Disclaimer
: L'univers d'Harry Potter appartient à J. K. Rowling, et elle seule. Mais certains personnages (Meg et Sue entre autres) sont de mon invention. Je ne me suis inspirée d'aucune autre uvre pour cette fanfic.Rating
: T. Pas de lemon en prévision, mais des scènes plutôt dures et sombres. On parle du futur Voldemort quand-même. Mais si besoin, je passerai en M.Pairing
: Eh bah c'est ça qui est cool, il n'y en a pas ! Car non, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer des histoires à base de romance haha !Résumé complet
: 1941, après la catastrophe de Salem, Megann Yasha et Sue Youngblood, deux jeunes filles profondément marquées et choquées par ce qu'elles ont vu, arrivent à Poudlard en cinquième année. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : Meg est envoyée à Gryffondor tandis que Sue préfère choisir Serpentard. C'est le choc pour la première qui vit mal cette séparation forcée, alors que la seconde s'adapte parfaitement bien à sa maison, s'entichant même du séduisant Tom Jedusor. Mais Meg ne peut s'empêcher de se méfier de ce trop parfait, charmeur et condescendant jeune homme qui ose lui prendre sa meilleure et unique amie. C'est ainsi que commence son enquête, solitaire, dans le chaos causé par l'ouverture de la Chambre des Secrets, prête à tout pour protéger Sue.Notes de l'auteure
: Haha ! Voici enfin ma première fanfiction sur le fandom Harry Potter. Depuis le temps que je lis des potterfictions, je me décide enfin à en écrire une. Bien entendu, pas de romance nian-nian, de déclarations d'amour flamboyantes, de smileys partout et de N/B toutes les trois lignes ! Et j'espère que mes efforts pour tenter de créer une fanfic originale et sombre payeront.Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture !
Tedd.
P.S.
: Merci à ma bêta, Armenius, de m'avoir gentiment corrigée ^^Fail.
Première partie : Faiblesse
Chapitre un.
Les Ténèbres, puis un éclat écarlate... Une giclée flamboyante et chaude qui vient s'écraser durement sur le visage... Les mains... On baisse les yeux. Oui... Du rouge. Magnifique rouge profond, liquide délicieusement tiède mais collant... Il n'y a qu'avec cette incroyable odeur métallique qui passe par les narines, jusqu'à s'installer sur la langue, qu'on peut lui donner un nom. Tu as le goût du sang dans la bouche et les cris de douleur dans les oreilles...
Et tu ne peux absolument rien y faire
Réveille-toi, Meg, on arrive.
Megann papillonne quelques secondes des paupières, encore à moitié plongée dans le sommeil. Sa vision est trouble et tâchée de longues trainées écarlates. Mais, lentement, les flaques sanglantes se résorbent et le visage inquiet de Sue penchée juste au dessus d'elle s'impose enfin. Oui, Sue.
Jolie Sue, avec ses grands iris cobalts striés d'émeraude, au-dessus desquels de longs cils d'un noir profond battent en rythme, sa bouche en cur, qui fait la moue son nez qui se fronce capricieusement, et enfin la cascade de cheveux acajous aux reflets roux - sauvage et éclatante - qui encadre cet adorable visage de poupée au teint blanc de porcelaine.
Une jolie poupée, jolie mais d'apparence si fragile. Si Meg le pouvait, elle en rirait, cynique : la seule fille fragile ici, c'est elle-même. Megann est la seule à toujours faire des cauchemars. A propos de ça.
Elle se passe une main encore un peu hésitante dans ses longs et lisses cheveux noir aile-de-corbeau qui pour le coup, on pris quelques nuds. Son poing, qui s'est refermé entre-temps, glisse jusqu aller frotter ses paupières à demi closes et ses yeux en amande, à la limite du bridé - héritage de lointains ancêtres asiatiques. Son visage à elle n'a rien de flamboyant, adorable ou fin. Ce ne sont que des iris d'un gris terne, un nez droit et une mâchoire trop masculine à son goût.
Meg, dans un soupir, consent enfin à se relever tant bien que mal de l'étroite banquette en cuir du Poudlard Express, sur laquelle elle s'est endormie quelques heures plus tôt. Elle esquisse quelques pas à l'intérieur du compartiment qu'elle occupe avec son amie, se raccrochant à son épaule légèrement plus basse que la sienne. Son regard déjà plus clair se dirige tranquillement vers la fenêtre qui mange un quart de la paroi, à sa droite. Elle voit un quai de gare de nuit, battu par une pluie drue et épaisse, tout juste éclairé par une série de lanternes magiques. Un éclair illumine quelques secondes le ciel au loin, le temps qu'elle aperçoive la silhouette fantomatique des tours du vieux château.
Oui, confirme-t-elle, nous sommes arrivées.
De lautre côté, Sue acquiesce doucement sans doute habituée aux réactions à retardement de son amie. Elle lui lance cependant, tout en ramassant sa veste, tombée sur le sol :
On prend nos bagages et on sort ?
Megann la regarde une longue seconde, le visage tourné sur le côté, comme déjà perdue dans ses pensées. Puis soudainement, semblant se rappeler où elle se trouve et dans quelles circonstances, elle balbutie :
Oui, oui, bien sur.
Elle continue à marmonner quelques mots éparses à voix basse, tout en s'activant dans tous les sens à la recherche des ses affaires.
Heureusement que tu t'es changée aussitôt arrivée dans le train, Meg - tu peux m'aider à tirer ce sac, s'il te plait ? - c'est fou comme tu t'endors vite pendant ce genre de trajet, reprend Sue sur le ton de la conversation, en continuant sa besogne.
- Hmm... se contente de marmonner la brune en retour, l'aidant à sortir les bagages des filets au dessus.
Les élèves se pressent dans le couloir, caquetant, braillant, tous plus excités les uns que les autres. Megann se sent mal à l'aise au milieu de toute cette foule bruyante, là où Sue jubile, heureuse de retrouver l'agitation d'une école. Chose qu'elle n'a pas connu depuis six mois. Depuis... ça.
Au bout d'une minute de piétinement dans le wagon, elles atteignent enfin l'extérieur. La pluie est violente, elle s'abat sur leur tête d'un coup, comme une massue humide. Déjà, Sue ne voit plus rien mais Meg réagit immédiatement. Elle dégaine d'un geste souple, poli par l'habitude, sa baguette de la poche de sa robe, qu'elle dirige vers les yeux de son amie puis les siens en murmurant d'une voix ferme :
Impervius.
Sue éclate de rire :
Merci, gentille Meg.
Laquelle réplique, faussement détachée :
N'en fait pas trop non plus.
Elle ne reçoit en réponse qu'un haussement d'épaules, avant que Sue ne reprenne sa marche, suivant le flot des élèves. Elle a tôt fait de repérer un groupe de filles d'à peu près leur âge qui discute avec animation à l'abris sous des parapluies. Avec son plus beau sourire, la presque rousse les aborde :
Excusez-moi ? Par où va-t-on pour rejoindre le château ?
L'une d'entre elles - la plus proche - répond, méprisante :
On se connait ?
- Non, continue Sue, diplomate, mais j'ai besoin d'un r...
Megann qui arrive l'interrompt, braquant sa baguette vers la fille, menaçante :
Je t'autorise pas à lui causer de cette manière, d'accord ? Elle t'a demandé gentiment de lui indiquer la direction, alors tu le fais, sinon je peux pas te promettre que tu retrouveras un jour ton joli petit minois.
- Ooh, doucement avec ce truc, intervient une autre adolescente, peut-être plus âgée, en détournant la baguette de Meg. Renata ne voulait pas offenser ta copine. Pas vrai, Renata ? (La première fille hoche vivement la tête). Alors du calme, vous êtes un peu vieilles pour jouer les petites perdues, mais pour aller à l'école, on prend les diligences sans chevaux, plus loin, là-bas (Elle montre une direction). On ne peut pas les voir d'ici à cause de la pluie. Contente ?
Megann grogne en retour, et range sa baguette, pendant que Sue remercie vivement le groupe d'élèves, avant de commencer à marcher dans la direction indiquée. Au bout d'une dizaine de mètres elles y arrivent, jouant des coudes pour pouvoir avancer, malgré le flot dlève qui a considérablement baissé. La pluie aussi commence à se calmer, cest pour cela que Meg ne proteste pas lorsque Sue pose une main pensive sur son avant bras, pointant les véhicules qui patientent devant :
Cest bizarre chuchote-t-elle.
- Quoi ? demande Meg.
- Eh bien, commence la presque rousse en montrant le carrosse le plus proche, la fille là, elle a dit quil ny avait pas de montures, mais moi je les vois.
Megann observe quelques secondes de silence, surtout occupées à repousser les mouvements de masse, menaçant de les écraser. Elle finit cependant par répondre, à voix basse :
Cest parce que ce sont des sombrals.
- Des quoi ? reprend Sue, qui a mal entendu.
- Des sombrals, Sue, répète la brune plus fort, je ten ai déjà parlé. On ne peut les voir qu condition
- Davoir vu la mort.
Meg se retourne vivement, comme mordue par une vipère, et foudroie du regard le nouveau venu. Il est plutôt grand, possède un visage harmonieux, ses cheveux sont gominés et son sourire en coin est un rien charmeur. Oui, assez beau et très sur de lui : le genre de personne qui lagace le plus.
Elle sapprête à lui lancer une réplique assassine lorsquelle sent les doigts fins de Sue lui pincer rageusement le bras. Un échange de regard silencieux confirme le message de la presque rousse : on est polie avec les beaux garçons. La brune pousse en retour un long soupir, et fait un pas en arrière, déjà ennuyée par la conversation qui va suivre. Il faut dire que, lorsque lon a une amie aussi mignonne que Sue, cest un peu un passage obligé.
Pourtant ce nest pas vers elle, mais vers Megann quil tend en premier la main :
Je mappelle Tom Jedusor, cinquième année, préfet de Serpentard, lance-t-il dune voix chaude et affable. Je ne vous ai jamais vues par ici toutes les deux (il accorde enfin regard à Sue qui nattend que ça), cest étrange
Cest Sue qui répond, Meg ayant décidé de lignorer tout à fait :
Oui, nous sommes nouvelles, toutes les deux. On arrive en cinquième année aussi, il me semble. Je mappelle Sue Youngblood, et voici ma meilleure amie, Megann Yasha. Elle boude un peu mais il faut lui pardonner : elle nest pas très à laise au milieu de la foule.
Le petit sourire un brin mystérieux de Tom ne semble pas vouloir quitter son visage. Il saccentue même lorsquil demande, en se penchant un peu vers elles :
Alors comme ça, vous pouvez voir les sombrals, cest
Mais il na pas le temps de terminer sa phrase que Megann à déjà attrapé le bras de son amie, la traînant derrière elle en direction du premier carrosse venu encore ouvert. Elle saute dedans, coupant la voie à deux personnes, qui rouspètent un peu.
Elles réussissent tant bien que mal à sinstaller dans la diligence, leurs deux valises sur les genoux. Déjà, Sue réprimande Megann :
Pff, pourquoi est-ce que tu te sens toujours obligée de faire ça ?
- Ca quoi ? demande Meg, un peu énervée elle aussi.
- De fuir ! réplique Sue, provocante.
- Je nai pas fui, je ne suis pas lâche ! Cest juste que je ne vois pas lutilité dexposer ma vie privée devant un parfait inconnu !
- Hum, hum.
Au son du petit raclement de gorge qui retentit depuis lautre côté du carrosse, les deux jeunes filles se retournent brusquement, dun même mouvement.
Il semble avoir à peu près leur âge - peut-être plus -, il est plutôt mignon. Un beau jeune homme moins propre sur lui que Jedusor, plus sauvage, avec sa touffe de cheveux châtains à la limite du blond, et ses grands yeux dun noir profond. Il arbore une moue ennuyée et un regard légèrement hautain qui lui donne un certain charme, agrémenté de quelques mèches rebelles soulignant son regard désabusé :
Je peux savoir pourquoi vous avez pris la place de mes amis ?
Cest Meg, sur la défensive qui répond brièvement :
On était pressées.
- Cest-ce que jai pu voir, réplique-t-il avec un petit rire. Et vous êtes qui ?
Meg fronce les sourcils, appréciant peu le ton quil a employé pour la dernière question. Cependant elle répond, voulant abréger ce semblant de conversation au plus vite :
Elle cest Sue, moi cest Meg. On est nouvelles, cinquième année.
Il fronce les sourcils, surpris, et marmonne :
Cest très rare daccueillir de nouveaux élèves... Vous navez toujours pas été réparties ?
En réponse, Megann se contente de hocher négativement la tête.
Moi cest Kesy, Kesy Lander, Gryffondor, sixième année. Je ne peux que vous conseiller dviter daller à Serpentard. Et pourquoi elle boude, elle ? demande-t-il en désignant Sue du menton.
- Conflit dintérêt , réplique Megann avec un petit rire amer en regardant ostensiblement vers la petite fenêtre.
Il semble avoir compris quelle ne veut pas parler alors, après une seconde dhésitation il se rapproche de Sue, sur le point de dire quelque chose. Megann qui na pas cessé de le surveiller du coin de lil est plus rapide. Déjà elle a dégainé sa baguette et la pointe droit vers lui, avant de dire, menaçante :
Je veux bien faire semblant dtre entre personnes civilisées, mais tu ne tapproches pas delle. Compris ?
Kesy na pas le temps de répliquer quune voix furieuse slève : Sue.
Meg, tu arrêtes !
Megann est déstabilisée, mais ne bouge pas dun millimètre, se contentant dun simple :
Hein ?
- Megann, reprend Sue plus doucement, il faudrait peut-être que tu te rendes compte dune chose : nous sommes à Poudlard maintenant et personne, oui, personne ne va essayer de nous faire du mal (Elle pose une main sur le poignet qui tien la baguette et labaisse). Tu nas plus besoin de me protéger comme ça, Meg.
La brune ne répond pas. Elle est comme figée par les mots de Sue.
Une brusque secousse de la diligence les oblige à lâcher prise et à senfoncer chacun sur sa banquette. Puis enfin le plancher se stabilise et le carrosse ne bouge plus. Seul reste le bruit sourd de la pluie qui continue à tomber dehors, martelant inlassablement le plafond.
Kesy est le premier à sortir, après avoir lancé un long regard aux deux amies. Il descend de la calèche sans un mot les laissant toutes seules. Megann semble prête à dire quelque chose, mais Sue la devance en se redressant de sa banquette :
Je sors.
