Pour Zoyou.

Désolée que ce ne soit qu'un drabble, et probablement pas la tonalité à laquelle tu pensais. Mais j'ai lu ton message juste avant de faire 1000 km en bagnole et c'est ce qui m'est venu en conduisant :)

Je profite de l'occasion pour faire ma pub de façon éhontée: au cas où ça intéresserait quelqu'un, j'ai posté une autre fic sur ao3 (classée "M" et donc je ne la mettrai pas ici). Univers alternatif où les persos sont humains, c'est de la pure romance estivale. Vous êtes prévenus ^^ Ca s'appelle "12 jours". Vous y trouverez aussi 2-3 autres fics qui ne sont que sur ao3, dont une, ô miracle, sans shipping!


Je ne t'aime pas.

Arrête de me sourire de cette façon. Arrête de poser tes mains sur moi. Arrête de m'envelopper de tout cet amour que tu me crois incapable de percevoir. Ca ne m'atteint pas. Tu sais ce que je suis.

Quelle parodie de démon serais-je, si j'étais capable de t'aimer ?

Et si tu as cru voir des signes du contraire, alors tu oublies un peu vite que la tromperie est mon fonds de commerce.

Cesse d'être aussi naïf. Penses-tu que le fait que tu sois le seul autre qui comprenne ce que signifie vivre sur cette planète, parmi eux, depuis six-mille ans, cela compte pour moi ? Crois-tu que j'accorde la moindre importance à ces dîners et à ces beuveries, sous prétexte qu'ils sont les seuls moments où je ne me sens pas seul ? Ou que ça me fasse quelque chose, que tu prétendes voir cette stupide étincelle en moi et que tu me fasses confiance au point de me demander de combattre à tes côtés ? Allons, tu me connais mieux que ça.

Au fond de toi, tu sais que tu te berces de faux espoirs.

Parce que, si je t'aimais, cela voudrait dire que j'ai besoin de toi. Et je n'ai besoin de personne.

Si je t'aimais, peut-être que je me mettrais à compter les jours qui séparent nos rencontres. Nous sommes immortels. Nous ne comptons pas les jours.

Si je t'aimais, je m'inquièterais pour toi. Tu ne peux décemment pas attendre un tel exploit de la petite chose sombre et rabougrie qui me sert de cœur.

Oui, j'imagine que je craindrais de te corrompre. Ou que quelqu'un, Là-Haut, puisse le supposer. Ca fait mal. La Chute. Tu n'as jamais demandé. Ca fait foutrement mal. Et ça ne s'arrête pas. Si je t'aimais, comment pourrais-je supporter l'idée que tu risques le même sort ?

Ou, pire que la peur, il se pourrait que je me mette moi aussi à espérer l'impossible. Comme mériter ton regard qui m'étreint et m'absout. Ou te rendre heureux. J'ai beau être optimiste, il y a des illusions qu'il vaut mieux ne pas nourrir. Nous savons tous deux Qui j'ai déjà déçu. Crois-tu que je n'en ferais pas autant avec toi ?

Non, mon ange. Définitivement. Je ne t'aime pas.