Pas grand chose à moi, beaucoup à Dc Comics. Donc pas d'attaques en justice s'ilvousplaitmerci.
Gotham City.
Ville reconnue mondialement pour son taux de criminalité atteignant des sommets, sa pollution dangereuse, ses costumés fous à lier, son système corrompu, ses administrateurs inutiles, son asile perméable à en pleurer et sa chauve-souris en spandex. L'évocation de cet endroit soulevait aussitôt la question suivante dans tout le reste des Etats Unis : Pourquoi les gens ne partaient-ils pas ?
Il y a plusieurs raisons à cela, l'une d'elle étant que Gotham n'a rien de l'antichambre de l'Enfer que l'on présente habituellement. A part les Narrows, les bâtiments désaffectés, les égouts, l'hôtel de ville, la Tour Wayne, les ruelles sombres, le manoir Wayne, les docks, l'île Arkham, l'ancien parc d'attraction, le penthouse de Bruce Wayne la jonction de la rue Carroll et du boulevard du lièvre ainsi tout ce qui pourrait avoir un lien avec M. Wayne, Gotham est en vérité une ville assez agréable à l'architecture intéressante où il y a toujours des postes vacants quelque part.
Ceci dit, si vous comptez faire du tourisme emmenez un Rottweiler avec vous, ça peut toujours servir.
Et ne vous déplacez pas la nuit.
Et n'allez pas dans les endroits susmentionnés.
Et n'entrez sous AUCUN prétexte dans une banque. Ces dernières ont la fâcheuse tendance d'être assaillies à tout bout de champ, à tel point que les hold up sont devenus un rituel mensuel pour les employés et une occasion de se frotter les mains pour les entreprises de sécurité. Les immeubles les plus surs, comme la première banque de Gotham, avaient fini par investir dans des systèmes dignes de fort Knox, des gardes armés, des détecteurs de métaux et des assurances hors de prix. En fait, la première banque de Gotham avait fini par être élue « banque la plus sécurisée des Etats Unis » et n'était plus attaquée que par les criminels les plus malins de la ville. D'un côté, c'était pratique pour les clients, qui se faisaient voler moins souvent. De l'autre, c'était dangereux pour les gens qui étaient présents lorsque les criminels piquaient une colère, tant et si bien que les directeurs finissaient par engager des gens courageux plutôt que des gens qualifiés.
A la première banque de Gotham tout le monde avait son « j'ai survécu au Joker » ou « L'épouvantail m'a gazé », récit souvent rempli de détails inutiles et obscènement enjolivés racontés autour d'une tasse lors de la pause café. Mais personne, non personne n'avait une histoire telle que celle de l'interprète, Daphnée Greyhound, ancienne championne de tir à l'arc, depuis plus d'un an dans l'établissement et désormais vétérane de huit hold up … et trois kidnappings.
Tout ce que ses collègues avaient pu en découvrir était ce qui avait été dit dans les journaux. Comme Maxie Zeus pensait qu'elle était Artémis, elle avait été kidnappée la première fois après une compétition de tir à l'arc, puis deux ans plus tard elle avait été vue tirant des flèches sur Batman lorsque le soi disant dieu de Gotham s'était allié au Chapelier Fou. Enfin, elle avait fait parti d'un groupe d'hotages où des gens avaient été blessés.
Chacun était curieux, aurait voulu qu'elle vienne avec eux raconter son histoire, mais à chaque fois qu'ils lui demandaient, ou ne serait-ce que tentaient de lui parler, elle paraissait maussade et devenait souvent brusque. Cette attitude ne lui valait pas beaucoup d'amis, mais c'était tout de même bien d'avoir quelqu'un capable d'agir de façon totalement blasée devant n'importe qui, que cette personne soit un criminel ou, dans le cas présent, un mannequin russe en procédure de divorce.
Daphnée passa une main dans ses cheveux blonds pâles en soupirant. Il était dix huit heure trente et elle se sentait fatiguée et exaspérée. Cette femme parlait horriblement vite, en plus d'avoir une grammaire atroce et le gestionnaire commençait à taper du pied. Cette histoire allait se finir en aspirine.
« Dîtes lui que j'en ai rien à faire qu'elle soupçonne son futur ex mari d'être infidèle, si elle veut que la clause entre en effet il va nous falloir des preuves »
Elle leva les yeux au ciel, et donna une version légèrement plus diplomatique à la jeune femme.
« Malheureusement, la clause d'infidélité ne peut entrer en effet que si nous avons des preuves factuelles comme une photographie ou une vidéo. »
Elle commença à se lancer dans un grand récit des soi disant indices que son époux aurait laissés à leur domicile, faisant de grands gestes, manquant d'éborgner l'unique mâle de la pièce. Le gestionnaire se mit à grogner en s'enfonçant dans son fauteuil.
« Mais pourquoi on ne peut JAMAIS se faire attaquer dans ces moments là ? »
« Qu'est ce qu'il dit ? »
L'espace d'un instant, elle fut très tentée de lui traduire la phrase mot pour mot.
« Il va vous sortir une liste des détectives privées recommandés par notre banque. »
La créature, probablement nommé Iulia, Svetlana, Irina ou autre prénom typique de bimbo russe en « a », parut satisfaite en entendant cela. Elle poussa un soupir mental et se tourna vers son collègue pour lui passer l'idée. Trop heureux de pouvoir la faire partir, il imprima un papier à la va vite et le lui remit, mais la brunette ne se laissa pas raccompagner à la porte pour autant et se lança dans un interminable discours de remerciement. Du coin de l'œil, elle vit Davis croiser ses doigts derrière son dos en se pinçant les lèvres, un air de profonde concentration sur le visage. Elle haussa discrètement un sourcil dans sa direction tout en continuant à interpréter les paroles de leur cliente en direct.
Elle eut la réponse à sa question silencieuse lorsque des coups de feu retentirent dans le hall. Au lieu de se mettre à crier, ou de forcer la moscovite à se mettre à terre comme elle le fit, il lança un poing en l'air avec un air victorieux. Elle le frappa rudement dans le genou pour qu'il tombe à ses côtés. Elle fut prise d'une bouffée de colère devant son imbécilité. Il fallait vraiment être idiot pour vouloir être menacé par une des célébrités démentes de la ville. La femme, Magda, s'agrippa à son bras.
« Qu'estqu'ilsepassoh mon dieu ! »
Elle se tendit et enleva prestement son bras, se félicitant de n'avoir jamais arrêté son entraînement sportif.
« C'est une attaque. Calmez vous, respirez profondément, mettez vos mains sur votre tête et tout se passera bien. »
Mentalement, elle était en train de hurler. Ce genre d'attaques ne lui faisaient plus peur depuis longtemps, qui que ce soit il aurait pu menacer de la tuer que ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Mais bon sang qu'est-ce que ça pouvait être chiant.
Lorsqu'un garde muni d'un fusil automatique les jeta hors de la pièce et dans le hall, elle comprit la stratégie. Ils avaient changé deux gardes récemment, et ceux qui avaient pris le poste avaient dû usurper l'identité de quelqu'un de mort récemment. Pas dur à trouver dans cette ville. Elle fut rudement poussée à terre par un homme de main en vert, directement à côté du cadavre d'un des gardes. La suite était facile à deviner, les deux infiltrés avaient trouvé où était le système de sécurité central et une fois que celui-ci avait été détruit, tué les véritables gardes grâce aux armes fournies par la banque. Elle aurait dû s'en douter tiens, pile le jour du grand bal de la police, où Batman serait occupé à sauver la pauvre andouille qui s'était faite kidnapper cette année.
Avant même de voir celui qui avait mis tout cela en place, elle su.
La présence d'un plan sortait pas mal de personnes de l'équation. En plus du fait que personne n'avait été ni gazé, ni hypnotisé et que les hommes en vert réclamaient le silence…
« Pauvres, pauvres petits vermisseaux, incapables de seulement concevoir que vos vies -si navrantes !-sont désormais à la merci de l'intellect du plus grand génie du monde moderne : le Sphinx ! »
Voilà, elle avait fini sa collection. Tous les voleurs de banque habituels. Merveilleux. Le Pingouin, Black Mask, le Ventriloque, Double Face et enfin le Sphinx. Aussi appelé « La Diva », à cause de ses goûts excentriques, sa prédilection pour les gestes exagérés, ses dons d'orateurs, son narcissisme, sa tendance à parler de lui-même à la troisième personne et sa cane de maque.
« Néanmoins, un être aussi supérieur que je le suis ne peut que se montrer clément devant tant d'incompétence et c'est pourquoi je vais vous donner quinze secondes pour répondre à une simple petite… énigme. »
Le mot seul, sortant de la bouche de cet homme, suffit à faire pleurer plusieurs personnes. Daphnée, elle, se contenta de lever les yeux au ciel devant tant de cliché.
« Ecoutez attentivement. »
Le silence se fit complet, alors que le Sphinx tournait sa cane dans sa main, un sourire cruel aux lèvres. Le fait que cet homme passait ses vacances à Arkham se faisait de plus en plus sentir.
« Je suis ce que je suis mais je ne suis pas se que je suis car si j'étais ce que je suis je ne serais pas ce que je suis. »
Elle se mit à analyser logiquement la phrase, se sentant obligée de devoir la résoudre, étant la seule à avoir pu garder son calme alors que le criminel fou égrainait les secondes avec un plaisir manifeste devant leur terreur.
« Six… »
Elle leva ses bras pour qu'ils soient bien en vue et se mit debout lentement.
« Aha ! Une truie pour l'abattoir ! »
Il se dirigea vers elle à grands pas, visiblement excité, ses doigts semblant danser sur le pistolet. Il s'arrêta à un mètre d'elle, le canon de son arme nonchalamment pointé vers son crâne. Elle se surprit à remarquer qu'elle l'aurait pensé plus petit, alors qu'il haussait un sourcil moqueur. Elle le regarda dans les yeux, toujours blasée et énonça distinctement, pour qu'il ne l'accuse pas d'avoir eu de la chance.
« Un esclave suivant son maître. Il est ce qu'il est, un esclave, mais il n'est pas ce qu'il suit, son maître, car s'il était son maître il ne serait pas un esclave. »
Le sourire du Sphinx devint plus maléfique encore, empli de joie perverse.
« C'est bien ! » s'exclama-t-il comme s'il parlait à un enfant de maternelle. Il commença à s'éloigner vers la sortie, avant d'ajouter « Maintenant sois une gentille petite idiote et… obéis.»
Il claqua les doigts, et elle eut un très fort sentiment déjà vu. Surtout quand un des hommes ne portant pas de sac la sortit de force du bâtiment par la porte de livraison et qu'elle fut frappée par l'air glacial de Gotham.
Et elle qui croyait en avoir fini avec les kidnappings…
