POV Katniss :

- Primerose Everdeen !

J'avais déjà vu cette scène. Je courais vers les Pacificateurs qui emmenaient ma soeur.

- Katniss !

Mon nom résonna dans ma tête. Elle avait besoin de moi, mais des homme m'arrêtèrent.

- Je suis volontaire ! Je suis volontaire ! Je me porte volontaire comme tribu ! hurlais-je en me dégageant vivement des Pacificateurs.

Effie Trinket me regarda avec surprise.

- Mais, chérie, tu ne peux pas te volontaire une deuxième fois !

Les Pacificateurs enlevèrent leurs casques. Tous avaient la tête d'Haymitch.

- Oui, petit canard ! Tu n'y peux rien ! Tu as déjà participé aux jeux chérie !

Effie rit d'un rire sadique qui résonna dans ma tête, si bien que je cru qu'elle allait exploser.

- Et le deuxième tribu : Peeta Mellark !

Je hurlai que c'était injuste. Les pacificateurs avec le visage d'Haymitch me parlèrent d'une voix douce.

- Enfin chérie, lui, c'est un gentil garçon ! Il est poli et...

- Et il connaît les bonnes manières. poursuivit Effie.

Quelqu'un posa sa main sur mon épaule. Peeta.

- Toi... Dis quelque chose ! le suppliais-je.

- Jalouse ! Je ne te laisserais pas prendre ma place ! Moi aussi je veux être le premier à faire couler du sang... faire couler son sang ! s'écria-t-il en pointant Prim du doigt.

Les autres enfants ne disaient rien et continuaient à regarder devant eux comme si rien ne se passait.

- Non ! Non Peeta, ne fais pas ça !

- C'est un obstacle entre toi et moi. Nous sommes les amants maudits du Districts Douze, non ?

-Peeta…

Je pleurais. Effie descendit de l'estrade et plaça ses mains griffues sur mes joues.

- Ta soeur mourra.

- Non... non...

- Katniss ! Menteuse ! Je te déteste ! Je te déteste Katniss !

- Katniss !

Je me réveillai en sursaut et hurlai.

- PRIM !

- Je suis là, je suis là.

Je la serrai dans mes bras. Toujours le même cauchemar. Depuis que j'étais rentré des Hunger Games, la situation entre Prim et moi avait quelque peu... changée. Avant, c'était moi qui la consolait, qui lui disais que rien n'allait lui arriver, que je serais toujours là pour elle. Mais après les jeux, c'était elle qui devait me réconforter chaque matin. J'enfouis ma tête dans sa chevelure blonde, respirant son parfum.

- Le petit déjeuner est près. Je t'ai fais des tartines.

Je me repris, un peu honteuse comme chaque matin, de me montrer si faible devant ma petite soeur.

- J'arrive petit canard.

Prim prit doucement Buttercup qu'elle avait posé sur une chaise puis sortit, referment délicatement la porte derrière elle. Je soupirai et passai une main dans mes cheveux. Mon éternelle tresse était défaite, comme chaque matin. Je me levai brusquement, me préparant à toute vitesse.

J'étais en retard pour aller chasser. Malgré le fait que j'étais riche, et que j'étais en mesure de manger en une journée ce que les habitants de la Veine mangeais en une vie, je n'avais pas arrêter de chasser. Non pas que j'aimais ça, le temps où la chasse m'amusait était révolue, suite aux Hunger Games, mais je savais que le marché noir et Gale, trop fier pour accepter une part de mon « salaire », avait encore besoin de moi pour nourrir sa nombreuse famille.

La relation entre Gale et moi s'était refroidie après les jeux. Je connaissais la cause de ce refroidissement. Car même après avoir expliqué à Gale des tonnes et des tonnes de fois que la soi-disant « relation amoureuse » entre Peeta et moi n'était que du cinéma, il s'obstinait à m'en vouloir.

Je descendit précipitamment les escaliers, faisant un boucan monstre. Je passai en coup de vent devant la table à manger, pris les tartines qui y étaient posées à mon attention, sautai dans mes bottes, attrapai mon écharpe et sorti dans le matin glacé.

Le village des gagnants étaient placé pas très loin de la Veine. Sûrement une idée de Snow. Le vieillard avait dû penser que montrer aux pauvres gens de la Veine la richesse des « vainqueurs» les obligerais à se tenir loin des idées de révoltes. Et il avait raison. Il était rusé. Trop rusé.

Je soufflai sur mes mains, les frottants pour leurs donner plus de chaleur.L'hiver était rude. Je frissonnai en pensant aux habitants de la Veine, qui devaient mourir de faim et froid. Encore une fois, je me sentais coupable. Je me sentais toujours coupable, de toute manière.

Je ralentis le pas, voyant les restes de mon ancienne maison, qui avait été détruite par les Pacificateurs, entourée de ces éternelles maison faites de briques et de bâche.

Je quittais la route, m'engageant sur le terrain toujours, je ressentis un pincement au coeur en voyant les maisons délabrées de si près. Un vieil homme tout maigre, qui était assis sur un pneu, me regardait avec un regard connaissais ce regard. Je l'avais vu plein de fois. Et je savais que je l'avais moi même eu, une fois dans ma vie. Il n'égalait pas celui qu'avait eu ma mère à la mort de mon père.

Je m'accroupi près de lui et lui tendi mes tartines, que j'avais mises dans ma poche. Il me fixa, semblant ne pas comprendre. Je lui pris les mains, les ouvris et y mis les tartines. Il me regarda avec un air apeuré, serra les tartines contre son coeur et se leva, disparaissant en courant dans une bicoque sale. Je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas m'avoir remercié ni même m'avoir adressé un regard de gratitude.

Tout comme Peeta l'avait fait des années auparavant, je venais de sauver une vie. Pour un moment, du moins. Ce que je venais de donner à l'homme pouvait le faire tenir pendant une semaine. Pas plus.

Je me relevai et couru pour échapper à cet enfer qui avait bercé mon enfance. Le vent glaciale faisant pleurer mes yeux, je remontai mon écharpe. Enfin, j'arrivai devant la grille de la limite. Après avoir prêté l'oreille, je me glissais habillement sous les barbelés, faisant attention à ne pas laisser une seule trace de mon passage, ce qui était difficile avec la neige. Je m'enfonçai dans la forêt, non sans glisser un regard en arrière, puis, arrivée à l'arbre frappé par la foudre, pris mon arc, caché entre les racines du tronc.

- Hey ! Catnip !

Je sursautai.

- Gale ! Tu m'as fais peur !

Il me regarda avec un petit sourire en coin.

- Il y a cinq mois, tu m'aurais tiré dessus.

Je m'assombris.

- Gale, tu sais très bien que je ne veux pas parler de ça.

Il haussa les épaules.

- Vaut mieux en rire qu'en pleurer.

J'allais parler, mais me ravisai. Je n'avais pas envie d'avoir encore une dispute avec mon meilleur ami.

- Allez, y'a du gibier qui nous attend.

Il allait dire quelque chose, mais devant mon regard noir, il se tu. Je savais ce qu'il avait faillis dire. Était-ce ce que je disais dans l'arène ? Gale ne prenait pas les jeux au sérieux. Peut-être était-ce parce qu'il avait eu plus peur que ce qu'il laissait montrer.

Nous nous enfonçâmes donc dans la forêt, faisant le moins de bruit possible. Je vérifiais un piège que Gale avait placé la veille. Quelque chose l'avait déclenché. Le coupable était une feuille qui gisait, déchiqueté, à côté du piège. Voyant que je tremblotais et que je fixais un peu trop cette feuille, Gale s'approcha.

- Ce n'est qu'une feuille, Catnip. me murmura-t-il.

Je me levai, et le regardai.

- Je sais. On y va.

Alors que nous marchions, Gale me fit signe de m'arrêter. Il me montra du doigt quelque chose, dans les buissons.

Je l'avais déjà remarqué, mais quelque chose m'avais empêché de le dire à Gale. Maintenant j'étais obligé de tirer dans ce faon. Je décochais ma flèche, mais au lieu de se ficher dans la bête, elle se ficha dans un corps. Le corps de Cato. Je hurlai, tombant en arrière.

- Katniss ! Katniss ! C'est qu'un Faon ! Katniss écoute moi !

Je regardai Gale, affolée. C'était Cato ! J'avais tiré dans Cato ! Que faisait-il là ? Gale me frappa et je repris mes esprits.

- Katniss, tu as tiré dans un Faon !

Je m'accrochai à son bras, reprenant mon souffle. Il s'accroupit à côté de moi et passa un bras sur mes épaules.

- Gale, c'était... c'était Cato.

Je m'accrochai un peu plus à lui.

- Non Catnip, non. C'était un Faon. Regarde toi même !

Je regardai la bête sur laquelle j'avais tiré. Un Faon, en effet. Le corps de Cato avait disparu. Mais ce qui m'avait fait le plus peur, était l'élan de soulagement et de fierté qui m'avait envahi avant que je ne m'effondre. M'étais-je transformé en bête sanguinaire qui aimait tuer ? Non, à coup sûr. À ce moment là, je voulais seulement sauver ma peau. Ce qui expliquait le soulagement. Mais et la fierté ?

Je remarquai alors que Gale me serrait un peu trop les épaules. Je me dégageai vivement et dis d'une voix menaçante.

- Gale...

Celui-ci leva les mains.

- Je n'ai rien fais Catnip !

Je ramassais mon arc, puis me dirigeai vers la bête. Je lui arrachai la flèche que je lui avais fiché dans l'oeil.

- Prends le, je n'arriverai jamais à manger cette chose.

- Je sais très bien que c'est pas pour ça que tu me le laisse.

Je soupirai.

- Écoute Gale. L'hiver est rude. Si tu veux pas de mon argent, prends au moins ce que nous chassons. Tu as plus besoin de manger que moi ! Maintenant, sois tu la prend, sois on le laisse.

- Ok ok ! J'ai rien dis.

- Alors prends-le.

En grognant, il prit le faon sur ses épaules.

- Vas y, je te rejoins quand j'aurai planqué cette bête.

D'un geste de la main, je lui fis comprendre que je l'attendais.

- Comme tu veux.

Il chercha un endroit du regard puis, quand il eu finit, il mit le faon à côté d'un terrier de lapin, puis

entreprit d'agrandir le trou. J'allais donc l'aider.

- Merci Catnip.

Nous entreprîmes de dégager le terrier, sans rien dire. Quand ce fut fini, je l'aidais à y mettre le faon, puis à le recouvrir de terre et de feuilles. Essoufflée, je m'assis sur un tronc d'arbre. Gale vint s'asseoir à côté. Je me décalais un peu, pour lui laisser de la place.

- Tu n'es pas obligée, tu sais.

- De quoi ?

Gale mit ses mains sur ses genoux.

- D'être avec moi.

- Gale !

Il me regarda comme s'il était désolé, puis il se pencha vers moi et m'embrassa. Je le repoussai vivement.

- Gale ! Que... Enfin ! Pourquoi t'as fais ça !

Il se leva et me fit face.

- Tu sais très bien pourquoi j'ai fais ça. Tu le sais, mais tu ne veux pas l'avouer. Je t'aime, Catnip. Je t'aime, tu peux pas comprendre ça !

Il me prit par les épaules mais je me dégageai de lui.

- Gale, je crois qu'il est temps que l'on parte.

Mais alors que je ramassais mon arc, il m'arrêta.

- Non Katniss. Je ne partirais pas d'ici, ni toi ni moi, tant que l'on aura pas eu de conversation sérieuse sur ce que je ressens pour toi. Et... ce que tu ressens pour moi et pour joli coeur.

Je le giflai. Chose que je n'avais jamais faite (non pas que je n'en avais jamais eu l'idée) de toute ma vie. J'avais frappé mon meilleur ami, mais je ne regrettais pas ce que j'avais fait.

- Ne l'appelle pas joli coeur ! Ne l'appelle jamais comme ça, Gale, tu m'entends ? Jamais !

Je frissonnai. Comment osait-il appeler Peeta comme ça ? C'était Cato, Marvel, Glimmer, Clove et tout ceux qui faisaient partit de l'alliance qui l'appelaient comme ça. Je ne voulais pas que Gale devienne comme eux.

Gale ricana.

- Tu es sûr que c'était que du cinéma ?

Je soupirais.

- Gale. Je t'ai expliqué des milliers de fois que c'était pour avoir des sponsors ! Que nous jouions la comédie !

- Et les baies, Katniss ?

- Quoi les baies ? C'est toi même qui dit qu'il ne faut pas s'incliner face au Capitole !

- Alors ce n'était qu'un acte de rébellion, rien de plus ?

Je ne répondis pas, car je ne voulais pas mentir. En vérité, je ne savais pas trop pourquoi j'avais sorti ces baies. Inconsciemment, peut-être.

- J'en étais sûr. Tu l'aimes.

- Crois ce que tu veux. Je ne vais pas me tuer à t'expliquer encore une fois.

Il parut se détendre.

- Et moi Catnip ?

Encore une fois, je me tu.

Gale était mon meilleur ami depuis la mort de son père et du miens, disparu tout les deux dans les fin fond de la mine, ensevelis sous des tonnes de pierres et de charbon. Mes sentiments pour lui étaient troubles, je ne savais pas vraiment où j'en étais. Alors je me refusais à toute réflexions intérieure qui puisse gâcher notre relation amicale, avec Gale et moi. J'avais peur que, si je laissais mes sentiments pour Gale déferler dans ma tête, je n'arriverais jamais à redevenir proche comme nous l'étions autrefois. Enfin, avant que Gale ne m'embrasse. Car à partir de ce moment, une chose était sûre, ce ne sera plus jamais, comme avant.

Je ne voulais pas avoir cette conversation. Elle ne devait pas avoir lieu. Je ne devais pas penser à ça. Je vis cependant son regard insistant. Alors je tournai les talons et couru. Il fallait que je rentres. Cette conversation faisait du mal à Gale et à moi. Elle ne servait à rien.

Je passais en un éclair par la Veine et ralentis le pas seulement arrivée au village des vainqueurs. Dans ce village, seulement trois maisons étaient habitées. La mienne, celle d'Haymitch et celle de Peeta.

Peeta. Cela faisait cinq mois que les jeux étaient terminé, et cela faisait cinq mois que nous ne nous étions pas parlés. Je ne crois pas qu'il avait envie de me parler. Car, tout comme Gale, Peeta s'était refroidi, après les jeux. Après que je lui ai dis qu'il fallait que tout soit comme avant.

Je me souvenais encore de la dernière phrase qu'il m'avait dite avec tant de tristesse.

« Ce ne sera jamais comme avant Katniss. Rien ne sera jamais comme avant. C'est trop tard. Je nepeu pas vivre en ignorant ce que je ressens. »

Ensuite, nous ne nous sommes plus rien dit. J'en avais honte, mais le fait que Peeta m'aie avoué qu'il m'aimait ne m'avais pas étonnée, et j'avais pris cela à la légère, mais ça ne lui avait pas plu.

Ça m'avait rendue triste, bien sûr. Peeta, au fil des jeux, était devenu un ami pour moi. Je m'étais rendue compte, en sortant les baies de ma poche, que je tenais beaucoup à lui. Plus que j'en avais conscience, finalement. Mais je m'étais habitué au fait qu'il ne fasse plus partit de ma vie.

Je poussais la porte de la maison. À peine étais-je arrivée que Prim me cria du salon.

- Katniss ! Tu as des invités.

Je remarquai alors que je tenais encore mon arc dans une main. Je le rangeai dans le porte-manteau, le cachant bien des regards. Prim arriva, le chats dans les bras, toute souriante. Elle me murmura dans l'oreille.

- C'est ton amoureux, Katniss !

Je lui donnai une petite tape sur l'épaule.

- Prim, Gale n'est pas mon amoureux !

Depuis qu'elle était petite, Prim pensait que Gale et moi étions ensembles. J'avais beau lui répéter que nous étions seulement des amis, elle ne me croyait pas. Elle me fit un clin d'oeil.

- C'est pas Gale, c'est le beau boulanger !

Peeta ! Je faillis m'étouffer. Qu'est ce qu'il faisait ici ?

- Lui c'est ton amoureux pour de vrai, hein ?

- Non p'tit canard.

- Mais... pendant les jeux, tu l'as embrassé !

- C'était du cinéma Prim ! Allez, allons voir nos invités.

Je me débarrassai donc de mon manteau et de mon écharpe puis, suivie de ma soeur, j'allai au salon. Je vis la tête d'Haymitch et de Peeta émerger de mon fauteuil.

- Vous n'auriez pas une quelconque boisson pour aller avec le thé ?

- Haymitch !

- Quoi ? C'est meilleur, le thé avec du whisky ou un autre alcool fort...

- Pour une fois que t'es sobres, profite-en !

Les deux garçons se retournèrent.

- Ah ! Nous attendions plus qu'elle. La fille du feu. Alors chérie, tu viens nous rejoindre ? Oh

et... apporte moi une bouteille.

Je souris. Je reconnaissais bien Haymitch là.

- La bouteille attendra. Nous allons pouvoir profiter de toi pendant quelque instants on

dirait... je ne veux manquer ça pour rien au monde !

J'allais m'asseoir face à eux.

- Peeta.

- Katniss.

C'était la première fois depuis les jeux que nous nous parlions. Peeta détourna son regard pour ne pas croiser le mien. Autant dire que c'était un premier échange quelque peu... glacial.

- Bon, puisque personne n'a la gentillesse de m'apporter à boire, je vais commencer.

Il s'installa confortablement, puis adressa un regard à ma mère.

- Pouvez-vous nous laisser seuls ?

- Bien entendu. Prim, viens.

Ma soeur me fit un clin d'oeil et partit, suivant ma mère.

- Effie, Cinna, Portia, toute l'équipe, seront là d'un instant à l'autre pour vous préparer.

Je déglutis.

- Quoi ?

- Tu m'as bien entendu, chérie. L'équipe va bientôt arriver. Alors on va mettre les choses au

point.

Il mit ses coudes sur la table.

- Snow n'est pas fier de vous.

Il me regarda dans les yeux, chose que je n'apprécie pas beaucoup.

- Pourquoi ?

- Cet acte, cet acte de sacrifice que vous avez eu, ça ne lui a pas beaucoup plu. Savez-vous qu'à cause de ce geste, plusieurs populations se sont rebellées ? Beaucoup d'habitants on vu cela comme une provocation, non comme un geste d'amour. Et ils se sont dit que finalement, ce n'était pas si dur que ça de duper le Capitole. Alors je peux vous dire. Snow n'est vraiment pas content de vous.

- Alors ? demanda Peeta.

- Alors, mes chéris, si vous ne vous améliorez pas, Snow détruira votre vie. Oh, il ne va pas vous tuer, vous êtes les enfants chéris du Capitole. Là bas, ils vous adorent tous. Même la petite fille de Snow est fan de toi, Katniss. Là-bas, ils portent tous ta coiffure, et rêve de se porter volontaire pour faire les jeux. La copie de ton geai moqueur se vend comme des petits pains ! Alors non, Snow ne vous tuera pas, mais il peut tuer vos proches. Ta soeur, ta mère, -il se tourna vers Peeta- ta mère, ton père, tes frères, -il se retourna de nouveau vers moi- Madge, ton cousin, la mère de ton cousin, ses frères... bref, tout ceux auquel vous tenez.

- Mon cousin ?

Haymitch parut se moquer de moi.

- Le gosse avec lequel tu traîne toujours dans les bois.

-Gale ? Mais ce n'est pas mon cousin ! C'est mon meilleur ami !

Haymitch fit un signe de la main, comme s'il mettait ça de côté.

- C'est la même chose, de toute manière. Donc, si vous tenez à votre petite famille et à votre confort, il va falloir faire ce que je vais vous dire. TOUT ce que je vais vous dire. Vous m'avez bien compris ?

J'hochais la tête. Peeta également. Je ne laisserais jamais le Capitole faire du mal à ma famille. Ni à Gale, d'ailleurs.

- Alors pour commencer, Katniss, tu vas arrêter d'aller dans les bois.

J'acquiesçai. Auparavant, ça m'aurais dégoutté, mais après les jeux, c'était la chasse, qui me dégouttait.

- Peeta... toi, je n'ai rien à te dire. Le problème, ça va être Katniss.

Je me levai.

- Et pourquoi ?

- Calme toi chérie. J'étais étonné d'ailleurs. Tu devais être de bonne humeur aujourd'hui, tu as réussi à tenir 10 minutes sans avoir envie de m'étrangler. Tu vois pourquoi il va falloir que l'on s'occupe de toi. Peeta, tu vas lui donner quelques leçons.

- Mais bien sûr, car lui connaît siiii bien, les bonnes manières ! dis-je en imitant la voix d'Effie alors que je me rasseyais.

Haymitch me sourit.

- Tout à fait.

- Peeta aussi devrait pendre des cours, je vous signale. Allez voir Effie, parce que je ne pense pas qu'elle soit très fière de lui. On ne s'est même pas parler depuis les jeux. Vous croyez que c'est des bonnes manières ça ?

- Je ne t'ai pas parlé, Katniss, parce que sinon, je me serais fait défoncer par ton petit-ami.

Je refoulais la rougeur qui tentait de s'étendre sur mon visage.

- Gale n'est pas mon petit-ami. Et jamais il ne t'aurait fait de mal.

- Tu n'en sais rien, Katniss.

Haymitch nous regardait, un petit sourire en coin. Voyant que nos joutes verbales l'amusaient, je me tus.

- Une parfaite petite scène de ménages !

Je lui lançai un regard de tueuse, mais ne dit rien, devant le regard menaçant de Peeta.

- Bien, quand tu auras fini de venter les louanges de ton cousin...

- Mon ami ! Et je ne vente pas ses louanges !

- ... de ton ami, peut-être que je pourrai continuer de vous expliquer ce que vous devrez faire !

Ce serait une bonne idée, non ?

Vaincu, je baissai les bras.

- Videz votre sac.

- Merci chérie ! Depuis le temps que j'attends, je vais peut-être pouvoir en placer une !

- C'est à vous de voir, je peux arranger ça, si vous voulez.

- Encore merci, mais non merci, je ne tiens pas à finir comme repas aux chiens du Capitole ! Ça y est, je peu parler ?

Je lui crachais mes mots à la figure.

- Allez-y, faîtes vous plaisir !

- Super. Alors, vous savez sûrement pourquoi notre chère Effie sera là d'un moment à l'autre ?

Je lui souris hypocritement.

- Non, bien sûr, sauf toi Peeta. Et bien, c'est parce que tu vas devoir faire la tournée, poulette. Et oui, si tôt. Vous allez devoir passer devant tout les Districts, et faire un discours pour chacun d'eux avant de finir au Capitole, où vous serez interviewés par Caesar Flickerman.

Je dis, sur un ton faussement joyeux :

- Ooooh ! Quelle chance ! Caesar Flickerman ! Ouais, comme l'année dernière quoi. Aucun changement. Ah si ! Sa couleur de cheveux peut-être ! Rose, non ?

Haymitch eu un petit rire.

- Ne te moques pas de lui, chérie. Caesar Flickerman est un homme, un vrai. Je t'expliquerai ça plus tard. Ah oui, et autre chose sur lui. Si jamais quelqu'un du Capitole t'entend dire du mal de lui, tu es… Il fit un geste de gorge coupée. Et là, tu perdras toute ta réputation. Alors t'avises pas de dire du mal de lui en public, compris ?

J'haussai les épaules. J'en avais que faire de ce Caesar.

- Donc bref, on dit juste quelques mots à tous les tribus, puis on répond aux questions de ce... Caesar et on rentre chez nous. Simple.

Notre mentor leva les yeux au ciel.

- Simple, mais difficile ma cocotte !

- De quoi ? De répondre à des questions ? Posez-en moi et vous verrez que c'est simple.

- Hum... d'accord, alors je commence, si tu me le permet. Comment se passe ta relation avec

Peeta ?

Ce dernier le regarda avec de grands yeux, tandis que moi, je le fusillai du regard.

-Vous le faîtes exprès ?

- De quoi ?

- Le Capitole se fiche totalement de ces histoires là ! Ce qu'ils veulent savoir, c'est comment est

notre vie, après les jeux, c'est tout !

Haymitch me fixa un instant sans rien dire puis rejeta la tête en arrière, riant à gorge déployée. Une fois n'est pas coutume, je me levai avec la forte envie d'étriper cet être qui, c'était le cas de le dire, me soûlait.

- Et ça vous fait rire ! Vous savez, vous, ce que j'ai enduré après les jeux ?

Il s'arrêta de rire, puis, sérieux, me fit m'asseoir d'un geste brusque et me dit, d'une voix menaçante.

- Tu crois que tu es la seule à avoir vécu les jeux ? Tu ne penses qu'à toi, Katniss. Tu te plains comme si tu étais la seule à avoir des problèmes ! Oui, je sais ce que tu as enduré après les jeux, parce que je sais ce que J'AI, enduré, après les jeux. Quand je t'ai dis que ta famille allait mourir, est-ce que tu as seulement remarqué que Peeta aussi a une famille ? Quand je dis les proches, je parle de TOUS tes proches. Y compris Effie, Cinna et Portia ! Alors tu vas faire un effort, chérie. Oui, tu vas faire un effort. Tu vas te tenir tranquille pendant la tournée, et faire tout ce que Effie et moi te diront. Tu m'as entendu ?

Gênée, je m'enfonçai dans mon fauteuil.

- Est-ce que tu m'as entendu, chérie ?

J'acquiesçai, puis dit.

-Vous avez fait des progrès Haymitch.

Devant son air interrogateur, Peeta lui expliqua.

- Katniss veut parler du fait que vous ayez réussi à être sérieux et à faire en sorte qu'elle se tienne tranquille.

Je secouais la tête.

- Non non non, je veux parler du fait que vous m'avez appeler seulement deux fois « poulette »

ou « chérie » et une fois Katniss, et que c'est un énorme, même gigantesque progrès.

Haymitch sourit.

- Bien, je vois que j'ai réussis, comme l'a fait remarquer Peeta, à te dompter...

- C'est pas ce que j'ai dit !

- Non, mais tu l'a pensé. Donc...

La sonnerie retentit. Je me levai du canapé pour aller ouvrir la porte à une Effie toute pimpante. J'eus à peine le temps de dire bonjour que je fus agressée.

- Le voyage à été super, comme d'habitude, mais quel désastre lorsque nous avons eu une panne ! À croire que ça tombe toujours sur moi ! Enfin, malgré notre petit retard, je suis heureuse d'être arrivée à destination ! Comment vont mes vainqueurs favoris ? Oh ! Mais Peeta et Haymitch sont là ? Comme c'est mignon cette petite maison ! Il faudra que tu me présentes ta soeur, il paraît qu'elle est très mignonne ! Je suis sure qu'elle te ressemble ! Oh, mais tu as un chat ! J'adooore les chats. Même si c'est pleins de... de puces et... et de bestioles... Comme nous avons été triste de voir cet endroit qui se tient à côté du village. C'était la première fois que Cinna venait ! Il à demandé de descendre avant le village, Portia est descendu avec lui, d'ailleurs ! Je crois qu'il est partit faire un tour dans cette rue si triste où il n'y a que de la misère... L'équipe de tournage attend dans la voiture, il va falloir être belle, souriante, et surtout, il ne faut pas oublier...

Je la coupais dans son élan.

- Les bonnes manières !

Elle me sourit.

- Tout à fait, les bonnes manières ! Peeta les connais si bien, toi ma chérie, il va falloir que tu les connaisses un peu mieux, si tu veux mon avis. Tu ne crois pas que je devrais te donner des leçons ? Oh, bien sûr, je t'en ai déjà donnée, mais là, elles seront un peu plus sérieuses ! Ah oui ! J'allais oublié, je dois absolument te montrer quelqu'un, plusieurs personnes en fait, mais surtout un en particulier ! Tu vas bien l'aimer, je suis sûre. Tu le connais déjà, tu sais. Bon, tu ne l'as jamais rencontrer, mais tu sais, il y a des milliers de jeunes filles dans tout Panem qui rêvent de le rencontrer ! C'est...

Mais elle fut coupée, encore une fois.

- Effie ! Effie, calmes-toi un instant, et laisse la moi un peu ! Peeta est seul, et je suis sûr qu'il a hâte de te voir et de boire tes paroles ! Allez, vas-y !

- Cinna !

Dès que je le vis, je me sentis apaisée. Cinna était la seule personne avec laquelle je pourrais parler pendant des heures.

- Oh, mais tu as raison ! Je vais aller voir Haymitch aussi ! Il faut absooolument que je lui parle de Finnick ! Je dois savoir si, pendant la tournée, il ne serait pas possible de...

La suite de ses paroles ne furent pas entendue, vu qu'elle était partit, suivie de mes trois préparateurs, qui ne manquèrent pas de me serrer dans leur bras au passage. Octavia laissa même glisser une petite larme, si contente de nous revoir.

Je serrais Cinna contre moi. Il m'avait manqué.

- Cinna !

- Katniss, comment tu vas ?

- Bien, mis à part le fait que je viens de me noyer sous le flot de parole qu'Effie m'a versé, et qu'ensuite, j'ai faillis mourir étouffer dans les bras de Flavius, Venia et Octavia !

Cinna rit, puis dit :

- Il va falloir que je te trouve une belle tenue. J'ai déjà mon idée. Bon, je t'avoues que je n'en ai parler à personne, donc je sais pas si Effie sera d'accord. Ce sera ta tenue pour l'interview qui aura lieu demain soir.

Je me détachais de lui.

- Quoi ? Mais... Haymitch nous a parlé de l'interview de Caesar pour la fin de la tournée. Je ne suis pas prête là, pas prête du tout du tout !

- C'est pour ça qu'Effie est là, ainsi que Haymitch. La tournée démarre dans deux jours. L'interview de demain sera comme une répétition, si tu veux.

Je soufflais un coup.

- Cinna, je ne sais vraiment pas si je tiendrai le coup !

Il ne dit rien, se contentent de me serrer.

- Cinna, pousses-toi un peu ! Je veux voir mon champion, moi aussi ! Il m'a bien manqué !

Portia nous poussa non sans grâce, mais nous bouscula tout de même pour pouvoir passer. En riant, nous la suivîmes. Peeta semblait perdu face à notre chère Effie. Le soulagement se peignit sur son visage quand Portia prit la place d'Effie, qui, poussée par Portia, tomba sur un fauteuil, les quatre pattes en l'air. Haymitch se retenait difficilement de rire. Même Cinna ne parvint pas à réprimer un gloussement, qui fut maquillé en une toux subite. Moi même je me mordais la langue pour ne pas m'esclaffer. Alors que Portia serrait fort Peeta dans ses bras, Effie semblait pétrifiée. Choquée, aurait été plus juste.

Mon équipe de préparation ne comprenait pas tout à fait ce qu'il ce passait, alors il continuèrent comme si de rien était à faire entrer dans la maison tout sorte de matériel. Je remarquai que Venia avait ouvert la bouche, comme pour dire quelque chose, mais s'était ravisée, en voyant l'état d'Effie.

Cinna me murmura alors dans l'oreille.

- Je crois que c'est la première fois de sa vie qu'elle se tait aussi longtemps !

Je lui répondis, sur le même ton.

- Quand elle dort aussi.

- Je ne serai pas si sûre, à ta place. On raconte que, même dans son sommeil, elle parle sans arrêt et réprimandent toute les personnes qui sont dans ses rêves.

Je pouffais, ce qui me valu un regard menaçant d'Haymitch.

- Aaah, la légende d'Effie Trinket.

Cinna me sourit, puis annonça tout haut.

- Bon, je crois que je vais conduire Effie à sa chambre.

Haymitch hocha la tête, un sourire sur le visage.

- Oui, oui je crois que ça vaudrait mieux. Personne n'a filmé ça ?

- Haymitch ! s'exclama Peeta, qui était libéré de l'étau puissant des bras de Portia.

- Pour une fois, Haymitch a raison. Si quelqu'un avait filmé cette scène, ça aurait pu nous servir pour la faire taire. commentai-je.

Haymitch grommela un instant dans sa barbe. Les seuls mots que je compris furent :

« idiote » ou « moulin à parole », ou encore « stressée de la vie ».

J'aidai Cinna à porter Effie en état de choc jusqu'à ma chambre. Je l'allongeai sur mon lit. Alors que j'allais la quitter, celle-ci me tint la main, et dit quelque chose. Je ne compris pas tout de suite ce qu'elle avait voulu me dire et suivis donc Cinna, non sans ajouter un commentaire à l'intention d'Effie.

- Repose toi et médite bien.

Ce fut arrivée dans le salon que, comprenant ce qu'elle avait voulu me dire avec autant d'incompréhension dans le regard, j'éclatai de rire. Ce n'était pas un petit rire, non. C'était un énorme fou rire, qui ne pouvait pas s'arrêter.

- Katniss ! Qu'est ce que tu as ?

Je dis, entre plusieurs éclats.

- Et... les... bonnes... manières ?

Et c'était repartit. En soit même, ça n'avait rien de drôle. Mais c'était ce qui avait déclenché ce rire. Ce rire nerveux. Je ne pouvais plus m'arrêter et, peu à peu, mon rire se transforma en pleurs. Des larmes coulaient sur mes joues. Alors, ne voulant pas me montrer faible devant Peeta, Haymitch et surtout Prim, qui était venu voir ce qui ce passait, je m'assis, et fis semblant de rire. Mais mes sanglots me dénoncèrent.

- Katniss… souffla Peeta.

Je sentis des bras ferme m'envelopper. Je me laissais aller contre lui, pleurant comme une petite fille. Je pensais à tout. Aux jeux, à Rue, à la Renarde, même aux Carrières. Marvel, Cato, Glimmer, Clove. A mon père, au baiser de Gale et celui de Peeta, à la fausse relation amoureuse de Peeta et moi, ensuite à l'indifférence de Peeta envers moi après les jeux, à mon ancienne maison, à la chasse, aux mutations génétiques, aux yeux des tribus mortes, à Effie...

Tout se mélangeait dans ma tête. Tout en continuant de pleurer, je me pris la tête entre les mains pour faire cesser cette cacophonie incroyable.

Je pensais à Prim. Prim, cette petite fleur qui avait faillit aller aux jeux, Prim que j'avais sauvé en y allant à sa place, Prim qui aimait bien Buttercup, Prim, si fragile pourtant, qui était là pour moi chaque matin après les jeux, Prim, qui faisait si bien le fromage de chèvre, Prim, à qui j'avais interdit de prendre des tesserae, Prim, qui me faisait penser à Rue, Prim, qui avait toujours une petite queue de canard qu'il fallait qu'elle range dans son pantalon, Prim, Prim, Prim, Prim...

Puis, je m'évanouis.