On est partit pour un projet qui a été assez long, et qui peut encore s'agrandir.

Le but est simple : J'ai utilisé une chanson dont les paroles m'ont donné une ligne de conduite pour le texte. Tout ça sur la relation Shizuo - Izaya (Aussi bien Yaoi, Shonen Ai, que leur relation normale, entendons-nous.)

Je vous laisse deviner la chanson, on se retrouve à la fin pour les crédits et la réponse.

Si vous avez des idées de chansons, vous pouvez toujours proposer.

Sur ce, bonne lecture !


« Dis, Shizu-chan.

- Fermes-la, je ne veux pas t'entendre !

- Est-ce que tu as des rêves ? »

A peine le temps de cligner les paupières, la surprise passée, il reprenait son ton colèrique.

« Cela ne te concerne pas. Mais si tu veux quand même avoir une info, mon rêve serait de te voir mort !

- Tu n'en as assez de toujours dire la même chose ? »

Aujourd'hui, il ne cherchait pas la confrontation. Il se tenait là, regardant le ciel au dessus de leur tête, alors que Shizuo le menaçait d'un panneau de signalisation ramassé lors de leur course poursuite.

« Pourquoi ne pas partir, et faire ce qu'il nous plait ?

- Et pour faire quoi, après, est ce qu'un seul instant tu te sentiras « Bien » ?

- Je ne sais pas, j'aimerais essayer. Et une fois que je serais revenu, te dire que tu m'as manqué et tout ça…

- Tu t'abaisserais à dire ça ?

- C'est complètement inutile, mais pourquoi pas ? »

Attrapant un panneau de signalisation encore debout, il se laissa un peu tomber devant et tourna autour.

« On s'est bien que tous les deux que le « tu m'as manqué » ne sert à rien avec nous. Ce serait plutôt les autres phrases comme les « tu ne m'as pas manqué », les « ces jours sans te voir étaient trop courts ». Mais les dires me fait penser que tout est normal, que nous sommes libres…

- Tu te contentes de peu, et libre est un bien grand mot.

- On se court toujours après, mais si pour une fois on était libérés de ce jeu du chat et de la sourie…

- Oui, on serait libres.

- Et penser comme tous les humains normaux qu'un jour nos rêves se réaliseront.

- Utiliser nos jambes pour courir après nos rêves…

- C'est ça. »

Shizuo repassa en position d'attaque.

« Tu essaies de faire quoi, là ?

- D'avoir une conversation bizarre avec toi.

- Bizarre ?

- Autre chose que les habituels « Je vais te tuer ».

- Et pourquoi ?

- Parce que j'en ai envie. »

Il se déplaça sur le bord du trottoir, faisant comme s'il marchait sur un fil. Shizuo le gardait du coin de l'œil. Il avait beau bouger, il restait à porter du blond et de son arme de fortune.

« Tu imagines si un jour on était vraiment libre ? On serait comme des papillons cherchant la lumière, à courir après le bonheur et tout ça, à s'en brûler les ailes. »

S'arrêtant en équilibre sur le bord, il regarda sérieusement le blond. Cela le surprit un peu, c'était presque la première fois qu'il était sérieux comme ça.

« Mais nos rêves inaccessibles sont à la hauteur de nos cœurs, faut juste que nous n'ayons pas de regrets. »

Il écoutait le brun, c'était déjà une chose rare, et y réfléchissait sérieusement. Notamment où ça menait, cette conversation.

« On continue de toujours cacher des choses à nos proches, à nous même, à les dissimuler dans nos poches comme des mouchoirs sales. Et ce, sans raisons particulières. Pas d'histoire de colère ou de tristesse. »

Il avait beau se retourner les méninges, il ne voyait pas où il voulait en venir. Ce qu'il disait était juste, assez vrai les concernant. Mais c'était inhabituel. Il parlait et restait à portée des coups de Shizuo. Et ce changement l'intéressait assez pour qu'il veuille écouter la suite.

« La vie, c'est comme les chansons qu'on chantonne qui ont des paroles étranges. On sait que c'est bizarre, et pourtant on continue de la vivre. Tout le temps, à chaque événement. On continue de chantonner, même le front au sol. Et c'est à ce moment là qu'on sent que notre cœur bat rapidement. Et pour nous, c'est d'autant plus vrai qu'on se trouve dans cet état souvent.

- Et c'est pour ça, parce qu'on se sent vivant tellement de fois, que rien ne peut nous arrêter. Qu'on peut dire que rien ne peut nous empêcher d'avoir des rêves et d'y courir après. »

A Izaya d'être surpris par le blond. Qui commençait à deviner où tout cela allait venir.

« C'est la suite logique de la voie que nous avons pris.

- Ainsi on montre de quoi nous sommes faits.

- Même si nous sommes malades ou incapables de parler, la voix enrouée, on continue de chanter, et ce plus fort que les autres.

- Nous sommes humains.

- Non tu ne l'es pas. Pas plus que moi. »

S'il s'était prit un camion à pleine vitesse, il n'aurait pas été plus choqué. Un rire sans joie éclaté entre les murs.

« Nous sommes libres, Shizu-chan. Ce qui fait que nous ne sommes pas humains ! Nous sommes libérés de toutes leurs contraintes ! Et on veut toujours aller plus haut, visant le ciel ! Même si on s'y perd, on continuerait de s'y déplacer ! La liberté n'a pas de visage fixe, c'est une idée ! »

Les bras tendus voulant attraper le plafond céleste, il était prit dans ses mots.

« Nous sommes libres, Shizu-chan ! On veut qu'il existe un endroit pour nous, où nos rêves se réaliseront ! Et tu veux savoir un de mes rêves ? »

Plus rapide que l'éclair, il se retrouvait devant l'ancien barman, ces deux mains de chaque côtés de sa tête, attrapant ses joues.

« Que l'un de nous deux meure. Est-ce que ce n'est pas la pensée de tout le monde ? Que ce qui l'empêche de rêver, de vivre, disparaisse ? »

Deux yeux presque rouges étaient plongés dans ceux bruns couverts par des verres de soleil, comme s'ils les voyaient. Ils étaient dilatés comme fous. Et le garde du corps avait sa pensée confirmée. Aujourd'hui, l'un des deux allait mourir.

« Mais il y a bien une chose que tu n'auras pas, Shizu-chan.

- De quoi ? »

Aussi prêts l'un de l'autre, chaque respiration envoyait un souffle sur le visage de l'autre. Et avec la petite taille de l'informateur, c'était juste sur ses lèvres.

« Le plaisir de me tuer.

- Je te rassure, je ne vais pas mourir non plus.

- C'est ce qu'on verra… »

D'un mouvement souple du poignet, le panneau vola vers le brun qui esquiva agilement, lâchant Shizuo. Séparés de quelques pas, ils se jaugeaient du regard. La chasse recommençait.


Butterfly - On/Off

Le manga ne m'appartient pas, pas plus que la chanson dont j'ai puisé l'inspiration. Seul ce texte est de moi.