »

Cette réponse, Steve ne pouvait pas y répondre. Littéralement, il aurait pu, Sam le lui avait raconté : Dean était mort, Dean était au paradis, ou en enfer selon les dires de son frère. Mais non, il ne pouvait pas décemment lui répondre.

« Dors, ça ira mieux demain. »

Steve se blâma d'utiliser un mensonge aussi banal. Car demain ce serait pareil. Il se réveillerait avec la douleur du deuil, le regret des erreurs, la honte d'avoir faibli, et enfin l'envie de recommencer, pour se laisser aller et oublier. Steve connaissait ça par cœur, le malaise de la gueule de bois excepté.

Sam bougea. Il jeta la serviette hors du lit, ferma les yeux et bascula sur le côté. Sans voir ce qu'il faisait, il se jeta presque dans les bras de Steve. Celui-ci resta pétrifié de surprise. Mais Sam ne lui laissa pas le temps d'encaisser et le serra contre lui. Leurs fronts se collèrent dans un élan de chaleur.

« Il me manque... »

Steve voulait dire qu'il le savait, qu'il le comprenait, qu'il était désolé, que ça passerait comme c'était passé avec Peggy, ou avec Bucky.

Il ne dit rien. Voilà le genre de douleurs qui ne passait jamais...

Steve le serra contre lui un peu plus fort. Il l'entoura de ses bras forts et souhaita, pour un moment seulement, l'aider à porter sa douleur.

« Steve... »

Ce murmure aurait pu être un « merci », il aurait sonné pareil.


Je ne mets pas de "fin" car, comme je l'ai dit, cet OS peut devenir mini-fic, fic... Mais c'est à vous de choisir. A vrai dire, je n'ai pas vraiment d'idées pour la suite. Mais je voulais, au départ, mettre en scène leur couple qui leur permettrait à tous deux de se reconstruire. Et si vous me dites de continuer, c'est ce que je ferai. Alors, à vos reviews !

Vous pouvez aussi laisser une review si ça vous a simplement plu !

Bisous !