Avant-propos :
Je sais que le genre de fanfic que je vais proposer ne paît pas à tout le monde, en partie parce que beaucoup considère que l'auteur se met à la place de son personnage principal. C'est toujours un peu le cas dans chacune des histoires qu'on écrit, mais ici, j'ai fait de mon héroïne, une personne aussi différente de moi qu'il est possible.
Alors j'espère ne pas me faire accuser de me prendre pour mon héroïne. Je tiens juste à préciser que chaque évènements a été planifié depuis longtemps et qu'il y a une raison à la présence de Judith à Poudlard.
Voilà, tout de suite, le premier chapitre !
Bonne lecture et dîtes-moi ce que vous en pensez ! J'espère que ça vous plaira !
Prologue :
Un jour, les fainéants domineront le monde…Mais pas demain, y a grasse mat'
- DEBOUT ! Il est 9h30 !
- Mouais, mouais…répondis-je, très profondément enfouie sous ma couette.
- Judith ! hurla la "charmante" voix de ma belle-mère. Lèves-toi tout de suite !
- J't'emmerde. grommelais-je avec toute l'amabilité que j'avais en réserve et qui, à 9h30 est environ égale à zéro.
Un éléphant monta les escaliers et ouvrit ma porte. Je redressais vaguement la tête et m'esclaffais devant le visage rouge furie de ma belle-mère.
- Debout espèce de bonne à rien ! Tu crois quand même pas être en vacances ?! cria-t-elle en m'arrachant ma couette.
Espèce de barbare sans cœur.
- Étant donné qu'on est toujours en août, oui, je suis en vacances. rétorquais-je. Au moins jusqu'à demain matin, huit heure vingt-neuf. Alors dégages de ma chambre !
- Tu vas me parler sur un autre ton ou je…
- Ou tu ? repris-je. Allez, franchement, tu crois vraiment qu'il y ait quoique ce soit que tu puisses faire et qui puisses avoir une influence sur moi ? Sérieux, après cinq ans, tu devrais avoir compris, Yvonne !
- Arrête de m'appeler comme ça ! Si tu ne te lèves pas tout de suite, je te jure que je convaincs ton père de t'envoyer dans le plus lointain des internats !
- Ah ! J'verrais plus ta gueule à longueur de journée, c'est une bonne idée, Yvonne ! Sans doute la seule que tu aies eue et que tu auras jamais…
Elle se mit à hurler de rage, tourna les talons et sortit de ma chambre en fermant violemment la porte.
Je soupirais et fixais mon plafond avec lassitude. Ça y est, c'est déjà la fin des vacances. Ou c'est enfin la fin des vacances…Je sais pas si je dois me réjouir de ne plus voir ma belle-mère tous les jours où si je dois m'attrister de ne plus pouvoir l'emmerder. Je me levais et me dirigeais vers ma salle de bain pour prendre une douche. Je pestais en me lavant les cheveux. La couleur bleue nuit que j'avais fait la semaine dernière dégorgeait encore. Je me les séchais et m'habillais rapidement avant d'allumer mon PC. Un mail d'une amie qui se sentit obligée de me rappeler que la rentrée était demain. Pourquoi les gens font ça ? Genre, tu sais pas que le 31 août est ta dernière journée de liberté avant le lycée…Qui ne le sait pas ? Qui arrive à l'oublier ? S'il y a seulement une personne qui y arrive, faut qu'il me dise ce qu'il fume pour que j'essaye.
Bon, il serait p'têtre temps que je me présente. Alors je m'appelle Judith Thorn et je suis une superbe bombe platine à la peau bronzée et je suis une boule disco au soleil et je mesure un mètre quatre-vingt cinq…
Sérieux ? Vous m'avez crue ? J'en ai pas perdus en route ?!
Bon, au moins, promis, le nom c'est le vrai…
Quant à mon physique, est-ce qu'il est vraiment nécessaire que je me décrive ? Oui ? Sérieux, la fille blonde au fond, t'es chiante. Bon, je suis, à la base, brune. Mais là, et depuis la semaine dernière, j'ai les cheveux bleus nuit. Avant c'était roux mais ça me donnait trop l'air de la gentille petite fille sage. Ce que je ne suis évidemment pas si vous avez tout bien suivi depuis le début. J'ai la peau blanche, mais pas blanche genre oh, qu'il est beau Edward Cullen à briller au soleil comme une boule disco (juste un mot : Ahah !), non je suis blanche au point qu'entre moi et les murs blancs de ma chambre, c'est tout juste si on arrive à faire la différence. Ma taille ? Eh bien, dans la moyenne. Un simple mètre soixante-dix. Mes yeux ? D'un affligeant et banal bleu. Mon âge ? Seize ans. Mes passions ? Les livres - ça vous étonne ?- et HARRY POTTER ! Le livre, hein, pas les films.
Pas les films ! L'acteur, qui joue mon héros préféré joue comme un pied, j'ai envie de pleurer -façon de parler, hein ?!- à chaque fois que je vois les films. Je suis tellement fan de cette série que je rêve du bouquin et je me fais mes épisodes. J'ai une époque préférée, celle des Maraudeurs. Et j'adore imaginer quelles conneries ils ont pu faire. J'vous rassure, je suis pas du genre à me rêver poursuivie par Sirius Black ou un truc dans le genre. En fait, je suis persuadée que si j'avais été à Poudlard (ouais, moi aussi ma lettre s'est paumée en route), je les aurais détestés…Si, si. Je sais, c'est bizarre. Mais sérieux, imaginez juste des mecs comme eux dans votre lycée et dîtes-moi aussi si vous aussi, vous ne les détesteriez pas.
Non, généralement, quand je rêve de ma série littéraire préférée, (j'suis sûre que ça vous est arrivé vous aussi, hein…j'suis pas bizarre…enfin, P'têtre un tout petit peu, mais pas plus que vous !) je m'imagine leurs coups foireux sur les Serpentards et tout. Je ne me suis jamais figurée dans un rêve. En fait, c'est comme si j'assistais à un film pendant mes rêves et que j'étais le réalisateur…et c'est trop cool.
- Je sors ! criais-je en fermant la porte d'entrée avant qu'Yvonne ne puisse dire quoique ce soit.
Je me laissais lourdement tomber sur le banc de l'abribus et attendit ce put*** de bus qui est toujours en retard quand on est à l'heure et qui passe en avance quand vous avez le malheur d'avoir cinq secondes de retard…Ah, vous aussi, ça vous est déjà arrivé ? Il arrive finalement et je monte dedans. Au bout d'une heure de trajet, j'arrive à destination. Bethlem Royal Hospital. Je soupire en franchissant les grilles. J'aime pas cet endroit. Il donne la chair de poule et j'ai toujours eu l'impression que je finirais dans un endroit comme celui-là. Un hôpital psychiatrique. J'attends à l'accueil qu'une secrétaire soit disponible.
- Ah ! Miss Thorn, allez-y, elle est calme ce matin.
Je hochais la tête. Je longeais le long couloir blanc, le genre qu'on voit dans les films d'horreur…Y a même les hurlements et les pleurs en prime. Je frappe au numéro 66 et entre.
- Salut maman.
Bien évidemment, pas de réponse.
La femme qui est assise sur cette chaise et qui regarde dehors en touchant ses cheveux n'est plus ma mère depuis longtemps. Elle est partie, il y a cinq ans. Oh, elle est toujours là physiquement. Mais à l'intérieur, c'est mort. Elle n'est plus Abbigail Thorn. Elle ne parle plus, ne me reconnaît plus et ne fait rien que sourire à tout le monde en hochant la tête, même si on lui demande si elle est un porte-manteau. Et elle est comme ça depuis qu'elle a vu mon père et Yvonne coucher ensemble dans son lit. Elle est entrée dans la chambre, les a regardé en plein ébat et a fait demi-tour pour essayer de se pendre dans le grenier. Elle a pu être sauvée mais…elle est dans cet état là depuis ce jour-là. Voyez pourquoi je déteste Yvonne ?
Je suis restée toute la journée. Comme d'habitude pendant mes vacances et mes week-end…ouais, ouais, je sais, j'ai une vie de merde… À 19h00, heure des fins de visites, je reprends le bus, direction la maison. Et manque de chance, c'est un terminus Church st. Je dois finir à pied. Il pleut, il fait nuit noire et j'ai froid. Et je suis une grande frileuse.
Je ne sais pas trop ce qui arrive, soudainement, mais je suis par terre et j'ai mal. Et j'ai la tête tout engourdie…comme une conne j'ai encore du trébucher… Je lutte pour garder les yeux ouverts mais il semble que mon cerveau ait décidé que le trottoir était un bon oreiller…Je devrais peut-être crier à l'aide ?
- Miss Thorn ? Miss Thorn, vous m'entendez ?
J'ouvre les yeux et jure. Putain de saloprie de lumière qui fait chier.
- Ah ! Vous vous réveillez ! s'exclama une voix que je connais pas.
Je me redresse et retint avec difficulté un gémissement de douleur.
- Doucement ! Votre chute dans les escaliers vous a laissé de nombreux ecchymoses !
- Escaliers ? répétais-je sans comprendre. Je suis tombée sur un trottoir !
Je regarde un peu mieux l'endroit où je suis. On dirait une espèce de vieille infirmerie avec pleins de lits partout. Et l'infirmière, encore mieux. La blouse blanche avec le petit chapeau et la croix rouge dessus. Sérieux, c'est quoi c'tte place ?!
- Il semblerait que vous ayez eu un choc à la tête aussi. Vous êtes tombée dans les grands escaliers qui mènent à la Grande Salle.
- Grande Salle ? répétais-je en la regardant comme si elle était folle. Eh, j'sais pas qui vous êtes mais vous êtes timbrée. J'étais dans la rue et je me suis cassée la gueule et d'ailleurs, je suis où ?
- À l'infirmerie, Miss. dit l'infirmière avec une mine soucieuse. Ca m'a l'air plus grave que je pensais, on dirait que vous souffrez d'une amnésie. Savez-vous quel jour on est ?
- Le trente-et-un août 2008 ! m'exaspérais-je.
Elle eut un sursaut et me regarda avec des grands yeux effarés.
- Quoi ? On est le premier septembre ? Rooh, ça va, je pensais pas avoir pioncé si longtemps…Mais sérieux, je suis où, là ? Aux urgences ?
- Miss Thorn, est-ce que vous vous pouvez me dire votre nom complet et votre date de naissance ?
Je soupirais devant le ton mélodramatique que la vieille chouette prenait.
- Judith Elinor Thorn, née le 26 Septembre 1992. À Fulham…Je peux appeler mon père, maintenant ?
- Miss, je crois que vous avez cogné votre tête un peu fort dans les escaliers et…
- Puisque je vous dis que je suis tombée sur le trottoir ! m'énervais-je. Je sais que j'étais à l'ouest, mais j'ai pas pu confondre un trottoir avec des escaliers ! Où est votre supérieur ?!
- Je vais chercher le professeur Dumbledore !
Je la regardais et éclatais de rire.
- C'est une caméra cachée, c'est ça ? J'me disais, c'est quoi cet accoutrement de dingue et…Hé ! Qui m'a déshabillée ?!
Je ne portais plus mon jogging mais un uniforme qui ressemblait trait pour trait à celui que les élèves de Poudlard portaient dans mes rêves. Ils sont tarés !
- Sérieux ! Vous savez que je pourrais porter plainte ? m'écriais-je.
La femme s'éloigna de moi et fit sonner une petite cloche sur son bureau. Elle me regardait avec effroi. Normal, la peur de la prison.
- Je veux sortir d'ici ! criais-je en sortant du lit.
Je regardais comment j'étais habillée. Sérieux, j'avais vraiment tout l'uniforme. J'avais même le blason Gryffondor… Nah, mais faut pas pousser. Ils sont tarés les gens. Moi ? Gryffondor ?! Malgré le fait que je sois une fan des maraudeurs, je me suis toujours dit que j'atterrirais à Serdaigle…mais pas à Gryffondor.
- Mrs Lincoln, un problème ? demanda une aimable voix derrière moi.
Je fis demi-tour et m'esclaffais devant le pseudo Dumbledore. Okay, sérieux, les costumes étaient géniaux, mais il faudrait être taré pour croire à ça.
- Professeur, Miss Thorn croit que nous sommes en 2008.
- Ah oui ? dit-il avec bonhommie en souriant doucement à l'infirmière qui jouait, il fallait le dire, comme une pro. Dans ce cas, que faîtes-vous en 1976, Miss Thorn ?
- 1976 ? Ah, c'est la meilleure…Non, mais, vraiment, je suis sérieusement censée tomber dans le panneau ? Okay, vos costumes sont géniaux et vous jouez sacrément mieux que dans les films, mais oh, c'est un film, Harry Potter, Okay ?
- Harry Potter ? Vous voulez dire, James Potter ? s'enquit l'acteur-professeur avec une amabilité et un sang-froid déconcertant.
- Arrêtez deux secondes vos simagrées. protestais-je. Poudlard et tout le reste, ça n'existe pas, okay ?
- Et pourtant, nous sommes à Poudlard, Miss.
Je croisais les bras sur la poitrine et levais les yeux au ciel.
- Suivez-moi. dit aimablement le vieil acteur.
Je le suivis bien malgré moi, il avait quand même un sacré charisme. Il se planta devant la fenêtre et je regardais le paysage, les yeux grands ouverts. C'est quoi ces tarés qui dépensent des milles et des cents pour faire une simple caméra cachée ?! C'est pas possible. Donc, si c'est pas possible…
-…C'est que je rêve. finis-je à haute voix. Ouf, j'ai eu peur, l'espace d'un instant d'avoir atterrit chez les tarés !
- Vous rêvez ? s'amusa Dumbledore (vu que je rêve, je peux dire que c'est vraiment lui, enfin pas vraiment…mais bref, j'me comprends).
- Oui, il n'y a pas d'autres explications. Personne ne serait assez fou pour dépenser je sais pas combien de livres pour me faire voyager Dieu-sait-où et essayer de me faire croire que Poudlard n'est pas juste un collège inventé dans un bouquin.
- Un bouquin ? Qui parle de Poudlard ? dit-il.
- Oui, je vous l'ai dit, Harry Potter.
- Je ne connais aucun Harry Potter. Un James Potter est élève dans notre collège, dans votre classe d'ailleurs et je connais bien un certain Henry Potter, mais pas de Harry.
- Normal, il est pas encore né…Z'avez dit qu'on est en 1976 ? C'est cool, c'est la meilleure année ! m'exclamais-je.
L'année où James Potter finit par gagner le cœur de Lily Evans…Oui, oui, je trouve cette histoire de baffes et de cris très romantique. Si, si.
- Professeur, vous ne croyez pas qu'on devrait appeler Ste-Mangouste ?
- Ah non, je vais pas aller chez les fous alors que je vais pouvoir m'éclater à Poudlard ! m'exclamais-je en me retournant vers l'infirmière.
- Vous éclater ? répéta l'infirmière dont j'avais déjà oublié le nom. Miss, vous délirez, vous parlez d'un Harry Potter qui n'existe pas et…Vous vous pensiez née en 1992 !
- Parce que c'est le cas, dans la vraie vie, là, je rêve !
- Non, Miss, vous ne rêvez pas. Vous avez chuté dans…
- Sur un trottoir ! Et ça se trouve, je dois être dans le coma, ça doit être ça, mes rêves normaux me font jamais aussi chier.
- Pardon ?
- Miss, je crois quand même qu'un avis psycho…
Je me retournais vers Dumbledore.
- Vous avez piqué la baguette de Sureau à Grindelwald, qui, soit dit en passant était votre plus-que-pote quand vous étiez jeune et c'est l'un de vous deux qui avait jeté le sort qui a…
- Miss Thorn ! coupa Dumbledore.
Je crus voir passer une ombre d'inquiétude dans ses yeux. Bah voilà, là il a compris que j'étais pas folle ! Qui c'est la championne ?! I AM THE CHAMPION, MY FRIENDS…Herm…
- Suivez-moi dans mon bureau.
- Mais professeur ! s'exclama la chieuse.
- Mrs Lincoln, il semble que Miss Thorn aille assez bien pour supporter une discussion dans mon bureau. Venez, Miss Thorn.
Je levais les yeux au ciel et soupirais. Est-ce que je pourrais pas plutôt aller m'éclater ? Sérieux, c'est un rêve, je suis censée faire ce que je veux et pouvoir faire plein d'ellipses quand je veux…
Les couloirs sont déserts, c'est pas un peu bizarre pour Poudlard ? Quoique, mes rêves sont généralement assez peu peuplés.
On finit par arriver devant la statue décrite dans les bouquins. Je m'étonne que mes rêves soient aussi détaillés. D'habitude, quand je veux aller quelque part, paf je me téléporte. Eh ben là, non. Il craint ce rêve.
- Sucre d'orge. fit Dumbledore.
- Hein ?! fis-je d'un ton très peu élégant, jusqu'à ce que je comprenne qu'il ne me parlait pas à moi…
Ce qui aurait été vraiment zarbe considérant qu'il est gay et qu'il pourrait être mon arrière-grand-père…
La statue me regarda d'un air mauvais et je sursautais de surprise. Sérieux, ça à l'air trop réel…c'est génial, j'adore ce rêve en fait !...Bon, à part le fait qu'ils me prennent pour une folle, mais bon, ça, encore, j'ai l'habitude. Dumbledore me fait m'asseoir sur une chaise et il s'assit sur sa confortable chaise où il se met à me détailler du regard.
- Quoi ?
- Que savez-vous d'autre ?
- Quoi ? À part ce que je vous ai dit ? Je sais tout ce qui est dit dans les bouquins, que le vrai nom de Voldemort est Tom Jedusor et qu'il a tué son père et ses grands-parents pour faire des Horcruxes et que…
- Vous savez ce qu'est un Horcruxe ?
- C'est dans les bouquins, je vous dis. Et, si on est vraiment à Poudlard, pourquoi y a personne ?!
- Nous sommes le trente-et-un août, ce qui nous a doublement étonné de vous voir ici en plus de vous avoir vue allongée dans les escaliers…Et ce que vous savez est assez suspicieux…
- Suspicieux ?! C'est pas vrai, peut-être ?!
- Ce ne serait pas suspicieux si cela ne l'était pas. me fit-il justement remarquer. Vous semblez persuadée que tout ceci n'est pas réel et…
- Écoutez, vous connaissez Tolkien ? La communauté de l'Anneau, Frodon et compagnie et tout ça ? m'exaspérais-je.
- Oui, bien sûr. Excellent livre, cela dit.
- Dans votre esprit, c'est bien un bouquin ?
- Oui.
- Alors si vous vous retrouviez catapulté en pleine guerre du Milieu, vous penseriez pas que vous rêvez, peut-être ? Surtout après vous être éclaté la tête contre le trottoir, quoique, je doute que vous vous soyez déjà éclaté la tête par terre…
Mais bref, il allait arrêter de me faire tourner en bourrique, ce rêve ?
Dumbledore me sourit doucement.
- Je comprends votre situation et votre point de vue, ceci dit, même si pour vous, cette réalité est un livre, pour nous, c'est la vie réelle…Et j'ai toujours aimé penser que, quelque part, à chaque fois qu'un livre était créé, c'est tout un monde qui se créait réellement. Peut-être que ma théorie est juste, après tout.
Il est fêlé. Complètement fêlé.
- Vous croyez que le fait d'écrire un bouquin crée ce dont parle le bouquin ? Et moi je me mets à voyager dans les bouquins…Hey, j'suis pas Richard au pays des livres magiques !
- Je n'ai pas le plaisir de connaître ce Richard.
- C'est un dessin-animé. fis-je en balayant mes propos d'un geste de la main. Bref, reste que je rêve toujours et…
- Dans ce cas, comment expliquez-vous que nous connaissions bien une Miss Thorn qui a exactement la même allure ?
- La même allure ? Sérieux, y a une fille aux cheveux ble…Qu'est-ce-que vous avez fait à mes cheveux ?! tonnais-je en triturant une mèche de cheveux bruns.
Je le vis hausser un sourcil et sourire. Et c'était pas un gentil sourire mais un sourire moqueur. Sérieux ! Dumbledore se fout de ma gueule ! Manquait plus que ça ! Mon rêve se fout de moi ! J'exige d'être remboursée ! Et je veux ma teinture ! Hors de question que je me balade ici avec les cheveux bruns !
Et je le lui fis savoir. Oh, cerveau, j'ai les cheveux bleus ! BLEUS ! B.L.E.U.S !
- Si cela peut vous rassurer dit-il, je peux vous faire parvenir ce que vous souhaitez…Ce qui est sûr, c'est que la Miss Thorn que nous avons eue pour élève avait un caractère beaucoup moins…explosif.
- Ca fait longtemps que je suis plus une gentille petite fille qui ramène des A à son père.
Il ne dit rien et se contenta de m'observer. Et ça m'énerve, on dirait qu'il me psychanalyse.
- Si vous êtes d'accord, j'aimerais que, le temps que votre «rêve» se finisse, vous soyez une élève normale, enfin, aussi normale que possible. Nous dirons à tous que vous souffrez d'une amnésie, suite à une chute et que vous avez tout oublié de vos années de Poudlard. Ne dîtes rien à personne sur ce que vous pourriez savoir d'eux, c'est plus sûr.
- Pourquoi ? Ca éviterait bien des morts ! m'exclamais-je.
- Il ne faut pas jouer avec le temps. Vous preniez exemple sur Tolkien, Miss Thorn, que se passerait-il si je disais à Frodon à quel point il souffrirait en accomplissant sa quête ? L'histoire s'arrêterait alors et finirait mal…J'ose croire que notre histoire à nous finira bien.
Pas pour tout le monde. eus-je envie de grommeler. Tenez, la dernière fois que j'ai pleuré, c'est quand Sirius est mort…Je soupirais. Il craint ce rêve !
Il prit sa baguette et fit un geste de la main. Une bouteille bleue apparut sur son bureau.
- J'espère que ceci vous remontera le moral. s'amusa-t-il. C'est la bonne couleur?
- Oui, ça ira. grommelais-je.
- Bien, que je vous explique quelques petites choses…Vous êtes répartie en sixième année à Gryffondor. Vous partagez votre dortoir avec Miss Evans, Miss Bouvier, Miss McDonald, Miss Lewis et Miss White. Seul quelques membres du corps enseignant seront mis au courant de votre…situation, en attendant, je vais vous accompagner à votre salle commune.
- Bah, mes rêves durent rarement plus d'une journée, donc, je serais probablement réveillée…Dommage, j'aurais voulu en voir un peu plus…
- Ah oui ?
- J'suis fan d'Harry Potter.
- Lié à Mr James Potter ?
- Je croyais qu'il fallait rien que je dise ?
Dumbledore se mit à rire doucement.
- La curiosité est un vilain défaut, Miss Thorn…
J'eus soudain une inquiétude. Et si j'avais vraiment atterrit dans le bouquin ? Qu'est-ce qu'il allait se passer avec la «vraie» Thorn ?!
…
Pff, je suis bête, c'est pas possible…
Hein ?
- Hey, si jamais…Imaginons que la…Thorn d'ici se ramène demain ? Qu'est-ce que je fais ? Parce que comme je fais souvent des rêves où rien ne se passe comme prévu…
- On tâchera de vous trouver un autre nom…
- Mais si je lui ressemble autant que ça, je…
- Je ne pense pas que nous verrons une autre Miss Thorn, demain, Mlle.
- Et sa famille ?
- Miss Thorn est orpheline de mère depuis cinq ans…
Je le fixais, le regard dur. Sérieux, pourquoi ça me poursuivait jusque dans mes rêves ?
- Et son père ?
- Sa mère était célibataire.
- Laissez-moi deviner, elle s'est suicidée ?
- Pas du tout. s'exclama le professeur avec un regard doux qui m'agaça prodigieusement. Elle a été renversée par une voiture.
Je hochais la tête et me laissais guider dans les couloirs. Le professeur me présenta les lieux mais je n'écoutais pas. Après tout, il n'y aura pas de demain, puisque je me réveillerais. Et que le rêve serait fini…Dommage.
Voilà, j'espère que Judith ne vous sort pas par les yeux. Je sais qu'elle peut être agaçante, des fois, voire insupportable. Je répète, il y a une raison pour la présence de Judith à Poudlard.
Avez-vous des théories ? Des idées ?
Et plus simplement, qu'en pensez-vous ?
