Voilà ! Ma première traduction ! Cette histoire ne me revient d'aucun droit, puis qu'elle a été entièrement inventée par happy ametuer dans : « Confessions of a Self Insert ».
htt p:/ /w ww .fan fict ion . net /s/ 553543 1/1/Conf essions_of_a _Self_In sert (Enlevez les espaces!)

Évidemment, les personnages de Tales of Symphonia ne lui appartiennent pas et ne m'appartiennent pas non plus. Bref, je suis très fière de pouvoir en faire la traduction et j'espère que vous apprécierez ! Je mets à suivre le mot de l'auteur concernant ce chapitre.


Bon, voilà. Le Self Insert de Happy ametuer. Maintenant, j'imagine que vous espérez que mon OC va immédiatement rejoindre Lloyd et sa bande dans ce chapitre ou même le prochain et tout de suite être enrôlée dans le périple de la régénération pour ensuite bien se marrer avec des blagues dans tous les coins et rien d'autre pour devenir éventuellement trop niais afin que ça reste sympa.

Ne vous attendez pas à ça.

Je vais donner à mon OC un passé intéressant. La plupart des autres personnages jouables en ont un. Génis, Raine, Sheena, Zélos, Préséa, Régal et Kratos nécessitent au moins une bonne et longue fanfic entièrement consacrée à leur passé. Celui de Lloyd et Colette est déjà expliqué lors du début du jeu donc on va pas s'attarder là-dessus. Alors pourquoi faire le début typique d'un self-insert et suivre la bande ici et là tel un gamin perdu dans Wal-Mart qui suit tout le temps un employé ? Vu que c'est pas ce que je compte faire je vais donc donner à mon OC un passé travaillé.

Ça va prendre un peu de temps par contre… Soyez patients.

Oh, et puis, si vous voyez écrit « Kellen » au lieu de « Kelsey » alors dites moi où. J'ai changé le nom de mon OC il y a quelques temps en passant de Kellen à Kelsey.


Chapitre 1 : Au-delà D'un Autre Arc-en-ciel

Je vais pas les faire.

Je vais pas les faire.

Je vais pas les faire.

Bon… Peut-être que je vais les faire.

Mais j'ai vraiment, vraiment, vraiment pas envie de les faire.

Mais je dois les faire un moment ou à un autre aujourd'hui. Si je les fais pas maintenant je pourrais pas jouer.

Et j'ai vraiment, vraiment, vraiment envie de jouer.

Ah, tant pis ! Je vais… les faire…

Assise sur mon lit, je fixe mes devoirs d'Espagnol. J'aime l'Espagnol, vraiment, c'est juste que j'ai pas envie de faire un quelconque type de devoirs après Pre-Cal (et qui aurait envie de faire ses devoirs après des problèmes avancés de maths ?). Il y a ça, et puis il y a aussi le fait que j'ai l'impression d'être en cours d'Espagnol dès que je les fais. Les cours d'Espagnol sont un vrai cauchemar. Tous les jours je commence ma cinquième heure de cours (qui est pour tout le monde l'heure juste après le déjeuner) et me demande quel genre d'idioties insensées le village des idiots va faire cette fois-ci. Ils disent des trucs du genre « Je suis pas Hispanique ! Je connais pas le Mexicain ! » ou « Vas-y là qu'est-ce tu me dis, bouffon ? » (c'est souvent ce qu'ils disent après que le prof les ait faits sortir pour s'être battus ou avoir frappé leur bureau). De toutes les classes d'Espagnol dans mon école je tombe toujours sur celle qui a la pire bande d'idiots lorsqu'ils sont tous excités à cause du sucre et de l'hydrate de carbone ingurgités le midi.

Vive les idiots du Sud.

Question 1. ¿_ (tú) la camisa roja o la camisa azul?

Je ne regarde même pas mon cours. J'écris juste « prefieres ». Ça doit peut-être prendre un temps fou pour les autres d'apprendre vu qu'ils posent tout le temps des questions et qu'ils demandent sans arrêt d'aller aux toilettes (alors qu'ils auraient pu y aller pendant l'intercours) mais en fait je fais ce qu'on appelle « écouter ». C'est un très bon moyen testé et approuvé afin de conserver des informations qui pourraient être nécessaires pour les interros. Ils devraient l'essayer des fois.

Question 2. Nosotros _ comprar un suéter nuevo.

C'est un peu plus dur. J'y réfléchis un moment puis écris « queremos » qui signifie vouloir. « Nous voulons acheter un nouveau pull. » Ouais, c'est mieux. Mieux que « Nous allons acheter un nouveau pull. » Enfin, je crois que c'est mieux.

Question 3. Ellas _ ir de compras hoy.

Ok. Je m'ennuie. Je ne veux pas faire mes devoirs. Mon cerveau est complètement grillé après la Pre-Cal. J'ai du répondre à un contrôle (qui avait environ cinquante questions par chapitre). Ma prof ne les note pas en fait (elle a assez de devoirs à noter—ça fait quasiment la taille d'une montagne !) mais c'est toujours un bon entraînement lorsque les notes chutent… C'est ce que mon père a dit lorsqu'il a su que l'on avait eu un contrôle.

J'aime prendre des pauses afin de me mettre au boulot avec un cerveau dé-grillé (traduction : j'aime glander). Heureusement que l'on a tout un week-end pour travailler. Oui, mesdames et messieurs, j'ai des devoirs tous les week-ends ! Même pendant l'été ! Il y a bien une raison pour laquelle les cours d'AP (Advanced Placement) se font une réputation à l'université et au lycée.

Bienvenus dans ma vie, les gens.

Je veux pas faire mes devoooooiiiiiiiiiiiiiirrrrrs !

Je veux jouer ! Un truc avec une intrigue ! Une histoire ! Un truc même violent !

Je vire mes devoirs d'Espagnol sur le sol et examine tous mes jeux vidéo. Voyons voir… Shadow the Hedgehog je l'ai fini plein de fois. J'ai donné Crystal Chronicles à mon amie (je me demande pourquoi elle voudrait ça). Je ne suis pas d'humeur pour Kingdom Hearts un ou deux maintenant. Je veux quelque chose d'un peu plus difficile qu'un Legend of Zelda. Pokémon… Aussi bien que ce jeu soit, laissons-le de côté encore un moment…

Final Fantasy VII. Quel jeu génial. Il n'est plus vendu maintenant alors j'ai mis deux ans afin de trouver l'original. Nous l'avons finalement acheté dans un vieux magasin de jeu privé et c'était vraiment cher. Il était en parfaite condition. Je ne l'ai pas eu ce jour là, mais je suspecte mes parents de me le garder pour Noël. Je me demande ce qu'ils ont fait pour réussir à le cacher. Je dois être trop facile à tromper…

Mais je n'étais pas d'humeur pour ça, pas encore. Je regarde le dernier jeu. Je sors la boîte et insère le disque dans la Gamecube et enfin l'allume. Pendant que la scène juste avant le titre se lance je ramène près de moi ma tasse de café (que j'utilise pour le thé—je n'aime pas le café).

Zélos est le premier personnage sélectionné. Il a l'air d'un géant à côté de la maison d'Altessa. J'avais oublié que c'était à cet endroit là que j'étais rendue. J'imagine que j'avais beaucoup entraîné mon personnage. Cela fait tellement longtemps que je n'avais pas joué. En voyant Ozette encore intacte j'en déduis que c'est notre première visite chez Altessa. Est-ce que je m'entraîne encore ? Plus maintenant. Je fais avancer le gigantesque Zélos dans la toute petite et minuscule maison d'Altessa. Elle apparaît et je fais ainsi courir Zélos jusqu'à la porte afin de laisser la scène s'enclencher.

Lloyd entre et Tabatha s'approche. Elle demande : « QUI EST LA ? »

Lloyd répond (un peu timidement d'après moi) : « Ah, excusez-nous. Nous avons entendu qu'il y avait un nain qui vivait ici. Pourrions-nous le voir ? »

Elle présume (assez bien) : « VOUS DESIREZ PARLER AVEC MAÎTRE ALTESSA, ENTREZ JE VOUS EN PRIE. » Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est déjà à l'intérieur, Tabatha…

Lloyd la suit jusqu'à Altessa. Tabatha reste près de lui tandis que Lloyd s'approche.

Le nain demande d'un ton bourru : « Qui êtes-vous ? »

L'épéiste répond : « Je m'appelle Lloyd. Nous sommes venus pour Préséa. Nous avons entendu parler de vous grâce à Kate de Sybak. »

Le nain l'interrompt : « …Partez ! » Le doublage n'est pas vraiment fidèle au texte.

« Quoi ? » Je suis sûre que Lloyd est censé être surpris, mais il me semblait surtout vexé.

« Je ne veux plus avoir de lien avec cette fille ! Allez-vous-en ! » Il donne l'impression de râler. Dans le texte il semblerait qu'il hurle.

Allez ! Il est temps d'apprécier le jeu, Kelsey !

La scène se tourne vers la porte d'entrée.

Lloyd râle : « Qu'est-ce que c'était que ça ?... »

Tabatha répond avec sa voix robotique : « JE M'EXCUSE. LE MAÎTRE NE SOUHAITE PAS ÊTRE LIE A PRESEA. »

Génis aboie : « Pourquoi ?... Il s'en fiche si elle meurt ? » Le « Pourquoi ?... » aurait pu être intensifié.

C'est juste un jeu, Kelsey. Apprécie-le.

Tabatha explique : « CE N'EST PAS CA. C'EST PARCE QUE LE MAÎTRE REGRETTE CE QU'IL A FAIT. »

L'écran se dirige vers l'atelier d'Altessa. « Alors s'il vous plaît, sauvez Préséa ! Tout ce dont elle a besoin c'est que l'on répare son serti-clé ! »

« … JE NE SAIS PAS SI CELA SERAIT VRAIMENT DANS SON INTERÊT. »

Lloyd demande, blême : « Pourquoi ? Qu'est-ce qui pourrait être pire que de vivre dans ces conditions en attendant de mourir ? » Son doubleur est vraiment bon. Lui et Cam Clarke sont probablement les meilleurs doubleurs du jeu.

Concentre-toi sur le jeu, Kel…

Tabatha propose : « SI VOUS VOUS SENTEZ AUSSI CONCERNES, ALORS VOUS DEVRIEZ CHERCHER DU MINERAI INHIBITEUR. »

Lloyd suffoque : « Le serti-clé de Préséa n'est pas fait de minerai inhibiteur ? »

Ok, je m'ennuie maintenant.

« C'EST EXACT. SON SERTI EST—»

Altessa l'interrompt (enfin) : « Tabatha ! Qu'est-ce que tu fais ? Fais les sortir ! »

« JE M'EXCUSE. JE DOIS Y RETOURNER. » Tabatha continue. « REVENEZ S'IL VOUS PLAÎT. J'ESSAIERAI DE LE CONVAINCRE. »

L'écran devient noir et j'entends la porte du jeu s'ouvrir puis se fermer. Le chemin de terre jusqu'à la maison d'Altessa apparaît.

Colette demande : « Où pouvons-nous trouver du minerai inhibiteur ? »

Régal propose : « Il paraît qu'il y en a dans les mines de la chaîne de montagnes entre Altamira et la forêt d'Ymir. J'aimerais vous offrir mon aide afin de créer un serti-clé pour Préséa. Je peux vous conduire à la mine. »

« Quelle est ta relation avec Préséa, de toute façon ? » Lloyd ne se demande ça que maintenant ?

Ap. Précie. Le. Jeu !

« Il n'y en a aucune. » Il ressemblait à Tabatha ici.

Raine fait remarquer : « Pourtant tu as l'air très inquiet pour elle. »

« Bon, de toute manière, tu n'as rien fait de suspect pour l'instant. Tu es le bienvenu parmi nous. »

Sérieux ? C'est tout ce que tu vas dire, Lloyd ? Pourquoi tu ne lui demandes pas pourquoi Préséa est si spéciale pour lui ? Je poserais plus de questions si j'étais toi.

Arrête d'agir comme s'ils existaient, Kelsey, ou tu finiras par parler à des objets inanimés comme tu le faisais avec le film d'Harry Potter.

Régal les informe : « Le minerai inhibiteur peut être trouvé à la surface de la mine d'Exsphère. La mine que je connais se trouve de l'autre côté de la mer, sur le continent sud. »

Zélos se réjouit : « Tu as parlé d'Altamira, pas vrai ? Cette ville est géniale ! Arrêtons-nous-y ! »

Ah, Zélos. Peu importe à quel point tu peux être énervant ou insouciant je t'adorerais toujours.

Encore des objets inanimés, Kel !

Sheena soupire : « Nous n'avons pas le temps de traîner au parc d'attraction ! »

Raine blêmit : « La mer ?... Nous allons à nouveau en mer ?... »

Je m'ennuie de nouveau.

Lloyd annonce : « Ok, alors, allons-y ! »

Colette ajoute : « Oui ! Dépêchons-nous ! »

Tout le monde excepté Zélos et Régal s'éloigne.

Zélos lance : « … Au fait, ça me dérange depuis un moment. On ne s'est pas déjà rencontrés avant ? »

Même si tu avais neuf ans lorsque tu l'as vu pour la dernière fois, comment est-ce que tu pourrais oublier quelqu'un avec les cheveux bleus comme Régal ?

Encore des objets inanimés…

Régal ne répond pas. Il se contente de partir.

Zélos le suit du regard. « … Très bien, ignore-moi. T'es pas très sympa, hein ? »

Bon doubleur. Un des meilleurs du jeu.

Je m'ennuie quand même.

Je reprends le contrôle du jeu et quitte la maison d'Altessa. Je fais la skit « Est-ce que Tabatha est un Ange ? » puis bois une gorgée de mon thé chaud tandis que j'ignore le jeu et attends. Je reprends à nouveau le contrôle.

Je m'ennuie tellement.

J'appuie sur le bouton Y et pointe le curseur sur « Système ». Je l'ouvre et appuie sur « Sauvegarder » puis « Slot A » et enfin sur l'unique fichier (je suis la seule qui joue à ce jeu). Je remplace mes données de jeu bla bla bla… Sauvegarde en cours… Sauvegarde effectuée.

J'éteins.

Je lâche la manette, m'allonge sur mon lit et soupire longuement. Je. M'ennuie. Trop. Je soupire à nouveau, et me lève afin de trouver quelque chose à lire. Je ne veux pas lire un manga, je veux lire un bon, et un long livre. J'oublie Twilight (Je préfère sans hésiter Julia Quinn et Lisa Kurland), Eragon est devenu une vraie blague après le deuxième et troisième tome (le protagoniste est devenu encore plus pleurnichard qu'un enfant). J'oublie également les auteurs allant de Tamora Pierce à C.S. Lewis. Je recule face à Fast Food Nations (je me suis déjà dégoûtée une fois auparavant. Je ne vais pas recommencer. Je vais rarement manger au McDonald's maintenant).

Je sortis ma collection du Seigneur des Anneaux allant de Bilbo le Hobbit à Le Retour du Roi mais je les garde juste près de moi au cas où s'il me prend l'envie de les lire. Je m'approche de ma collection de colliers et les parcoure du bout des doigts. Je sors une fausse gemme verte en forme de croix que j'ai eu pour Noël ainsi qu'un autre avec du corail et des perles d'or qui est plus formel-fantaisiste. Je les fixe dans ma main en gardant mes livres contre moi. Je bois une gorgée de mon thé. Je frissonne. Il fait froid.

Bien sûr qu'il fait froid, Kelsey. On est en Janvier. Ca ne compte pas le fait que tu sois dans l'un des états les plus au sud des U.S. il fera tout de même aussi froid que dans un congélateur ici. A quel point est-ce qu'il neige ici déjà ? Lorsqu'il neige au point de s'enfoncer ? Une fois. Une fois par an. Pourtant, c'est impressionnant à quel point la neige fond ou gèle après une bonne averse.

Mes yeux se ferment peu à peu. Il est un peu tard ce soir. Je veux tout de même faire quelque chose mais… quoi ? Je ne veux pas faire mes devoirs, et les jeux vidéo m'ennuient maintenant, je ne veux pas vraiment lire non plus, et je suis un peu fatiguée. Peut-être que je devrais…

Hein ?

… Du vent ?

Ce n'est pas normal. D'habitude je peux entendre le ventilateur du plafond bouger, la maison se fixer, ma sœur faisant des allers-retours, mon père cuisinant, ma mère corrigeant des contrôles (comme c'est une prof), les chiens des voisins aboyer et la circulation dehors sur I35. Mais là je n'entends que le vent et rien d'autre. Je bouge ma main afin de me lever, mais je me fais chatouiller par l'herbe.

Attendez… De l'herbe ? J'étais sur mon lit ! Comment est-ce que je pourrais sentir de l'herbe et non les draps alors que je suis sur mon lit ?

Ca ne peut pas être normal…

J'ouvre les yeux et n'aperçoit pas mon lit, mais un ciel bleu flou s'étendant devant moi avec un coucher de soleil qui se diffusait peu à peu. Je parviens lentement et prudemment à me lever en attendant que ma vision brouillée se remette en marche. Ma vue s'éclaire et je peux découvrir que je me trouve au beau milieu d'une vaste plaine.

C'est à ce moment là que l'événement le plus traumatisant de ma vie commence.

Au moment même où ma vision s'éclaire une bouffée d'énergie pénètre en moi. Je passe d'un état épuisé à finalement être remplie d'énergie ! Et ça ne s'arrête pas ! Ca ne s'arrêtera pas !

Ça s'arrêtera pas ! Ça s'arrêtera pas ! Ça s'arrêtera pas ! L'énergie me brûle ! Ça brûle ! BRÛLE ! BRÛLE !

Je suis en feu ! L'énergie m'a littéralement mise en FEU ! AU FEU ! A L'AIDE !

AU FEEEEEEEUUUUUUUUU !

QUELQU'UN ! N'IMPORTE QUI ! ETEIGNEZ CE FEU ! PAR PITIE !

Ça m'engouffre ! Ça détruit ma vision ! Je tombe et me sens à peine toucher violemment le sol !

Je perds conscience, et ne sais plus rien…


J'ai mal…

Ce n'est pas grand-chose, mais… quand même.

J'ouvre mes yeux, et remarque que je suis sur une plaine couverte d'herbe. J'entends quelques oiseaux et autres animaux, ainsi que le vent. J'attends ce qui me semble être une éternité pour que le feu revienne à sa puissance maximale, mais ça ne revient pas. En vérité, c'est parti.

D'une manière encore plus lente et plus prudente je tente de me lever, et examine les environs.

La première chose que je perçois est la quantité hallucinante d'énergie qui se propage non pas seulement autour de moi mais également à l'intérieur de moi ! J'imagine que cela signifie que j'ai d'une manière ou d'une autre acquis cette capacité, à moins que les gens possèdent ce sens uniquement lorsque cela est nécessaire. Je sais que l'incident impliquant toute cette énergie qui se bouscule en moi a quelque chose à voir avec ça. Je me demande ce que cela a fait. Bon, je pourrais voir ça plus tard.

Je remarque ensuite la présence d'humidité. Je regarde autour de moi mais n'aperçoit que les plaines… cependant l'océan ne devrait pas être très loin.

Mes livres sont toujours là sur le sol. Je remarque enfin que j'ai du laissé tomber mes colliers. Ma tasse est là elle aussi. J'ai encore mon jean et ma veste ainsi que mon pauvre tee-shirt blanc. Je me demande si… Si tout ce que je touchais a été emmené avec moi… Sauf mon lit. Je me demande pourquoi ?

Je râle après moi-même, parlant enfin après tout ce qui venait de se passer. « Kelsey ! Ce n'est pas le moment de se poser toutes ces questions ! Je dois réfléchir… A ce que je vais faire… »

En effet. Qu'est-ce que je suis supposée faire ? J'ai soudainement disparu de ma chambre à 19h pour me retrouver je-ne-sais-où et visiblement en milieu de matinée.

Bon, déjà, je dois faire en sorte de ne rien perdre… peu importe à quel point ce que je possède peut m'être inutile…

Je retire ma veste (il fait plutôt chaud de toute façon) et rassemble mes affaires dans celle-ci. Mon intuition me dit d'aller dans une direction (nord, sud, est, ou ouest je ne sais pas). Même si mon meilleur instinct me conseille de ne pas y aller, je décide de suivre là où me mènent mes pensées.

J'évite de réfléchir. J'évite de penser à autre chose. Je sais pour sûr que je ne ferais qu'aggraver les choses en paniquant à cause de mes pensées, en se demandant ce qu'il va m'arriver, ce qui se passe et où je peux bien être. Au lieu de cela, je fais juste attention à tout ce qui pourrait m'indiquer où (et même quand) je me trouve.

Le soleil commence à s'élever dans le ciel. Je sais que je vais vers l'ouest. Les pics de la ville s'étendent devant moi. Ils continuent à s'élever encore et encore même si je peux clairement dire qu'ils sont toujours aussi loin. Un port. Avec des bateaux de navigateurs et d'anciens bâtiments qui trônent sur la mer comme si c'était la fierté du continent. Je vois une grande école dans un coin, une cathédrale plus près du cœur de la ville, et plus loin loin loin j'aperçois un bateau à vapeur—

Palmacosta.

« Oh mon dieu ! » Je m'effondre sur le sol en réalisant dans quel genre d'ennui je venais d'atterrir.

Palmacosta se tient juste devant moi.

J'ai été projetée dans le monde de Tales of Symphonia.

Je murmure : « Impossible… C'est ! Ca peut pas être vrai ! » Je lâche tout ce que j'ai dans les mains. « Je ne peux pas—Je ne peux pas être là! Ce n'est pas réel ! »

Je me frappe la tête encore et encore. « Ca doit être un rêve ! Ca ne peut pas être autre chose ! » Je crie : « Réveille-toi ! Réveille-toi ! Ca ne peut pas être réel ! C'est juste un rêve ! »

Ma famille ! Mes amis ! Ma maison ! Je l'ai perdue—!

« C'est juste—un mauvais rêve! » Je m'accroche à mes cheveux et me laisse tomber sur le sol.

« C'est juste un rêve. C'est juste un rêve. » Je chantonne : « Va-t-en, va-t-eeeeeen. Disparaaaaiiiis… »

Je refoule mes larmes tandis qu'autre chose me vient à l'esprit. Le périple de la régénération du monde.

Je me recroqueville sur moi-même. « Je suis en train de rêver ! C'est juste un horrible rêve ! Juste un rêve ! »

J'ai tellement mal à l'estomac…

Je crois… que je vais vomir.

« C'est juste un rêve. Juste… un rêve. »

Les monstres ici—

Je hurle presque : « C'est juste un rêve! »

Je tousse brusquement. J'ai l'impression que ma gorge va s'arracher ! Mon estomac remonte à travers les parois de ma poitrine. Je me mets à ramper sans même m'en rendre compte. Je tousse à nouveau.

« Juste un—argh! »

Un fluide acide sort de ma bouche, me brûlant lors de sa sortie. J'halète le plus d'air possible. Mon esprit se vide. Sauf une petite pensée me rappelant à quel point j'avais de la chance de ne pas avoir rejeté mon maigre déjeuner en entier, puis je me remets à étouffer en rampant, paniquée.

Je roule derrière mes affaires (heureusement) propres et m'assois. J'ai seize ans, et soudain je deviens une petite fille qui a perdu sa maman et aurait tout fait pour la retrouver. Je me tourne sans arrêt, sans arrêt, essayant de trouver le confort nécessaire afin de me calmer mes pensées.

La seule chose qui me revienne après un moment est Ne t'évanouis pas. Je devrais probablement repasser par tout ça encore et encore, non pas que je ne l'avais pas su lorsque je ne voulais pas m'évanouir.

Je renifle à nouveau et garde la tête haute afin d'empêcher mes douces larmes de tomber. Je vais devoir être forte. Je vais rester rationnelle. Je vais trouver un moyen de rentrer chez moi ou je me réveillerais encore. Lorsque je serais rentrée, je vais faire d'horribles choses à au cd du jeu. Je le briserais en deux. Non, je le casserais en minuscules petits morceaux et le jetterait à la poubelle. Je gratterais le disque jusqu'à ce que j'arrive à l'autocollant qui couvre celui-ci.

Oui… Imagine ce que tu vas faire au cd au lieu de paniquer. Oui, ça devrait marcher. C'est mieux que de régurgiter.

Je vais jouer au scientifique fou et tester ce que l'eau de javel fera au disque. Je le donnerais aux chiens et les laisserais jouer avec. Un morceau de plastique dur ne tient qu'une demi-journée dans leur arrière-cour. Ils avaient réussi à mâcher des bandages d'exercice solplex. Ce petit cd ne tiendrait pas une seconde. Je pourrais faire comme Yzma dans Kuzco, l'empereur mégalo et mettre ce disque dans une boîte, puis le mettre dans une autre boîte et enfin l'envoyer par la poste à mon adresse et quand elle arriverait je l'écraserais avec un marteau. Je pourrais prendre un hacheur de viandes et commencer à réduire ce truc en minis morceaux. Je pourrais dessiner une horrible moustache sur le visage de Lloyd sur le premier disque et le transformer en punk sur l'autre avant de le jeter par la fenêtre. Je peux aussi juste le mettre à la poubelle mais ça serait pas drôle. Je pourrais le brûler en faisant attention à ne rien brûler d'autre lorsque la réaction chimique se mettrait en route.

Bon, ça fait dix au total… Je vais essayer d'arriver jusqu'à vingt. Je rassemble mes affaires dans ma veste. Je vais faire en sorte d'éviter de regarder Palmacosta et de vomir.

Je pourrais le mettre dans un lanceur de patates et tirer à travers une plaine. Je pourrais l'accrocher à une branche d'un arbre et l'utiliser pour m'entraîner à tirer au baseball. Et puis aussi l'épingler à une cible de fléchettes pour m'entraîner, c'est encore mieux. Je pourrais le noyer dans du lait et voir s'il marche encore. Je pourrais le plonger dans de l'eau de javel durant dix ou treize secondes et vérifier s'il fonctionne toujours. Je pourrais tester à quel point il conduit l'électricité. Je pourrais aussi essayer de le transformer en prisme même si ça ne marchera pas. Je pourrais le gratter contre un arbre de ma cour juste pour le fun. Je pourrais en faire une perche pour l'une des maisons pour oiseaux de ma mère. Je pourrais aussi vérifier si l'on peut en faire des rubans.

Ca fait vingt. Vingt au total. Je me sens plus calme. Je ne sais pas encore ce que je vais faire mais… C'est mieux que de paniquer.

Je sers contre moi mes affaires et essaye de garder l'esprit vidé de toute pensée. Je tremble. Normalement il ne serait pas nécessaire de le préciser, mais je subis un tremblement beaucoup plus intense que la normale.

J'ai peur.

J'ai tellement peur.

Je me marmonne : « Je veux rentrer à la maison… »

Et puis enfin, enfin, j'éclate en sanglots.


Je n'ai pas réussi à dormir.

Je n'aurais jamais pu dormir après tout cela. Je me suis juste épuisée à force de pleurer et de paniquer.

J'ai faim.

Et je suis en colère.

Tellement en colère.

Je me lève sur mes pieds et implore le ciel se levant : « Dieu ! Qu'est-ce que j'ai FAIT pour mériter ça ? C'est tellement insensé et horrible ! J'avais des projets, Dieu ! J'avais une vie ! J'avais une famille ! J'avais tout ce dont j'avais besoin ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? »

Je ne vais pas blâmer Dieu pour la terrible chose qui venait de m'arriver. Il ne fait jamais rien de mal ou de tort à quelqu'un. Et puis, quel en est l'intérêt ? Il me semble plus logique que je Lui demande juste qu'est-ce qui a bien pu m'arriver au lieu de me plaindre à Lui.

Comme cette vague de colère se dissout, je commence à me poser des questions. « A qui est-ce que je suis en train de parler ? » Je demande : « Est-ce que je parle à Toi, ou au ciel ? »

Le ciel ne me répond pas.

Je me rassois sur le sol. Je vais devoir aller à Palmacosta un moment ou à un autre aujourd'hui. Je ferais mieux de ne pas ressembler à une folle ou à une espèce de fille rebelle (les pantalons ne sont pas une pratique courante dans un monde comme celui de Sylvarant). J'ai besoin d'argent, de vêtements et de nourriture. J'ai besoin d'un logement pour être en sécurité. Je vais devoir refaire entièrement ma vie ici.

Et j'ai faim.

Je râle, juste pour le plaisir de râler. Je veux défoncer quelque chose. Je veux faire sortir toute ma rage à cause de cette malchance. Des gens, des trucs, un monstre, je m'en fiche. J'ai juste besoin de détruire quelque chose !

Je grogne : « Ca sonne tellement faux. Ce n'est même pas une fanfic habituelle quoi ! Pourquoi je n'ai pas pu apparaître près d'Isélia ou devenir super puissante au milieu de nulle part ? Ca aurait été très utile. Au moins si j'avais eu des pouvoirs j'aurais pu détruire un truc. »

Je commence à glisser mon doigt sur la terre. Je ne dessine rien en particulier, je trace juste des lignes. « J'aurais pu avoir des ailes d'anges. Ca aurait été pratique ça aussi. Je m'en fiche si c'est l'une de ces ailes de Sue qui va du noir au début au bleu, rouge, violet, vert, ou une autre couleur bizarre. Je les aurais utilisées pour m'envoler au loin. »

Une pensée plus amusante me vient à l'esprit. « J'aurais pu être désignée pour garder l'Epée Eternelle même si ça dépasse toute logique. J'aurais attrapé cette épée et serait partie de cet endroit. J'aurais salué tout le monde et même crié sayonara tant que j'y suis. »

Oui, je me parle à moi-même. Ben quoi ? Je l'ai mérité. Je peux me parler à moi-même si j'en ai envie.

Je soupire.

C'est vraiment, vraiment insensé.

Je me demande : « Pourquoi Palmacosta hein ? Le plus tôt que j'aurais pu être dans le jeu est lorsque le groupe rencontre Dorr. Mais vu que tout est intact et que ça ne ressemble pas encore à Atlantis je peux dire que le plus tard où j'aurais pu être serait lorsque la Graine Suprême devient folle. De toute manière je saurais obligée d'être impliquée dans au moins un désastre. »

Je pense à quelque chose de plus effrayant : « Et si… » Commençais-je. « Et si j'étais dans le second jeu ? Oh, mon dieu, j'ai détesté ce jeu. Si ce truc vient à la vie alors je risque d'être témoin de la Purge Sanglante de Palmacosta. Ce serait un véritable cauchemar. »

Je regrette : « Super. Maintenant j'espère être dans le premier jeu. »

J'ai soudain une brillante idée. Je me réjouis : « Je sais ! Je ne participerai tout simplement pas ! Je n'ai pas à joindre le groupe si je n'en ai pas envie ! Ce n'est pas parce que j'ai l'impression d'être dans une fanfic que je dois être comme n'importe quel autre OC ennuyeux. Je peux juste rester là ! »

Mais alors je devrais passer par toutes les autres catastrophes mentionnées plus tôt ainsi que les Désians mais aussi les habituels dangers sociaux désormais intensifiés puisque je suis devenue une fille de seize ans SDF.

Je soupire. Je suis vraiment dans le pétrin.

Midi… Et j'ai faim.

Je tremble à cause de la faim.

Je ne suis pas affamée. Je sais que je ne le suis pas, mais j'ai l'habitude d'avoir trois repas par jour donc je ne suis pas en bonne position pour être habituée à ne pas manger à ma faim. Je n'ai jamais sauté un repas sauf si je n'avais vraiment pas faim. Je mange lorsque c'est nécessaire.

Maintenant je peux sentir ma faim se réfugier près des parois de mon estomac, tentant de se libérer.

Je dois aller à Palmacosta. Si je ne le fais pas je risque de mourir. De famine, déjà, et puis les monstres, ou même des gens comme des bandits, peu importe j'aurai toujours une bien triste fin. Je ne veux pas ressembler à une folle lorsque j'arriverais là-bas, mais si je n'y vais pas je vais mourir.

Je dis : « Ca n'a pas de sens, je ne jouais même pas à une partie qui avait un quelconque lien avec Palmacosta. Pourquoi ici, alors ? Pourquoi moi ? »

Berçant mes affaires contre moi, je me lève et murmure au ciel :

« Dieu, » disais-je, espérant que ma prière sera entendue. « Offre-moi un guide. Ma vie est en fait devenue un conte et tous les autres personnages d'aventure ont plus ou moins un guide. Je ne pense pas pouvoir survivre ici sans avoir quelqu'un pour m'aider. »

Le ciel ne me répond pas.

Je soupire. J'ai l'impression de passer pour un gamin disant : « Papa, donne-moi un cookie. Tous les autres enfants ont des cookies. Je ne pense pas pouvoir tenir jusqu'au dîner sans en avoir un. »

Ce n'est pas vraiment mieux si vous me le demandez.

Je me confie : « Je pourrais tout aussi bien avoir un poney… » Ouah, je suis cruelle.

Mon estomac gargouille.

« Et un plat chaud. » Ajoutais-je.

Je tourne mon regard vers Palmacosta, qui reste là à me provoquer avec ses promesses de nourriture et d'abris, mais il y a un prix à payer. Je vais devoir être détestée par la société. Je n'ai jamais été populaire mais je n'ai pas non plus été mise de côté. Rien que de penser aux gens me détester, se plaindre de moi me fait mal au cœur. Si c'est le prix à payer pour avoir de la nourriture et survivre alors… Je le paierais. Si c'est ce qu'il faut pour survivre.

Je commence à marcher.

Après un long moment, je finis par m'ennuyer et me distrais en sifflotant « Somewhere Over the Rainbow ». Vous savez, Dorothy était chanceuse. Elle avait Toto, la Gentille Sorcière du Nord, l'Homme de Fer-Blanc, le Lion Peureux, l'Epouvantail, et toutes les autres personnes qu'elle avait rencontrées. Elle a même écrasé sa maison sur la Méchante Sorcière de l'Ouest au milieu d'une sympathique ville qui était sans arrêt embêtée par cette sorcière. On lui a tout donné. La nourriture, le logement, des compagnons, une mission (aussi dangereuse qu'elle soit), et même un retour chez elle.

Pourquoi je ne peux pas être aussi chanceuse ?

Je laisse échapper un rire jaune.

« Les souliers symphoniques en rubis. » Je ris et claque trois fois des talons. « Qui me les donnerait ? Martel ? Est-ce qu'ils seraient derrière le sceau d'Origin ? Est-ce qu'ils pourraient être enterrés derrière l'un des temples ? Ce serait dingue ! »

Je fais de nouveau claquer trois fois mes talons et récite : « Je reste auprès de ceux que j'aime. Je reste auprès de ceux que j'aime. Je reste auprès de ceux que j'aime. » Je ris à nouveau.

Je peux tout à fait imaginer Raine devenir dingue à cause d'eux. Avec des mouvements exagérés, je m'exécute : « C'est merveilleux ! C'est bien les souliers en rubis qui se trouvent devant moi ! Cette possibilité d'aller où l'on le souhaite par simplement claquer trois fois des talons et en récitant un charme ! » Je soupire tendrement. « La recherche et les résultats que je pourrais obtenir ! Si seulement ils étaient assez grands pour moi. Quel dommage qu'ils ne conviennent qu'à une petite adolescente. »

J'éclate de rire. Oui, Raine deviendrait folle pour quelque chose comme des souliers en rubis.

J'entends de lourds bruits de pas.

Je me retourne. Derrière moi se trouve une calèche conduite par des chevaux. La personne qui conduit est une femme, étrangement. J'observe plus rigoureusement (je louche presque des yeux) et remarque que… ses vêtements… tout comme ses cheveux… sont complètement noirs.

C'est vraiment bizarre.

Je m'écarte légèrement pour ne pas avoir à courir lorsque le wagon s'approchera. On dirait que la calèche se balance mais je sais que c'est aussi vrai que lorsque l'on voit un train allant à la vitesse d'un escargot. Je continue à la fixer tandis qu'elle se rapproche. J'aperçois la conductrice tourner son regard vers moi. Elle s'approche de plus en plus (sachant qu'elle va vers Palmacosta) mais elle continue à me fixer. Ca commence à être un peu effrayant. Réfléchissez-y, elle ressemble à une sorcière qui conduit sa calèche venant du dix-septième siècle. Et elle continue à me regarder. Ca va commencer à énerver quelqu'un tout ça.

Finalement, elle s'approche suffisamment assez près pour s'arrêter juste à côté de moi.

Ses yeux noirs sont remplis d'iridescentes couleurs de… quelque chose. Je n'ai pas pu le savoir puisqu'elle a commencé à me parler.

« Il semblerait que tu n'es pas en bonne position. » Dit-elle. « Est-ce que tu voudrais que je t'offre mon aide ? »

Ca me surprend. Je m'attendais à ce qu'elle dise quelque chose de maléfique, ou fasse quelque chose de maléfique. Le côté sensé en moi me reproche ces pensées ridicules, mais il y a à peine un court moment je n'imaginais même pas pouvoir atterrir dans un nouveau monde. Si quelqu'un me l'avait annoncé à l'avance je me serais juste bien moqué de lui comme n'importe qui d'autre.

Mais je remarque également qu'il y a une drôle d'énergie autour d'elle. C'est comme l'énergie—ah, oui. Je suis dans Tales of Symphonia. C'est du mana. C'est sûrement une demi-elfe ou quelque chose comme ça. Elle ressemble beaucoup plus à une elfe du film du Seigneur des Anneaux qu'à une humaine.

« J'imagine que vu ma condition je vais me contenter de n'importe quoi. » Dis-je effrontément. « Comment pouvez-vous m'aider ? »

Elle reluque mes vêtements. « Tu aurais besoin de changer de garde-robe. »

Je hausse les épaules. « C'est ce qu'il me manque. Vous auriez quelque chose à ma taille ? »

J'ai jeté par la fenêtre toute la fierté qu'il me restait depuis un moment déjà. Je ne laisserais pas quelque chose comme ça se mettre au travers de mon chemin afin d'avoir des vêtements, de la nourriture, et, un abri. Les morales c'est autre chose, par contre, ne me jugez pas pour ça.

La femme se retourne et prend un grand sac. Elle en sort une robe d'un bleu incroyablement foncé. « C'est trop grand pour toi mais j'imagine que tu ne vas pas rechigner pour si peu. Tu es en mauvaise position. »

Tiens donc. « Ce n'est pas noir ? » Lançais-je.

Elle sort un châle noir de son sac et me répond : « Je porte mon châle avec cette robe. »

Ok, elle ne me fait plus tellement penser à une sorcière finalement. Elle me rappelle Saki Hanajima de Fruits Basket. Cette femme me fait quand même toujours un peu peur, par contre.

Je repose ma veste remplie avec toutes mes affaires et tends la main pour atteindre la robe. « Merci beaucoup. »

Soudain mon estomac se met à gargouiller. C'est quoi ce bordel ? Un anime ?

La femme fait remarquer : « Ma pauvre âme en perdition. »

Ah, mince. Si elle commence à citer les sorcières de Disney alors je préfère encore marcher jusqu'à Palmacosta toute seule.

J'admets, hésitante : « Je… n'ai pas beaucoup mangé ces derniers temps. » Correction : je n'ai rien eu à manger ces derniers temps.

Mon estomac grogne à nouveau. Je suis tentée de lui dire de se la fermer.

Elle me fixe un moment, réfléchissant. Puis elle dit enfin : « Monte dans la calèche. »

« Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? » Demandais-je. Même si je suis peut-être désespérée, je ne suis pas devenue stupide pour autant.

Elle répond simplement : « Même si tu es peut-être désespérée, tu n'es pas idiote. Tu as faim, tu es fatiguée, et tu as besoin de vêtements et d'un logement. Je peux te les procurer. Entre dans la calèche. »

J'y réfléchis un moment, me demandant si je devais sérieusement considérer ou refuser son offre. C'est une étrangère mais elle me propose des vêtements et de la nourriture. C'est dangereux de suivre les gens suspects (dans ce cas là, n'importe qui peut être suspect) mais c'est tout aussi dangereux de rester éloignée de la civilisation de Sylvarant (les monstres, les Désians, etcetera.). Je ne veux pas prendre de risques, mais la tâche de survivre en demande quelques-uns. Encore une fois, c'est une étrangère qui pourrait bien être une sorcière (malgré ce que me dit mon meilleur instinct) mais elle m'offre de quoi manger ainsi qu'un abri. Et c'est un véritable cercle vicieux.

« Si tu comptes rester têtue ou même vouloir te battre alors je m'en vais sur-le-champ. » Elle se retourne afin de faire avancer ses chevaux.

« Attendez ! » Elle tourne son regard vers moi tandis que je grimpe dans le wagon avec mes affaires. Je m'en contrefiche des règles de sécurité ! Avoir de la nourriture vaut la peine de prendre ce risque. « Je vais venir avec vous. »

Ses yeux sombres s'adoucissent. « Voilà qui me semble plus réfléchi. Tu devras te changer en cours de route. » Elle fouette doucement les reines afin de faire avancer les chevaux.

Je trébuche sur le côté et prend un point d'appui pour rester en équilibre. Je vois mes affaires s'éloigner de moi et les saisis à nouveau. En les gardant contre moi, je demande à cette femme : « Me changer ? Alors que tout le monde peut me voir de cette plaine ? »

« Est-ce que tu préférerais que tout Palmacosta te juge pour ce que tu portes ? »

Bon point. J'enfile la robe bleue foncé tandis que je tente de garder ma modestie intacte. Après l'avoir mise, je remarque qu'elle a sous-estimé la taille de cette robe. Je nage complètement dedans. Je suis comme une fille de neuf ans qui essaye la robe d'église de sa grande sœur.

Tout en restant appuyé contre les parois de la calèche, je tente de la visiter. Quelque chose me vient à l'esprit, quelque chose que j'avais complètement oublié à cause de ma panique : je porte seulement des chaussettes.

Je ne porte mes baskets que lorsque je vais quelque part. En fait, je ne porte jamais de chaussures à la maison. Mes pieds se sentent plus libres lorsque je les enlève. Souvent cela inclue également les chaussettes mais comme c'était l'hiver là où j'étais, alors je les avais gardées.

C'était l'hiver là bas… Toute ma colère se concentre sur ça maintenant.

J'oublie cette pensée et demande : « Est-ce que vous auriez des chaussures ? »

« Il devrait y avoir une paire de bottes de rechange dans mon sac. »

Des bottes ? Je m'attendais à ce qu'elle me propose des pantoufles noires ou même aucune chaussure. Bon, j'imagine que quelques personnes ont besoin de bottes pour voyager. Je laisse ça de côté et cherche dans le seul sac présent ici puis en sors une paire de bottines en coton. Elles aussi sont en noir.

« Pourquoi tout est aussi noir ? » Demandais-je.

Elle ne se retourne même pas vers moi. « J'imagine que je n'ai jamais été trop à l'aise avec une autre couleur sauf si je portais déjà du noir. »

« Alors c'est une habitude ? »

« Entre autre, oui. »

Je ne prends même pas la peine de continuer à l'interroger. Je glisse mes pieds dans ces bottines, heureuse d'avoir quelque chose de décent (enfin ce qui est décent ici) à me mettre. Soudain quelque chose me revient à l'esprit.

« Euh… » J'hésite. « Je ne vous ai pas demandé votre nom… »

Elle tourne la tête vers Palmacosta. « Elvira. »

Je me sens obligée de donner le mien en échange. « Je m'appelle Kelsey Miller. »

« Eh bien, Kelsey Miller, on dirait bien que ta vie va prendre un nouveau tournant désormais. »

Est-ce qu'elle serait une sorte de voyante ? C'est ce genre de conneries qu'ils diraient je pense. Mais en ce moment je ne suis pas vraiment en position de juger vu comment ma vie a vraiment pris un « nouveau tournant ».

J'espère que ce « nouveau tournant » ne prend pas en compte un voyage complet autour de Symphonia.


J'ai mis plusieurs heures à traduire tout ça ! J'aurais jamais cru que ce serait aussi long, mais je suis fière d'y être arrivée aussi vite. J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre assez conséquent. J'ai une précision concernant le tout début, lorsque Kelsey joue à ToS : je n'ai pas utilisé le script officiel du jeu Français, mais j'ai traduit celui de la version Anglaise. Comme je suis en plein dans une partie et que j'étais rendue juste avant cette scène, j'ai pu recopier le script officiel du jeu en Français, donc si vous préférez avoir la version « officielle » n'hésitez pas à me le dire. Moi personnellement je trouve la traduction française plutôt moyenne mais BREF je vais pas raconter ma vie non plus ! Rendez-vous au prochain chapitre et on finit avec le –court- mot de l'auteur !


J'ai l'impression d'être comme Ritsu dans Fruits Basket…

Faites des review s'il vous plaît.